DeeJay a écrit :... 100% d'accord!
A une époque (pas si lointaine) où j’étais TRI/TRE, j’avais appris à me méfier des comportements surprenants humains (ce n’est pas péjoratif du tout).
J’avais lu et vu autour de moi de tels incidents ou accidents en instruction/test en vol, que j’avais fini par adopter très rapidement une attitude « prudente » (typiquement anglo-saxonne) qui consistait à ne jamais surprendre (piéger) le candidat, mais plutôt vérifier ses aptitudes.
Ca consistait à annoncer au candidat les exercices qui allaient être réalisés en vol, à les commenter, à demander au candidat sa manière de procéder i.e sécurité, manœuvre, risques rencontrés, et éventuellement compléter ses lacunes s’il y en avait.
Evidemment le candidat pouvait donner son point de vue sur les procédures.
Il s'instaurait alors un véritable dialogue.
Ensuite, on passait à la phase en vol, et le programme était strictement réalisé dans l’ordre établi au sol (d’ailleurs je laissais la feuille de programme au candidat).
Pas de surprise pour le candidat donc.
Ainsi l’individu était plus détendu, plus confiant, plus performant.
Il réalisait qu’on cherchait à vérifier ses connaissances et non pas que l’on cherchait à trouver ses failles afin d’exploiter en mal ses faiblesses.
Certains objecteront en disant que ça ne reflète pas la réalité et que ça ne vaut rien, car une panne moteur au décollage par exemple ne prévient pas.
C’est exact mais quelle est l’efficacité réelle de la surprise en exercice ?
Une panne inattendue comme la panne moteur au décollage se traite bien lorsque le pilote n’est pas fatigué (frais et dispos)… à la 3è ou 4è étape de la journée ou dans d’autres circonstances défavorables, on ne peut plus jurer de rien.
C’est valable dans tous les cas de vol où le contrôle de trajectoire est crucial au moment de l’incident.
Donc à l’exercice, il vaut mieux insister sur le côté pédagogique et bénéfique que sur le côté spectaculaire et inquisitoire (qui a mené plus d’un testeur au tapis).
Il faut de plus éviter d’introduire la plaisanterie dans les actions à réaliser. On ne peut jamais savoir comment le candidat (toujours un peu stressé) réceptionne l’information, et par la suite comment il agira.
Par contre on peut toujours plaisanter en parlant de sujets autres que ceux relatifs aux exercices en cours.
* * *