Je vais peut-être vous paraitre simplette, mais j'aime bien comprendre à 100%...
Wildcat, si je comprends bien ce que tu écris, un tel missile volant en direction d'une montagne serait incapable de la voir puisqu'elle serait filtrée. Donc un avion à vitesse zéro serait également invisible (sauf si le radar distingue les aubes des soufflantes). Et si l'avion se remet à bouger (ce qui va arriver tôt ou tard), il va se faire verrouiller à nouveau. J'ai bien tout pigé?
Comme le dit Wildcat, c'est en effet le principe.
Cela dit, comme le dit également Wildcat, les radars aéroportés modernes sont théoriquement capable de distinguer une cible même "immobile" en plein ciel (ça ne doit pas être trop difficile d'expliquer au radar qu'un morceau de montagne immobile à 30 000 pieds, bah c'est pas un morceau de montagne justement!!!) dans la plupart des cas. De là à imaginer que ce sera le cas sur les missiles à guidage actif, il n'y a qu'un pas que l'on peu franchir ou pas (de toute manière on aura jamais de confirmation)
Il est tout de même intéressant de voir que cette technique d'évitement à base de poussée vectorielle, si tant est qu'elle fonctionne réellement, ne serait que le pendant moderne d'une autre tactique qui existait du temps où tous les radars n'utilisaient pas l'effet Doppler, et qui consistait à "leurrer" les missiles semi-actifs de l'ennemi en adoptant un profile de vol similaire (cap et vitesse) à l'avion tireur.
Cela dit, cette tactique n'était pas des plus pratique ni des plus usitées, et je doute que son pendant moderne à base de PV soit plus fiable.
Je pensais plutôt que pour lui faire gaspiller de l'énergie, à ce missile, il fallait plutôt voler vite et selon une trajectoire qui le mette en virage permanent. La poussée vectorielle et "l'hypermanoeuvrabilité" sont utiles pour ce faire?
En effet, je rejoins l'analyse de Wildcat sur ce point.
Cela dit, il ne faut pas oublier que l'avion visé n'a pas toujours une marge temporelle suffisante pour entamer ses manœuvres d'évitement.
Si il n'a pas détecté le tir lui même (possible avec un missile BVR à guidage IR ou si l'avion visé n'a pas un trés bon RWR), et si le missile n'est pas propulsé en phase final (c'est généralement le cas pour les missiles BVR, ce qui interdit une détection visuelle la plupart du temps), alors le pilote de l'avion visé ne saura que très tardivement qu'il est pris pour cible.
Au mieux, il le saura lorsque le missile passera en guidage actif, au pire lorsque son ailier disparaitra dans une grosse boule de feu.
A ce moment là, il n'y a pas 36 choses à faire: on largue le plus de leurres possibles, on balance toutes les ECM, et on manoeuvre aussi violemment que possible pour obliger le missile a effectuer des corrections de trajectoires qui boufferont son énergie.
Et on prix très fort pour qu'il n'ait pas été tiré dans sa NEZ, ce qui laisserait une petite chance pour que son énergie dégrade suffisamment pour l'empêcher de manœuvrer à notre poursuite.
D'après certaines rumeurs, ce genre de cas de figure serait déjà arrivé avec des AMRAAM (Irak, après 91) et des R-27 et autres R-60 (Afrique). Mais il est toujours difficile dans le cas d'un tir Fox 2 ou Fox 3 de savoir quels sont les facteurs d'échec du tir (pas dans la NEZ? Bonnes manoeuvres de la cible? problème technique?)