La Délégation générale pour l'armement du ministère de la défense n'exclut pas d'acheter moins que les cinquante avions de transport militaire Airbus A400 M qu'elle a commandés et qui accumulent les retards.
Moins d'A400M pour la France, location de C-17 ou Antonov?
Moins d'A400M pour la France, location de C-17 ou Antonov?
#1http://www.latribune.fr/entreprises/ind ... a400m.html
#2
Bizare sachant qu'il a été anoncé un doublement de la somme attribuée a l'armement aujourdui...(17/03/2009)
#3
Encore des élucubration.
Il y a les mêmes en Allemagne et UK.
Wait and see...
Il y a les mêmes en Allemagne et UK.
Wait and see...
pour bien voler, volez léger !
-
- Pilote émérite
- Messages : 8967
- Inscription : 06 août 2001
#5
y a des gouvernements qui jouent en bourse, vous croyez? avec cette annonce, EADS a encore pris un coup dans l'aile... si on voulait en acheter pour pas cher, on s'y serait pas pris autrement
#6
Pour une fois le gouvernement n'y est pour rien dans les retards cumulés du programme, le Transall devra bien prendre sa retraite un jour. Il faudra bien faire un choix pour assurer l'interim
-
- Pilote émérite
- Messages : 8967
- Inscription : 06 août 2001
#7
non, je parle de ce genre d'annonces... si les gouvernements voulaient un zinc correct et rapido, ils se mettraient d'accord sur un cahier de charges potable... pas un truc qui met des années (décennies?) pour arriver à terme...
on me fera pas croire qu'on arrive à fabriquer des airbus comme des petits pains, des arianes, etc, et qu'on n'est pas foutu de fabriquer un zinc de transport biturboprop... et avec un délai raisonnable...
on me fera pas croire qu'on arrive à fabriquer des airbus comme des petits pains, des arianes, etc, et qu'on n'est pas foutu de fabriquer un zinc de transport biturboprop... et avec un délai raisonnable...
-
- Pilote émérite
- Messages : 9131
- Inscription : 15 mars 2004
#8
C'est ce que je disais dans un autre post. Je disais que c'est pas un F22. Même si ya du dev derrière... quand même quoi.TooCool_12f a écrit :non, je parle de ce genre d'annonces... si les gouvernements voulaient un zinc correct et rapido, ils se mettraient d'accord sur un cahier de charges potable... pas un truc qui met des années (décennies?) pour arriver à terme...
on me fera pas croire qu'on arrive à fabriquer des airbus comme des petits pains, des arianes, etc, et qu'on n'est pas foutu de fabriquer un zinc de transport biturboprop... et avec un délai raisonnable...
#9
Peut être parce que la race des "faiseur d'avions" n'est plus, il ne reste que des bureaux d'études, des agences de lobbyisme, des cellules politiques et des cabinets comptables.
Escadrille 352 "les Gladiateurs"
"z'avez le meme rouge ? Je suis fan de Schumacher "
Manfred Von Richthofen
"z'avez le meme rouge ? Je suis fan de Schumacher "
Manfred Von Richthofen
#10
En même temps, les compétences en matière de développement d'un avion qui requiert des spécifications semblables aux Transall, je parle en terme de domaine d'utilisation, ont dû sans doute disparaître vu l'écart de temps entre le programme du Transall et celui de l'A-400M, d'où des retards, des problèmes de conception et autres...
Le problème se situe plus au niveau des gens qui étaient censés lancer le projet au moment opportun, mais visiblement, ils ont jugés bon de repousser sans cesse la date pour lancer le programme allant jusqu'à faire coïncider la fabrication en série de l'appareil avec la fin de vie de celui remplacé en se disant que l'on restera tout le temps dans les délais, visiblement, on a toujours pas compris que la défense constitue l'assurance de l'État ce qui requiert d'être opérationnel H24, mais bon, autant parler à un mur il sera plus compréhensif...
Le problème se situe plus au niveau des gens qui étaient censés lancer le projet au moment opportun, mais visiblement, ils ont jugés bon de repousser sans cesse la date pour lancer le programme allant jusqu'à faire coïncider la fabrication en série de l'appareil avec la fin de vie de celui remplacé en se disant que l'on restera tout le temps dans les délais, visiblement, on a toujours pas compris que la défense constitue l'assurance de l'État ce qui requiert d'être opérationnel H24, mais bon, autant parler à un mur il sera plus compréhensif...
#11
Oui enfin c'est pas comme si on construisait pas de biturboprop régionaux et de jets moyen courrier à Toulouse... la perte de compétence elle a bon dos. Non le problème n'est pas la cellule ou le BE, là c'est l'avionique et la motorisation, et ça c'est tout neuf, rien de directement comparable sur Transall ou dans le civil.En même temps, les compétences en matière de développement d'un avion qui requiert des spécifications semblables aux Transall, je parle en terme de domaine d'utilisation, ont dû sans doute disparaître vu l'écart de temps entre le programme du Transall et celui de l'A-400M, d'où des retards, des problèmes de conception et autres...
--
There are three simple rules for making a smooth landing: Unfortunately, no one knows what they are.
There are three simple rules for making a smooth landing: Unfortunately, no one knows what they are.
#12
Il faut bien se rendre compte qu'entre l'A400M est le reste le saut technologique et important, aussi bien sur l'avion que sur la chaine qui va le produire. J'ai la chance d'y passer de temps en temps, c'est assez impressionnant. Donc oui le programme est ambitieux et il persiste quelques difficultées pour que tout se passe bien.
Le problème etai déjà dés le départ de prévoir une arrivée en fin de vie de nos avions existant et là il qu'il faudra gérer la transition. ici est là quelques rumeurs annoncent la fin du programme. je pense que se ne sont que des rumeurs et que ce bijoux arrivera à terme.
Une seule chose est sure comme l'indique Tomcat il n'y à rien à voir entre cet avion ces prédecesseurs ou ce qui peut s'en rapprocher dans le civil que ce soit sur l'avion lui même ou sur ce que nous oublions souvent ici, les moyens de le produire.
La denrière fois que j'y suis passé le 3 commencait à être assemblé et le 2 était quasi fini
Le problème etai déjà dés le départ de prévoir une arrivée en fin de vie de nos avions existant et là il qu'il faudra gérer la transition. ici est là quelques rumeurs annoncent la fin du programme. je pense que se ne sont que des rumeurs et que ce bijoux arrivera à terme.
Une seule chose est sure comme l'indique Tomcat il n'y à rien à voir entre cet avion ces prédecesseurs ou ce qui peut s'en rapprocher dans le civil que ce soit sur l'avion lui même ou sur ce que nous oublions souvent ici, les moyens de le produire.
La denrière fois que j'y suis passé le 3 commencait à être assemblé et le 2 était quasi fini
#13
Mouef, vite dit. Moi je dirai que la motorisation elle a bon dos aussi. Quand le moulin est en retard d'un an et que t'annonces trois ans de retard sur les livraisons, tu sens pas un peu l'arnaque ?Non le problème n'est pas la cellule ou le BE, là c'est l'avionique et la motorisation, et ça c'est tout neuf, rien de directement comparable sur Transall ou dans le civil.
Airbus ou pas, ATR ou pas, il s'agit d'un avion complètement différent de ce qui est fait d'habitude à Toulouse 1) parce qu'il est fait sur specs, 2) parce que le client est militaire 3) parce que le partage industriel est relativement différent
-
- Pilote émérite
- Messages : 8967
- Inscription : 06 août 2001
#15
ben vi, mais tout ça est du à la politique.. si on voulait réellement cet avion, on s'en donnerait les moyens... et on prendrait les gens compétents là ou ils sont pour les réunir là ou ce sera le plus efficace... mais tant que les politicards à la petite semaine fourreront leur nez là dedans (A400M ou autres programmes), ce sera, passez moi l'expression, le merdier...
chacun essayant de tirer la couverture à soi, au lieu de chercher à aller de l'avant dans l'intérêt de tous (y compris le son sien, évidemment)... mais bon, c'est ainsi que va le monde, et c'est pas demain que ça va changer
chacun essayant de tirer la couverture à soi, au lieu de chercher à aller de l'avant dans l'intérêt de tous (y compris le son sien, évidemment)... mais bon, c'est ainsi que va le monde, et c'est pas demain que ça va changer
-
- Nouvelle Recrue
- Messages : 95
- Inscription : 05 février 2003
#16
Le plus gros probleme sur le 400M c'est le partage industriel, c'est parti dans tout les sens au final ya d'énorme problemes qui ressortent (et pas qu'au niveau moteur ou avionique, la structure est plus lourde de quelques tonnes que prévu ...). On m'avai décrit le programme de l'A400M comme le "cas d'école a ne pas reproduire". Comme c'est dit plus haut tout viens à cause de la politique, c'est malheuresement vrai et désolant de voir ca.
Il se peut qu'Airbus le vende sans bénef, voire a perte au point ou il en est.
Il se peut qu'Airbus le vende sans bénef, voire a perte au point ou il en est.
Première mission de guerre pour l'A400M
#17C’était sur, elle devait bien revenir un jour. Les belles promesses, les beaux accords, toutes les grandes phrases n’ont pas tenu bien longtemps face à la haine et la bêtise. Le résultat, c’est que nous sommes là à deux pilotes, sur une base aérienne Française, en train de préparer une mission de guerre pour faire face à une agression sur le territoire national. « C’est reparti comme en ‘14 », disaient ils en ’40. Que devraient on dire aujourd’hui ? Enfin, comme toujours, ces questions philosophiques ne nous encombrent pas bien longtemps, et comme nous nous sommes entraînés à ça pendant des mois, nous n’éprouvons aucune crainte et partons à la guerre armés de nos certitudes. Les risques ? C’est pour les autres ! Ne sommes nous pas un peu immortels ? Et puis nous avons une machine de guerre adaptée à la mission : l’A400M !
Nous l’avons attendu longtemps, cette merveille du transport militaire. Comme toujours avec les grands programmes à notre époque, les dirigeants de l’entreprise conseillés par des financiers ont fait des promesses intenables par les techniciens. Et l’avion a pris du retard, beaucoup de retard. Mais maintenant, ça y est, on l’a ! Et on a appris à s’en servir, même si ça n’a pas été sans mal. Du Transall à quatre en équipage de conduite, passer à l’A400M à deux, ça n’a pas été si simple. Les mécaniciens navigants qui nous restent doivent se convertir en mécaniciens de soute. Quant aux navigateurs, on a envisagé à une époque de les reconvertir en « troisième homme », ce poste mal définit par le constructeur situé à l’ancienne place du mécanicien navigant et qui donne accès aux même informations que les pilotes. La proposition finale à été soit la reconversion vers le métier de pilote pour les plus jeunes, soit de suivre les Transall au parc à ferraille pour les plus anciens. Le troisième homme sera donc un pilote, ça facilitera la formation, et ça évitera de créer des générations de frustrés !
La préparation terminée, il est temps de se rendre à l’avion. Il est des choses qui ne changent pas : le véhicule équipage est en panne, et le remplacement se fait attendre. Nous allons donc au bureau de piste à pieds. Après avoir pris les formes 11, nous nous dirigeons vers le MSN 23, accompagnés par un spécialiste qui va s’occuper du chargement des clés nécessaires au bon fonctionnement des moyens de cryptage. En arrivant à l’avion, nous nous déclarons auprès du système d’identification personnel, sans l’accord duquel nous ne pourrions même pas utiliser les FMS, commandant de bord ou pas ! Pendant que mon collègue fait les préparations préliminaires puis sort faire le tour avion, je nourris les calculateurs de la baie avionique avec les renseignements compilés sur le système de préparation de mission : base de données de cartes digitales, base de données relief, données de gestion du vol… Je m’installe ensuite en place gauche et commence ma préparation au poste. La simplification des interfaces est impressionnante si on compare le panneau supérieur de l’A400M à celui du Transall. En quelques minutes, j’ai passé en revue la totalité des systèmes et je parcours à présent les différents formats accessibles au travers des écrans d’affichage.
La main droite sur l’unité de contrôle du curseur (une track ball, pour faire simple) je renseigne les champs laissés vide lors du chargement des données. A chaque fois que j’ai finit d’insérer une donnée, sa validation fait automatiquement sauter mon curseur au champ suivant. Tant et si bien que lorsque mon copilote pénètre dans le poste, ma préparation est terminée et il ne lui reste plus qu’à vérifier mes bévues ! Nous sommes enfin prêt tous deux et il est temps d’énoncer le briefing : l’heure tourne ! Aujourd’hui la météo n’est pas fameuse : la couche nuageuse est soudée à mille pieds en plaine, et tous les relief des Pyrénées sont accrochés. Nous prévoyons de décoller de Francazal pour un trajet haute altitude vers Pau, ou nous amorcerons notre descente pour poursuivre vers le sud en basse altitude. Oui, vers le sud, dans les montagnes, avec ce temps ! Ceci n’est possible que grâce aux automatismes qui vont guider notre engin à cinq cent pieds sol sans aucune référence visuelle, et sans utiliser de Radar pour savoir où sont les reliefs ! Le système de localisation est à la hauteur de la tache à accomplir : nous sommes équipés de trois systèmes à référence inertielle couplés à autant de systèmes de positionnement par satellite. De plus, nous avons la capacité de naviguer en prenant le relief environnant pour référence. Un appareil assure une corrélation entre ce relief et une base de données, affinant ainsi notre position.
Ensuite, nous cheminerons de vallées en col avec une route moyenne vers l’est, pour larguer nos commandos en toute discrétion sur l’aérodrome de Puivert. Nous rentrerons ensuite en très basse altitude vers Francazal sans demander notre reste. Oui, car l’endroit où nous allons déposer nos paras est bien proche de la zone de menace, dont une partie est connue grâce au renseignement, mais il reste une menace diffuse composée d’armements sol air à très courte portée qui est très inquiétante. Pour parer cette dernière partie, nous comptons sur les automatismes de notre système d’autoprotection. Mais pour le reste, les « petits amis » comme il était courant d’appeler les chasseurs pendant la seconde guerre mondiale, seront là pour imposer la supériorité aérienne. La situation promet d’être complexe, mais l’espace aérien sera géré par un radar de veille aéroporté qui nous transmettra les informations en temps réel. Nous visualiserons tout ça sur nos écrans en choisissant la gestion de la situation tactique. Enfin, le récepteur d’alertes radar nous préviendra de toute menace qui aurait pu échapper à nos défenseurs et qui apparaîtrait au dernier moment.
Le briefing terminé, il est temps de se mettre en route. La partie logistique se passe sans aucun incident notable, si ce n’est que la tension monte un peu. Pas dans le cockpit, mais en moi. Il faut dire que le travail à deux au cours de ce genre de vol impose une charge importante. De même, le vol basse altitude en automatique reste une expérience impressionnante, et je ne parle même pas de la menace… Arrivés à Pau, nous effectuons une percée autonome. Les Aérodromes situés près de la zone de menace sont en effet tous fermés par NOTAM, et leurs aides radioélectriques ont été mise hors service. L’arrivée sous la couche se passe de commentaires. Le plafond ne dépasse pas 500 pieds, la visibilité tombe à 1000 mètres dans les grains, ça promet ! Vu sous un autre angle, cette situation météo devrait nous protéger de toute agression menée avec des moyens visuels, qu’elle vienne du sol ou des airs. Après Pau, nous prenons un cap sud est vers Bagnères de Bigorre puis le col d’Aspin pour nous jeter dans la vallée de la Neste. Nous obliquerons ensuite plein est par le col de Peyresourde pour rejoindre le Luchonnais.
Nous passons le plus clair de notre temps dans les nuages. Par moment, nous apercevons une paroi sombre dans une trouée, juste le temps de laisser monter le rythme cardiaque et nous repassons dans la couche ! Malgré l’absence de visibilité extérieure, nous ne sommes pas complètement aveugle. J’ai sélectionné le système d’amélioration de visibilité dans ma visualisation tête haute. Ce procédé utilise un capteur infra rouge pour voir au travers des nuages. Le monde m’apparaît donc en différents tons de vert, mais de façon parfaitement identifiable ! En tête basse, j’ai choisi la carte digitale sur l’écran de droite (une 100 000, compte tenu des reliefs) et à gauche, l’affichage du relief issu de la base de données digitales. C’est une jolie carte qui, selon le mode choisi, m’informe de la présence des montagnes en proposant des couleurs adaptées. Mon copilote, lui, a préféré des affichages permettant la gestion tactique du vol : à gauche, il a choisi la fonction de gestion de la situation tactique, sur laquelle figurent les éléments préparés au sol, mais aussi les informations transmises en temps réel par liaison 16, et à droite, il a déjà un pied dans la guerre, avec l’affichage des détections de notre système de défense. D’un simple coup d’œil, nous pouvons l’un comme l’autre visualiser les écrans opposés.
Et la situation tactique commence d’ailleurs à évoluer. L’augmentation d’activité de notre coté des lignes a du leur mettre la puce à l’oreille. Nous voyons à présent apparaître des « bandits » qui font le va et vient le long de la ligne de front. Les mirages 2000 affectés à la patrouille de combat se rapprochent eux aussi. Chacun s’observe par électrons interposés en attendant que l’autre franchisse le pas… Nous observons tout ça en spectateur pour l’instant, ce qui ne veut pas dire que nous sommes en hypovigilance, bien loin de là ! Nous venons de terminer la liste de vérification d’entrée en zone de menace, et notre discrétion est à présent au maximum. Toutes les émissions non indispensables ont été coupées, y compris le système d’identification d’amis ou ennemis. Nous passons à présent au sud du cap de Bouirex et continuons notre route vers l’est. Après ça, direction Vicdessos et Ax les Thermes, avant d’aller chercher Axat pour revenir sur nos pas et trouver Puivert. Nos ennemis ne devraient pas s’attendre à ce coup là ! L’évocation de ces noms en de telles circonstances prend une consonance étrange. Ils étaient pour moi synonyme de vacances jusque là, je pense qu’il n’en sera plus jamais ainsi…
Le ton monte en cabine. Nous en sommes à présent à faire les listes de vérification avant le largage. Nous suivons le cours de la haute vallée de l’Aude, bien à l’abris de ses reliefs. Soudain, une alarme retentit. Un coup d’œil dans la visualisation tête haute me confirme que nous sommes éclairés par un Radar hostile. J’amorce un virage violent à gauche en utilisant la visualisation infra rouge pendant que mon copilote déclenche un leurage. « Merde ! Qu’est ce que c’était ? » « Artillerie guidée radar d’après le système ! Sûrement du ZSU 23-4 ! » Mince ! Un ZSU 23-4 ! Quatre canons de 23 mm guidés par radar. Si on passe à sa portée, on est mort, c’est aussi simple que ça ! Je tente de descendre le plus bas possible en faisant confiance à la base de donnée digitale et à l’infra rouge. A 300 pieds nous sommes en vue du sol. Je descends à 100 pieds. Le vol devient un rodéo au cours duquel j’évite les obstacles les uns après les autres. Le soutier, sanglé sur son siège deux mètres sous nos pieds râle : « si tu continues tes conneries c’est pas des paras que tu va larguer ! C’est des malades couverts de gerbe ! » Je n’ai pas trop le temps d’intégrer la diplomatie avant de formuler ma réponse : « Tu préfère un son et lumière sur fond de montagnes pyrénéennes ? »
Le ZSU semble nous avoir perdu. Nous montons tardivement à l’altitude de largage. Les volets sortent, les déflecteurs se déploient, les portes s’ouvrent, « prêts pour le largage ! » Ces paras sont formidables. Le système aussi, d’ailleurs, il a calculé les déports dus au vent, et nous guide vers le point de largage idéal. « Cinq, quatre, trois, deux, un, vert ! » Ca ne tarde pas à sortir et quelques secondes plus tard, l’avion est vide. « Rouge ! » Je redescends au raz du sol tout en faisant refermer les portes et rentrer les volets. A présent, c’est tout droit vers Francazal. Nous n’oublions pas la liste de vérification de sortie de zone de menace, pas question d’essuyer un tir fratricide ! J’ai sélecté la vitesse à 300 nœuds. A 100 pieds sols, ça déménage ! Je pense que les gens que nous survolons ne vont pas s’en remettre ! Mais comme dit l’oncle Sam, le bruit de notre avion c’est le son de la liberté ! La fin du vol est sans histoire, et nous retrouvons le plancher des vaches avec bonheur. « STOP ! »
« Quoi stop ? » « C’est bon, la simulation est terminée, on va débriefer ! » Ah oui, j’ai juste oublié de vous dire, je me suis un peu emporter au début de ce récit. Tous cela est heureusement fictif. Les ennemis sont les bleus, une peuplade imaginaire, et nous étions les verts, des gentils tout aussi irréels. L’avion est bien un avion, mais que l’on appelle chez Airbus un « avion-1 ». Il s’agit là d’un simulateur de développement qui permet d’aider au choix des solutions à retenir pour la conception du poste de pilotage. A coté de l’avion-1 on trouve l’avion 0. Celui-ci renferme des calculateurs qui sont les mêmes que ceux qui prendront place dans l’avion réel. De plus, il est relié à « l’iron bird », ce qui fait que chaque mouvement des commandes de ce simulateur actionne un organe dans une grande salle à quelques mètres de là. Cet organe est lui aussi un élément réel, ce qui permet de le tester de façon aussi réaliste que possible,et aussi de réaliser des centaines de « vols » avant le vol effectif de l’avion.
Bien ! Il est temps de revenir à la réalité. C’est vrai, il ne vole pas encore, notre avion. Il a du retard. Les bruits les plus fous courent à son sujet… Mais ça reste une machine formidable, là où on utilise avec plus ou moins de bonheur des avions conçus il y a 50 ans et dont la capacité de transport est limitée. L’A400M occupera un créneau à sa mesure. Peut être faudrait il y croire un peu plus, à cet avion. Et surtout le concevoir autrement que comme une simple source de revenus. N’oublions pas que c’est un guerrier, il pourrait se vexer.
Nous l’avons attendu longtemps, cette merveille du transport militaire. Comme toujours avec les grands programmes à notre époque, les dirigeants de l’entreprise conseillés par des financiers ont fait des promesses intenables par les techniciens. Et l’avion a pris du retard, beaucoup de retard. Mais maintenant, ça y est, on l’a ! Et on a appris à s’en servir, même si ça n’a pas été sans mal. Du Transall à quatre en équipage de conduite, passer à l’A400M à deux, ça n’a pas été si simple. Les mécaniciens navigants qui nous restent doivent se convertir en mécaniciens de soute. Quant aux navigateurs, on a envisagé à une époque de les reconvertir en « troisième homme », ce poste mal définit par le constructeur situé à l’ancienne place du mécanicien navigant et qui donne accès aux même informations que les pilotes. La proposition finale à été soit la reconversion vers le métier de pilote pour les plus jeunes, soit de suivre les Transall au parc à ferraille pour les plus anciens. Le troisième homme sera donc un pilote, ça facilitera la formation, et ça évitera de créer des générations de frustrés !
La préparation terminée, il est temps de se rendre à l’avion. Il est des choses qui ne changent pas : le véhicule équipage est en panne, et le remplacement se fait attendre. Nous allons donc au bureau de piste à pieds. Après avoir pris les formes 11, nous nous dirigeons vers le MSN 23, accompagnés par un spécialiste qui va s’occuper du chargement des clés nécessaires au bon fonctionnement des moyens de cryptage. En arrivant à l’avion, nous nous déclarons auprès du système d’identification personnel, sans l’accord duquel nous ne pourrions même pas utiliser les FMS, commandant de bord ou pas ! Pendant que mon collègue fait les préparations préliminaires puis sort faire le tour avion, je nourris les calculateurs de la baie avionique avec les renseignements compilés sur le système de préparation de mission : base de données de cartes digitales, base de données relief, données de gestion du vol… Je m’installe ensuite en place gauche et commence ma préparation au poste. La simplification des interfaces est impressionnante si on compare le panneau supérieur de l’A400M à celui du Transall. En quelques minutes, j’ai passé en revue la totalité des systèmes et je parcours à présent les différents formats accessibles au travers des écrans d’affichage.
La main droite sur l’unité de contrôle du curseur (une track ball, pour faire simple) je renseigne les champs laissés vide lors du chargement des données. A chaque fois que j’ai finit d’insérer une donnée, sa validation fait automatiquement sauter mon curseur au champ suivant. Tant et si bien que lorsque mon copilote pénètre dans le poste, ma préparation est terminée et il ne lui reste plus qu’à vérifier mes bévues ! Nous sommes enfin prêt tous deux et il est temps d’énoncer le briefing : l’heure tourne ! Aujourd’hui la météo n’est pas fameuse : la couche nuageuse est soudée à mille pieds en plaine, et tous les relief des Pyrénées sont accrochés. Nous prévoyons de décoller de Francazal pour un trajet haute altitude vers Pau, ou nous amorcerons notre descente pour poursuivre vers le sud en basse altitude. Oui, vers le sud, dans les montagnes, avec ce temps ! Ceci n’est possible que grâce aux automatismes qui vont guider notre engin à cinq cent pieds sol sans aucune référence visuelle, et sans utiliser de Radar pour savoir où sont les reliefs ! Le système de localisation est à la hauteur de la tache à accomplir : nous sommes équipés de trois systèmes à référence inertielle couplés à autant de systèmes de positionnement par satellite. De plus, nous avons la capacité de naviguer en prenant le relief environnant pour référence. Un appareil assure une corrélation entre ce relief et une base de données, affinant ainsi notre position.
Ensuite, nous cheminerons de vallées en col avec une route moyenne vers l’est, pour larguer nos commandos en toute discrétion sur l’aérodrome de Puivert. Nous rentrerons ensuite en très basse altitude vers Francazal sans demander notre reste. Oui, car l’endroit où nous allons déposer nos paras est bien proche de la zone de menace, dont une partie est connue grâce au renseignement, mais il reste une menace diffuse composée d’armements sol air à très courte portée qui est très inquiétante. Pour parer cette dernière partie, nous comptons sur les automatismes de notre système d’autoprotection. Mais pour le reste, les « petits amis » comme il était courant d’appeler les chasseurs pendant la seconde guerre mondiale, seront là pour imposer la supériorité aérienne. La situation promet d’être complexe, mais l’espace aérien sera géré par un radar de veille aéroporté qui nous transmettra les informations en temps réel. Nous visualiserons tout ça sur nos écrans en choisissant la gestion de la situation tactique. Enfin, le récepteur d’alertes radar nous préviendra de toute menace qui aurait pu échapper à nos défenseurs et qui apparaîtrait au dernier moment.
Le briefing terminé, il est temps de se mettre en route. La partie logistique se passe sans aucun incident notable, si ce n’est que la tension monte un peu. Pas dans le cockpit, mais en moi. Il faut dire que le travail à deux au cours de ce genre de vol impose une charge importante. De même, le vol basse altitude en automatique reste une expérience impressionnante, et je ne parle même pas de la menace… Arrivés à Pau, nous effectuons une percée autonome. Les Aérodromes situés près de la zone de menace sont en effet tous fermés par NOTAM, et leurs aides radioélectriques ont été mise hors service. L’arrivée sous la couche se passe de commentaires. Le plafond ne dépasse pas 500 pieds, la visibilité tombe à 1000 mètres dans les grains, ça promet ! Vu sous un autre angle, cette situation météo devrait nous protéger de toute agression menée avec des moyens visuels, qu’elle vienne du sol ou des airs. Après Pau, nous prenons un cap sud est vers Bagnères de Bigorre puis le col d’Aspin pour nous jeter dans la vallée de la Neste. Nous obliquerons ensuite plein est par le col de Peyresourde pour rejoindre le Luchonnais.
Nous passons le plus clair de notre temps dans les nuages. Par moment, nous apercevons une paroi sombre dans une trouée, juste le temps de laisser monter le rythme cardiaque et nous repassons dans la couche ! Malgré l’absence de visibilité extérieure, nous ne sommes pas complètement aveugle. J’ai sélectionné le système d’amélioration de visibilité dans ma visualisation tête haute. Ce procédé utilise un capteur infra rouge pour voir au travers des nuages. Le monde m’apparaît donc en différents tons de vert, mais de façon parfaitement identifiable ! En tête basse, j’ai choisi la carte digitale sur l’écran de droite (une 100 000, compte tenu des reliefs) et à gauche, l’affichage du relief issu de la base de données digitales. C’est une jolie carte qui, selon le mode choisi, m’informe de la présence des montagnes en proposant des couleurs adaptées. Mon copilote, lui, a préféré des affichages permettant la gestion tactique du vol : à gauche, il a choisi la fonction de gestion de la situation tactique, sur laquelle figurent les éléments préparés au sol, mais aussi les informations transmises en temps réel par liaison 16, et à droite, il a déjà un pied dans la guerre, avec l’affichage des détections de notre système de défense. D’un simple coup d’œil, nous pouvons l’un comme l’autre visualiser les écrans opposés.
Et la situation tactique commence d’ailleurs à évoluer. L’augmentation d’activité de notre coté des lignes a du leur mettre la puce à l’oreille. Nous voyons à présent apparaître des « bandits » qui font le va et vient le long de la ligne de front. Les mirages 2000 affectés à la patrouille de combat se rapprochent eux aussi. Chacun s’observe par électrons interposés en attendant que l’autre franchisse le pas… Nous observons tout ça en spectateur pour l’instant, ce qui ne veut pas dire que nous sommes en hypovigilance, bien loin de là ! Nous venons de terminer la liste de vérification d’entrée en zone de menace, et notre discrétion est à présent au maximum. Toutes les émissions non indispensables ont été coupées, y compris le système d’identification d’amis ou ennemis. Nous passons à présent au sud du cap de Bouirex et continuons notre route vers l’est. Après ça, direction Vicdessos et Ax les Thermes, avant d’aller chercher Axat pour revenir sur nos pas et trouver Puivert. Nos ennemis ne devraient pas s’attendre à ce coup là ! L’évocation de ces noms en de telles circonstances prend une consonance étrange. Ils étaient pour moi synonyme de vacances jusque là, je pense qu’il n’en sera plus jamais ainsi…
Le ton monte en cabine. Nous en sommes à présent à faire les listes de vérification avant le largage. Nous suivons le cours de la haute vallée de l’Aude, bien à l’abris de ses reliefs. Soudain, une alarme retentit. Un coup d’œil dans la visualisation tête haute me confirme que nous sommes éclairés par un Radar hostile. J’amorce un virage violent à gauche en utilisant la visualisation infra rouge pendant que mon copilote déclenche un leurage. « Merde ! Qu’est ce que c’était ? » « Artillerie guidée radar d’après le système ! Sûrement du ZSU 23-4 ! » Mince ! Un ZSU 23-4 ! Quatre canons de 23 mm guidés par radar. Si on passe à sa portée, on est mort, c’est aussi simple que ça ! Je tente de descendre le plus bas possible en faisant confiance à la base de donnée digitale et à l’infra rouge. A 300 pieds nous sommes en vue du sol. Je descends à 100 pieds. Le vol devient un rodéo au cours duquel j’évite les obstacles les uns après les autres. Le soutier, sanglé sur son siège deux mètres sous nos pieds râle : « si tu continues tes conneries c’est pas des paras que tu va larguer ! C’est des malades couverts de gerbe ! » Je n’ai pas trop le temps d’intégrer la diplomatie avant de formuler ma réponse : « Tu préfère un son et lumière sur fond de montagnes pyrénéennes ? »
Le ZSU semble nous avoir perdu. Nous montons tardivement à l’altitude de largage. Les volets sortent, les déflecteurs se déploient, les portes s’ouvrent, « prêts pour le largage ! » Ces paras sont formidables. Le système aussi, d’ailleurs, il a calculé les déports dus au vent, et nous guide vers le point de largage idéal. « Cinq, quatre, trois, deux, un, vert ! » Ca ne tarde pas à sortir et quelques secondes plus tard, l’avion est vide. « Rouge ! » Je redescends au raz du sol tout en faisant refermer les portes et rentrer les volets. A présent, c’est tout droit vers Francazal. Nous n’oublions pas la liste de vérification de sortie de zone de menace, pas question d’essuyer un tir fratricide ! J’ai sélecté la vitesse à 300 nœuds. A 100 pieds sols, ça déménage ! Je pense que les gens que nous survolons ne vont pas s’en remettre ! Mais comme dit l’oncle Sam, le bruit de notre avion c’est le son de la liberté ! La fin du vol est sans histoire, et nous retrouvons le plancher des vaches avec bonheur. « STOP ! »
« Quoi stop ? » « C’est bon, la simulation est terminée, on va débriefer ! » Ah oui, j’ai juste oublié de vous dire, je me suis un peu emporter au début de ce récit. Tous cela est heureusement fictif. Les ennemis sont les bleus, une peuplade imaginaire, et nous étions les verts, des gentils tout aussi irréels. L’avion est bien un avion, mais que l’on appelle chez Airbus un « avion-1 ». Il s’agit là d’un simulateur de développement qui permet d’aider au choix des solutions à retenir pour la conception du poste de pilotage. A coté de l’avion-1 on trouve l’avion 0. Celui-ci renferme des calculateurs qui sont les mêmes que ceux qui prendront place dans l’avion réel. De plus, il est relié à « l’iron bird », ce qui fait que chaque mouvement des commandes de ce simulateur actionne un organe dans une grande salle à quelques mètres de là. Cet organe est lui aussi un élément réel, ce qui permet de le tester de façon aussi réaliste que possible,et aussi de réaliser des centaines de « vols » avant le vol effectif de l’avion.
Bien ! Il est temps de revenir à la réalité. C’est vrai, il ne vole pas encore, notre avion. Il a du retard. Les bruits les plus fous courent à son sujet… Mais ça reste une machine formidable, là où on utilise avec plus ou moins de bonheur des avions conçus il y a 50 ans et dont la capacité de transport est limitée. L’A400M occupera un créneau à sa mesure. Peut être faudrait il y croire un peu plus, à cet avion. Et surtout le concevoir autrement que comme une simple source de revenus. N’oublions pas que c’est un guerrier, il pourrait se vexer.
pour bien voler, volez léger !
#19
C'est bien possible, j'ai écrit ça l'année dernière.
C'est pour rapeller que l'A400M n'est pas juste un bi-turboprop ou un Airbus de plus.
Pour ce qui est des cours de l'action EADS suite aux annonces des différents gouvenements, il faut savoir que ça ne fera pas évoluer le prix de l'avion.
C'est pour rapeller que l'A400M n'est pas juste un bi-turboprop ou un Airbus de plus.
Pour ce qui est des cours de l'action EADS suite aux annonces des différents gouvenements, il faut savoir que ça ne fera pas évoluer le prix de l'avion.
pour bien voler, volez léger !
-
- Pilote émérite
- Messages : 8967
- Inscription : 06 août 2001
#20
le prix de l'avion, non, mais peut etre la valeur du portefeuille actions de certains politiques...TOMS a écrit : Pour ce qui est des cours de l'action EADS suite aux annonces des différents gouvenements, il faut savoir que ça ne fera pas évoluer le prix de l'avion.
mais bon, c'est une autre histoire dont nous ne parlerons pas ici...
#22
Non, vu que je me suis déjà pris un skud pour abus de politique ici même!TooCool_12f a écrit : mais bon, c'est une autre histoire dont nous ne parlerons pas ici...
Mais bon, quand on entend ce qu'on entend et qu'on voit ce qu'on voit, on est bien content de penser ce qu'on pense.
Surtout en ce moment!
pour bien voler, volez léger !