Enfin, j'voudrais quand même pas que les purs voileux se trompent sur mon compte. Jamais fait de voile mais je suis un amoureux inconditionnel de la mer et des Océans.
Si-si.
La mer, j'ai appris à la connaître et à l'aimer et d'ailleurs, je n'ai jamais vraiment bien compris l'attitude de mes collègues qui eux lui tournaient le dos le plus souvent possible. Jamais ils ne s'émerveillaient devant un état de la mer, jamais ils n'en parlaient, comme si pour eux elle représentait une corvée, une souffrance ou qu'elle était la cause de leurs malheurs.
Moi par contre, chaque fois que je le pouvais, je la regardais. Même quand j'étais de quart en bas, je trouvais toujours un truc pour remonter 2 minutes, chercher du café, de l'eau fraîche au citron, des chiffons, des plans, relever des températures qu'on ne relève pas souvent(comme celles des frigos de la nourriture du bord), n'importe quoi, mais que je puisse avoir en coup de vent, l'occasion de regarder comment était la mer.
Et je ne l'ai jamais vue deux fois pareille. Toujours elle avait un petit quelque chose de différent. Tantôt elle faisait de petites rides à peine visibles, tantôt un peu d'écume sur des mini-vaguelettes. Et puis elle se réveillait, faisant des creux de vague prononcés et de belles crètes blanchies d'écume. Parfois, mais très rarement quand même, elle était tellement plate qu'on aurait dit un vrai miroir, comme un fleuve paisible sur lequel tout semble arrêté. Elle a alors l'air tellement innocente, comme si elle dormait à poings fermés !
Puis le miroir se mettait à bouger et on aurait dit alors comme un immense drap de toile légère modulé surs toute sa surface par un vent infime venu du fond, c'était absolument impressionnant de voir ça !
Et puis d'autres jours elle était fâchée, carrément en furie, comme si elle n'acceptait pas qu'on puisse la braver et elle nous montrait alors de quoi elle était capable...
Et elle se dressait devant nous, formant un mur haut comme une maison de trois étages et en regardant par le hublot normalement, on ne voyait qu'elle jusque tout en haut où nos yeux pouvaient monter ! Un énorme mur d'eau qui se lançait sur nous, puis l'instant d'après, on ne voyait plus que le ciel aussi bas que les yeux pouvait regarder !
Elle nous balottait comme ça des jours et des nuits sans nous donner le moindre répis(vraiment au-cun...).
Finalement, on s'avouait vaincu et on se couchait devant cette force extraordinaire contre laquelle on ne peut pas lutter, seulement la subir.
Puis un matin on se réveille et elle a repris son calme, elle brille au soleil et elle nous laisse vivre. Comme on l'aime alors !!
Vraiment, l'Océan, c'est la magie en permanance.
PS: quelqu'un a déjà navigué sur un trois mâts ?