Dafs a écrit :
Supersonique ? De ce que je sais, outre les différentes versions pour des marchés qui n'ont pas marché (notez le jeu de mot), il existe deux versions principales du gadjet le E pour entrainement et le A pour attaque. Le nez pointu, donc celui qui attaque, lui permet d'améliorer sa vitesse.
En effet, en dehors de quelques ventes en relativement faible nombre à l'export, le gros de la production des Alpha-jet (200 chacun) a été livré à l'Armée de l'Air: version d'entrainement, nez rond, et Luftwaffe: version d'attaque au sol, nez pointu...
Oui, la Luftwaffe mettait en ligne 200 Alpha-jet dans les années 80, en première ligne, dans un rôle on ne peut plus opérationnel, puisqu'il s'agissait en théorie de faire de l'attaque au sol en cas de Superbowl avec le Pacte de Varsovie... Le tout avec un système d'armes quasi inexistant et pour l'essentiel des paniers à roquettes... Situation ubuesque issue des contraintes du programme de coopération avec la France, qui a obligé les Allemands à prendre livraison de ces avions dont ils n'avaient guère besoin, puisque l'entraînement de leurs pilotes se faisait intégralement aux USA ! Bon d'un autre côté ça ne leur faisait pas trop mal, l'Allemagne était prospère et un Gadget coûtait nettement moins cher qu'un Eurofighter...
M'enfin j'aurais pas aimé être à la place des gusses qui seraient allé affronter les MiGs et les missiles Russes à bord... Le seul autre pays à l'avoir acheté pour ce rôle était le Cameroun, mais bon, sans vouloir offenser nos Amis Camerounais, le contexte opérationnel n'était pas tout à fait le même...
A la fin de la guerre froide, l'Allemagne les a retirés du service et s'est discrètement débarrassée de ses Alpha-jets par petits paquets auprès de forces aériennes comme celle du Portugal, mais aussi auprès d'utilisateurs étatiques ( DERA, ETPS ) voire privés ( Red Bull ). Je ne garantis pas que les 200 aient tous trouvé preneur : Il doit en rester quelque part.
La véritable question, c'est: qu'est-ce que les Allemands sont allés faire dans ce programme au départ ? La seule réponse que je trouve c'est que c'était le lancement de la mode des programmes en coopération, et qu'il y avait à l'époque en vigueur le fameux traité Franco-Allemand, pivot de la politique étrangère des deux pays pendant deux décennies, et que ce programme et la bonne volonté dont il témoignait étaient bien vus dans ce contexte...
Le miracle, c'est qu'avec des données pareilles, l'avion qui en est sorti a été particulièrement réussi (même si un peu cher pour bien se vendre à l'export), et qu'il en jette toujours autant aujourd'hui !
Claude