Enfin, quand le PA est enclenché, l'équipage est loin d'être en vacances. De la surveillance des paramètres à l'écoute radio en passant par l'antiabordage, c'est pas la sinécure non plus. Mais, à interdire la musique, n'y a-t-il pas plus de risque qu'en l'autorisant?
Ils ont un copilote qui fait tout ce travail pendant qu'ils ecoutent la musique . … n'a pas précisé si c'était de la musique sur baladeur ou de cabine.
J’enclenche le PA le plus tôt possible (d’autres attendent 10000 ft… Bof !).
Je ne stresse jamais au départ (décollage et montée), car je sais que je me dirige vers l’extrémité large de l’entonnoir – moins de traffic, moins de radio, plus de beau temps…
En croisière, lorsque la check a été effectuée, si le trajet est assez long… il n’y a plus grand chose à faire… et chacun peut s’occuper à faire ce qu’il veut. On est 2 à bord donc pour la radio il n’y a pas de problème, de plus, il se dit toujours en gros la même chose au même endroit, donc pas d’effet de surprise… sinon on fait répéter l'ATC c’est tout. Il n’y a là rien de bien extraordinaire ni d’angoissant.
Le risque d’abordage en croisière est faible… et puis de toute façon il y a ce qu’il faut pour vous avertir.
Vous avez remarqué que je n’écoute pas n’importe quelle musique (baladeur bien sûr – on respecte le voisin) : 6è de Mahler dite "Tragique", 4è de Vaughan Williams qui a un côté très tragique, 1ère d’Elgar qui a son côté sombre et tragique. Le caractère tragique joué par une masse instrumentale (orchestre symphonique) me tient en état d’éveil permanent et ne capte pas mon attention comme un concerto instrumental, une sonate ou de la musique de chambre qui eux pourraient me captiver et me rendre totalement inattentif.
Par contre, à la descente, il faut être particulièrement vigilant. On entre dans l’entonnoir – plus de traffic, plus de radio, plus de surveillance, plus de mauvais temps, des instructions ATC qui vous sortent des trajectoires standards (régulation radar), checks à placer … etc… là il faut vraiment être très vigilant, ne pas se rater. C’est un stress commun à un coucou d’aéro-club en VRF comme à un Heavy en IFR.
30 minutes pour se remettre dans le bain avant de rentrer dans l’arène, c’est bien (pour moi en tout cas).
–-> Rassure-toi Aquila*, ce n’est pas un métier difficile, sinon il n’y aurait pas tant d’abrutis dans la profession !
Il est seulement difficile d’accès par moment i.e en période de crise (qui peut durer 10 ans), parce que la formation coûte très cher, parce qu’on se décourage vite quand on ne trouve pas de travail après l’obtention de sa licence etc… j’ai été écarté de la profession et obligé de travailler dans une administration pendant plus de 3 ans (que j’avais très appréciée d’ailleurs car j’y avais rencontré des fonctionnaires de haut niveau très brillants… c’est la raison pour laquelle je n’aime pas du tout quand on les critique sans justification).
N’importe quel individu normalement constitué et capable d’obtenir un PPL correctement est capable de devenir pilote de ligne.
J’ai formé et bréveté pleins d’élèves en club, et un grand nombre parmi ceux qui ont persévéré ont eu accès à la profession selon les opportunités, et ont fait leur chemin. Aucun n’avait en début des aptitudes exceptionnelles. Ceux qui les avaient, avaient vite été découragés (le genre "je suis bon alors je veux tout tout de suite", mais hélas ça ne marche pas comme ça – il faut être persévérant, c’est le maître-mot, votre tour arrive un jour).
De nos jours on peut être à droite sur un 738 avec 250 hdv… mais en contre-partie avoir un contrat où vous êtes payé à l’heure de vol… après tout, à 20 ans on peut bien vivre d’amour (de l’aviation bien entendu) et d’eau fraîche !
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