Arrêter le vent - mon 1er war report
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Topic author - Banni
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- Inscription : 07 février 2003
#1
ARRETER LE VENT
Un petit archipel d’îles volcaniques, quelque-part au milieu de la mer de Chine.
8h00.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le moral n’est pas au beau fixe ce matin parmi les pilotes en alerte. Pourtant au premier abord ces hommes ne semblent pas à plaindre : ils sont jeunes, installés en plein été sur un petit atoll perdu au large du Japon, il fait un soleil radieux, la mer est chaude, la végétation luxuriante offre à qui veut les prendre ses fruits mûrs au goût sucré... Seulement voilà : nous sommes le 11 août 1945, et il y a moins d’une heure nous avons appris ensemble qu’avant-hier, la ville de Nagasaki toute entière a été complètement anéantie, par la même arme terrifiante qui avait déjà rasé Hiroshima trois jours plus tôt. A ce rythme, notre cher pays, si prospère il y a quelques années encore, ne sera bientôt plus qu’un amas de cendres fumantes, et il ne subsistera rien des villes superbes qui faisaient avant-guerre la fierté de l’Empire.
Malgré cela, nous continuons le combat, poussés au sacrifice par une poignée de généraux qui refusent encore d’admettre la défaite inéluctable du Japon, et exaltent le patriotisme en citant en exemple le courage des Kamikazes, ce « vent divin » miraculeux qui est supposé sauver l’Empire. Mais aujourd’hui le vent a tourné en faveur de nos ennemis. Les hommes savent bien que tout est perdu, et l’Empereur lui-même ne pourra rester sourd encore longtemps à la détresse de son peuple, écrasé jour après jour sous les bombes américaines. Les nouvelles qui nous parviennent sont de plus en plus alarmantes : on raconte que les sans-abris se comptent par centaines de milliers, et qu’hommes, femmes et enfants meurent désormais autant de la faim que des bombes, même si les officiers des services d’information refusent de le confirmer. Le pays manque de tout, y compris des denrées les plus essentielles, et nous-mêmes sommes constamment à court de munitions et de carburant, ce dernier étant de plus en plus mauvaise qualité. En conséquence, les performances et la durée de vie de nos moteurs s’en trouvent considérablement réduites depuis maintenant de nombreux mois. Pour couronner le tout, à la défaite de nos alliés allemands en Europe et à l’imminence d’une invasion américaine, vient de s’ajouter la déclaration de guerre de l’Union Soviétique, qui nous donne la désagréable impression d’être pris entre deux feux...
L’état-major prend très au sérieux la menace russe, et c’est sur mon unité, stationnée au coeur de la mer de Chine, que repose la lourde tâche de barrer la route aux troupes soviétiques qui pourraient tenter d’attaquer le nord du Japon. Ce n’est pas une mince affaire, car nous devons faire face à un adversaire redoutable, qui a fait plier la puissante Allemagne, doté de forces aériennes expérimentées, modernes et bien équipées. De notre côté, la pénurie de carburant nous empêche de mener des patrouilles de surveillance, et nous ne montons plus au combat qu’à l’annonce d’appareils ennemis en approche. Heureusement, notre unité vient de recevoir de nouveaux appareils, de la dernière génération de chasseurs Ki-84 : des types b et c, qui compensent quelque-peu nos carences, et nous permettent d’espérer un combat à armes égales contre les derniers chasseurs soviétiques Yakovlev et Lavochkin.
Quant à moi, Akira Inomura, j’ai le privilège de commander les deux groupes de chasse présents sur la base, ce qui signifie que je suis responsable du destin d’une trentaine de pilotes qui ont pour point commun d’être aussi jeunes qu’inexpérimentés, mais dont le courage est aussi grand que leur inconscience du danger. Et si le moral est bien bas en ces heures sombres, leur motivation est décuplée par le désir de vengeance que leur inspire les dernières nouvelles du Japon. Je les parcours d’un regard presque paternel, et en voyant ces visages à peine sortis de l’enfance qui dépassent des tenues de vol, je ne peux m’empêcher de songer à l’immense gâchis de cette guerre, qui paraît aujourd’hui plus vaine que jamais. Combien en ai-je vu passer de ces jeunes visages, qui ont ensuite disparu à jamais dans la furie des combats ? Du haut de mes 25 ans je fais déjà figure de vétéran, avec mes victoires, mes citations et mes centaines de missions de guerre, des campagnes de Chine à Guadalcanal en passant par Pearl Harbour. Je ne sais pas qui d’eux ou de moi est le plus à plaindre, car si le manque d’expérience rend périlleux le moindre de leurs gestes, de mon côté la lassitude a fini par faire de moi une sorte de robot : les années de lutte quotidienne m’ont rendu insensible à la fatigue, tout en me plongeant dans une sorte de torpeur permanente et sourde. Imperméable à toute émotion, j’agis plus par réflexe que par réflexion. Je me résigne chaque jour un peu plus à rencontrer la mort dans l’explosion d’un obus qui, pour une fois, ne me ratera pas par miracle, et cette idée qui m’effrayait au début me fait maintenant l’effet d’une délivrance…
Voilà où j’en suis de mes pensées quand le cri strident de la sirène d’alerte me tire brutalement de mon demi-sommeil. Rapide détour par la salle de briefing : un groupe d’avions ennemis arrive droit sur nous, avec pour objectif probable les cargos au mouillage dans la baie toute proche. Ils seront sur zone dans moins de trente minutes, et nous devons protéger à tout prix nos navires car ils sont chargés de notre précieux ravitaillement. D’après l’officier de renseignement, il faut nous attendre à six ou huit avions d’assaut, épaulés par une escorte réduite de chasseurs. Les russes semblent penser qu’ils n’auront pas à fournir un grand effort pour nous vaincre...
Assez perdu de temps, j’emmène mes pilotes vers la piste 2, et je finis de les briefer sur l’aile de mon appareil, pendant que les mécaniciens s’affairent autour de nos montures d’acier. Le groupe « jaune », avec ses Ki-84c armés de deux canons de 30mm, se chargera des avions d’assaut lourdement blindés, pendant qu’à la tête des trois type b du groupe « blanc », je tâcherai de m’occuper de l’escorte. Je répète une fois de plus à mes pilotes attentifs les règles essentielles qu’ils doivent toujours avoir en tête aux commandes de leur avion : « Surveillez sans cesse le ciel, et en particulier vos six heures… Ne tournez jamais le dos à l’ennemi… Ne tirez qu’à courte distance pour ne pas gaspiller vos munitions… Si vous touchez mortellement un avion, oubliez-le et demandez-vous plutôt où sont les autres… N’encombrez pas inutilement la fréquence… Si vous devez évacuer votre appareil, essayez de gagner un maximum d’altitude en l’échangeant contre votre vitesse, puis sautez… Le combat aura lieu à basse altitude, donc prenez garde aux pièges du relief, et tâchez de rester le plus possible au raz de l’eau… Et surtout, revenez vivants ! Bonne chance Messieurs ! » Au pas de course, mes jeunes compagnons rejoignent leurs machines.
Mon mécano m’aide à grimper sur l’aile, puis dans l’étroit cockpit de mon appareil. Je lui demande de serrer à fond les bretelles de sécurité. Je termine les vérifications d’usage, et j’entame la check-list de démarrage du moteur. Les mécaniciens et moi croisons tous nos doigts au moment où le moteur toussote, hésite, crache de gros paquets d’huile, puis finalement démarre dans un grand fracas accompagné d’un nuage de fumée noire, mettant encore de longues secondes à trouver le ronronnement régulier et rassurant du ralenti. Pourvu que la qualité de l’essence ne se dégrade pas plus encore, sinon nous serons bientôt cloués au sol... J’annonce « leader blanc paré » et j’attends que mes équipiers en fassent autant :
- blanc 2 paré
- blanc 3 paré
- jaune 5 paré
Un long silence... un moment de flottement... jaune 6 semble avoir des difficultés à lancer son moulin...
- jaune 6 paré
- jaune 7 paré
Ouf... Je n’aurais guère apprécié de me passer d’un avion sur les six dont je dispose.
Nous avons l’autorisation de décoller. Je pousse le commutateur de ma radio :
« Décollage en paires à trois secondes... Leader blanc, je mets les gaz »
Hélice au petit pas, radiateur grand ouvert, deux crans de volets, je pousse à fond la manette des gaz. Vrombissement du moteur, qui en quelques secondes redevient la formidable mécanique qu’il a toujours été. Je contrôle une embardée, et j’aligne mon nez avec le bout de la piste, que je peux maintenant distinguer à travers l’hélice lancée à plein régime. 150 km/h... 180... 200... Je commence à tirer légèrement sur le manche, la portance augmente, en douceur mes roues quittent le sol... Je vole... Je rentre mon train.
La radio m’annonce « jaune 5 airborne ». En effet son Ki-84c est juste à ma gauche, exactement à la même hauteur que moi. J’annonce « leader blanc airborne », et je commence à remonter mes volets, tout en prenant de l’altitude. Comme prévu, nous virons 90 degrés à gauche, et j’exécute mon virage bien à l’extérieur de celui de jaune 5, de manière à laisser les deux sections regrouper séparément, les jaunes se portant en avant, légèrement décalés à gauche.
L’espace de quelques secondes, je contemple la baie sur la gauche en-dessous de moi. Quelle vision paisible, et qu’il est facile devant un tel spectacle d’oublier la guerre… D’ici, qui irait imaginer que ces cargos en apparence pacifiques ont les cales remplies d’une cargaison destinée à tuer et à détruire ? C’est vrai qu’ils ont l’air inoffensifs et sans défense, et c’est justement pour les protéger que je suis assis derrière une hélice qui me tire vers le ciel.
Nous arrivons maintenant à 1500m, et nous stabilisons notre altitude pour commencer à scruter la mer et le ciel vers le sud, d’où viendra le danger. Nous n’avons pas longtemps à attendre que déjà jaune 5 signale : « contacts à onze heures ! ». En effet, six formes sombres se détachent sur les flots, alignés trois par trois en formation d’attaque – des Il-2. Et sur le ciel au-dessus d’eux, quatre silhouettes plus petites – l’escorte.
Aussitôt, les avions de la section jaune plongent droit vers les Il-2. En voulant trop bien faire, ils viennent de confondre vitesse et précipitation : ils font l’erreur de donner aux chasseurs d’escorte la possibilité de leur tirer dessus de face en piquant vers eux, ce qui ne laisse pas le temps à ma section d’intervenir pour les dégager. Et ce que je craignais arrive : l’avion de jaune 5, sévèrement touché, part en flammes. Je ne peux qu’assister au drame, impuissant. Dans cette carcasse embrasée, un garçon de dix-neuf ans est en train de brûler vif...
Mais nous n’avons pas de temps à perdre à faire du sentiment : Je passe mon hélice au petit pas, ferme le radiateur et, suivi de près par mes deux ailiers, je fais rouler mon avion sur l’aile gauche et je pique sur les chasseurs ennemis qui dégagent en-dessous de nous après leur passe frontale. Ils se séparent en deux paires, et je décide aussitôt de suivre la paire de gauche, qui part dans un large virage horizontal et ne semble pas encore réagir à notre présence. Mon numéro 2 me suit, mais blanc 3 pense avoir une chance de se glisser derrière les deux chasseurs qui ressourcent vers la droite et rompt la formation. Seul contre deux, j’espère qu’il sait ce qu’il fait, car avec deux bandits pour m’occuper je risque de ne pas pouvoir lui venir en aide en cas de problème, à moins d’envoyer blanc 2 à son secours... Je ne suis plus qu’à quelques centaines de mètres de mes deux russes. Je peux maintenant reconnaître distinctement leurs magnifiques appareils : des La-7, qui constituent avec le Yak-3 les fleurons de l’aviation soviétique. Eux aussi m’ont vu, et ils commencent à resserrer leur virage. J’arrive à bonne distance pour un tir avec forte déflection, quand soudain le leader inverse son virage ! Dans un excès de confiance, il vient de faire une erreur fatale : avec mon taux de roulis supérieur, j’ai le temps d’anticiper leur manoeuvre et d’ajuster le deuxième bandit au moment où il passe lentement à travers mon viseur.
Un petit archipel d’îles volcaniques, quelque-part au milieu de la mer de Chine.
8h00.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le moral n’est pas au beau fixe ce matin parmi les pilotes en alerte. Pourtant au premier abord ces hommes ne semblent pas à plaindre : ils sont jeunes, installés en plein été sur un petit atoll perdu au large du Japon, il fait un soleil radieux, la mer est chaude, la végétation luxuriante offre à qui veut les prendre ses fruits mûrs au goût sucré... Seulement voilà : nous sommes le 11 août 1945, et il y a moins d’une heure nous avons appris ensemble qu’avant-hier, la ville de Nagasaki toute entière a été complètement anéantie, par la même arme terrifiante qui avait déjà rasé Hiroshima trois jours plus tôt. A ce rythme, notre cher pays, si prospère il y a quelques années encore, ne sera bientôt plus qu’un amas de cendres fumantes, et il ne subsistera rien des villes superbes qui faisaient avant-guerre la fierté de l’Empire.
Malgré cela, nous continuons le combat, poussés au sacrifice par une poignée de généraux qui refusent encore d’admettre la défaite inéluctable du Japon, et exaltent le patriotisme en citant en exemple le courage des Kamikazes, ce « vent divin » miraculeux qui est supposé sauver l’Empire. Mais aujourd’hui le vent a tourné en faveur de nos ennemis. Les hommes savent bien que tout est perdu, et l’Empereur lui-même ne pourra rester sourd encore longtemps à la détresse de son peuple, écrasé jour après jour sous les bombes américaines. Les nouvelles qui nous parviennent sont de plus en plus alarmantes : on raconte que les sans-abris se comptent par centaines de milliers, et qu’hommes, femmes et enfants meurent désormais autant de la faim que des bombes, même si les officiers des services d’information refusent de le confirmer. Le pays manque de tout, y compris des denrées les plus essentielles, et nous-mêmes sommes constamment à court de munitions et de carburant, ce dernier étant de plus en plus mauvaise qualité. En conséquence, les performances et la durée de vie de nos moteurs s’en trouvent considérablement réduites depuis maintenant de nombreux mois. Pour couronner le tout, à la défaite de nos alliés allemands en Europe et à l’imminence d’une invasion américaine, vient de s’ajouter la déclaration de guerre de l’Union Soviétique, qui nous donne la désagréable impression d’être pris entre deux feux...
L’état-major prend très au sérieux la menace russe, et c’est sur mon unité, stationnée au coeur de la mer de Chine, que repose la lourde tâche de barrer la route aux troupes soviétiques qui pourraient tenter d’attaquer le nord du Japon. Ce n’est pas une mince affaire, car nous devons faire face à un adversaire redoutable, qui a fait plier la puissante Allemagne, doté de forces aériennes expérimentées, modernes et bien équipées. De notre côté, la pénurie de carburant nous empêche de mener des patrouilles de surveillance, et nous ne montons plus au combat qu’à l’annonce d’appareils ennemis en approche. Heureusement, notre unité vient de recevoir de nouveaux appareils, de la dernière génération de chasseurs Ki-84 : des types b et c, qui compensent quelque-peu nos carences, et nous permettent d’espérer un combat à armes égales contre les derniers chasseurs soviétiques Yakovlev et Lavochkin.
Quant à moi, Akira Inomura, j’ai le privilège de commander les deux groupes de chasse présents sur la base, ce qui signifie que je suis responsable du destin d’une trentaine de pilotes qui ont pour point commun d’être aussi jeunes qu’inexpérimentés, mais dont le courage est aussi grand que leur inconscience du danger. Et si le moral est bien bas en ces heures sombres, leur motivation est décuplée par le désir de vengeance que leur inspire les dernières nouvelles du Japon. Je les parcours d’un regard presque paternel, et en voyant ces visages à peine sortis de l’enfance qui dépassent des tenues de vol, je ne peux m’empêcher de songer à l’immense gâchis de cette guerre, qui paraît aujourd’hui plus vaine que jamais. Combien en ai-je vu passer de ces jeunes visages, qui ont ensuite disparu à jamais dans la furie des combats ? Du haut de mes 25 ans je fais déjà figure de vétéran, avec mes victoires, mes citations et mes centaines de missions de guerre, des campagnes de Chine à Guadalcanal en passant par Pearl Harbour. Je ne sais pas qui d’eux ou de moi est le plus à plaindre, car si le manque d’expérience rend périlleux le moindre de leurs gestes, de mon côté la lassitude a fini par faire de moi une sorte de robot : les années de lutte quotidienne m’ont rendu insensible à la fatigue, tout en me plongeant dans une sorte de torpeur permanente et sourde. Imperméable à toute émotion, j’agis plus par réflexe que par réflexion. Je me résigne chaque jour un peu plus à rencontrer la mort dans l’explosion d’un obus qui, pour une fois, ne me ratera pas par miracle, et cette idée qui m’effrayait au début me fait maintenant l’effet d’une délivrance…
Voilà où j’en suis de mes pensées quand le cri strident de la sirène d’alerte me tire brutalement de mon demi-sommeil. Rapide détour par la salle de briefing : un groupe d’avions ennemis arrive droit sur nous, avec pour objectif probable les cargos au mouillage dans la baie toute proche. Ils seront sur zone dans moins de trente minutes, et nous devons protéger à tout prix nos navires car ils sont chargés de notre précieux ravitaillement. D’après l’officier de renseignement, il faut nous attendre à six ou huit avions d’assaut, épaulés par une escorte réduite de chasseurs. Les russes semblent penser qu’ils n’auront pas à fournir un grand effort pour nous vaincre...
Assez perdu de temps, j’emmène mes pilotes vers la piste 2, et je finis de les briefer sur l’aile de mon appareil, pendant que les mécaniciens s’affairent autour de nos montures d’acier. Le groupe « jaune », avec ses Ki-84c armés de deux canons de 30mm, se chargera des avions d’assaut lourdement blindés, pendant qu’à la tête des trois type b du groupe « blanc », je tâcherai de m’occuper de l’escorte. Je répète une fois de plus à mes pilotes attentifs les règles essentielles qu’ils doivent toujours avoir en tête aux commandes de leur avion : « Surveillez sans cesse le ciel, et en particulier vos six heures… Ne tournez jamais le dos à l’ennemi… Ne tirez qu’à courte distance pour ne pas gaspiller vos munitions… Si vous touchez mortellement un avion, oubliez-le et demandez-vous plutôt où sont les autres… N’encombrez pas inutilement la fréquence… Si vous devez évacuer votre appareil, essayez de gagner un maximum d’altitude en l’échangeant contre votre vitesse, puis sautez… Le combat aura lieu à basse altitude, donc prenez garde aux pièges du relief, et tâchez de rester le plus possible au raz de l’eau… Et surtout, revenez vivants ! Bonne chance Messieurs ! » Au pas de course, mes jeunes compagnons rejoignent leurs machines.
Mon mécano m’aide à grimper sur l’aile, puis dans l’étroit cockpit de mon appareil. Je lui demande de serrer à fond les bretelles de sécurité. Je termine les vérifications d’usage, et j’entame la check-list de démarrage du moteur. Les mécaniciens et moi croisons tous nos doigts au moment où le moteur toussote, hésite, crache de gros paquets d’huile, puis finalement démarre dans un grand fracas accompagné d’un nuage de fumée noire, mettant encore de longues secondes à trouver le ronronnement régulier et rassurant du ralenti. Pourvu que la qualité de l’essence ne se dégrade pas plus encore, sinon nous serons bientôt cloués au sol... J’annonce « leader blanc paré » et j’attends que mes équipiers en fassent autant :
- blanc 2 paré
- blanc 3 paré
- jaune 5 paré
Un long silence... un moment de flottement... jaune 6 semble avoir des difficultés à lancer son moulin...
- jaune 6 paré
- jaune 7 paré
Ouf... Je n’aurais guère apprécié de me passer d’un avion sur les six dont je dispose.
Nous avons l’autorisation de décoller. Je pousse le commutateur de ma radio :
« Décollage en paires à trois secondes... Leader blanc, je mets les gaz »
Hélice au petit pas, radiateur grand ouvert, deux crans de volets, je pousse à fond la manette des gaz. Vrombissement du moteur, qui en quelques secondes redevient la formidable mécanique qu’il a toujours été. Je contrôle une embardée, et j’aligne mon nez avec le bout de la piste, que je peux maintenant distinguer à travers l’hélice lancée à plein régime. 150 km/h... 180... 200... Je commence à tirer légèrement sur le manche, la portance augmente, en douceur mes roues quittent le sol... Je vole... Je rentre mon train.
La radio m’annonce « jaune 5 airborne ». En effet son Ki-84c est juste à ma gauche, exactement à la même hauteur que moi. J’annonce « leader blanc airborne », et je commence à remonter mes volets, tout en prenant de l’altitude. Comme prévu, nous virons 90 degrés à gauche, et j’exécute mon virage bien à l’extérieur de celui de jaune 5, de manière à laisser les deux sections regrouper séparément, les jaunes se portant en avant, légèrement décalés à gauche.
L’espace de quelques secondes, je contemple la baie sur la gauche en-dessous de moi. Quelle vision paisible, et qu’il est facile devant un tel spectacle d’oublier la guerre… D’ici, qui irait imaginer que ces cargos en apparence pacifiques ont les cales remplies d’une cargaison destinée à tuer et à détruire ? C’est vrai qu’ils ont l’air inoffensifs et sans défense, et c’est justement pour les protéger que je suis assis derrière une hélice qui me tire vers le ciel.
Nous arrivons maintenant à 1500m, et nous stabilisons notre altitude pour commencer à scruter la mer et le ciel vers le sud, d’où viendra le danger. Nous n’avons pas longtemps à attendre que déjà jaune 5 signale : « contacts à onze heures ! ». En effet, six formes sombres se détachent sur les flots, alignés trois par trois en formation d’attaque – des Il-2. Et sur le ciel au-dessus d’eux, quatre silhouettes plus petites – l’escorte.
Aussitôt, les avions de la section jaune plongent droit vers les Il-2. En voulant trop bien faire, ils viennent de confondre vitesse et précipitation : ils font l’erreur de donner aux chasseurs d’escorte la possibilité de leur tirer dessus de face en piquant vers eux, ce qui ne laisse pas le temps à ma section d’intervenir pour les dégager. Et ce que je craignais arrive : l’avion de jaune 5, sévèrement touché, part en flammes. Je ne peux qu’assister au drame, impuissant. Dans cette carcasse embrasée, un garçon de dix-neuf ans est en train de brûler vif...
Mais nous n’avons pas de temps à perdre à faire du sentiment : Je passe mon hélice au petit pas, ferme le radiateur et, suivi de près par mes deux ailiers, je fais rouler mon avion sur l’aile gauche et je pique sur les chasseurs ennemis qui dégagent en-dessous de nous après leur passe frontale. Ils se séparent en deux paires, et je décide aussitôt de suivre la paire de gauche, qui part dans un large virage horizontal et ne semble pas encore réagir à notre présence. Mon numéro 2 me suit, mais blanc 3 pense avoir une chance de se glisser derrière les deux chasseurs qui ressourcent vers la droite et rompt la formation. Seul contre deux, j’espère qu’il sait ce qu’il fait, car avec deux bandits pour m’occuper je risque de ne pas pouvoir lui venir en aide en cas de problème, à moins d’envoyer blanc 2 à son secours... Je ne suis plus qu’à quelques centaines de mètres de mes deux russes. Je peux maintenant reconnaître distinctement leurs magnifiques appareils : des La-7, qui constituent avec le Yak-3 les fleurons de l’aviation soviétique. Eux aussi m’ont vu, et ils commencent à resserrer leur virage. J’arrive à bonne distance pour un tir avec forte déflection, quand soudain le leader inverse son virage ! Dans un excès de confiance, il vient de faire une erreur fatale : avec mon taux de roulis supérieur, j’ai le temps d’anticiper leur manoeuvre et d’ajuster le deuxième bandit au moment où il passe lentement à travers mon viseur.
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#2
Je presse nerveusement les deux détentes, faisant feu de toutes mes armes... touché !
Le pauvre vient d’encaisser une salve d’obus et de balles qui l’a visiblement secoué : le La-7 vole maintenant tout droit, ses commandes probablement endommagées, moteur fumant et toussant de l’huile. Un instant de flottement, j’attends de voir ce qui va se passer... rien, pas de verrière éjectée : le pilote est peut-être blessé. Mais dans le doute, je dois tout de même l’achever...
Je me glisse derrière lui, attends d’être à bout portant, et calmement je tire une longue rafale, une seconde, et quand je cesse le feu je vois l’avion disloqué, coupé en deux à la base de la queue, plonger lentement vers l’océan.
Quand je me retourne quelques instants plus tard, je distingue la corolle blanche d’un parachute près de la traînée noire qui marque la chute de mon adversaire. Il a donc finalement réussi à sauter...
Je fais un rapide point sur la situation : mon ailier me suit toujours de près, pas de danger immédiat... Par contre, mon numéro 3 est en mauvaise posture. Les deux bandits qu’il avait décidé de poursuivre sont maintenant dans sa queue, encore trop loin pour tirer mais gagnant sur lui. Tous trois passent au-dessus de nous sans nous voir ; c’est notre chance : j’ai suffisamment de vitesse pour faire une demi-boucle vers le haut qui me place dans leurs six heures. Absorbés par leur proie, ils ne me voient pas faire. Blanc 3 en revanche a compris la manoeuvre et commence à élargir son virage. J’arrive en position de tir parfaite sur le deuxième avion ennemi. Je l’encadre dans mon viseur, et presse les détentes : touché ! Et de plein fouet !
Quand je cesse le feu, je vois l’appareil passer mollement sur le dos, et piquer vers les vagues. Mes balles ont dû tuer le pilote, et cette fois je ne vois aucun parachute en regardant l’avion percuter la surface...
Bon, pas le temps de rêvasser ! Mon ailier est toujours derrière moi, rejoint par mon numéro 3 à qui notre intervention a permis de se dégager. Devant nous, l’autre La-7 de la paire, qui a rompu en piqué pendant mon attaque. Je fonce sur lui à pleine puissance. Sachant qu’il a peu de chances dans un combat horizontal contre trois adversaires, le bandit commence à m’entraîner dans une série de manoeuvres verticales. Il fait des mouvements brusques dans l’espoir que je gaspille le reste de mes munitions, voire que je lui passe devant en me faisant piéger par ses changements d’angle rapides. Mais je me garde bien de tirer pour le moment, et je m’applique à faire des mouvements aussi souples que possible, pendant que lui commet l’erreur de perdre rapidement beaucoup d’énergie. Soudain, arrivé en bas d’une boucle, il fait une brusque ressource vers le haut. Je le suis et, comme il fallait s’y attendre, les G m’enfoncent dans mon siège et ma vue commence à se voiler. Mais la douleur s’évanouit lorsque je vois l’image du La-7 se découper dans mon viseur. En chandelle, sa vitesse diminue à toute allure, et je ne suis déjà plus qu’à quelques mètres quand j’ouvre le feu.
Le pauvre vient d’encaisser une salve d’obus et de balles qui l’a visiblement secoué : le La-7 vole maintenant tout droit, ses commandes probablement endommagées, moteur fumant et toussant de l’huile. Un instant de flottement, j’attends de voir ce qui va se passer... rien, pas de verrière éjectée : le pilote est peut-être blessé. Mais dans le doute, je dois tout de même l’achever...
Je me glisse derrière lui, attends d’être à bout portant, et calmement je tire une longue rafale, une seconde, et quand je cesse le feu je vois l’avion disloqué, coupé en deux à la base de la queue, plonger lentement vers l’océan.
Quand je me retourne quelques instants plus tard, je distingue la corolle blanche d’un parachute près de la traînée noire qui marque la chute de mon adversaire. Il a donc finalement réussi à sauter...
Je fais un rapide point sur la situation : mon ailier me suit toujours de près, pas de danger immédiat... Par contre, mon numéro 3 est en mauvaise posture. Les deux bandits qu’il avait décidé de poursuivre sont maintenant dans sa queue, encore trop loin pour tirer mais gagnant sur lui. Tous trois passent au-dessus de nous sans nous voir ; c’est notre chance : j’ai suffisamment de vitesse pour faire une demi-boucle vers le haut qui me place dans leurs six heures. Absorbés par leur proie, ils ne me voient pas faire. Blanc 3 en revanche a compris la manoeuvre et commence à élargir son virage. J’arrive en position de tir parfaite sur le deuxième avion ennemi. Je l’encadre dans mon viseur, et presse les détentes : touché ! Et de plein fouet !
Quand je cesse le feu, je vois l’appareil passer mollement sur le dos, et piquer vers les vagues. Mes balles ont dû tuer le pilote, et cette fois je ne vois aucun parachute en regardant l’avion percuter la surface...
Bon, pas le temps de rêvasser ! Mon ailier est toujours derrière moi, rejoint par mon numéro 3 à qui notre intervention a permis de se dégager. Devant nous, l’autre La-7 de la paire, qui a rompu en piqué pendant mon attaque. Je fonce sur lui à pleine puissance. Sachant qu’il a peu de chances dans un combat horizontal contre trois adversaires, le bandit commence à m’entraîner dans une série de manoeuvres verticales. Il fait des mouvements brusques dans l’espoir que je gaspille le reste de mes munitions, voire que je lui passe devant en me faisant piéger par ses changements d’angle rapides. Mais je me garde bien de tirer pour le moment, et je m’applique à faire des mouvements aussi souples que possible, pendant que lui commet l’erreur de perdre rapidement beaucoup d’énergie. Soudain, arrivé en bas d’une boucle, il fait une brusque ressource vers le haut. Je le suis et, comme il fallait s’y attendre, les G m’enfoncent dans mon siège et ma vue commence à se voiler. Mais la douleur s’évanouit lorsque je vois l’image du La-7 se découper dans mon viseur. En chandelle, sa vitesse diminue à toute allure, et je ne suis déjà plus qu’à quelques mètres quand j’ouvre le feu.
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#3
Presque à bout portant, l’effet conjugué de mes armes est dévastateur : je vois la structure de l’appareil se disloquer dans l’explosion de mes obus, et se séparer en plusieurs morceaux qui retombent aussitôt vers la mer. Je suis presque soulagé en voyant un parachute s’ouvrir au-dessus des gerbes d’écume soulevées par les débris...
Cela nous fait trois chasseurs au tapis, il en reste un. A ce moment précis, j’entends une voix crier fièrement à la radio : « Jaune 6 à leader. J’en ai eu un ! ». En effet, alors que la section jaune s’apprêtait à attaquer les Il-2, le premier La-7 que j’avais laissé filer les avait forcés à dégager, endommageant jaune 7 qui s’éloignait moteur en feu, mais courageusement jaune 6 était parvenu à le contourner et à le toucher mortellement. Bien joué !
« Leader à jaune 6, bravo ! A tous, occupons-nous des bombardiers maintenant ! ». Force est de constater que l’escorte ennemie ne s’est pas sacrifiée en vain : grâce à son action courageuse, les bombardiers ont réussi à percer nos rideau et à atteindre leur objectif, avec pour résultat la destruction d’un navire, un second étant sérieusement endommagé. Nos défenses anti-aériennes étant insuffisantes, les six Il-2 indemnes sont déjà sur leur cap de retour lorsque nous pouvons enfin nous intéresser à eux. Simultanément, nos quatre appareils restants obliquent vers eux afin de leur barrer la route. Au raz des flots, je fonce vers le groupe à pleine puissance, hélice au petit pas, quand soudain j’aperçois droit devant moi un nouveau groupe ennemi qui semble se diriger vers la baie. C’est une seconde vague de trois Il-2, qui s’apprêtent à attaquer à leur tour nos bateaux. En un éclair ma décision est prise : je donne l’ordre à mes équipiers de continuer à engager les fuyards, tandis que de mon côté je vais tenter de faire échouer cette nouvelle attaque. A toute vitesse, j’arrive dans les trois heures des bombardiers, légèrement en dessous d’eux. Contre un Il-2, la meilleure tactique consiste à attaquer par en-dessous, afin de se tenir autant que possible dans l’angle mort du mitrailleur arrière, et de viser le moteur, voire le radiateur si on est assez près.
Je choisis d’engager d’abord le deuxième Il-2, car si je commence par le troisième j’ai peur que le leader ait le temps de larguer ses bombes avant que je puisse remonter jusqu’à lui. De plus le numéro 2 est le plus proche de moi au moment où je me prépare à les intercepter. Comme ma trajectoire est perpendiculaire à la sienne, je dois effectuer ma passe de tir en virage. Vivement, j’incline le manche pour mettre mon avion à 90 degrés, je fais glisser ma cible dans le viseur, et lorsque la déflection est suffisante j’ouvre le feu, tout en corrigeant pour ajuster mon tir à mesure que ma trajectoire rejoint la sienne.
Une longue salve d’obus au but, et je vois l’Il-2 larguer ses bombes et rompre le combat en dégageant vers la droite. Victoire !
Ma priorité étant de protéger les navires, je ne vais pas perdre de temps à le poursuivre alors qu’il est devenu inoffensif, j’incline donc mon appareil pour dégager en-dessous de lui en complétant mon tonneau, afin de me retrouver en position d’attaque dans les six heures basses du leader. Encore quelques secondes et je suis à distance de tir. Je remonte vers lui par en-dessous, je vise, j’enfonce les gâchettes...
Mettre au but sur des avions volant tout droit est un jeu d’enfant, et un instant plus tard il abandonne à son tour le combat, à quelques centaines de mètres des cargos. Particulièrement adroit ou chanceux, le mitrailleur arrière a réussi à me toucher, une de ses balles provoquant l’enrayement de ma mitrailleuse droite. Dans l’intensité de l’attaque je m’en suis à peine aperçu... Ses bombes vont exploser dans la baie, tandis qu’il dégage par la droite. En passant en-dessous de lui, j’ai le temps de distinguer ses casiers à bombes, tous vides.
Reste à m’occuper du numéro 3, qui se trouve derrière moi, encore à bonne distance. Je vole bien trop vite pour effectuer un virage horizontal très serré et l’attaquer de face, ce qui me force à remonter afin de diminuer ma vitesse, tout en tournant pour lui tomber dessus. Mais avec tout ce temps passé sans avoir de visuel sur lui, j’ai mal calculé mon coup et n’ai pas assez serré ma manoeuvre, ce qui fait que je me retrouve assez loin derrière lui, ne pouvant qu’assister impuissant à son attaque sur un cargo isolé. Ses bombes font mouche juste sous mes yeux, et en cet instant je ne peux m’empêcher de penser aux pauvres marins qui sont là juste en-dessous de moi...
Cela a pour effet d’attiser mon désir de ne pas laisser les bombardiers ennemis rentrer à la base impunément. Je me rapproche rapidement de mon Il-2 pendant qu’il exécute un large virage à droite pour prendre son cap de retour. Une fois de plus, ma vitesse de rapprochement élevée m’oblige à une passe de tir rapide, sans avoir le temps de me stabiliser derrière la cible, tout en effectuant un virage relativement serré. Je réussis toutefois à encadrer le bandit dans mon viseur, et à le toucher d’une longue rafale... mortellement, car contrairement aux deux autres il ne dégage pas, et pique lentement vers le sol.
Probablement morts ou gravement blessés, le pilote et le mitrailleur ne sautent pas, et je vois leur avion s’écraser dans la baie à proximité du rivage, tandis que non loin de là le cargo touché à mort commence à couler. J’espère que l’équipage n’a pas été trop décimé, et que l’on repêchera un maximum de rescapés.
Cela nous fait trois chasseurs au tapis, il en reste un. A ce moment précis, j’entends une voix crier fièrement à la radio : « Jaune 6 à leader. J’en ai eu un ! ». En effet, alors que la section jaune s’apprêtait à attaquer les Il-2, le premier La-7 que j’avais laissé filer les avait forcés à dégager, endommageant jaune 7 qui s’éloignait moteur en feu, mais courageusement jaune 6 était parvenu à le contourner et à le toucher mortellement. Bien joué !
« Leader à jaune 6, bravo ! A tous, occupons-nous des bombardiers maintenant ! ». Force est de constater que l’escorte ennemie ne s’est pas sacrifiée en vain : grâce à son action courageuse, les bombardiers ont réussi à percer nos rideau et à atteindre leur objectif, avec pour résultat la destruction d’un navire, un second étant sérieusement endommagé. Nos défenses anti-aériennes étant insuffisantes, les six Il-2 indemnes sont déjà sur leur cap de retour lorsque nous pouvons enfin nous intéresser à eux. Simultanément, nos quatre appareils restants obliquent vers eux afin de leur barrer la route. Au raz des flots, je fonce vers le groupe à pleine puissance, hélice au petit pas, quand soudain j’aperçois droit devant moi un nouveau groupe ennemi qui semble se diriger vers la baie. C’est une seconde vague de trois Il-2, qui s’apprêtent à attaquer à leur tour nos bateaux. En un éclair ma décision est prise : je donne l’ordre à mes équipiers de continuer à engager les fuyards, tandis que de mon côté je vais tenter de faire échouer cette nouvelle attaque. A toute vitesse, j’arrive dans les trois heures des bombardiers, légèrement en dessous d’eux. Contre un Il-2, la meilleure tactique consiste à attaquer par en-dessous, afin de se tenir autant que possible dans l’angle mort du mitrailleur arrière, et de viser le moteur, voire le radiateur si on est assez près.
Je choisis d’engager d’abord le deuxième Il-2, car si je commence par le troisième j’ai peur que le leader ait le temps de larguer ses bombes avant que je puisse remonter jusqu’à lui. De plus le numéro 2 est le plus proche de moi au moment où je me prépare à les intercepter. Comme ma trajectoire est perpendiculaire à la sienne, je dois effectuer ma passe de tir en virage. Vivement, j’incline le manche pour mettre mon avion à 90 degrés, je fais glisser ma cible dans le viseur, et lorsque la déflection est suffisante j’ouvre le feu, tout en corrigeant pour ajuster mon tir à mesure que ma trajectoire rejoint la sienne.
Une longue salve d’obus au but, et je vois l’Il-2 larguer ses bombes et rompre le combat en dégageant vers la droite. Victoire !
Ma priorité étant de protéger les navires, je ne vais pas perdre de temps à le poursuivre alors qu’il est devenu inoffensif, j’incline donc mon appareil pour dégager en-dessous de lui en complétant mon tonneau, afin de me retrouver en position d’attaque dans les six heures basses du leader. Encore quelques secondes et je suis à distance de tir. Je remonte vers lui par en-dessous, je vise, j’enfonce les gâchettes...
Mettre au but sur des avions volant tout droit est un jeu d’enfant, et un instant plus tard il abandonne à son tour le combat, à quelques centaines de mètres des cargos. Particulièrement adroit ou chanceux, le mitrailleur arrière a réussi à me toucher, une de ses balles provoquant l’enrayement de ma mitrailleuse droite. Dans l’intensité de l’attaque je m’en suis à peine aperçu... Ses bombes vont exploser dans la baie, tandis qu’il dégage par la droite. En passant en-dessous de lui, j’ai le temps de distinguer ses casiers à bombes, tous vides.
Reste à m’occuper du numéro 3, qui se trouve derrière moi, encore à bonne distance. Je vole bien trop vite pour effectuer un virage horizontal très serré et l’attaquer de face, ce qui me force à remonter afin de diminuer ma vitesse, tout en tournant pour lui tomber dessus. Mais avec tout ce temps passé sans avoir de visuel sur lui, j’ai mal calculé mon coup et n’ai pas assez serré ma manoeuvre, ce qui fait que je me retrouve assez loin derrière lui, ne pouvant qu’assister impuissant à son attaque sur un cargo isolé. Ses bombes font mouche juste sous mes yeux, et en cet instant je ne peux m’empêcher de penser aux pauvres marins qui sont là juste en-dessous de moi...
Cela a pour effet d’attiser mon désir de ne pas laisser les bombardiers ennemis rentrer à la base impunément. Je me rapproche rapidement de mon Il-2 pendant qu’il exécute un large virage à droite pour prendre son cap de retour. Une fois de plus, ma vitesse de rapprochement élevée m’oblige à une passe de tir rapide, sans avoir le temps de me stabiliser derrière la cible, tout en effectuant un virage relativement serré. Je réussis toutefois à encadrer le bandit dans mon viseur, et à le toucher d’une longue rafale... mortellement, car contrairement aux deux autres il ne dégage pas, et pique lentement vers le sol.
Probablement morts ou gravement blessés, le pilote et le mitrailleur ne sautent pas, et je vois leur avion s’écraser dans la baie à proximité du rivage, tandis que non loin de là le cargo touché à mort commence à couler. J’espère que l’équipage n’a pas été trop décimé, et que l’on repêchera un maximum de rescapés.
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Topic author - Banni
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#4
Je fais un rapide tour d’horizon, qui me permet de repérer les deux Il-2 blessés qui tentent de fuir. Déterminé à ne pas les laisser faire, je file vers eux en plongeant vers la mer afin de me placer sous leur queue. Arrivé à distance de tir, je tire légèrement sur le manche, vise le deuxième appareil, presse les détentes... les obus commencent à exploser sur son fuselage...
...et soudain, plus de munitions ! Aussitôt, je passe sur le dos et dégage en piqué, non sans avoir le temps d’apercevoir l’épais filet de fumée qui s’échappe du bandit. Celui-là ne parviendra sans doute pas à rentrer...
Pendant ces quelques minutes qui m’ont paru durer une heure, mes ailiers aussi se sont montrés efficaces, détruisant quatre des six bombardiers qu’ils attaquaient. Ce n’est donc pas un hasard si je les entends maintenant annoncer l’un après l’autre qu’ils sont à court de munitions. Après m’être assuré de l’absence de danger, je leur donne donc l’ordre de rentrer à la base, ce que je fais moi-même en me portant à l’avant du groupe. De retour dans la baie, je décide d’effectuer un rapide survol à basse altitude de nos navires, afin de dresser un premier bilan des pertes : en dehors des deux cargos coulés et du troisième endommagé, les autres ne paraissent pas avoir subi de dégâts.
Je mets donc le cap sur la base, avec dans l’idée d’exécuter un petit tonneau de victoire au-dessus des baraquements. Ce n’est pas tellement que ça m’amuse encore après toutes ces années de guerre, mais c’est toujours bon pour le moral des hommes au sol, qui en ce moment en ont bien besoin ! A moins de 100 mètres d’altitude, je réduis les gaz, m’aligne sur la piste que j’avale tout de même à près de 400 km/h, et d’un coup de manche et de pédale je réalise un tonneau presque parfait – je me suis encore laissé surprendre par l’extraordinaire vivacité du Ki-84 en roulis.
Content de moi, j’entame un large virage pour me placer en approche finale. Gaz au ralenti et hélice au grand pas pour réduire ma vitesse, je commande la sortie des volets, un cran, puis deux, puis trois, ensuite j’abaisse mon train d’atterrissage, et j’affine mon alignement sur la piste deux, dans le bon sens cette fois.
Ma vitesse diminue progressivement, 210, 200, 190, je stabilise en repassant l’hélice au petit pas... Mon angle de descente est optimal... Arrivé au seuil de la piste, j’arrondis tout en diminuant les gaz, et je me pose en douceur en quelques dizaines de mètres.
Vitesse contrôlée, volets rentrés, radiateur ouvert, je roule tranquillement jusqu’au parking, où je me gare au bout de l’alignement, sous les palmiers. Je mets les gaz au ralenti, puis je coupe mon moteur, qui ne m’a pas trahi malgré la mauvaise essence dont on le nourrit. J’ouvre la verrière et prends un grand bol d’air matinal, profitant de ce rare moment de soulagement, tandis qu’un par un mes équipiers se posent à leur tour et me rejoignent.
En sortant de mon cockpit, je peux constater les dégâts que ce satané mitrailleur a fait subir à ma monture : quelques impacts de balles le long du fuselage, rien d’irréparable heureusement... Les mécaniciens nous congratulent pour notre succès sur les russes, mais à vrai dire je trouve la victoire bien amère... Certes nous avons détruit neuf appareils ennemis (quatre chasseurs et cinq bombardiers), plus un Il-2 très endommagé, prouvant une fois de plus les extraordinaires qualités de nos chasseurs, mais nous avons payé notre exploit par la perte de deux avions et d’un pilote, et nous n’avons pas pu empêcher la destruction de deux cargos d’une importance vitale, sans compter un troisième endommagé. Seul l’officier de renseignement verra un motif de satisfaction dans la capture de plusieurs prisonniers, qui pourront nous informer sur la situation des forces soviétiques dans la région, que nous ignorons complètement faute de reconnaissances efficaces... Mais c’est une bien maigre consolation devant l’usure inexorable de nos effectifs...
Je me rends compte que la lassitude m’envahit à nouveau. Elle ne m’aura quitté que le temps d’une mission... Tandis que les mécaniciens commencent les réparations les plus urgentes sur nos appareils et refont les pleins de carburant et de munitions, mes pilotes et moi allons tenter de nous reposer un peu... jusqu’à la prochaine alerte...
----------- Epilogue ------------
Trois jours plus tard la seconde guerre mondiale prenait fin. Le plus grand conflit qu’ait connu l’humanité laissait derrière lui des dizaines de millions de morts, de blessés et de sans-abris, civils et militaires, et des survivants traumatisés à vie. Akira Inomura ne fera pas partie de ceux-là : il mourut à bord de son appareil le 14 août 1945, dernière victime de cet immense carnage, à cause d’une panne de moteur en pleine mer, probablement due à un problème de carburant. Des témoins affirment l’avoir vu sauter, mais son parachute ne s’ouvrit pas...
...et soudain, plus de munitions ! Aussitôt, je passe sur le dos et dégage en piqué, non sans avoir le temps d’apercevoir l’épais filet de fumée qui s’échappe du bandit. Celui-là ne parviendra sans doute pas à rentrer...
Pendant ces quelques minutes qui m’ont paru durer une heure, mes ailiers aussi se sont montrés efficaces, détruisant quatre des six bombardiers qu’ils attaquaient. Ce n’est donc pas un hasard si je les entends maintenant annoncer l’un après l’autre qu’ils sont à court de munitions. Après m’être assuré de l’absence de danger, je leur donne donc l’ordre de rentrer à la base, ce que je fais moi-même en me portant à l’avant du groupe. De retour dans la baie, je décide d’effectuer un rapide survol à basse altitude de nos navires, afin de dresser un premier bilan des pertes : en dehors des deux cargos coulés et du troisième endommagé, les autres ne paraissent pas avoir subi de dégâts.
Je mets donc le cap sur la base, avec dans l’idée d’exécuter un petit tonneau de victoire au-dessus des baraquements. Ce n’est pas tellement que ça m’amuse encore après toutes ces années de guerre, mais c’est toujours bon pour le moral des hommes au sol, qui en ce moment en ont bien besoin ! A moins de 100 mètres d’altitude, je réduis les gaz, m’aligne sur la piste que j’avale tout de même à près de 400 km/h, et d’un coup de manche et de pédale je réalise un tonneau presque parfait – je me suis encore laissé surprendre par l’extraordinaire vivacité du Ki-84 en roulis.
Content de moi, j’entame un large virage pour me placer en approche finale. Gaz au ralenti et hélice au grand pas pour réduire ma vitesse, je commande la sortie des volets, un cran, puis deux, puis trois, ensuite j’abaisse mon train d’atterrissage, et j’affine mon alignement sur la piste deux, dans le bon sens cette fois.
Ma vitesse diminue progressivement, 210, 200, 190, je stabilise en repassant l’hélice au petit pas... Mon angle de descente est optimal... Arrivé au seuil de la piste, j’arrondis tout en diminuant les gaz, et je me pose en douceur en quelques dizaines de mètres.
Vitesse contrôlée, volets rentrés, radiateur ouvert, je roule tranquillement jusqu’au parking, où je me gare au bout de l’alignement, sous les palmiers. Je mets les gaz au ralenti, puis je coupe mon moteur, qui ne m’a pas trahi malgré la mauvaise essence dont on le nourrit. J’ouvre la verrière et prends un grand bol d’air matinal, profitant de ce rare moment de soulagement, tandis qu’un par un mes équipiers se posent à leur tour et me rejoignent.
En sortant de mon cockpit, je peux constater les dégâts que ce satané mitrailleur a fait subir à ma monture : quelques impacts de balles le long du fuselage, rien d’irréparable heureusement... Les mécaniciens nous congratulent pour notre succès sur les russes, mais à vrai dire je trouve la victoire bien amère... Certes nous avons détruit neuf appareils ennemis (quatre chasseurs et cinq bombardiers), plus un Il-2 très endommagé, prouvant une fois de plus les extraordinaires qualités de nos chasseurs, mais nous avons payé notre exploit par la perte de deux avions et d’un pilote, et nous n’avons pas pu empêcher la destruction de deux cargos d’une importance vitale, sans compter un troisième endommagé. Seul l’officier de renseignement verra un motif de satisfaction dans la capture de plusieurs prisonniers, qui pourront nous informer sur la situation des forces soviétiques dans la région, que nous ignorons complètement faute de reconnaissances efficaces... Mais c’est une bien maigre consolation devant l’usure inexorable de nos effectifs...
Je me rends compte que la lassitude m’envahit à nouveau. Elle ne m’aura quitté que le temps d’une mission... Tandis que les mécaniciens commencent les réparations les plus urgentes sur nos appareils et refont les pleins de carburant et de munitions, mes pilotes et moi allons tenter de nous reposer un peu... jusqu’à la prochaine alerte...
----------- Epilogue ------------
Trois jours plus tard la seconde guerre mondiale prenait fin. Le plus grand conflit qu’ait connu l’humanité laissait derrière lui des dizaines de millions de morts, de blessés et de sans-abris, civils et militaires, et des survivants traumatisés à vie. Akira Inomura ne fera pas partie de ceux-là : il mourut à bord de son appareil le 14 août 1945, dernière victime de cet immense carnage, à cause d’une panne de moteur en pleine mer, probablement due à un problème de carburant. Des témoins affirment l’avoir vu sauter, mais son parachute ne s’ouvrit pas...
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Topic author - Banni
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#5
Voilà, c'était mon premier war report
Bien entendu, j'attends vos critiques pour essayer de faire mieux la prochaine fois, donc à vous la parole, lachez-vous !
Je sais que ce récit est loin d'être parfait, et je connais déjà un certain nombre de défauts à corriger à l'avenir, notamment je trouve le texte trop long, et j'espère que ça ne rebutera pas trop de monde de devoir lire tout ça... et aussi que ceux qui auront la patience de tout lire ne se feront pas trop chi...
En tout cas votre avis m'intéresse, notamment pour voir si vous voyez les mêmes faiblesses que moi ou si vous en trouvez d'autres...
Ce récit est très orienté combat air-air, pour le prochain je ferai dans le air-sol, perso je préfère et je sais que je ne suis pas le seul...
Pour finir, un double merci à l'ami Moutton qui a d'une part hébergé mes images (merchi !), et d'autre part relu mon travail, permettant d'éliminer une grosse boulette ! (double merchi !)
a+ et bonne lecture
Moos
EDIT : Au fait j'oubliais, la mission est une de celles proposées par AEP en mode solo, pays : Japon, appareil : Ki-84.
Bien entendu, j'attends vos critiques pour essayer de faire mieux la prochaine fois, donc à vous la parole, lachez-vous !
Je sais que ce récit est loin d'être parfait, et je connais déjà un certain nombre de défauts à corriger à l'avenir, notamment je trouve le texte trop long, et j'espère que ça ne rebutera pas trop de monde de devoir lire tout ça... et aussi que ceux qui auront la patience de tout lire ne se feront pas trop chi...
En tout cas votre avis m'intéresse, notamment pour voir si vous voyez les mêmes faiblesses que moi ou si vous en trouvez d'autres...
Ce récit est très orienté combat air-air, pour le prochain je ferai dans le air-sol, perso je préfère et je sais que je ne suis pas le seul...
Pour finir, un double merci à l'ami Moutton qui a d'une part hébergé mes images (merchi !), et d'autre part relu mon travail, permettant d'éliminer une grosse boulette ! (double merchi !)
a+ et bonne lecture
Moos
EDIT : Au fait j'oubliais, la mission est une de celles proposées par AEP en mode solo, pays : Japon, appareil : Ki-84.
#6
Bravo pour ton texte !
Je savais bien que j'avais vu ces photos quelque part (c'est quand j'ai vu l'adresse que je m'en suis rappellé :lol: )
Je savais bien que j'avais vu ces photos quelque part (c'est quand j'ai vu l'adresse que je m'en suis rappellé :lol: )
.TLS.
.Mistel pilotâh.
.Bombâh Lovâh.
.Mistel pilotâh.
.Bombâh Lovâh.
#7
Superbe, magnifique...
mais, si j'ose, redimentionnes tes images en 800x600 (la résolution des bureaux de beaucoup de monde étant le 1024x768, ça permetrai d'avoir tout le texte et toute l'image sans devoir utiliser le défilement horizontal)
mais, si j'ose, redimentionnes tes images en 800x600 (la résolution des bureaux de beaucoup de monde étant le 1024x768, ça permetrai d'avoir tout le texte et toute l'image sans devoir utiliser le défilement horizontal)
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Topic author - Banni
- Messages : 6391
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#8
Arf, c'est vrai que c'est pénible le défilement horizontal :(
Mais désolé, je vais laisser comme ça, pour plusieurs raisons :
1) Les images en 800x600, c'est quand même beaucoup moins beau et moins détaillé qu'en 1024
2) La majorité des passionnés de simu utilisent des résolutions de l'ordre de 1280x1024 ou 1600x1200, sur un écran 19" ou plus, et sur ce genre de config les images en 800x600 ont vraiment une allure de timbre-poste. Je sais que ce n'est pas sympa pour les autres, mais tant qu'à faire je préfère favoriser la majorité... (et puis si je dois me fâcher, je préfère que ce soit avec les moins nombreux ).
3) Sur mon 2ème ordi, en 1024x768, ça passe en jouant sur la configuration de la taille du texte dans Explorer
4) J'ai déjà mis Moutton à contribution une fois pour héberger mes 38 images, je ne vais pas le faire une seconde fois pour le même war report, même si je sais qu'il dirait oui le bougre
Voilà, en espérant ne pas contrarier trop de monde...
Moos
PS : Merci les gars pour les compliments, et les critiques alors ? :D
Mais désolé, je vais laisser comme ça, pour plusieurs raisons :
1) Les images en 800x600, c'est quand même beaucoup moins beau et moins détaillé qu'en 1024
2) La majorité des passionnés de simu utilisent des résolutions de l'ordre de 1280x1024 ou 1600x1200, sur un écran 19" ou plus, et sur ce genre de config les images en 800x600 ont vraiment une allure de timbre-poste. Je sais que ce n'est pas sympa pour les autres, mais tant qu'à faire je préfère favoriser la majorité... (et puis si je dois me fâcher, je préfère que ce soit avec les moins nombreux ).
3) Sur mon 2ème ordi, en 1024x768, ça passe en jouant sur la configuration de la taille du texte dans Explorer
4) J'ai déjà mis Moutton à contribution une fois pour héberger mes 38 images, je ne vais pas le faire une seconde fois pour le même war report, même si je sais qu'il dirait oui le bougre
Voilà, en espérant ne pas contrarier trop de monde...
Moos
PS : Merci les gars pour les compliments, et les critiques alors ? :D
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- Apprenti-Mécano
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- Inscription : 14 mai 2002
#10
Superbe, Moos
frenchy7th
frenchy7th
Le ciel est haut, la terre est basse... la table est au juste milieu et le verre en son centre
#11
Chuis pô trop un habitué de ce forum ci , mais là, chapeau !!!! Un vrai régal, et en plus....sans fautes ( ça change du langage sms ) :P , intéressant, avec de beaux screenshots, bref, une tranche d'histoire passionnante et bien illustrée !
*************************
Escadron 16/64 DELTΔ
Amitié, Fun et Simu !
Escadron 16/64 DELTΔ
Amitié, Fun et Simu !
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Topic author - Banni
- Messages : 6391
- Inscription : 07 février 2003
#13
Impec, Moos !
Si tu veux absolument des critiques, mais la je chipote...
1. dernière image l'avion n'est pas aligné
2. il est plein de trous d'impacts
Bravo pour ton scenario.et les images.
Si tu veux absolument des critiques, mais la je chipote...
1. dernière image l'avion n'est pas aligné
2. il est plein de trous d'impacts
Bravo pour ton scenario.et les images.
Speedy
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Topic author - Banni
- Messages : 6391
- Inscription : 07 février 2003
#14
:lol: :lol: :lol:
Les impacts c'est pas de ma faute, c'est un de mes équipiers qui m'a straffé au parking C'est la 1ère fois que je vois un IA faire ça : il s'est posé, a pris un Bf-109Z avec des marquages suisses (?) et a redécollé pour me straffer pendant que j'étais immobile à prendre des photos Il est bizarre mon ordi depuis le dernier lan où je l'ai laissé sans surveillance à côté du tien :P :lol:
Moos :D
PS : Merci Speedy
Les impacts c'est pas de ma faute, c'est un de mes équipiers qui m'a straffé au parking C'est la 1ère fois que je vois un IA faire ça : il s'est posé, a pris un Bf-109Z avec des marquages suisses (?) et a redécollé pour me straffer pendant que j'étais immobile à prendre des photos Il est bizarre mon ordi depuis le dernier lan où je l'ai laissé sans surveillance à côté du tien :P :lol:
Moos :D
PS : Merci Speedy