Quelque part en Suisse, terrain n°18 de la Troupe d’aviation Suisse, 2 mai 1940, 9h22
Le lieutenant Motus nous trouve Gaston et moi aux cuisines en train de préparer une fondue « collective », malgré l'heure matinale.
« - On est en alerte, tous en tenue et réunion dans la salle de commandement dans deux minutes !!! »
Voilà, c’est toujours comme ça avec les officiers, ça court, ça s’agite, et pan, une fondue de foutue !!!
Nous fonçons vers nos chambres respectives pour revêtir nos tenues de vol. Combinaison, serre-tête, gants, le Browning 7,65mm, je fonce ensuite aux vestiaires pour récupérer mon porte-cartes et mon parachute. Puis, je retrouve Gaston, et toute la bande de la Flieger Kompanie 9 rassemblée devant le Lieutenant Motus. Derrière lui, une carte de la région, et marquées aux crayons de couleurs, différentes trajectoires avec des indications de caps et d’altitudes….
« - Allez, sergent Obélix, on attend que toi… » me houspille Motus.
« - Désolé, chef, mais un gazier m’a fait une blague en coinçant la porte de mon vestiaire ! » Rires dans l’assistance.
« - Bon, le contrôle Jura 12 vient de nous indiquer deux avions inconnus, multimoteurs en FFNA (Franchissement de Frontière Non Autorisée), ils semblent se suivre, à une altitude de 3000m, et filant plein Nord, donc l’Allemagne. Le Contrôle Central nous demande d’intervenir. Nous allons former trois patrouilles :
Je prends le commandement de la patrouille Ouchy, Pitros celle de Vevey et Gaston celle de Paccots. On grimpe pour la première à 4000m, la deuxième à 3000 et enfin les gr…, euh, ..les Paccots à 4000m en réserve arrière… Le CC nous indiquera au fur et à mesure nos caps, des questions? Non ? En piste, Messieurs »
L’air frais du dehors est résolument printanier. J’enfile mon serre-tête, mes gants et me dirige vers le Cave Canen d’un pas résolu, Gaston me fait signe, on volera ensemble ! Les mécanos ont sorti nos avions des abris bétonnés, Stücki, le mécano affecté au « 307 » m’aide à enfiler mon parachute. Je fais le tour de l’avion, un BF-109 E3, ce qui me change de mon D-3800 !!! Je vérifie les parties mobiles, l’armement, puis je grimpe dans le cockpit !! Quel avion de nain !! J’y suis serré, et l’effet de serre est renforcé dès la verrière verrouillée. Stücki lève le pouce, puis grimpe sur l’aile droite afin de lancer le moteur en actionnant la manivelle du démarreur à inertie. Contact, essence, gaz à 5%... le moteur démarre du premier coup !! Quelle mécanique ! Je branche ma radio, et je demande l’autorisation du roulage pour rejoindre la piste. Tour de cadrans : tout baigne. Stücki reste perché sur l’aile afin de me guider au sol. Le 109 se dandine comme une oie grasse à la veille de Noël. Je me positionne derrière Gaston. Stücki lève de nouveau le pouce avec un grand sourire, puis saute en bas de l’avion.
« - Paccots 2 prêt ! »
Un à un les 109 s’ébranlent puis s’arrachent de la piste. J’aperçois sur ma droite une fumée grasse et noire sortir des cuisines…. Merde, on a oublié la Fondue sur le feu !!! Mais déjà, le CC nous donne le feu vert pour décoller.
« - Paccots 1 décollage » Gaston s’élance, je compte jusqu’à 10 puis je pousse les gaz en avant. Dans un nuage de poussière, mon appareil fait quelques embardées, que je compense aux pieds, puis finalement, le piège s’arrache de la piste. Aussitôt, je rentre le train…mais rien ne se passe, j’essaie de nouveau, mais rien !!!! L’avion vibre, se cabre, mais le train reste sorti !! Je réduis les gaz, file en ligne droite puis j’enclenche la pompe de secours. Bruits de vérins, puis un « glonk » sonore me signale que ce foutu train est enfin rentré… Où est Gaston ?
Je me désarticule les vertèbres du cou, pour enfin apercevoir la formation Paccots, loin, là-haut… Chérie !!! Va falloir pédaler ferme pour les rattraper…
Il me faut près de dix minutes avant de retrouver un semblant de formation avec Gaston. Nous poursuivons notre route, à 4000m en suivant les indications du CC. Mission de routine, il fait beau, on vole….
Mais des intrus, point de nouvelle, rien, le ciel est vide, bleu mais vide !!! Quelques instant plus tard, Motus, Ouchy 1, nous indique de rester en stand bye, Gaston opère un vaste 360°. Le virage terminé, il demande à Motus s’il en commence un autre. Bin, tient, je veux !! Et nous revoilà parti pour un deuxième tour !! Alors que je suis des yeux l’appareil de Gaston, j’aperçois un point sur mes 3 heures. Gaston, entame aussitôt un virage à droite, en fait il s’agit de deux contacts, qui s’avère être des…BF-109 aussi !! Mais Allemands !!! Et teigneux en plus !!! Tedieu !!! Qu’est-ce qu’ils foutent en Suisse ceux-là ? A la radio, les copains nous signalent une attaque foudroyante de BF-110 !! Un piège ! C’est un piège !!!! J’entame un virage à gauche, et croise les deux teigneux ! Pas de doutes, ce sont des Allemands. Un combat s’amorce, et soudain Paccots 1 me signale qu’il n’a pas de munitions, tandis que Paccots 3 et 4 disparaissent !!! Hé, ho, z’êtes malades, ou bien ?
Déjà, je vois manœuvrer un teuton qui se place dans mes six, je vire serré, trop serré, et boum !! Le choc a été très violent sur ma gauche. Coup d’œil : un énorme trou dans mon aile gauche, et en plus je vois à travers !!! Les traçantes m’encadrent !!! P’tain, fais chaud, je bascule mon zinc sur l’aile gauche et aussitôt il décroche….
Vrille à plat !! Ma vue se brouille un instant, puis le sang afflue à la tête. Instinctivement, je regarde l’altimètre : je dégringole…. 3000m. Comme je tourne à gauche, je mets le pied à droite, coupant les gaz, manche à droite… Rien !! 2000m, je lutte comme un démon, tout en pestant conte ce maudit matériel de m….teutonique, toujours rien !!! 1000m, le sol semble me sauter à la figure, je tente un dernier truc, je sors mes volets…. 800m, la vrille ralentie, puis s’arrête, je remets plein gaz, et reprends enfin le contrôle de ce foutu tas de boulons teutonico-germanico-merdique !! 500m, j’ai eu chaud, l’avion vole, « une aile en bas », mais vole encore, mal, mais il tient en l’air… Au dessus de moi, un combat, à la radio, les copains se font étriller, avec mon sabot, impossible de prendre part au combat, je demande un cap retour au CC.
« - 120°, ça joue ? » Ouais, tu parles !!! Je garde une altitude de 200m, et prends le cap indiqué. Le retour est long, très long….
Enfin, la base. Je demande l’autorisation de me poser, car l’avion refuse de grimper et je ne peux pas sauter. Volets sortis, tout réduit, je m’aligne, mais l’aile gauche semble peser deux tonnes. Je sors le train, va-t-il fonctionner ? Il semble que oui, le coup de 20mm a du le remettre en état. Tout sorti, final, soudain l’avion tombe littéralement, je fauche le train et le piège glisse pour s’immobiliser dans un grand nuage de poussière… J’ouvre la canopée, et je bondis hors de la carcasse…
Ouf, heureusement, aucun incendie ne s’est déclaré !!
Il parait que notre pays est neutre !!!!
Une journée en Suisse....
#2
Excellent Obelix. Ca manque de Romains, de sangliers et de baffes, mais le coup de la fondue est genial.
Chassez le naturiste, il revient au bungalow
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