Sang, sueur, larmes... et tout le reste!
#1
22 septembre 1970 - au milieu de nul part
Cette mission, je l'attendais depuis longtemps! ma première mission de combat, celle pour laquelle je m'étais entrainé pendant toute ma carrière de pilote. On n'ose jamais trop se l'avouer, mais on se dit qu'on n'espère que ça, quand on est a faire des trous dans les nuages, par temps de paix... Le ton change radicalement quand on est en situation.
On s'imagine toujours cette mission se dérouler par un temps splendide, avec un bel avion tout propre et rutilant, armé jusqu'aux dents, et on se dit qu'on va dérouiller 5 MiGs cocos sans qu'ils aient le temps de comprendre ce qui leur arrive. Manque de pot, il pleut des cordes, je dois faire du mud-moving dans un camion a bombes dont le cockpit pue (je n'arrive pas trop a situer l'odeur qui s'en dégage...), la peinture s'écaille, en plus il pisse de tous les côtés, mais c'est le moins abimé du tas, avec celui qu'on a confié a mon ailier et néanmoins supérieur, le premier lieutenant Lee, un gars sympa qui paye des coups, les soirs de fiesta au bar... Un gars qui l'a déjà vécue, c'te guerre, et qui aurait sans doute tout a m'apprendre.
La piste est détrempée, le ciel pèse comme un couvercle, et quand nos verrières se ferment, que les visières sont baissées et les masques fixés, on entend les gouttes d'eau tapoter sur le perspex et la carlingue du vieux Phantom.
Le contrôle nous annonce qu'on est libre de démarrer quand on le sent, et j'entends mon WSO hyperventiler dans son masque, le pauvre n'en mène pas large.
"ça va aller, Soup?"
le second lieutenant Mike "Soup" Campbell est dans le même cas que moi, c'est une première mission de combat pour lui, et il me donne l'impression d'être a 2 doigts de crever dans son siège éjectable
"Ou...ouais... ouais ouais, ça va!"
Je mets les gaz, et j'en chierais presque dans ma culotte quand je réalise que si le décollage se passe mal, va falloir nous décoller du revêtement de piste avec une pelle... 12 Mk82, un bidon de 600 gallons, et un plein a ras-bords, ça laisse peu de marge a l'erreur, et c'est la sanction immédiate si on merde... ya pas a dire, ça rassure! Je pousse les gaz au tableau, et la vénérable brique s'ébranle.
Quelques éternelles secondes plus tard, l'alti commence a tourner, le train rentre et le badin s'agite. Ouf, on est en l'air... Maintenant, reste a voir si FORD 12 quittera le sol... sinon, ce sera retour a la maison avec une douzaine d'oeufs d'une demi-tonne pièce sous les fesses, ce qui promet de ne pas être de tout repos.
FORD 12 annonce qu'il est en l'air... ouf! Soupir de soulagement, même si ça signifie qu'on devra continuer, au moins, on continuera a deux jusque sur l'objectif...
Montée en formation lâche au dessus de la crasse. Le ciel y est bleu, pur, les nuages sont blancs et le soleil brille. Moment de calme et de sérénité. On commence la navigation au TACAN, alignant les waypoints les uns après les autres, au dessus d'une mer d'ouate, qui surplombe quant à elle une mer agitée dans laquelle il ne doit pas faire bon tremper les orteils.
"Soup, t'es toujours avec moi?"
Je n'entendais plus mon WSO depuis un petit quart d'heure maintenant, et la navigation en territoire allié étant morne, il fallait bien passer le temps comme on pouvait...
-"Ouais ouais, chuis là, j'vais bien... s'il m'arrive quoi que ce soit, préviens ma..."
-"T'es c*n ou tu l'fais exprès, Soup? on est dans le même avion, si t'es dans les emm... on y sera sans doute tous les deux. Et non, j'préviendrai ni ta mère, ni ta fiancée, ni même ta controleuse des impots, parce qu'il t'arrivera rien!"
("Mensonge éhonté, Booly, tu sais même pas de quoi sera fait le prochain quart d'heure!" me dis-je alors! Je ne faisais que lui donner l'illusion d'aller mieux que lui, histoire de le remonter)
-"Alors les filles, vous mouillez la chemise?"
C'était le lieutenant Lee, taquin à la radio comme il peut l'être assis au bar.
- "qu'est-ce que ça peut t'foutre, t'es médecin?" s'exclama mon WSO, reprennant un peu de bagout et de couleurs dans son cockpit arrière
- "c'est qu'il m'a l'air agité, ton WSO, Booly... c'est sa mauvaise semaine?"
- "nan, il est toujours comme ça... il est ménopausé!"
Les vannes vaseuses passent d'un avion a l'autre, tandis que je jette un coup d'oeil par dessus l'épaule, pour voir le nez effilé du F-4E, marqué d'une gueule de requin qui lui donne l'air encore plus agressif... si on fait abstraction du cambouis et des crasses de canon qui la recouvrent a moitié.
Tandis que nous nous approchons des lignes ennemies, l'humour se fait plus rare, et le silence radio s'impose bientot de lui-même. Les checks d'entrée de zone de combat rendent ce genre de rigolade impossible, mais l'interphone de bord de notre Phantom crépite sans arrêt, Soup énonçant les items les uns derrière les autres, tandis que mes doigts et mes yeux font un travail que l'on nous a enseigné a effectuer par coeur.
Nous voilà en plein territoire ennemi, c'est paradoxal, la mer de nuages est toujours la même, et on est toujours au dessus de l'eau. Nous nous rapprochons de l'IP a la vitesse honorable de 400 Kts, quand soudain, la radio annonce un lancer de SAM... ça vient de l'un des F-5E qui volent sous nous, au dessus de la zone de combat. Nos RWR ne bronchent même pas. Je lève les yeux sur le rétro, pour voir mon ailier, quand j'entends une détonation, mon tableau de bord s'illumine d'orange. Pendant une seconde, je crois que nous sommes touchés, jusqu'au moment ou je m'apperçois que je vois FORD 12 dans mon rétroviseur, dévoré par les flammes, perdant des nuages de pièces. Ils annoncent qu'ils sont touchés, leur avion tombe comme un pavé, brulant comme une torche. Ils ont été percutés par un SA-2 avant même de comprendre ce qui se passait. Pas de parachute. On imagine dès lors leur agonie, plaqué par les G dans leur cockpit, blessés par les shrapnels ou en train de bruler vifs dans leur siège, et on ne peut s'empêcher de se dire "mieux vaut eux que nous", pensée abominable s'il en est. Tout ça en moins de 5 secondes!
Le RWR me rappelle à la réalité, Soup a compris, lui aussi, ce qu'il se passait avec FORD 12, mais j'ai une promesse a lui tenir, j'ai pas le temps de le ménager, je retourne l'avion, et je plonge dans la crasse, tandis que hurle le signal d'alerte de tir SAM dans mes oreilles... l'avion pique sauvagement vers la surface de l'eau, ayant pris une accélération phénoménale, liée au poids de l'avion et à son inertie. 630 kts, et un angle de piqué de 60°... je me retrouve a tirer comme un âne sur le manche, a deux mains, j'entends le Phantom grincer, avec l'impression que mon coeur va me ressortir par la bouche, les côtes qui me rentrent dans les poumons et les tripes dans les chaussettes. L'anti-G gonfle, m'écrabouillant les parties intimes, je sue...
A peine sorti de la manoeuvre, j'entends Soup qui rend son quatre heures dans sa place arrière. Je ne saurai jamais si c'est la manoeuvre ou la fin infernale de FORD 12 qui lui aura fait atteindre cet état, mais peut m'importe, ce qui me préoccupe, c'est la cible.
"Soup, on y est! sois prêt a tout!"
Il soupire un "roger" a peine intelligible, il semble mal en point...
Arrivée au dessus de la cible, une passe, je lache 3 bombes dans le parking de la base P7 que nous sommes sensés frapper, et je ne peux m'empêcher de penser "celle là, elle est pour Tim Lee!". Mes bombes quittent l'avion les unes après les autres, pour aller frapper plus ou moins imprécisément les allentours de la cible. Pas de chance pour moi, Soup m'annonce que j'ai systématiquement tapé à côté. Il finit son annonce par un "SAM LAUNCH!" beuglé comme une insulte. J'entre une barrique que je conclus par un virage a 180° qui précède un deuxième 180° dans l'autre sens, sauvagement. le SAM passe juste à côté, j'entends Soup dire "oh p****n!" Je n'en pense pas moins, il est effectivement passé très près... trop près!
Notre avion est winchester, et on nous annonce l'arrivée de bandits dans le coin, pas question de trainer plus longtemps, on s'arrache à toute vitesse de la zone cible, et ce n'est qu'en territoire ami que je quitte le rase-mottes pour retourner au dessus de la couche nuageuse. C'est là que les nerfs lâchent...
J'entends Soup répéter une litanie de "pourquoi" sans fin, comme s'il devenait fou, alors que je m'apperçois que les larmes commencent à couler sur mon masque, entre la sueur. Mes yeux piquent, et je ne sais pas si je sanglotte ou si c'est a cause de la transpiration qui irrite mes yeux que je sens mes yeux devenir humides... Je repense a ce qu'ont du être leurs dernières secondes, et je me revois penser "mieux vaut eux que nous". J'ai beau m'en vouloir, je sais que quelque part, c'est pas la famille de Soup ou la mienne qui dira le contraire... Celle de Lee et de son WSO, par contre, c'est pas sur.
L'approche sous une pluie battante s'annonce coriace, mais je n'ai qu'une seule envie, poser cette brique, débriefer, et aller me coucher, sûrement pas pour dormir, mais pour au moins fuir ce cockpit, qui, je finis par le comprendre, pue la sueur, le vomi et l'urine, pire que ça, il sent la peur et la mort...
Lorsque le choc de l'atterissage parvient a ma colonne vertébrale, je pousse un soupir de soulagement, les yeux rougis et bouffis par la fatigue, les larmes et la sueur... cette horreur est enfin finie... jusqu'à la prochaine, et la suivante, et sans doute d'autres... jusqu'à ce que ce soit mon tour de ne pas voir un SAM arriver et ouvrir mon avion en deux comme une noix qu'on écrase...
Cette mission, je l'attendais depuis longtemps! ma première mission de combat, celle pour laquelle je m'étais entrainé pendant toute ma carrière de pilote. On n'ose jamais trop se l'avouer, mais on se dit qu'on n'espère que ça, quand on est a faire des trous dans les nuages, par temps de paix... Le ton change radicalement quand on est en situation.
On s'imagine toujours cette mission se dérouler par un temps splendide, avec un bel avion tout propre et rutilant, armé jusqu'aux dents, et on se dit qu'on va dérouiller 5 MiGs cocos sans qu'ils aient le temps de comprendre ce qui leur arrive. Manque de pot, il pleut des cordes, je dois faire du mud-moving dans un camion a bombes dont le cockpit pue (je n'arrive pas trop a situer l'odeur qui s'en dégage...), la peinture s'écaille, en plus il pisse de tous les côtés, mais c'est le moins abimé du tas, avec celui qu'on a confié a mon ailier et néanmoins supérieur, le premier lieutenant Lee, un gars sympa qui paye des coups, les soirs de fiesta au bar... Un gars qui l'a déjà vécue, c'te guerre, et qui aurait sans doute tout a m'apprendre.
La piste est détrempée, le ciel pèse comme un couvercle, et quand nos verrières se ferment, que les visières sont baissées et les masques fixés, on entend les gouttes d'eau tapoter sur le perspex et la carlingue du vieux Phantom.
Le contrôle nous annonce qu'on est libre de démarrer quand on le sent, et j'entends mon WSO hyperventiler dans son masque, le pauvre n'en mène pas large.
"ça va aller, Soup?"
le second lieutenant Mike "Soup" Campbell est dans le même cas que moi, c'est une première mission de combat pour lui, et il me donne l'impression d'être a 2 doigts de crever dans son siège éjectable
"Ou...ouais... ouais ouais, ça va!"
Je mets les gaz, et j'en chierais presque dans ma culotte quand je réalise que si le décollage se passe mal, va falloir nous décoller du revêtement de piste avec une pelle... 12 Mk82, un bidon de 600 gallons, et un plein a ras-bords, ça laisse peu de marge a l'erreur, et c'est la sanction immédiate si on merde... ya pas a dire, ça rassure! Je pousse les gaz au tableau, et la vénérable brique s'ébranle.
Quelques éternelles secondes plus tard, l'alti commence a tourner, le train rentre et le badin s'agite. Ouf, on est en l'air... Maintenant, reste a voir si FORD 12 quittera le sol... sinon, ce sera retour a la maison avec une douzaine d'oeufs d'une demi-tonne pièce sous les fesses, ce qui promet de ne pas être de tout repos.
FORD 12 annonce qu'il est en l'air... ouf! Soupir de soulagement, même si ça signifie qu'on devra continuer, au moins, on continuera a deux jusque sur l'objectif...
Montée en formation lâche au dessus de la crasse. Le ciel y est bleu, pur, les nuages sont blancs et le soleil brille. Moment de calme et de sérénité. On commence la navigation au TACAN, alignant les waypoints les uns après les autres, au dessus d'une mer d'ouate, qui surplombe quant à elle une mer agitée dans laquelle il ne doit pas faire bon tremper les orteils.
"Soup, t'es toujours avec moi?"
Je n'entendais plus mon WSO depuis un petit quart d'heure maintenant, et la navigation en territoire allié étant morne, il fallait bien passer le temps comme on pouvait...
-"Ouais ouais, chuis là, j'vais bien... s'il m'arrive quoi que ce soit, préviens ma..."
-"T'es c*n ou tu l'fais exprès, Soup? on est dans le même avion, si t'es dans les emm... on y sera sans doute tous les deux. Et non, j'préviendrai ni ta mère, ni ta fiancée, ni même ta controleuse des impots, parce qu'il t'arrivera rien!"
("Mensonge éhonté, Booly, tu sais même pas de quoi sera fait le prochain quart d'heure!" me dis-je alors! Je ne faisais que lui donner l'illusion d'aller mieux que lui, histoire de le remonter)
-"Alors les filles, vous mouillez la chemise?"
C'était le lieutenant Lee, taquin à la radio comme il peut l'être assis au bar.
- "qu'est-ce que ça peut t'foutre, t'es médecin?" s'exclama mon WSO, reprennant un peu de bagout et de couleurs dans son cockpit arrière
- "c'est qu'il m'a l'air agité, ton WSO, Booly... c'est sa mauvaise semaine?"
- "nan, il est toujours comme ça... il est ménopausé!"
Les vannes vaseuses passent d'un avion a l'autre, tandis que je jette un coup d'oeil par dessus l'épaule, pour voir le nez effilé du F-4E, marqué d'une gueule de requin qui lui donne l'air encore plus agressif... si on fait abstraction du cambouis et des crasses de canon qui la recouvrent a moitié.
Tandis que nous nous approchons des lignes ennemies, l'humour se fait plus rare, et le silence radio s'impose bientot de lui-même. Les checks d'entrée de zone de combat rendent ce genre de rigolade impossible, mais l'interphone de bord de notre Phantom crépite sans arrêt, Soup énonçant les items les uns derrière les autres, tandis que mes doigts et mes yeux font un travail que l'on nous a enseigné a effectuer par coeur.
Nous voilà en plein territoire ennemi, c'est paradoxal, la mer de nuages est toujours la même, et on est toujours au dessus de l'eau. Nous nous rapprochons de l'IP a la vitesse honorable de 400 Kts, quand soudain, la radio annonce un lancer de SAM... ça vient de l'un des F-5E qui volent sous nous, au dessus de la zone de combat. Nos RWR ne bronchent même pas. Je lève les yeux sur le rétro, pour voir mon ailier, quand j'entends une détonation, mon tableau de bord s'illumine d'orange. Pendant une seconde, je crois que nous sommes touchés, jusqu'au moment ou je m'apperçois que je vois FORD 12 dans mon rétroviseur, dévoré par les flammes, perdant des nuages de pièces. Ils annoncent qu'ils sont touchés, leur avion tombe comme un pavé, brulant comme une torche. Ils ont été percutés par un SA-2 avant même de comprendre ce qui se passait. Pas de parachute. On imagine dès lors leur agonie, plaqué par les G dans leur cockpit, blessés par les shrapnels ou en train de bruler vifs dans leur siège, et on ne peut s'empêcher de se dire "mieux vaut eux que nous", pensée abominable s'il en est. Tout ça en moins de 5 secondes!
Le RWR me rappelle à la réalité, Soup a compris, lui aussi, ce qu'il se passait avec FORD 12, mais j'ai une promesse a lui tenir, j'ai pas le temps de le ménager, je retourne l'avion, et je plonge dans la crasse, tandis que hurle le signal d'alerte de tir SAM dans mes oreilles... l'avion pique sauvagement vers la surface de l'eau, ayant pris une accélération phénoménale, liée au poids de l'avion et à son inertie. 630 kts, et un angle de piqué de 60°... je me retrouve a tirer comme un âne sur le manche, a deux mains, j'entends le Phantom grincer, avec l'impression que mon coeur va me ressortir par la bouche, les côtes qui me rentrent dans les poumons et les tripes dans les chaussettes. L'anti-G gonfle, m'écrabouillant les parties intimes, je sue...
A peine sorti de la manoeuvre, j'entends Soup qui rend son quatre heures dans sa place arrière. Je ne saurai jamais si c'est la manoeuvre ou la fin infernale de FORD 12 qui lui aura fait atteindre cet état, mais peut m'importe, ce qui me préoccupe, c'est la cible.
"Soup, on y est! sois prêt a tout!"
Il soupire un "roger" a peine intelligible, il semble mal en point...
Arrivée au dessus de la cible, une passe, je lache 3 bombes dans le parking de la base P7 que nous sommes sensés frapper, et je ne peux m'empêcher de penser "celle là, elle est pour Tim Lee!". Mes bombes quittent l'avion les unes après les autres, pour aller frapper plus ou moins imprécisément les allentours de la cible. Pas de chance pour moi, Soup m'annonce que j'ai systématiquement tapé à côté. Il finit son annonce par un "SAM LAUNCH!" beuglé comme une insulte. J'entre une barrique que je conclus par un virage a 180° qui précède un deuxième 180° dans l'autre sens, sauvagement. le SAM passe juste à côté, j'entends Soup dire "oh p****n!" Je n'en pense pas moins, il est effectivement passé très près... trop près!
Notre avion est winchester, et on nous annonce l'arrivée de bandits dans le coin, pas question de trainer plus longtemps, on s'arrache à toute vitesse de la zone cible, et ce n'est qu'en territoire ami que je quitte le rase-mottes pour retourner au dessus de la couche nuageuse. C'est là que les nerfs lâchent...
J'entends Soup répéter une litanie de "pourquoi" sans fin, comme s'il devenait fou, alors que je m'apperçois que les larmes commencent à couler sur mon masque, entre la sueur. Mes yeux piquent, et je ne sais pas si je sanglotte ou si c'est a cause de la transpiration qui irrite mes yeux que je sens mes yeux devenir humides... Je repense a ce qu'ont du être leurs dernières secondes, et je me revois penser "mieux vaut eux que nous". J'ai beau m'en vouloir, je sais que quelque part, c'est pas la famille de Soup ou la mienne qui dira le contraire... Celle de Lee et de son WSO, par contre, c'est pas sur.
L'approche sous une pluie battante s'annonce coriace, mais je n'ai qu'une seule envie, poser cette brique, débriefer, et aller me coucher, sûrement pas pour dormir, mais pour au moins fuir ce cockpit, qui, je finis par le comprendre, pue la sueur, le vomi et l'urine, pire que ça, il sent la peur et la mort...
Lorsque le choc de l'atterissage parvient a ma colonne vertébrale, je pousse un soupir de soulagement, les yeux rougis et bouffis par la fatigue, les larmes et la sueur... cette horreur est enfin finie... jusqu'à la prochaine, et la suivante, et sans doute d'autres... jusqu'à ce que ce soit mon tour de ne pas voir un SAM arriver et ouvrir mon avion en deux comme une noix qu'on écrase...
Resistance is futile, you will be assimilated... and we have a plan! Hasta la vista, Baby!
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#3
:(( :(( :((
Ca en devient flippant... Toi, t'as bien eu peur en matant la vidéo du F-16 en panique, et ca t'as donné des idées :P
Ca en devient flippant... Toi, t'as bien eu peur en matant la vidéo du F-16 en panique, et ca t'as donné des idées :P
#4
Brrrrrr... c'est vraiment prenant ^_^ ^_^
Venir en aide et porter secours, envers et contre tout
----------------------------------------
© Swiss Air Force
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Swiss F/A-18 Supporter
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#5
C'était excelllent (avec 3 l oui :P )
Par contre c'est quoi ce
On en redemande
@+
Par contre c'est quoi ce
? Y'en avait pas sur le Phantom?pas de parachute
On en redemande
@+
Asus P5Q PRO, Core 2 Duo E8400, 4 Go DDR2, 7850, 2*Raptor 74 Go en Raid 0, P182, Hanns.G HG281D,Stick de Warthog et throttle de Cougar, Rudder Saïtek Pro Flight
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#7
:lol:, non, je ne l'ai même pas vue, c'te vidéo, j'ai juste retranscrit une mission de P1 avec quelques petits dialogues pour rendre ça plus humain, mais le décollage en souffrance, le vol nav au dessus des nuages, le SAM, les bombes à côté et tout le reste s'est passé, y compris le "mieux vaut lui que moi"... c'était emotionnellement très prenant d'écrire ça en se demandant ce que ça donnerait en vrai, et ça fait peur!Originally posted by berkoutskaia@3 May 2005, 08:10
:(( :(( :((
Ca en devient flippant... Toi, t'as bien eu peur en matant la vidéo du F-16 en panique, et ca t'as donné des idées :P
Je n'avais plus été aussi pris dans un simu depuis très longtemps, Falcon étant devenu une série d'automatismes, l'immersion dans l'ambiance n'est plus aussi ancrée qu'elle ne l'est dans P1...
content que ça vous ait plu
Resistance is futile, you will be assimilated... and we have a plan! Hasta la vista, Baby!
#8
/MeOriginally posted by berkoutskaia@3 May 2005, 14:14
Ca veut plutôt dire qu'il n'y a pas eu d'éjection :((
<_<
Asus P5Q PRO, Core 2 Duo E8400, 4 Go DDR2, 7850, 2*Raptor 74 Go en Raid 0, P182, Hanns.G HG281D,Stick de Warthog et throttle de Cougar, Rudder Saïtek Pro Flight
#9
Excellent Booly , on se croierait dans "le vol de l'intruder" de stephen Coonts, transposé dans un phantom. On en redemande.
Chassez le naturiste, il revient au bungalow
CM Asus Z87 Plus - Proco I7 4770K (oc à 4GHz) + Ventirad Noctua Nh-U12A - Ram DDR3 2x8Go G.Skill TridentX 2400C10D - CG Asus Rogue Strix 08G RTX2070 Super - SSD Samsung 870Evo 250 Go (Win), 500 Go (Linux), 870Qvo 1To et 2To - Alim CoolerMaster SilentPro-M 850w - Ecran Iiyama B2712HDS et un double boot Linux Mint + W10 pro pour faire tourner tout ça
CM Asus Z87 Plus - Proco I7 4770K (oc à 4GHz) + Ventirad Noctua Nh-U12A - Ram DDR3 2x8Go G.Skill TridentX 2400C10D - CG Asus Rogue Strix 08G RTX2070 Super - SSD Samsung 870Evo 250 Go (Win), 500 Go (Linux), 870Qvo 1To et 2To - Alim CoolerMaster SilentPro-M 850w - Ecran Iiyama B2712HDS et un double boot Linux Mint + W10 pro pour faire tourner tout ça
#10
C'est clair que Project One dégage une ambiance unique !Originally posted by Booly@3 May 2005, 21:56
Je n'avais plus été aussi pris dans un simu depuis très longtemps, Falcon étant devenu une série d'automatismes, l'immersion dans l'ambiance n'est plus aussi ancrée qu'elle ne l'est dans P1...
C'est la révélation de ce début d'année 2005 en ce qui me concerne
Les sensations de vol et de combat sont exceptionnelles et vraiment, il y a des détails qui tuent, comme les contraintes de séparation avion/missile qui interdisent de tirer dans n'importe quelle position, mais aussi le délai d'une seconde entre la pression sur le bouton de lancement et le départ du missile... Assaisonnez le tout de reflets métalliques de toute beauté sur ces jets des 60's, ajoutez une pincée de Track-IR 3 parfaitement géré, et vous obtenez un simu de grande qualité, trop méconnu et sous estimé !
#11
tout a fait d'accord avec ca.........mais je suis aussi sur que si l'auteur nous balancait un bon gros patch qui résolve ses soucis (et ajoute quelques fonctions) ce sim serait d'autant plus reconnuet vous obtenez un simu de grande qualité, trop méconnu et sous estimé !
beau war report
#12
Juste un détail, Booly (mais trois fois rien) : la Mk-82 pèse 250 kg et non 500 (ça, c'est la Mk-83).
Sinon, très bon war report.
Sinon, très bon war report.
"Et c'est à cet instant qu'il vit la Mort arriver, chevauchant une plaine de feu pour s'emparer de son âme..." Tom Clancy - Les dents du tigre
#13
la perfection n'est pas d'ce monde (erreur de rookie, en plus :lol: )Originally posted by Scrat@9 May 2005, 11:44
Juste un détail, Booly (mais trois fois rien) : la Mk-82 pèse 250 kg et non 500 (ça, c'est la Mk-83).
Sinon, très bon war report.
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#14
Je sais que ça date un peu, mais un grand grand bravo a toi!!
J'adore ta façon d'écrire, à la fois intimiste et vivant.
Vivement une autre mission
J'adore ta façon d'écrire, à la fois intimiste et vivant.
Vivement une autre mission
"laissez mes armées être les rochers et les arbres et les oiseaux dans le ciel"
-Charlemagne-
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