grumf, je vais essayer de mieux m'exprimer.
Toute surface portante génère au bout (saumon d'aile ou emplanture) des tourbillons dits marginaux. Sur un planeur, ils sont pas énormes, sur un DR400 un peu plus, sur un M2K, conséquents, et sur un 747, énormes. C'est une colonne horizontale d'air qui part du bord de fuite du bout d'aile. En gros, quand un avion passe dans une tranche d'air, deux gros tourbillons apparaissent au niveau des bouts d'aile.
plus visuel :
http://inter.action.free.fr/aerodynamique/vortex.html
Tu as le même truc en taille XS ou XL sur tout ce qui vole, même les hélicos!
GROS TOURBILLONS!
Ensuite, lorsqu'une aile a de plus en plus de flèche, elle commence à générer des tourbillons à partir de tout le bord d'attaque, même pour des incidences de 30° ou +, pour lesquelles n'importe quelle aile droite a décrochée depuis deux plombes.
Ces tourbillons empêche le décrochage complet de l'aile. C'est ce phénomène qui se produit au niveau des surfaces avant de l'emplanture des ailes de Mig-29, F-18, F16, SU-27.
Donc, mise en situation:
les canards génrèrent des tourbillons dont l'axe central est grosso modo parallèle à l'axe de l'avion. En principe, il doit y en avoir deux par surface canard, un au bout , et un à l'emplanture, au niveau de l'axe de rotation de la gouverne.
Ces deux tourbillons vont empêcher dans une certaine mesure le décrochage de l'aile et du "fuselage".
Sur les flanker, le fuselage est dit porteur car il n'est pas constitué de l'assemblage des nacelles moteurs. Tous les fuselages portent un peu, mais quand tu regarde un flanker de face, tu vois que les moteurs sont "accrochés" sur une plaque d'assez grande surface.
A grande incidence, cette surface seule décrocherait très vite. Mais comme il y a les ailes, les dérives, et ces tourbillons marginaux, le décro est retardé (il arrivera pour une incidence plus forte).
Conséquence du braquage négatif des canards, l'ensemble de la voilure devrait décrocher pour une plus forte incidence
Si on imagine la situation inverse dans laquelle on aurait braqué les canards vers le haut:
les tourbillons marginaux sont toujours là, mais ils vont "taper" sur le bord d'attaque, ce qui signifie que le flux d'air qui arrive sur l'aile n'est pas "propre", sans perturbation (par rapport à précédemment, où ils passaient au-dessus). Comme les tourbillons sont turbulents, l'aile risque de décrocher dès le bord d'attaque, ce qui veut dire que ton zinc vole comme une brique.
Et à très forte incidence, le plan canard lui-même peut décrocher...et là, c'est un bordel infâme comme écoulement qu'on trouve derrière. Une seule certitude, çà porte plus du tout.
Alors qu'en braquage négatif, le décro est retardé, et il se peut qu'il améliore l'écoulement après l'aile (là où il y a la profondeur :lol: )
A ma connaissance, parmis les avions de combat, on ne retrouve pas cette utilisation des plans canards comme turbulateurs. Le dispositif le plus similaire que je connaisse, c'est l'installation de petites surfaces verticales de qqes centimètres sur la partie supérieure du bord d'attaque (A-4 skyhawk entre autres) et inclinées par rapport à l'axe de l'avion. Ceci créé une couche limite turbulente "organisée" qui "adhère" mieux à la paroi.
voilà, j'espère avoir été plus clair, compréhensible et pas trop neuneu
