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Commercialisé par Safran Electronics & Defense sous le nom de Hammer, l’armement air-sol modulaire [AASM] se compose d’un kit de guidage et d’un kit d’augmentation de portée montés sur le corps d’une bombe d’environ 250 kg. Permettant à un chasseur-bombardier de détruire une cible avec une grande précision depuis une distance de sécurité et quelles que soient les conditions météorologiques, il a largement démontré son efficacité depuis 2008. L’AASM dispose de trois modes de guidage : SBU-38 Hammer [INS/GPS – inertiel et GPS], SBU-54 Hammer [INS/GPS/IR, associé à un guidage terminal à imageur infrarouge] et SBU-64 Hammer [INS/GPS complété d’un guidage terminal laser] pour viser les cibles en mouvement.
En 2017, la Direction générale de l’armement [DGA] a notifié à Safran Electronics & Defense un marché de 85 millions d’euros afin d’adapter l’AASM sur un corps de bombe d’environ 1000 kg, comme la Mk84 et la BLU109 [encore appelée « Bunker Buster » pour sa capacité à détruire les abris souterrains], auxquelles s’ajouteront la BA84 et la P1000, développées par Aresia [ex-Rafaut], en lien avec Eurenco. Cette nouvelle version devait alors être disponible pour le Rafale porté au standard F4. Deux ans après des essais prometteurs réalisés en décembre 2020, la DGA fit savoir qu’elle avait prononcé la qualification de l’AASM 1000 GS [à guidage GPS et inertiel] ainsi que celle de son système de soutien.
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Pour autant, cet AASM 1000 devait encore fait l’objet d’expérimentations pour définir les procédures et les conditions de son emploi. Le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de Mont-de-Marsan, via notamment l’escadron de chasse et d’expérimentation [ECE] 1/30 « Côte d’Argent », s’y est donc employé depuis près de deux ans. Et sa pleine capacité opérationnelle ne devrait pas tarder à être prononcée. Elle « est attendue fin 2024 », a en effet avancé le magazine spécialisé Air Fan, dans son dernier numéro.
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Sans trop en dire, le commandant de l’ECE 1/30 a livré quelques précisions sur l’une de ces expérimentations, laquelle comprenait deux phases de tir à partir d’un Rafale C.
« Nous avions choisi des cas de tirs exigeants pour explorer les limites du domaine d’emploi, ainsi que des corps de bombes bons de guerre pour accroître le réalisme de ce test grandeur nature. […] Nous sommes allés titiller les limites de portée et d’angle de dépointage afin d’engranger du RETEX [retour d’expérience] au cours de ces deux passes de tir. Comme on pouvait s’y attendre, le départ d’un armement aussi lourd est très perceptible en cabine. En fait, c’est surtout le déclenchement des impulseurs que l’on ressent, en plus d’un mouvement de roulis de quelques degrés de l’avion », a-t-il raconté. Ces impulseurs, « très puissants », a-t-il poursuivi, « poussent énergiquement la bombe vers le bas pour obtenir une séparation franche et c’est leur action qui est ressentie par l’équipage ».
Le Rafale F4 peut emporter jusqu’à trois AASM 1000 [un en ventral et un sous chaque aile]. D’après Air Fan, il est possible de sélectionner plusieurs options au cours d’une mission afin de « faire varier les effets de l’armement », comme par exemple une « détonation au-dessus du sol » ou, à l’inverse, « en profondeur après l’impact ».