Contexte militaire aéronautique au Sahel

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Deltafan
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Re: Contexte militaire aéronautique au Sahel

#126

Message par Deltafan »

Quelle surprise :hum:

Article OPEX 360, avec le titre : Le Niger et la Russie vont renforcer leur coopération militaire

https://www.opex360.com/2023/12/05/le-n ... militaire/
(...)
Le 3 décembre, à la suite de Bamako, Niamey et de Ouagadougou ont officialisé leur retrait de la Force conjointe du G5 Sahel, qui, créée en 2017 avec le soutien de la France, était désormais aux abonnés absents. Puis, vingt-quatre heures plus tard, et après avoir abrogé une loi qui, entrée en vigueur en 2015 avec un appui financier européen, criminalisait le trafic de migrants, le Niger a coupé les ponts avec l’Union européenne [UE] en dénonçant les accords relatifs à la mission EUCAP Sahel Niger et à la mission de partenariat militaire de l’UE au Niger [EUMPM], lancée en février dernier pour soutenir Niamey dans sa lutte contre les groupes armés terroristes.

C’est donc dans ce contexte que, le même jour, pour la première fois depuis le coup d’État, une délégation emmenée par le vice-ministre russe de la Défense, Iounous-Bek Ievkourov, s’est rendue à Niamey pour y rencontrer le général Abdourahamane Tchiani… et, surtout, signer des « documents dans le cadre du renforcement de la coopération militaire entre la République du Niger et la Fédération de Russie ». La nature de ce renforcement de la coopération militaire entre Niamey et Moscou n’a pas été précisée. Mais si l’on se réfère aux accords passés par Bamako et Ouagadougou, il est problable qu’elle porte sur la livraison d’équipements militaires, voire le déploiement de paramilitaires. Cela étant, la junte devra encore composer avec la présence des forces américaines…

Or, en octobre, les États-Unis ont fini par qualifier, en octobre, le renversement du président Bazoum de « coup d’État » [ce qu’ils s’étaient gardés de faire jusqu’alors], ce qui a entraîné la suppression de l’aide économique qu’ils accordaient à Niamey. Pour le moment, cette décision n’a pas eu de conséquence sur leur présence militaire dans le pays, leurs vols de renseignements depuis la base d’Agadez ayant même repris. Mais pour combien de temps ?
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Dédale
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Re: Contexte militaire aéronautique au Sahel

#127

Message par Dédale »

Lors que la suite arrivera, il y aura peu de gens pour les plaindre.
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Re: Contexte militaire aéronautique au Sahel

#128

Message par Deltafan »

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garance
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Re: Contexte militaire aéronautique au Sahel

#129

Message par garance »

Hmmmmmmmmmmmmmmm que j'aimerais que nous ayons concocté ce petit intermède festif ...
Remarquez ce serait bien dans nos habitudes ...
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jojo
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Re: Contexte militaire aéronautique au Sahel

#130

Message par jojo »

garance a écrit :
jeu. déc. 14, 2023 2:22 pm
Hmmmmmmmmmmmmmmm que j'aimerais que nous ayons concocté ce petit intermède festif ...
Remarquez ce serait bien dans nos habitudes ...
J'aimerais bien, mais les derniers qui ont été pris à faire des raids fantômes étaient les Egyptiens... :hum:
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Re: Contexte militaire aéronautique au Sahel

#131

Message par Deltafan »

J'imagine que la partie aérienne est également concernée, même s'il n'y a pas de précision.

Article Lignes de défense, avec le titre : Les forces armées américaines ont notablement diminué leurs effectifs au Niger

https://lignesdedefense.blogs.ouest-fra ... 24303.html
(...)
Le 7 décembre, la Maison Blanche a donné des précisions sur les effectifs de ses forces armées sur plusieurs théâtres mondiaux.
(...)
En six mois, on est donc passé de 1016 à 648 militaires et contractors américains au Niger. A l'évidence, les USA n'ont pas maintenu leurs troupes (à Agadez et Niamey) pour la lutte antidjihadiste dans le pays. Ils ont toutefois effectué une relève en octobre.
(...)
Mi-octobre, les Etats-Unis avaient formellement qualifié la prise de pouvoir des militaires au Niger de "coup d'Etat" et avaient coupé leur aide économique.
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Re: Contexte militaire aéronautique au Sahel

#132

Message par Deltafan »

Article OPEX 360, avec le titre : Sahel : Les derniers militaires français ont quitté le Niger

https://www.opex360.com/2023/12/22/sahe ... -le-niger/
(...)
ce 22 décembre, une cérémonie organisée à Niamey a officiellement marqué la fin de dix ans de présence militaire française dans ce pays. Celle-ci s’est terminée avec la « signature » d’un « document conjoint » par le colonel Mamane Sani Kiaou, le chef d’état-major de l’armée de Terre nigérienne, et le général Éric Ozanne, le commandant des forces françaises au Sahel. « La signature de ce texte s’est faite en présence du Togo et des États-Unis », représentés respectivement « par le chef d’état-major général des armées et l’attaché militaire de Défense », a précisé l’armée nigérienne.

Dans son dernier compte-rendu des opérations, l’État-major des armées a indiqué que « moins de 100 militaires français » étaient encore présents à Niamey à la date de 19 décembre. Et d’ajouter : « Il ne reste plus de troupe combattante, de véhicule blindé, ni d’aéronef de combat. Des rotations aériennes quotidiennes sont effectuées pour achever le désengagement du fret, avec le concours supplémentaire d’aéronefs alliés. En parallèle, des convois logistiques civils permettent d’évacuer du fret non sensible vers les ports de la région pour un acheminement par voie maritime ».

À noter que la fin du retrait des forces françaises coïncide avec l’annonce de la fermeture de l’ambassade de France au Niger parce que celle-ci « n’est plus en capacité de fonctionner normalement ni d’assurer ses missions »… et aussi avec la reconnaissance par les Nations unies de la junte nigerienne comme « autorité légitime ». Ce qui est un désaveu de plus pour le président élu, Mohamed Bazoum, ainsi que pour la diplomatie française.

Par ailleurs, alors que, dans le cadre de son alliance avec le Mali et le Burkina Faso, le Niger envisage un rapprochement avec la Russie, les États-Unis, qui maintiennent encore une importante présence militaire dans ce pays [même si elle est passée de 1100 à 648 soldats, ndlr], ont récemment dit avoir l’intention de reprendre leur collaboration avec Niamey… mais en procédant « par étapes », c’est à dire en fonction des décisions prises par la junte pour restaurer l’ordre constitutionnel.

D’autres pays européens sont sur la même ligne, même si Niamey a aussi coupé les ponts avec l’Union européenne [UE], en dénonçant les accords relatifs à la mission EUCAP Sahel Niger et à la mission de partenariat militaire de l’UE au Niger [EUMPM]. Tel est ainsi le cas de la Belgique. « Au Niger, l’opération New Nero a pris fin à la suite d’un coup d’État. La Défense reste présente pour continuer à surveiller les activités et la situation générale dans la région », a en effet indiqué le ministère belge de la Défense, le 19 décembre.

Le même jour, en visite à Niamey, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a laissé entendre que l’Allemagne souhaitait continuer à coopérer avec le Niger. « Nous avons clairement indiqué quelle position était la nôtre, ce qui est envisageable et ce qui ne l’est pas. Et nous allons désormais préparer sereinement les prochaines étapes. J’ai dit, au nom de la partie allemande, que nous souhaitions reprendre les projets de coopération. Même après la prise du pouvoir, nous n’avons pas tout arrêté », a-t-il déclaré.
En gros, sans même parler de l'arrivée russe, il n'y a donc que la France qui est définitivement partie, les autres pays occidentaux (USA, Belgique, Allemagne, ...) pouvant potentiellement continuer à exécuter des missions (y compris aéros) dans ce pays... A moins que ça n'évolue, là aussi, comme au Mali et qu'il ne reste bientôt plus que les Russes...
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Re: Contexte militaire aéronautique au Sahel

#133

Message par Dédale »

Il n'y a pas beaucoup d'aéronautique dans ce post mais ceci est un compte rendu de l'ambassadeur de France au Niger. Nous avions pas mal parlé du Niger et de la possibilité de défendre une base avec des armes non létales. Ben en fait l'ambassade l'a fait et a failli passer aux armes létales. Très instructif:

https://threadreaderapp.com/thread/1757 ... 27407.html
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Re: Contexte militaire aéronautique au Sahel

#134

Message par Deltafan »

Dédale a écrit :
mer. févr. 14, 2024 10:25 pm
Il n'y a pas beaucoup d'aéronautique dans ce post mais ceci est un compte rendu de l'ambassadeur de France au Niger. Nous avions pas mal parlé du Niger et de la possibilité de défendre une base avec des armes non létales. Ben en fait l'ambassade l'a fait et a failli passer aux armes létales. Très instructif:
https://threadreaderapp.com/thread/1757 ... 27407.html
Très instructif, effectivement. Merci.
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Re: Contexte militaire aéronautique au Sahel

#135

Message par Deltafan »

Article OPEX 360, avec le titre : Une opération menée par les forces françaises et tchadiennes a permis de libérer une otage polonaise

https://www.opex360.com/2024/02/15/une- ... polonaise/
Le 9 février, à Dono Manga, localité située à 400 km au sud de N’Djamena, deux médecins bénévoles de l’hôpital Saint-Michel, géré par l’association caritative catholique Caritas, ont été enlevés par des hommes armés qui s’étaient introduits dans l’établissement avec un faux patient. En outre, l’absence des gardes en raison de la prière du vendredi leur a facilité la tâche. Ayant pris la fuite à moto et poursuivis par les forces de sécurité locales, les ravisseurs ont dû se séparer de l’un des deux otages [le Dr Carlos Salgado, d’origine mexicaine, ndlr] avant de disparaître dans la nature, emmenant avec eux le docteur Aleksandra Kuligowska, de nationalité polonaise.

Selon le témoignage du Dr Salgado, ces hommes armés auraient agi dans l’espoir d’obtenir un rançon. En tout cas, selon le ministère polonais des Affaires étrangères, une opération de recherche a été immédiatement lancée par les forces tchadiennes et françaises. C’est ainsi que l’otage polonaise a pu être localisée dans le village de Chirack, au milieu d’une grande forêt, à une soixantaine de kilomètres de Dono Manga. Et cela, selon une source sécuritaire tchadienne, grâce aux « moyens techniques » mis en oeuvre par les Forces françaises au Sahel.

Les détails sur la suite des évènements ne sont pas nombreux… Toujours est-il qu’une action visant à libérer le docteur Kuligowska a été menée avec succès le 13 février. Le gouverneur local, Ildjima Abdraman, a expliqué que l’hélicoptère mobilisé pour cette opération a été visé par les ravisseurs lorsqu’il a survolé la zone. Ceux-ci, au nombre de trois, ont alors été « neutralisés » par des forces au sol qui avaient encerclé la case où était retenue l’otage polonaise. Libérée, cette dernière a ensuite été évacuée vers N’Djamena.

Cela étant, le chef du Bureau polonais de la sécurité nationale, Jacek Siewiera, a livré une version légèrement différente des faits. Ainsi, il a confié, à Polsat News, qu’il s’était entretenu avec Emmanuel Bonne et le général Fabien Mandon, respectivement conseiller diplomatique et chef de l’état-major particulier du président Macron. Cet échange a porté sur « la façon dont les forces spéciales françaises ont mené l’opération pendant la nuit et au cours de laquelle il y a eu un échange de tirs », a-t-il relaté. Et d’ajouter que « deux des ravisseurs avaient mis fin à leurs jours ».

Pour le moment, le ministère des Armées n’a pas communiqué au sujet de cette opération, qui a permis la libération du docteur Kuligowska. Ce qui n’est pas le cas de son homologue polonais. Via X [anciennement Twitter], le ministre polonais de la Défense, Władysław Kosiniak-Kamysz, a en effet adressé ses « plus vifs remerciements au ministre français de la Défense, Sébastien Lecornu, ainsi qu’aux soldat français, dont l’aide à permis à la ressortissante polonaise de retrouver sa liberté ».
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Re: Contexte militaire aéronautique au Sahel

#137

Message par Deltafan »

Article OPEX 360, avec le titre : L’idée de créer des bases franco-américaines en Afrique de l’Ouest pourrait se concrétiser plus vite que prévu

https://www.opex360.com/2024/03/17/lide ... que-prevu/
(...)
le 16 mars, le colonel Amadou Abdramane, le porte-parole de la junte, a fait savoir que Niamey venait de décider (...) de « dénoncer avec effet immédiat l’accord relatif au statut du personnel militaire des États-Unis et des employés civils du département américain de la Défense sur le territoire du Niger ».
(...)
Cette décision de la junte a été annoncée quelques jours après le déplacement, à Niamey, d’une délégation américaine comprenant la secrétaire d’État adjointe aux Affaires africaines, Molly Phee, la secrétaire d’État adjointe aux Affaires de sécurité internationale, Celeste Wallander, et le général Michael Langley, le chef de l’US Africom.
(...)
selon le colonel Abdramane, l’arrivée de cette délégation américaine à Niamey n’a « pas respecté les usages diplomatiques ». En outre, les échanges ont probablement été trop « directs » au goût de la junte, notamment au sujet de ses relations avec la Russie et l’Iran [lequel lorgnerait sur l’uranium nigérien].
(...)
De son côté, le département d’État, par la voix de son porte-parole, Matthew Miller, a dit avoir pris note de la décision de Niamey. Et d’expliquer qu’elle fait suite à des « discussions franches […] sur nos préoccupations » concernant la « trajectoire » de la junte.

Reste maintenant à voir comment le dispositif militaire américain va évoluer en Afrique occidentale. En janvier, le quotidien Le Monde avait fait état de « réflexions » à Washington sur d’éventuels projets de « bases communes entre Français et Américains », à l’heure où Paris entend changer d’approche sur le continent. Ce que le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, n’a pas démenti lors d’une récente audition à l’Assemblée nationale.

« En ce qui concerne la création de bases communes avec les Américains ou d’autres : mutualiser les bases est souhaitable si nous voulons réduire notre visibilité tout en conservant le minimum d’empreinte nécessaire pour maintenir ouverts nos accès », a en effet soutenu le CEMA. « Nous avons des bases au Sénégal, au Tchad, en Côte d’Ivoire et au Gabon. Elles sont installées dans les capitales, et même parfois enclavées dans des aires urbaines en expansion. Leur empreinte et leur visibilité sont devenues difficiles à gérer. Nous devrons sans doute modifier notre schéma d’implantation pour réduire nos vulnérabilités [‘moins posé, moins exposé’]. Si nous pouvons le faire avec des alliés, tant mieux », a-t-il conclu à ce sujet.
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Re: Contexte militaire aéronautique au Sahel

#138

Message par Deltafan »

Article OPEX 360, avec le titre : Alors que la Russie pousse ses pions en Afrique, les États-Unis vont quitter leur base d’Agadez, au Niger

https://www.opex360.com/2024/04/20/alor ... -au-niger/
En août dernier, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avait affirmé que la Russie n’était pas derrière la junte qui, quelques semaines plus tôt, venait de déposer Mohamed Bazoum, le président nigérien. « Ce qui peut surprendre, c’est que le déclencheur de ce coup d’État part avant tout d’un différend personnel », avait-il expliqué. Et de préciser que le groupe paramilitaire russe Wagner [devenu « Africa Corps depuis la mort de son chef, Evguéni Prigojine] pourrait, par opportunisme, « chercher à conforter » les putschistes. Quoi qu’il en soit, si elle n’a pas encouragé ce coup d’État, la Russie en tire les bénéfices, comme elle le fit au Mali et au Burkina Faso… Ainsi, le 16 mars, après avoir obtenu le retrait des forces françaises du Niger, la junte a demandé aux troupes américaines d’en faire autant, en dénonçant avec « effet immédiat » les accords de coopérations militaires autrefois noués entre Niamey et Washington.

Pourtant, la diplomatie américaine avait adopté une position plutôt conciliante avec les putschistes. « Les Américains ont cru pouvoir faire ami-ami avec la junte, notamment avec le général Barmou, formé aux États-Unis et ancien chef des opérations spéciales. Ce faisant, ils ont commis la même erreur que nous, croyant que parce qu’il avait été formé aux États-Unis il leur était acquis, ce qui n’est pas le cas du tout », avait en effet expliqué Sylvain Itté, l’ambassadeur de France au Niger, lors d’une audition parlementaire, en novembre dernier. Un mois après l’annonce de la junte, les États-Unis ont fini par se résoudre à entamer leur retrait militaire du Niger. Cette décision a été communiquée par le numéro deux de la diplomatie américaine, Kurt Campbell, au Premier ministre nigérien, Ali Mahamane Lamine Zeine, lors d’une rencontre à Washington, le 19 avril.

L’annonce du départ des forces américaines [moins d’un millier d’hommes] a été faite alors que Moscou vient d’envoyer à Niamey des « instructeurs militaires » ainsi que des équipements [dont un système anti-aérien de dernière génération dont le type n’a pas été précisé]. Ce qui n’est pas surprenant étant donné que le Niger et la Russie s’étaient mis d’accord, en décembre, pour renforcer leur coopération militaire.
(...)

Mais en se retirant du Niger, les forces américaines vont devoir abandonner la base aérienne 201 d’Agadez, qu’elles avaient restaurée à grand frais [250 millions de dollars, ndlr] pour y exploiter des drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] et d’autres moyens ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] dans la cadre de la lutte contre les groupes jihadistes présents au Sahel. Située à équidistance du septentrion malien et du Sud de la Libye, tout en étant relativement proche du Lac Tchad et du nord du Nigéria, la base d’Agadez occupe une position stratégique dans le mesure où elle permet de garder un œil sur les groupes jihadistes de la région et de surveiller la situation en Libye, où justement, après les multiples rencontres entre le vice-ministre russe de la Défense, Iounous-Bek Evkourov, et l’homme fort de l’Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, Moscou a envoyé des milliers de tonnes d’équipements militaires supplémentaires à Tobrouk.

Selon des images diffusées par le site d’information libyen Fawasel Media, les navires de débarquement russes « Alexander Otrakovsky » et « Vice-amiral Ivan Gren » ont acheminé, vraisemblablement depuis la Syrie, des véhicules blindés, des camions ainsi que des systèmes anti-aériens ZU-23-2. En outre, des avions cargo russes ont récemment été repérés sur la base aérienne de Brak al-Shati [centre-ouest]. Cette activité russe explique sans doute la raison pour laquelle un drone HALE [Haute Altitude Longue Endurance] MQ-4C Triton vient d’être déployé par l’US Navy pour la première fois en Europe, plus précisément à Sigonella [Sicile]. Selon le suivi du trafic aérien, la première mission effectuée par cet appareil, doté de capacités supplémentaires en matière de renseignement électronique et électromagnétique [ELINT/SIGINT], s’est en effet intéressé à l’est de la Libye.
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Re: Contexte militaire aéronautique au Sahel

#139

Message par Deltafan »

Article OPEX 360, avec le titre : Les forces spéciales américaines ne sont plus les bienvenues au Tchad

https://www.opex360.com/2024/04/26/les- ... -au-tchad/
(...)
Dans un courrier daté du 4 avril et signé par le général Amine Ahmed Idriss, le chef d’état-major de la force aérienne tchadienne, N’Djamena a demandé aux États-Unis de cesser « immédiatement » leurs activités militaires sur la base aérienne « Sergent chef Adji Kosseï », estimant que ceux-ci n’avaient pas fourni les documents justifiant la présence sur place de leurs forces. Et de menacer, en outre, de dénoncer l’accord sur le statut des troupes américaines au Tchad [SOFA].

Selon CNN, la Force opérationnelle d’opérations spéciales [SOTF] américaine est principalement visée. Celle-ci est effectivement présente sur la base de N’Djamena, considérée comme étant une plaque tournante importante pour les activités de contre-terrorisme et de renseignement dans la région. Pourtant, en janvier, rien ne laissait présager une telle évolution. À la tête du commandement militaire américain pour l’Afrique [US AFRICOM], le général Michael Langley, avait rencontré le général Abakar Abdelkerim Daoud, le chef d’état-major des forces armées tchadiennes, pour évoquer les « défis sécuritaires régionaux et les efforts du Tchad pour lutter contre l’extrémisme violent au Sahel ».
(...)

Reste que, le 26 avril, le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder a confirmé le départ de N’Djamena des forces spéciales américaines [soit 75 opérateurs]. Et d’ajouter qu’elles allaient ainsi se « repositionner » en dehors du Tchad, « dans le cadre d’un réexamen des modalités de la coopération sécuritaire » avec les autorités tchadiennes. Réexamen qui « reprendra après l’élection présidentielle du 6 mai », pour laquelle Mahamat Idriss Déby, actuellement président du « Conseil militaire de transition », est candidat.

Ce changement de ton des autorités tchadiennes à l’égard des États-Unis annonce-t-il un revirement d’alliance, alors que, récemment, M. Déby a dit vouloir renforcer la coopération militaire avec la Russie, qu’il a qualifiée de « pays frère » ? Ou est-ce un moyen pour N’Djamena de faire monter les enchères, sachant que le Tchad est le dernier allié des Occidentaux au Sahel ?
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Milos
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Re: Contexte militaire aéronautique au Sahel

#141

Message par Milos »

Deltafan a écrit :
mar. avr. 30, 2024 2:15 am
est-ce un moyen pour N’Djamena de faire monter les enchères, sachant que le Tchad est le dernier allié des Occidentaux au Sahel ?
Le dirigeant du pays le vend au plus offrant, se prépare une retraite dorée à Dubaï ou à Doha et va laisser son peuple crever de faim.
Rien de bien nouveau, quoi :dry:
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Re: Contexte militaire aéronautique au Sahel

#142

Message par DeeJay »

Milos a écrit :
mar. avr. 30, 2024 12:53 pm
Le dirigeant du pays le vend au plus offrant, se prépare une retraite dorée à Dubaï ou à Doha
Non. On ne verra pas Déby prendre une retraite dorée à Dubaï ni à Doha ... et d’ailleurs, on ne verra pas Déby prendre une retraite (à moins qu'il ne se fasse suicider si on peut appeler ça "prendre une retraite").
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Re: Contexte militaire aéronautique au Sahel

#143

Message par Milos »

C'est le drame de ces pays où une gente militaire est au pouvoir. Le numéro deux n'a qu'une seule ambition : devenir numéro un.

J'étais à Abéché en 1989. Hassan Djamous et Idriss Déby étaient des héros suite à leur victoires, notamment la prise de Ouadi Doum. Une nuit, à N'Djamena, ils ont tenté de prendre le pouvoir. Ayant échoué, ils ont fui avec leurs goranes. La seule issue était le Soudan. Ils ont donc traversé le Tchad d'ouest en est (avec les troupes de Hissène Habré aux fesses). Ils ont balayé de préfet de Mongo qui avait tenté de les arrêter et se sont fait coincer par le préfet de Biltine à Adré et ça a bagarré sévère.
Hassan Djamous a été tué et Idriss Déby a réussi à fuir. Il reviendra un an plus tard et prendra le pouvoir.

S'ils avaient réussi leur coup d'état, il y a fort à parier que deux ou trois ans plus tard, le numéro deux aurait assassiné le numéro un pour prendre sa place ou le le numéro un aurait éliminé le numéro deux qui devenait génant.
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Re: Contexte militaire aéronautique au Sahel

#145

Message par Deltafan »

Article OPEX 360, avec le titre : Au Niger, les forces américaines et les « instructeurs » militaires russes cohabitent sur la base de Niamey

https://www.opex360.com/2024/05/03/au-n ... de-niamey/
(...)
les États-Unis ont fini par se résoudre à retirer leurs troupes du Niger [soit environ un millier de militaires] et, par conséquent, de renoncer à la base de Niamey et à celle, stratégique, d’Agadez. Cependant, les modalités de ce désengagement restent encore à préciser, la junte nigérienne n’étant pour l’instant pas disposée à autoriser les vols militaires américains, selon CNN. (...). Pour le moment, l’échéance de ce désengagement n’a pas été fixée.

Cependant, les premiers « instructeurs » militaire russes, dont on ignore s’ils appartiennent à l’Africa Corps [ex-Wagner] ou s’ils relèvent des forces régulières, sont arrivés à Niamey à bord d’un Iliouchine Il-76. Ils vont « installer un système de défense anti-aérien » capable « d’assurer le contrôle total de notre espace aérien », a indiqué la télévision publique nigérienne, le 11 avril. « Nous sommes ici pour former l’armée du Niger et l’aider à utiliser le matériel militaire qui vient d’arriver. C’est du matériel de différentes spécialités militaires. Nous sommes ici pour développer la coopération militaire entre la Russie et le Niger », a expliqué l’un de ces instructeurs russes, sur les mêmes ondes.

Selon un responsable du Pentagone et une autre source « proche du dossier » sollicités par CNN et l’agence Reuters, le contingent russe a pris ses quartiers sur la base aérienne 101 de Niamey, où des troupes américains sont encore présentes. Même si les relations entre Américains et Russes sont actuellement tendues, en raison notamment de la guerre en Ukraine, cette proximité n’inquiète pas outre mesure Lloyd Austin, le chef du Pentagone. (...). Cependant, si, effectivement, les contingent russe n’opère « pas dans le même espace que les Américains », la « zone » n’est pas non plus « très vaste », a souligné l’un des interlocuteurs de CNN.

Cela étant, en septembre dernier, le Pentagone avait indiqué qu’il allait repositionner une partie de son personnel et de ses moyens de la base aérienne 101 de Niamey vers la base aérienne 201 d’Agadez, « par précaution ».
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Re: Contexte militaire aéronautique au Sahel

#146

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Re: Contexte militaire aéronautique au Sahel

#148

Message par phoenix »

C'est de la com, mais les soldats sur le terrain savent bien ce qu'il en est réellement.
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Re: Contexte militaire aéronautique au Sahel

#149

Message par Deltafan »

Article OPEX 360, avec le titre : Les États-Unis entament leur retrait militaire du Niger, où des mercenaires pro-turcs ont été déployés

https://www.opex360.com/2024/05/20/les- ... -deployes/
Après que la France a mis fin à sa présence militaire au Niger, les États-Unis s’apprêtent à en faire autant, leur approche plutôt conciliante avec la junte au pouvoir depuis le 26 juillet dernier n’ayant pas empêché la fin de leur coopération sécuritaire avec ce pays, par ailleurs aux prises avec la mouvance jihadiste, comme le Mali et le Burkina Faso voisins.
(...)

En attendant, après avoir formé l’Alliance des États du Sahel avec le Mali et le Burkina Faso, déjà en affaire avec Moscou, le Niger a noué une coopération militaire avec la Russie, dont l’influence ne cesse de s’étendre dans la région. Mais la Turquie n’est pas en reste. En janvier 2021, Florence Parly, alors ministre des Armées, avait de nouveau dénoncé les attaques informationnelles menées par Moscou et Ankara contre les forces françaises au Mali.
(...)

L’influence turque dans la région est à la fois religieuse [avec la construction de mosquées et le soutien à certains courants de l’islam proches des Frères musulmans], économique et militaire, comme en témoignent les livraisons de drones Bayraktar TB-2 aux trois membres de l’Alliance des États du Sahel.

Mais cette influence a pris une autre dimension au Niger, avec la présence de cinq cents à un millier de mercenaires recrutés parmi les groupes rebelles pro-turcs actifs en Syrie, dont la « Division Sultan Mourad ». Ce n’est pas la première fois que la Turquie a recours à ce mode opératoire : en 2019, par l’entremise de la société militaire privée [SMP] Sadat, elle avait stipendié des combattants syriens alignés sur ses intérêts pour renforcer les troupes du gouvernement d’unité nationale libyen [GNA], avec lequel elle venait des signer des accords militaires. Puis elle en avait fait autant un an plus tard, pour soutenir l’Azerbaïdjan contre l’Arménie.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme [OSDH], les premiers mercenaires recrutés par la Sadat pour 1500 dollars par mois ont été envoyés au Niger dès août 2023, avec la mission d’y « protéger des intérêts et des projets turcs ». Au moins neuf ont été tués, dans des circonstances inconnues.

D’après le témoignage recueilli par l’AFP auprès de l’un d’entre-eux, le rôle de ces mercenaires ne se limite pas à la protection des intérêts turcs dans le pays… puisqu’ils seraient aussi engagés contre le groupe jihadiste Boko Haram, actif dans le nord du Nigéria ainsi que dans le sud du Niger et du Tchad. D’autres auraient été « chargés d’une mission à Lomé, au Togo », avance l’agence de presse. « Il n’a pas été précisé d’où venaient les instructions qui leur ont été données », a-t-elle ajouté.
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Deltafan
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Re: Contexte militaire aéronautique au Sahel

#150

Message par Deltafan »

Article OPEX 360, avec le titre : La France envisage aussi de réduire drastiquement sa présence militaire au Tchad

https://www.opex360.com/2024/06/17/la-f ... -au-tchad/
(...)
Avec la fin des opérations Sabre et Barkhane, alors que l’influence russe [mais aussi turque, voire chinoise] ne cesse d’y gagner du terrain, le dispositif militaire français au Sahel a depuis été profondément remanié puisqu’il ne repose plus que sur le Tchad. Mais sans doute plus pour très longtemps.

En effet, après les annonces faites par le président Macron en février 2023, il s’agit à nouveau de réduire la présence militaire française tout en soutenant une logique de partenariat avec les forces armées locales. En janvier, le quotidien Le Monde avait évoqué un « scénario maximaliste » selon lequel une « centaine de postes, principalement dévolus aux fonctions de soutien » seraient « conservés de façon permanente » en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Gabon. Il n’était pas question de toucher aux effectifs affectés au Tchad et à Djibouti, qui, en raison de sa position géographique, relève de la stratégie pour l’Indo-Pacifique.

« Nous avons des bases au Sénégal, au Tchad, en Côte d’Ivoire et au Gabon. Elles sont installées dans les capitales, et même parfois enclavées dans des aires urbaines en expansion. Leur empreinte et leur visibilité sont devenues difficiles à gérer. Nous devrons sans doute modifier notre schéma d’implantation pour réduire nos vulnérabilités [« moins posé, moins exposé »] », avait par ailleurs expliqué le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’une audition parlementaire, fin janvier.
(...)

Cela étant, selon des informations de l’AFP, qui s’appuie sur trois sources [une militaire et deux proches de l’exécutif], cette réorganisation va se traduire par une importante déflation des effectifs des forces prépositionnées en Afrique… Et le Tchad n’y coupera finalement pas. Ainsi, celles-ci ne conserveront qu’une centaine de militaires au Gabon [contre 350 actuellement], en Côte d’Ivoire [contre 600] et au Sénégal [contre 350]. Quant à la base de N’Djamena, son format sera ramené de 1000 à seulement 300 hommes. En clair, les effectifs seront divisés par quatre.

Dans le même temps, le ministère des Armées envisage de créer un « commandement dédié à l’Afrique ». Un général aurait d’ores et déjà été désigné pour en prendre la tête.
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