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Les autres suivront tout début 2024 j’imagine.
Le coût de l’heure de vol pour un aéronef couvre essentiellement les sommes dépensées pour assurer sa maintenance. On peut aussi y ajouter la consommation de carburant ainsi que les soldes des pilotes et des mécaniciens. Les modes de calcul pouvant varier d’un pays [voire d’une institution] à l’autre, les comparaisons entre les différents types d’avions militaires ne sont pas toujours pertinentes. Toujours est-il que, en 2022, le Government Accountability Office [GAO, l’organe de contrôle financier du Congrès des États-Unis] s’était basé sur les mêmes critères pour déterminer le coût de l’heure de vol pour chaque aéronef en service au sein des forces aériennes américaines. Il avait ainsi déterminé qu’il s’élevait à 83’000 euros pour le F-22A Raptor, à 41’000 euros pour le F-35 et à 22’000 euros pour le A-10 Warthog… Et que la palme revenait au bombardier B-1 Lancer, avec 169’000 euros [selon le taux de change alors en vigueur, ndlr].
Depuis que le ministère des Armées a décidé de ne plus communiquer ses indicateurs de performances en mettant en avant des « impératifs renforcés de confidentialité », de telles données sont désormais plus difficiles à trouver. Quoi qu’il en soit, en 2004, la Cour des comptes avait calculé que le coût de soutien du Rafale était de « 35’000 euros à l’heure de vol ». À l’époque, le ministère des Armées avait dit s’attendre à voir ce chiffre diminuer significativement, allant jusqu’à estimer qu’il atteindrait le « niveau de 10’000 euros à l’heure de vol » en 2012. Mais les magistrats de la rue Cambon exprimèrent des doutes… « Certes, il est logique qu’un tel appareil, dont l’entretien pâtit actuellement du double handicap de sa jeunesse et du faible nombre d’exemplaires en service, voie ce coût diminuer avec la croissance du nombre d’exemplaires en service et l’achèvement de sa mise au point. Par ailleurs, cet appareil a été conçu pour permettre une maintenance au moindre coût », avaient-ils admis.
Cependant, firent-ils ensuite valoir, « l’expérience montre que l’évolution du coût de soutien d’un aéronef est en pratique directement proportionnelle à l’évolution du coût de soutien de sa motorisation. Or, le Rafale est équipé de moteurs différents de ceux des avions qu’il doit, à terme, remplacer. En outre, c’est un aéronef incomparablement plus complexe, en termes d’avionique et de système d’armes que tous ses prédécesseurs, ce qui lui confère une meilleure fiabilité mais occasionne également des coûts d’entretien plus élevés ». Et de conclure : « Il paraît donc illusoire d’envisager que le coût de soutien d’un tel aéronef puisse, à échéance 2012, être identique au coût actuel du maintien en condition opérationnelle du Super Étendard modernisé ».
Reste que ce coût à l’heure de vol diminua durant les années suivantes… mais effectivement pas dans les proportions avancées par le ministère des Armées. Ainsi, en 2014, dans un nouveau rapport dédié au Maintien en condition opérationnelle [MCO] des équipements militaires, la Cour des comptes avança que le coût d’entretien programmé du matériel [EPM] à l’heure de vol pour le Rafale s’élevait à 14’596 euros [et à 8’802 euros pour le Mirage 2000]. Qu’en est-il actuellement? Lors d’une audition au Sénat [le compte-rendu a été publié plus de deux mois après qu’elle a eu lieu, nldr], le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’armée de l’Air [CEMAAE] a indiqué que le coût de l’heure de vol pour un Rafale était de 20’000 euros. Mais il n’a cependant pas précisé le mode de calcul ayant permis d’arriver à ce résultat [le coût de soutien a-t-il été le seul avoir été pris en compte ou d’autres variables ont-elles été considérées?].
Cette audition du Sénat ayant été organisée pour éclairer les débats sur le projet de loi de finances 2024, le CEMAAE s’est ainsi félicité de « l’effort significatif en matière de crédits consacrés à la préparation des forces aériennes », ce qui permettra « de garantir une activité en hausse à nos équipages dans un contexte inflationniste marqué. Cet effort en faveur de la préparation des forces aériennes « s’élève à 620 millions d’euros pour un montant total porté à 3,5 milliards d’euros », a précisé le général Mille. « Je souhaite mettre en avant le fait que 200 millions d’euros impacteront notre activité directe au sens comptable du terme : je précise qu’il ne s’agit pas seulement de diviser cette somme globale par le coût de l’heure de vol – 20’000 euros [pour le] Rafale par exemple – mais aussi de prendre en compte la méthode de réalisation de l’activité aérienne », a-t-il ajouté.
Pour rappel, le MCO du Rafale fait l’objet de deux marchés dits « verticalisés », à savoir RAVEL [confié à Dassault Aviation] et BOLERO [notifié à Safran en 2021]. Selon le général Mille, ils ont permis d’améliorer le taux de disponibilité des avions en service de 3%.
Aerolloy Technologies (PTC Industries) ne fournit pas de Titane, elle fabrique des pièces en Titane (ici sans doute des brut forgés en Titane pour des pièces primaires de structure)Deltafan a écrit : ↑jeu. janv. 18, 2024 12:36 amLe titane pour les Rafale pourrait venir (entièrement ?) d'Inde à l'avenir :
viewtopic.php?f=279&t=174726&p=1949869#p1949869
Merci pour la précisionTOPOLO a écrit : ↑jeu. janv. 18, 2024 7:22 amAerolloy Technologies (PTC Industries) ne fournit pas de Titane, elle fabrique des pièces en Titane (ici sans doute des brut forgés en Titane pour des pièces primaires de structure)Deltafan a écrit : ↑jeu. janv. 18, 2024 12:36 amLe titane pour les Rafale pourrait venir (entièrement ?) d'Inde à l'avenir :
viewtopic.php?f=279&t=174726&p=1949869#p1949869
En mars 2023, le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM], basé à Mont-de-Marsan, fit savoir qu’il venait de recevoir un premier chasseur-bombardier Rafale porté au standard F4.1 et que l’Escadre de chasse et d’expérimentation 1/30 « Côte d’Argent » allait sans tarder le mettre à l’épreuve. Puis, à l’issue d’une campagne d’essais menés notamment dans les domaines de la guerre électronique et de l’armement ayant mobilisé les centres d’expertise DGA Essais en vol, DGA Maîtrise de l’Information, DGA Techniques aéronautiques et DGA Essais de missiles, la Direction générale de l’armement [DGA] annonça qu’elle venait de prononcer la qualification de cette nouvelle version du Rafale. Mais celle-ci ne fut adoptée par l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] qu’en août.
(...)
Plus précisément, cette décision constituait un premier jalon vers la mise en service opérationnelle [MSO] du Rafale F4.1. Cependant, il faudra encore patienter pour que celle-ci soit effective. Pour autant, le 23 février, l’AAE a indiqué que le Rafale F4.1 venait « d’être engagé pour la première fois au profit de la permanence opérationnelle sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan ». Et d’ajouter : « Depuis plusieurs mois, ce Rafale nouvelle génération est déjà utilisé par les forces pour les missions d’entraînement. Il a désormais acquis sa pleine capacité opérationnelle [PCO], lui permettant de mener des missions opérationnelles, telles que celle de la Police de ciel ».
Pour rappel, entre autres, le Rafale F4 dispose de « capacités accrues d’échanges » de donnée et d’une meilleure protection contre les menaces « cyber ». Elle prévoit l’intégration du viseur de casque SCORPION [fourni par Thales], d’une conduite de tir améliorée afin d’exploiter au mieux le potentiel du missile air-air Meteor [lequel pourra être « géré » par une autre avion que le tireur], d’un Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale [SPECTRA] amélioré et d’un radar à antenne active [AESA] RBE-2 encore plus performant. Mais ces nouvelles fonctionnalités seront intégrées au Rafale d’une manière incrémentale.
« Sur le plan qualitatif, le standard des livraisons sur la Loi de programmation militaire 2024-2030 sera le Rafale F4 décomposé en trois sous-standards [F4.1, F4.2 et F4.3] », avait expliqué le général Stéphane Mille, lors d’une audition parlementaire. Et de préciser que les « avancées incrémentales seront notamment les suivantes : le viseur de casque, une première brique de connectivité, l’amélioration de la survivabilité, l’intégration d’armements rénovés et l’amélioration de la disponibilité ». Aussi, la mise en service opérationnelle ne sera prononcée que quand « tous les apports capacitaires et équipements dernier cri associés au standard seront pleinement intégrés », a expliqué l’AAE.
Cette phrase m'interpelle un peu, je présume qu'on parle des équipements de chaque sous-standard F4 sinon le temps que "les apports capacitaires ..." du F4.3 soient "pleinement intégrés" pour que la mise en service opérationnelle ne soit prononcée de l'eau va couler sous les ponts.Deltafan a écrit : ↑dim. févr. 25, 2024 12:13 amArticle OPEX 360, avec le titre : Le Rafale porté au standard F4.1 a désormais « acquis sa pleine capacité opérationnelle »
https://www.opex360.com/2024/02/24/le-r ... tionnelle/
« Sur le plan qualitatif, le standard des livraisons sur la Loi de programmation militaire 2024-2030 sera le Rafale F4 décomposé en trois sous-standards [F4.1, F4.2 et F4.3] », avait expliqué le général Stéphane Mille, lors d’une audition parlementaire. Et de préciser que les « avancées incrémentales seront notamment les suivantes : le viseur de casque, une première brique de connectivité, l’amélioration de la survivabilité, l’intégration d’armements rénovés et l’amélioration de la disponibilité ». Aussi, la mise en service opérationnelle ne sera prononcée que quand « tous les apports capacitaires et équipements dernier cri associés au standard seront pleinement intégrés », a expliqué l’AAE.
Oui, je trouve que l’article n’est pas très clairgarance a écrit : ↑dim. févr. 25, 2024 6:38 amCette phrase m'interpelle un peu, je présume qu'on parle des équipements de chaque sous-standard F4 sinon le temps que "les apports capacitaires ..." du F4.3 soient "pleinement intégrés" pour que la mise en service opérationnelle ne soit prononcée de l'eau va couler sous les ponts.
Je dirais standard F4-1 d'abord testé par le CEAM (depuis mars 2023), puis extension à l'utilisation par les escadrons "ops" de l'Armée de l'Air à partir d'août (donc début de formation des premiers équipages non issus du CEAM).jojo a écrit : ↑dim. févr. 25, 2024 8:26 amOui, je trouve que l’article n’est pas très clairgarance a écrit : ↑dim. févr. 25, 2024 6:38 amCette phrase m'interpelle un peu, je présume qu'on parle des équipements de chaque sous-standard F4 sinon le temps que "les apports capacitaires ..." du F4.3 soient "pleinement intégrés" pour que la mise en service opérationnelle ne soit prononcée de l'eau va couler sous les ponts.![]()
- Mars 2023
Réception du premier F4.1 par le CEAM.
Tests et qualification par la DGA.
- Août 2023
Adoption par l’Armée de l’Air.
Début des tests par l’AAE au CEAM ?
- Février 2024
PCO et prise d’alerte PO
Si je comprends bien, ils ont testé les systèmes et fait la mise à jour du SNA de l’avion.
Mais peut-être qu’ils attendent la livraison des armements et équipements optionnels pour déclarer la MSO du F4.1 (casque Scorpion, munitions AASM 1t etc…)
https://www.defense.gouv.fr/air/actuali ... %2DMarsan.
Comment interpréter ça alors ?JulietBravo a écrit : ↑dim. févr. 25, 2024 4:38 pmJe dirais standard F4-1 d'abord testé par le CEAM (depuis mars 2023), puis extension à l'utilisation par les escadrons "ops" de l'Armée de l'Air à partir d'août (donc début de formation des premiers équipages non issus du CEAM).jojo a écrit : ↑dim. févr. 25, 2024 8:26 amOui, je trouve que l’article n’est pas très clairgarance a écrit : ↑dim. févr. 25, 2024 6:38 amCette phrase m'interpelle un peu, je présume qu'on parle des équipements de chaque sous-standard F4 sinon le temps que "les apports capacitaires ..." du F4.3 soient "pleinement intégrés" pour que la mise en service opérationnelle ne soit prononcée de l'eau va couler sous les ponts.![]()
- Mars 2023
Réception du premier F4.1 par le CEAM.
Tests et qualification par la DGA.
- Août 2023
Adoption par l’Armée de l’Air.
Début des tests par l’AAE au CEAM ?
- Février 2024
PCO et prise d’alerte PO
Si je comprends bien, ils ont testé les systèmes et fait la mise à jour du SNA de l’avion.
Mais peut-être qu’ils attendent la livraison des armements et équipements optionnels pour déclarer la MSO du F4.1 (casque Scorpion, munitions AASM 1t etc…)
https://www.defense.gouv.fr/air/actuali ... %2DMarsan.
Puis l'avion peut être mis en "première ligne" et utilisé par exemple pour la PO.
Le CEAM et la DGA testent en même temps ?En mars 2023, le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM], basé à Mont-de-Marsan, fit savoir qu’il venait de recevoir un premier chasseur-bombardier Rafale porté au standard F4.1 et que l’Escadre de chasse et d’expérimentation 1/30 « Côte d’Argent » allait sans tarder le mettre à l’épreuve.
Puis, à l’issue d’une campagne d’essais menés notamment dans les domaines de la guerre électronique et de l’armement ayant mobilisé les centres d’expertise DGA Essais en vol, DGA Maîtrise de l’information, DGA Techniques aéronautiques et DGA Essais de missiles, la Direction générale de l’armement [DGA] annonça qu’elle venait de prononcer la qualification de cette nouvelle version du Rafale. Mais celle-ci ne fut adoptée par l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] qu’en août.
Il faut croire...jojo a écrit : ↑dim. févr. 25, 2024 6:12 pmComment interpréter ça alors ?![]()
Le CEAM et la DGA testent en même temps ?En mars 2023, le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM], basé à Mont-de-Marsan, fit savoir qu’il venait de recevoir un premier chasseur-bombardier Rafale porté au standard F4.1 et que l’Escadre de chasse et d’expérimentation 1/30 « Côte d’Argent » allait sans tarder le mettre à l’épreuve.
Puis, à l’issue d’une campagne d’essais menés notamment dans les domaines de la guerre électronique et de l’armement ayant mobilisé les centres d’expertise DGA Essais en vol, DGA Maîtrise de l’information, DGA Techniques aéronautiques et DGA Essais de missiles, la Direction générale de l’armement [DGA] annonça qu’elle venait de prononcer la qualification de cette nouvelle version du Rafale. Mais celle-ci ne fut adoptée par l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] qu’en août.
Ça je sais.
Pour moi ces essais CEAM / CEPA / DGA n'interviennent qu'après que la DGA ait accepté le standard livré par les industriels (ce dernier est alors figé).jojo a écrit : ↑dim. févr. 25, 2024 8:12 pmÇa je sais.
Mais ma question était plutôt: est-ce que le CEAM est autorisé à tester le côté ops avant que la DGA ait fini de tester la partie technique ?
Ca peut faire du ping-pong, puisque si le CEAM demande des corrections ça repart à la DGA. D'un point de vue "micro" les choses sont imbriquées, mais d'un point de vue macro les deux peuvent bosser sur la même chose au même moment.
Et bien voilà, c'était l'info qui manquaitJulietBravo a écrit : ↑lun. févr. 26, 2024 6:57 amhttps://www.defense.gouv.fr/dga/actuali ... andard-f41
En mars 2023 le standard a été accepté en l’état par la DGA (donc jugé conforme au contrat passé avec les industriels).
Il n’y a plus d’itérations à ce stade, à mon avis.
La première campagne d’essais du Rafale au standard F4.1, placée sous la responsabilité du centre DGA Essais en vol, a eu lieu en avril 2021 à Istres. De nombreux essais dans le domaine de la guerre électronique, de la tenue aux environnements
Ce n'est pas lié au Rafale, mais je vais ajouter un cas très particulier, maintenant que c'est de l'histoire ancienne.
Est-ce que c'était lié au NCTR ?Mike a écrit : ↑mar. févr. 27, 2024 2:22 pmCe n'est pas lié au Rafale, mais je vais ajouter un cas très particulier, maintenant que c'est de l'histoire ancienne.
Sur 2000C, à partir du standard S5, il y a longtemps eu DEUX versions finales du logiciel du CP. Une pour la vie de tous les jours (y compris à la PO), et une autre qu'on installait uniquement sur des avions déployés en opération (avec une configuration spécifique, donc). Appelons-le "logiciel S5 spécial", même si ce n'était pas son petit nom. Réservé pour les grandes occasions, donc ...
Il en est question là, de cette Revue d'Aptitude à l'Utilisation :jojo a écrit : ↑lun. févr. 26, 2024 9:57 amEt bien voilà, c'était l'info qui manquaitJulietBravo a écrit : ↑lun. févr. 26, 2024 6:57 amhttps://www.defense.gouv.fr/dga/actuali ... andard-f41
En mars 2023 le standard a été accepté en l’état par la DGA (donc jugé conforme au contrat passé avec les industriels).
Il n’y a plus d’itérations à ce stade, à mon avis.![]()
La première campagne d’essais du Rafale au standard F4.1, placée sous la responsabilité du centre DGA Essais en vol, a eu lieu en avril 2021 à Istres. De nombreux essais dans le domaine de la guerre électronique, de la tenue aux environnements