https://www.air-cosmos.com/article/atla ... oils-23989
Intéressant, trouve-je...L’ARDHAN, association pour la recherche de documentation sur l’histoire de l’aéronautique navale frappe un grand coup. La patrouille maritime, souvent très sobre de restitutions sur ses missions est éclairée par un document inédit, dense et illustré de quelques 150 pages et de très nombreuses photos.
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Sans sensationnalisme, l’auteur, le capitaine de frégate Jean-Marc Molina, éclaire les missions de la patmar, avec un volet sur l’ATL1 qui commence en Mauritanie, en 1977. L’ATL1 cherche alors des cibles, oriente les tirs canons des Jaguar, sert de relais radio…
L’ATL2, pourtant conçu comme un pur patmar sans vocation aéroterrestre a lui aussi donné, beaucoup donné même. La marine estimait alors que cet avion bien plus complexe n’aurait aucune chance de survie dans un univers sablonneux, chaud. Et pourtant, l’ATL2 a développé ses coopérations avec la DGSE, le commandement des opérations spéciales (COS) et des opérations de l'état-major des armées : Atalante (contre les pirates), Licorne (Côté d'Ivoire), Epervier (contre les rezzous), Harmattan (contre Kadhafi), etc.
La recherche des otages au Sahel et la lutte contre le terrorisme a intensifié ses interactions avec les unités particulières, comme lors de l’opération Sahel en 2009-2010, qui mobilisera quatre avions et jusqu’à six équipages basés à Niamey. L’un de ces avions permettra en janvier 2011 de relocaliser le convoi des ravisseurs de deux jeunes Français, enlevés la veille à Niamey, permettant de tenter une opération de libération hardie mais hélas sans succès. Jusqu’à six ATL2 seront mobilisés au début de Serval.
L'auteur estime que ce recours à l'ATL2 est la conséquence du retrait de l'armée de l'air de cette mission de reconnaissance tactique endurante et à basse vitesse.
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Pour la première fois fois, le bilan de feu des ATL2 est dévoilé : sept bombes guidées ont été tirées à Serval, trois à Barkhane, mais 39 à Chammal ! Et ce alors que la coalition avait glissé des conditions très strictes pour les ouvertures du feu : les marins Français ont convaincu de leurs capacités dans ce domaine, mais aussi dans celui, plus sensible, de l’ISR.
Un bilan exceptionnel pour une capacité renseignement et attrition initiées à la fin des années 2000 à l’instigation des amiraux Bernard Rogel (alors sous-chef opérations de l’EMA) et Bruno Thouvenin (officier de cohérence puis ALAVIA). Aujourd’hui, l’appareil dispose d’une très grande diversité de munitions, avec les GBU-12, GBU-51 et GBU-58. Jusqu’à quatre engins peuvent être emportés, soit deux de plus qu’un Mirage 2000D.
Le concept d’équipage permet une utilisation optimale et la capacité à durer : un ATL2 peut voler 14 heures en continu, avec un playtime sur zone qui n’est pas entrecoupé par des ravitaillements en vol, un atout qui a servi sur bien des théâtres.
On l’a bien vu, la location des avions légers de surveillance et de renseignement (ALSR), comme les drones désormais en nombre n’a pas fait varier l’intensité d’engagement des "patmaristes".
L’ATL2 au standard 6 offre d’ailleurs des capacités étendues avec une boule ultra-moderne (MX20) et un radar disposant de modes intéressants dans l’aéroterrestre. Aucune chance, donc, qu’il disparaisse de ces théâtres.