Bah quoi c'est thématique ça quand même
![Laugh lol](./images/smilies/laugh.gif)
Les Etats-Unis ont annoncé ce lundi avoir approuvé la vente à Taïwan de 100 systèmes de défense côtière Harpoon pour un montant estimé à 2,4 milliards de dollars, alors que Pékin fulmine contre une vente d'armement à l'île annoncée la semaine dernière.
(...)
La transaction porte sur 100 batteries de défense côtière Harpoon (HCDS), qui peuvent compter jusqu'à 400 missiles RGM-84L-4, d'une portée maximum de 125 km. Ces missiles fabriqués par la division défense de Boeing peuvent être stationnés sur des plateformes fixes ou montés sur des camions.
(...)
Quel intérêt la Chine aurait-elle à raser ce qu'elle considère comme une partie de son territoire ? Quelle lui serait l'utilité d'un territoire détruit ? Ce n'est pas dans leur mentalité, à mon avis.
Je ne vois pas trop l'intérêt des Harpoon alors que Taïwan produit son propre missile anti-navire supersonique ?
Cela peut aussi être dit au sujet de la PLA.
C'est vrai, mais quand les conscrits sont à 100 contre un, ce n'est plus tout à fait le même topo et le nettoyage pré-débarquement serait fait par des pros (avions, missiles, bateaux).
Taïwan a dépensé 600 millions de dollars pour acquérir quatre drones américains spécialisés dans la surveillance maritime. La Chine prévient que cet achat sape la paix régionale et qu’il aura des conséquences désastreuses pour les habitants de l’île.
(...)
Le 3 novembre dernier, Washington a approuvé la vente de quatre drones MQ-9B Sea Guardian à Taipei.
(...)
Les drones Sea Guardian seront totalement opérationnels d’ici 2023.
(...)
Concrètement; ces engins permettront à l’aéronavale taïwanaise de pouvoir surveiller plus efficacement les bateaux militaires et civils dans le détroit de Taïwan. Ce canal large de 180 kilomètres, sépare la “province renégate” de la Chine continentale et accueille à lui seul près de 30% du commerce maritime mondial.
(...)
Le 17 novembre dernier, deux bombardiers américains B-1B ont pénétré à l’improviste dans la zone d'identification de défense aérienne (Zida) établie par la République populaire au-dessus de la mer de Chine orientale. Cette Zida est un espace aérien dans lequel l'identification, la localisation et le contrôle des aéronefs civils sont effectués par l’armée chinoise pour assurer la sécurité nationale du pays. Or, ni le Japon voisin, ni Washington ne reconnaissent cet espace aérien jugé illégitime.
(...)
Ils ont été déployés alors que la marine chinoise menait simultanément trois exercices militaires majeurs dans le golfe de Bohai mais surtout dans les mers de Chine méridionale et orientale : deux régions de l’océan Pacifique revendiquées par la République populaire.
(...)
De son côté Pékin a protesté contre cette incursion et a prévenu que ce genre de déploiement pourrait être la cause d’un conflit militaire accidentel. Washington estime que c’est plutôt la République populaire qui fait monter les tensions dans la zone. (...) ces derniers mois, l’armée de l’air chinoise a multiplié les incursions dans les espaces aériens taïwanais et japonais pour intimider les pays voisins et montrer ses capacités technologiques et sa puissance de feu.
(...)
Si, mais justement, la piste de B-29 n’est plus utilisable que par des C-130, et l’aéroport civil ne peut accueillir que des chasseurs.
(...)
Dans la région Indo-Pacifique, les opérations menées par la marine américaine visent à contester la politique du fait accompli de Pékin en mer de Chine méridionale. Politique qui se fait aux dépens des revendications territoriales des pays riverains et en violation du droit international. Or, cette région est stratégique à plus d’un titre. Riche en ressources naturelles [hydrocarbures, poissons], elle est un carrefour de routes maritimes essentielles au commerce international. En outre, pour la Chine, elle constitue une zone sécurisée pour le déploiement de ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE].
Par ailleurs, il s’agit aussi pour l’US Navy de contester la mainmise chinoise sur le détroit de Taïwan. Sur ce point, et c’est un fait nouveau, l’US Coast Guard participe désormais aux opérations de de type FONOP, ce qui a annoncé la nouvelle stratégie navale américaine [.pdf], qui a été dévoilée le 17 décembre.
En effet, ce document, intitulé « Advantage at Sea », précise que l’US Navy, l’US Marine Corps et l’US Coast Guard chercheront à approfondir leur intégration au sein d’un « Service naval américain », afin de leur permettre de « rivaliser et, si nécessaire, de vaincre » les adversaires désignés – la Chine et la Russie – tout « en accélérant le développement d’une force navale modernisée et intégrée dans tous les domaines. »
(...)
Cette stratégie détaille trois niveaux d’engagement : la « compétition » au jour le jour [les opérations courantes, en clair], la situation de crise et le conflit ouvert.
Pour le dernier, l’USMC a déjà entamé une transformation radicale pour revenir à ses fondamentaux, c’est à dire à une force expéditionnaire, tout en cherchant une plus forte intégration avec l’US Navy, dans le cadre « d’opérations distribuées » reposant sur des navires d’assaut amphibie plus petits, le recours accru aux drones – aériens comme navals -, les réseaux de capteurs et les capacités de frappe à longue distance.
S’agissant des deux premiers, cette stratégie navale introduit un changement important dans la posture de l’US Navy. « Les forces navales […] accepteront des risques tactiques calculés et adopteront une posture plus affirmée dans leurs opérations quotidiennes », affirme-t-elle. A priori, il s’agirait donc d’adopter des règles d’engagement « plus musclées » face aux navires chinois et russes en cas de rencontre houleuse.
Pour cela, la stratégie parle d’équiper chaque navire avec des « moyens de force intermédiaire », c’est à dire des armements non létaux, comme des lasers [pour éblouir] ou des « armes » acoustiques [haut-parleur diffusant des bruits intenses au point de provoquer des douleurs]. De tels moyens ont pu être utilisés, par le passé, par la marine chinoise contre des bateaux… qui n’étaient pas forcément américains.
(...)
Par ailleurs, cette nouvelle stratégie navale a été publiée quelques jours après que la Maison Blanche a dévoilé un « Plan de construction navale de 30 ans » [.pdf], avec l’objectif de doter l’US Navy de 355 bâtiments à l’horizon 2030 et de 546 unités d’ici 2045, en comptant les navires autonomes de surface [119 de prévus] et sous-marins [24]. Et, d’ici 2022 et 2026, il compte ajouter 82 nouveaux vaisseaux, pour un investissement de 147 milliards de dollars. Reste à voir ce que la prochaine administration en fera…