Salut à tous,
Je sors un peu de mon silence sur cette affaire.
Cela fait plus de 7 mois que j'épluche TOUS les rapports officiels sur le sujet de manière poussée.
J'ai bossé sur le rapport factuel, les données inmarsat, les recherches sous-marine, les moyens employés, les conférences de presse et les systèmes du Boeing 777.
Ceci m'a aussi amené à éplucher également d'autres rapports d'enquête comme l'AF447 (3 rapports d'étape et rapport final), le Germanwings (1 rapport d'étape) et d'autres rapports.
Même si je n'ai pas encore tout balayé (le sujet est extrêmement complexe), j'en ai aujourd'hui une vision bien plus précise.
Il m'est ainsi possible de discerner ce qui relève des faits de ce qui relève de l'interprétation et de la supposition. Et sur ces points, des choses ont souvent été décrites comme des faits alors que ce sont des interprétations.
Pour répondre à ce topic:
fougamagister a écrit :bandini a écrit :C'est exactement ce que mon coiffeur m'a dit. Et il a une source sure, sa cousine est la belle soeur d'un expert de BFM TV.
Et pourquoi ? ça fait un moment que plusieurs personnes ayant un peu le nez dans l'enquête convergent vers cette thèse, probablement la moins farfelue. Si on considère que les infos que l'on nous a communiquées concernant le trajet de l'avion sont vraies, un détournement qui aurait été empêché par les personnes à bord est parfaitement probable.
J'ai entendu parler d'une brusque prise d'altitude, on peut imaginer qu'un évènement (dépressurisation lente) aurait neutralisé tous les passagers et membres d'équipage et que l'avion en pilotage automatique ait fini sa course en plein océan.
De toutes façons il y a tellement eu de rétention d'infos qu'il est difficile de démêler le vrai du faux.
D'ailleurs, je trouve surprenant que rien n'ait été dit au sujet de la position de flaperon retrouvé à la Réunion. Je suppose qu'il est possible de déterminer s'il était sorti ou rentré, ce qui change totalement la donne quant à l'issue finale controlée ou pas.
C'est en effet une hypothèse possible.
Je ne vais pas dire que c'est la seule car il faut rester ouvert et mon but est de démêler la réalité des suppositions. Et dans cette histoire, tout et n'importe quoi a été dit.
La question est de savoir par qui? Là dessus, j'ai mes pistes mais je les garde pour moi pour l'instant car je ne veux pas m'avancer trop vite tant que je n'aurais pas vérifié toutes les données en particuliers les systèmes de l'avion afin d'évincer certaines pannes.
Pour ce qui est de la prise d'altitude, j'ai trouvé une "preuve", que j'ai vérifié, que c'est plutôt le contraire qui ce serait passé et que l'avion serait plutôt descendu. Là encore, je garde mes arguments en attendant de les confirmer par un autre moyen afin de m'en assurer.
Qui plus est, la Malaisie a évoqué 29 500 ft sans préciser comment cette altitude a été obtenue. Je tente actuellement de trouver la réponse. Là encore, j'ai mes pistes à creuser.
Il n'est pas nécessaire de monter pour dépressuriser la cabine. Au FL350 (dernière altitude connue de l'avion), c'est déjà largement suffisant.
Il a été évoqué 45 000 ft, je vais être clair, c'est impossible pour le cas du MH370 au moment évoqué. Question de masse de l'avion, de température et d'aérodynamique. Mais ceux qui ont évoqué ça n'y connaissent vraisemblablement rien aux performances des avions en haute altitude. C'est pour cela que je dis qu'il faut vraiment faire attention à tout ce qu'on entend.
Pour ce qui est de la rétention d'infos, j'avais cette impression aussi avant de me lancer dans ce travail d'enquête.
Mais aujourd'hui, même si on ne peut pas dire que la Malaisie aient été très bavarde sur certains aspects au début, j'en ai une vision bien plus mesurée quant à ces accusations.
Il y a une règlementation qui impose de ne pas diffuser certaines infos de l'enquête: Annexe 13 de l'OACI
De plus, la Malaisie souhaitait être certaines que les données était fiables et cela nécessitait du temps pour les vérifier.
La Malaisie a navigué en aveugle dans cette affaire tant les éléments étaient minces et la tournure de cette histoire était improbable et les actions qu'ils ont fait était adaptées aux vues des éléments qu'ils avaient à l'instant T. C'est aussi les journalistes qui n'ont pas relevé certains détails des conférences de presse car parfois focalisés sur d'autres sujets.
Quand on voit la quantité de données diffusées dans les mois et années qui ont suivi, aucune enquête d'accident aérien n'a donné lieu à la diffusion d'autant de données et surtout d'autant de données techniques. Donc la rétention d'information est à relativiser mais pour réellement s'en apercevoir, il faut vraiment se plonger dans l'affaire et étudier les conférences de presse en les comparant aux éléments du moment. Et ça, peu de gens le font car cela demande beaucoup de temps et une analyse fine.
Pour le flaperon, il n'est pas possible, en fait, d'en déterminer une position liée aux volets si ceux-ci avaient été sortis. C'est une gouverne indépendante de ce système.
Je le pensais aussi au départ mais en y regardant les informations du manuel de vol du 777, je me suis aperçu du contraire.
La découverte d'une nouvelle pièce au Mozambique n'apportera rien de plus à l'enquête. Seule la découverte de l'épave et des boites noires surtout amèneront des réponses mais soyons honnête, nous n'aurons pas toutes les réponses. Par exemple, savoir ce qui s'est passé dans le cockpit au moment de la disparition est impossible pour une raison simple: les boites noires qui enregistrent les conversations dans le cockpit n'enregistraient que les 2 dernières heures. Et comme l'avion a continué à volé pendant 7h après sa disparition...
Cette affaire est loin d'être facile mais je suis persuadé qu'il y a une explication tout à fait rationnelle à ça.
Terrorisme, défaillance technique, suicide... Toutes ces pistes sont sur la table et la réponse est forcément parmi ces 3, c'est certain.
Mais celui qui dit savoir avec certitude, laquelle est la bonne fait ni plus ni moins qu'un pari sur des suppositions car à l'heure actuelle, il manque les pièces maitresses du puzzle.
Mais on a le droit d'avoir un point de vue ou de croire à un scénario plus qu'un autre. Chacun sa conviction.
Les éléments sont tellement nombreux qu'il serait difficile de tout expliquer ici.
Pour info, mardi, Libération sort un hors-série sur le MH370 dans lequel j'ai justement été interrogé en rapport avec les recherches que je mène.