Grumman Jaguar au 1/72
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Grumman Jaguar au 1/72
#1C’est un avion peu connu, mais qui mérite une place dans l’histoire, comme un des tous premiers avions « à géométrie variable » : le XF10F-1, le Jaguar de Grumman.
L’idée d’un avion à flèche variable date de la fin de la seconde guerre mondiale : les Allemands, qui avaient sorti le Me 262 , premier chasseur à réaction avec ailes en flèche, eurent très vite l’idée de faire varier celle-ci pour optimiser les performances. La formule devait être essayée sur le prototype Messerschmitt P-1101… qui fut récupéré par les Américains avant d’avoir pu voler.
Rentrés chez eux, les Américains lancèrent alors deux prototypes d’avions à flèche variable, un pour l’Air Force et un pour la Navy ( y avait les moyens, à l’époque ! ) : le Bell X 5 de l’Air Force ressemblait beaucoup au Messerschmitt, le Grumman Jaguar, un peu moins.
Ces deux avions avaient en fait le même défaut, hérité du projet P-1101 : le pivot de voilure étant situé dans l’axe du fuselage, la variation de flèche entraînait un trop grand déplacement du Cp, compensé par un déplacement longitudinal du pivot, de près d’1 mètre sur le Jaguar comme sur le X-5…avec pour résultat, supplément de poids et complication !
Le Jaguar devait aussi souffrir du design très particulier de son empennage horizontal en delta actionné par un élévateur lui aussi en delta mais placé en avant, solution tellement problématique qu’il fut remplacé par un empennage « classique » de Cougar vers la fin du programme.
Enfin, pour propulser cet avion de 15 tonnes, il n’y avait qu’un malheureux J-40 de 3 tonnes de poussée à sec et 5 tonnes en PC… bref, ce Jaguar avait tout d’un veau !
Après un premier vol le 19 Mai 52, le programme d’essais, émaillé d’incidents, se limita à une trentaine de vols, le dernier le 25 Avril 1953. Le Jaguar ne fut pas vraiment un succès, il permit cependant d’établir qu’il fallait éviter de laisser le pivot dans l’axe de l’avion…
Epilogue : 20 ans plus tard, Grumman sortit un autre avion à géométrie variable, le Tomcat, qui fut cette fois-ci la réussite que l’on connait !
Du côté documentation, il existe une monographie de la série « naval fighters » sur le Jaguar, qui est très complète. L’auteur n’est autre que Corvin « Corky » Meyer, l’unique pilote de l’appareil ! « Il sait de quoi il cause » et nous raconte en détail les vols et les déboires de l’avion . « Corky » Meyer devait par la suite devenir Vice Président puis Président de Grumman : Toute une époque ! Aujourd’hui, pour devenir Président d’une Société aéronautique, il vaut hélas mieux commencer comme comptable…
Passons à la maquette : Il en existe une au 1/72 chez Planet Models. Elle est en résine et elle n’est pas mal du tout. Il y a même un aménagement intérieur du cockpit et une planche de bord convenables.
Après l’aménagement et la fermeture du cockpit, ca va assez vite. Il n’y a pas de mécanisme pour faire bouger les ailes, donc je les laisserai en position déployée.
Curiosité, une partie du train d’atterrissage est moulée dans un autre plastique, blanc, qui semble être du polyéthylène… ce matériau est notoirement difficile à coller, ce qui complique inutilement la pose du train !
Après un peu de masquage, l’avion est peint à la bombe en bleu marine foncé brillant. Ensuite les bords d’attaque des ailes, empennages, et entrées d’air sont peintes en aluminium.
La feuille de decals est, d’après la doc, complète et exacte. Une fois les decals posés je rebombe l’avion en vernis semi-brillant, puis je revernis les transparents et c’est fini :
[IMG Quelle idée d’avoir appelé Jaguar un avion aussi pataud… !
Le Jaguar et le Tomcat, beaucoup plus réussi que lui :
Et enfin, le Jaguar de Grumman et « notre » Jaguar, beaucoup plus félin quand même… bien que sous motorisé lui aussi !
L’idée d’un avion à flèche variable date de la fin de la seconde guerre mondiale : les Allemands, qui avaient sorti le Me 262 , premier chasseur à réaction avec ailes en flèche, eurent très vite l’idée de faire varier celle-ci pour optimiser les performances. La formule devait être essayée sur le prototype Messerschmitt P-1101… qui fut récupéré par les Américains avant d’avoir pu voler.
Rentrés chez eux, les Américains lancèrent alors deux prototypes d’avions à flèche variable, un pour l’Air Force et un pour la Navy ( y avait les moyens, à l’époque ! ) : le Bell X 5 de l’Air Force ressemblait beaucoup au Messerschmitt, le Grumman Jaguar, un peu moins.
Ces deux avions avaient en fait le même défaut, hérité du projet P-1101 : le pivot de voilure étant situé dans l’axe du fuselage, la variation de flèche entraînait un trop grand déplacement du Cp, compensé par un déplacement longitudinal du pivot, de près d’1 mètre sur le Jaguar comme sur le X-5…avec pour résultat, supplément de poids et complication !
Le Jaguar devait aussi souffrir du design très particulier de son empennage horizontal en delta actionné par un élévateur lui aussi en delta mais placé en avant, solution tellement problématique qu’il fut remplacé par un empennage « classique » de Cougar vers la fin du programme.
Enfin, pour propulser cet avion de 15 tonnes, il n’y avait qu’un malheureux J-40 de 3 tonnes de poussée à sec et 5 tonnes en PC… bref, ce Jaguar avait tout d’un veau !
Après un premier vol le 19 Mai 52, le programme d’essais, émaillé d’incidents, se limita à une trentaine de vols, le dernier le 25 Avril 1953. Le Jaguar ne fut pas vraiment un succès, il permit cependant d’établir qu’il fallait éviter de laisser le pivot dans l’axe de l’avion…
Epilogue : 20 ans plus tard, Grumman sortit un autre avion à géométrie variable, le Tomcat, qui fut cette fois-ci la réussite que l’on connait !
Du côté documentation, il existe une monographie de la série « naval fighters » sur le Jaguar, qui est très complète. L’auteur n’est autre que Corvin « Corky » Meyer, l’unique pilote de l’appareil ! « Il sait de quoi il cause » et nous raconte en détail les vols et les déboires de l’avion . « Corky » Meyer devait par la suite devenir Vice Président puis Président de Grumman : Toute une époque ! Aujourd’hui, pour devenir Président d’une Société aéronautique, il vaut hélas mieux commencer comme comptable…
Passons à la maquette : Il en existe une au 1/72 chez Planet Models. Elle est en résine et elle n’est pas mal du tout. Il y a même un aménagement intérieur du cockpit et une planche de bord convenables.
Après l’aménagement et la fermeture du cockpit, ca va assez vite. Il n’y a pas de mécanisme pour faire bouger les ailes, donc je les laisserai en position déployée.
Curiosité, une partie du train d’atterrissage est moulée dans un autre plastique, blanc, qui semble être du polyéthylène… ce matériau est notoirement difficile à coller, ce qui complique inutilement la pose du train !
Après un peu de masquage, l’avion est peint à la bombe en bleu marine foncé brillant. Ensuite les bords d’attaque des ailes, empennages, et entrées d’air sont peintes en aluminium.
La feuille de decals est, d’après la doc, complète et exacte. Une fois les decals posés je rebombe l’avion en vernis semi-brillant, puis je revernis les transparents et c’est fini :
[IMG Quelle idée d’avoir appelé Jaguar un avion aussi pataud… !
Le Jaguar et le Tomcat, beaucoup plus réussi que lui :
Et enfin, le Jaguar de Grumman et « notre » Jaguar, beaucoup plus félin quand même… bien que sous motorisé lui aussi !
#2
Un avion sympatique qui aurait mérité une meilleure motorisation (le notre aussi, d'ailleurs).
Une curiosité : la roulette à l'arrière. Je pense qu'elle n'était utilisée qu'au parking (soulager la cellule ou problème d'équilibrage ?)
Quand on le voit à côté des autres, on se rend compte que c'est un avion énorme
Une curiosité : la roulette à l'arrière. Je pense qu'elle n'était utilisée qu'au parking (soulager la cellule ou problème d'équilibrage ?)
Quand on le voit à côté des autres, on se rend compte que c'est un avion énorme
(\_/)
(_'.')
(")_(") "On obtient plus de choses avec un mot gentil et un pistolet qu'avec le mot gentil tout seul" Al Capone.
Mon pit
(_'.')
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#3
Elle est décrite comme un "tail bumper".Milos a écrit : Une curiosité : la roulette à l'arrière. Je pense qu'elle n'était utilisée qu'au parking (soulager la cellule ou problème d'équilibrage ?)
Elle a peut-être une position intermédiaire pour le décollage et l'atterrissage.
Pour l'équilibrage, elle est bien utile pour la maquette... qui, autrement, se retrouverait sur le Q !
#4
Obligatoirement, sinon elle empécherait l'avion de relever le nez pendant ces deux phases, l'obligeant ainsi de faire ces manoeuvres parfaitement à plat. Il faudrait savoir si elle est toujours déployée au sol, ou si elle est couplée aux ailes ? (par exemple elle ne sortirait que lorsqu'on positionne les ailes en arrière)ironclaude a écrit :Elle est décrite comme un "tail bumper".
Elle a peut-être une position intermédiaire pour le décollage et l'atterrissage.
Et ça évite de lester le nezironclaude a écrit :Pour l'équilibrage, elle est bien utile pour la maquette... qui, autrement, se retrouverait sur le Q !
(\_/)
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#5
Milos a écrit : Et ça évite de lester le nez
Problème fréquent... pour lester le nez il faut le prévoir et le faire assez tôt dans la réalisation de la maquette. Souvent on s'en aperçoit trop tard... alors on se rattrappe comme on peut !
Ainsi, le Skyhawk Argentin que j'ai fait il y a quelques mois ne tient en position que par sa crosse d'apontage sortie... et comme la crosse en plastique aurait été trop souple j'ai du la remplacer par une tige en acier !
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#7
Très juste !
Les maquettes en plastique injecté sont plutôt légères et des trains faits avec le même plastique (polystyrene) suffisent à les supporter.
Des maquettes en résine sont généralement plus lourdes et souvent les fabricants les plus sérieux fournissent des trains d'atterrissage en "white metal" pour éviter cet inconvénient.
A titre de précaution, ça m'arrive de percer délicatement dans l'axe des jambes de train en résine et de les armer avec des petites tiges en métal ...
Dans le cas du Jaguar, je n'ai pas compris leur choix de matériau spécifique aux jambes de train: c'aurait été un cas typique d'emploi de jambes en white metal.
Les maquettes en plastique injecté sont plutôt légères et des trains faits avec le même plastique (polystyrene) suffisent à les supporter.
Des maquettes en résine sont généralement plus lourdes et souvent les fabricants les plus sérieux fournissent des trains d'atterrissage en "white metal" pour éviter cet inconvénient.
A titre de précaution, ça m'arrive de percer délicatement dans l'axe des jambes de train en résine et de les armer avec des petites tiges en métal ...
Dans le cas du Jaguar, je n'ai pas compris leur choix de matériau spécifique aux jambes de train: c'aurait été un cas typique d'emploi de jambes en white metal.