warbird2000 a écrit :C
Je suis plus enclin à croire les tableaux de pertes de la 2 VA, 16 VA et 17 VA pour tout juillet
Y'a pas de souci. Cependant le tableau des pertes du 5 au 12 juillet 1943, ne te fournit que la somme des pertes des 8 jours, et ne tient pas compte des avions récupérés ultérieurement, ni même dans la période.
Ainsi sur les 98 avions perdus au 5 juillet, 8 sont revenus dans les deux jours qui suivent (5 chasseurs pourtant rayés des listes au soir du 5 juillet, s'étaient posés sur les aérodromes amis et avaient redecollé le soir ou le lendemain), 7-8 autres à la fin de la semaine, et une quarantaine récupérée dans les champs à l'issue de la bataille à pu être renvoyée aux ateliers mobiles (PARM) ou en dépots d'industrie.
Bref, sur les 98 avions perdus (déclarés perdus -rayés des listes) au 5 juillet, 22 sont déjà revenus en ligne avant la fin de l'opération selon un
travail moins superficiel que celui de Khazanov. Et sans doute un certain nombre après cette date. Ca doit être celui de Medvedev si mes souvenirs sont bons, mais qui n'a pas été publié en occident.
De même du 5 au 10 juillet la 16e VA à été renforcée par 200 avions environ. Khazanov n'a pas jugé utile de se renseigner s'il s'agissait d'avions neufs ou réparés, c'est à dire précédemment
déclarés perdus ou rayés des listes quelque part, puis réparés aux ateliers mobiles ou dans l'industrie avant d'être renvoyés ailleurs. Ainsi un seul et même avion (numéro de série) peut être déclaré perdu (rayés des listes) à 2, 3, 4 voire 5 reprises!
Comme tu vois, les soviétiques ne font pas dans la finesse, soit l'avion est en unité opérationnel ou non, soit rayé des listes et renvoyé en arrière pour pièces.
Sinon on obtient des blancs comme
chez les allemands ou plein d'avions disparaissent dans la 4e dimension sans laisser de trâces.
Khazanov explique par une méthode plus scrupuleuse de déclaration de pertes, de longues recherches et d'interminables délais de réparation en unités et à l'arrière. Ceci explique qu'un avion abattu au 5, peut être déclaré perdu le 12, ou rétrospéctivement le 7 à une date erronée, ce dont finalement tout le monde s'en f...! A part l'historien 70 ans plus tard à qui ça pose de sérieux problèmes.
Finalement l'issue du combat: piloté tué, avion détruit n'est (heureusement) pas si fréquente que ça.
Par exemple l'avion du l-nt Pétoukhov du 92e IAP de la 279e IAD a été endommagé en combat. Ce La-5 n° 37211436 a été pris en charge par les mécanos du régiment. En cas de dommages plus importants ou bien de saturation des capacités des équipes de régiment (de la division) l'avion aurait été déclaré rayés des listes et renvoyé aux PARMs. Ayant échangé sa monture pour le La-5 n° 39210118 de rechange ce pilote se fait descendre de nouveau le même jour et effectue un atterrissage forcé devant le village de Goriavino. L'avion cette fois -ci est tracté jusqu'aux ateliers du PARM et rayés des listes des effectifs du régiment.
Au matin du 8, notre intrépide pilote récupère son 372111436 réparé et repart au combat.
Il aurait suffi que le régiment renvoie les deux avions aux PARM pour les compter parmi les pertes (on dit rayés des listes ou perdus) alors qu'à terme, il n'y a
à titre définitif aucun avion de perdu.
Et enfin parmi les 391 avions rayés des listes en 8 jours de la 16e VA il y en a 57 à priori abattus en combat aérien ou par la DCA, à titre déclaratif par les équipages mais non vérifiés au sol, 9 détruits par accident et 2 rayés des listes suite à un accident et surtout
323 non rentrés de mission, dont on ne sait carrément rien de leur destin. Or il aurait pu leur arriver tout et n'importe quoi: abattus par l'ennemi, posé sur un champ, perdu sur panne, égaré (anomalie magnétique de Koursk), posé sur un aérodrome ami, récupéré par les PARM etc...
C'est ce qui explique sans doute la différence entre le cumul des pertes quotidiennes (parfois temporaires) citées par Khazanov et Bergstorm et celles de Kivoshéïév qui sont un bilan comptable définitif.
Ca dénote aussi un manque de travail en profondeur et de connaissances générales de Khazanov et Bergstorm, sur le travail de la chaîne de maintenance soviétique complexe, à 5 échelons par rapport à des auteurs plus pointus comme Medvedev, Bykov, Pérov ou Rastrénnine...
Mais il est vrai que la façon dont a travailler l'équipe des Krivoshéiév, reste assez obscure faute de documents intermédiaires.
Cordialement
Bon bref, pour faire simple, les bilan des pertes des 16e, 2e et 17e VA ne tiennent pas comptes des avions posés en catastrophe et ramassés sur les champs de bataille pour être récupérés par les ateliers de réparation à des dates ultérieures.