On a fini par dévorer des yeux toutes les vidéos qu'on a pu croiser sur Youtube, Dailymotion et autres sites de vidéos (un petit exemple : http://vimeo.com/1702375 ), et j'ai rapidement pris contact avec une école de delta en valais ( en suisse ) pour avoir quelques informations.
L'ami en question habitant en Belgique, nous avions décidé d'attendre qu'il ait l'occasion de passer en suisse pour faire une initiation ensemble. L'été passe et nous loupons malheureusement la seule occasion qu'on aurait eu de se croiser.
Bien décidé à ne pas laisser passer la fin de saison du vol libre je rappelle l'école pour prendre un rendez-vous. Au programme un vol au coucher du soleil sur l'illhorn, un sommet au dessus de Sierre... vol qui sera ensuite annulé pour cause de mauvais temps annoncé, il faudra reprendre un rendez-vous.
Quelques semaines plus tard c'est reparti, cette fois le temps annoncé est nettement meilleur et je me rend sur place. J'y rencontre Pierre, instructeur à l'Aerocentre ( http://www.aerocentre.ch/aero2/ ), moniteur sympa et passionné. En bas le temps est couvert mais la couche de stratus n'est pas bien épaisse et devrait pas nous poser de problème. On entame l'ascension dans le bus du club et on traverse les nuages, couche un peu plus épaisse que prévue mais on y croit toujours. Une fois arrivé en haut, on découvre un paysage magnifique avec les montagnes qui dépassent de la mer de nuages mais on se rend bien vite compte que le vent arrière sur le site rendra tout décollage impossible... Encore loupé !
Payage superbe mais qualité catastrophique, l'appareil photo de mon téléphone n'ayant apparemment pas apprécié le réglage sur "panorama" :( :
Nouveau rendez-vous pris quelques semaines plus tard (météo pourrie, weekends surbookés au niveau de l'aérocentre). Allez cette fois c'est la bonne on y croit. La météo annonce du grand beau. J'appelle Pierre le soir d'avant pour confirmer le rendez-vous et m'annonce... qu'il est malade
C'est pas possible j'ai la poisse ! Mais heureusement un autre moniteur biplace sera la pour le remplacer. C'est parti demain je vole ! 
Arrivé à Sierre vers midi, j'attends un moment avant de voir le bus du club arriver, déjà bondé de jeunes pilotes, les ailes entassées sur le toit. Euh ça va monter l'illhorn ça
?!? Apparemment oui, une petite heure plus tard nous voila au sommet. Les conditions sont parfaites et nous déchargeons le bus. Le montage des ailes va pouvoir commencer. Il y a de tout, de l'Atos, aile rigide très haute performance, aux ailes de début pour les jeunes pilotes en passant par des ailes biplaces pour moi et la copine d'un des pilotes présent.Pendant que les premiers pilotes se préparent on mange un truc et on profite pour en aider quelques uns avant de débuter le montage de notre aile.
Les ailes rigides "atos", le top du top en matière de performances, mais qui se rapprochent un peu trop de la "machine" à mon gout (présence de spoilers asymétriques pour le contrôle de l'aile ainsi que flaps pour l'atterrissage), ainsi que les nombreuses ailes des pilotes présents :
Rien de très compliqué, tout s'emboite rapidement, on en profite pour bien vérifier tout le matériel tout en s'interrompant pour voir les premiers pilotes à s'élancer dans le vide.
Ouah quelle grâce en vol ces ailes ! En plus la météo semble nous avoir gratifié de thermiques rarement vus en cette saison. Les jeunes pilotes ne peuvent s'empêcher de crier leur joie en vol et le montage s'est terminé au rythme des "ouaaaaahouuuuuuuuuuu" des pilotes passants au dessus de nos têtes.
L'aile est maintenant montée, le harnais et le casque enfilés. Il ne reste plus qu'à attendre que les derniers pilotes s'élancent. Il est maintenant temps de déplacer l'aile jusqu'au site de décollage quelques mètres plus loin. Mon pilote soulève l'aile, et me conseille de respirer un grand coup, me demande si je suis prêt et me dit de courir. La sensation est assez étrange, on se lance dans la pente en courant, on en vient à oublier l'aile et on se dit qu'on va se vautrer telle la gamine de la "petite maison dans la prairie" dans le générique :laugh:. Mais non, après quelques pas nous voici en l'air ! Pfiou ça secoue pas mal, et le sol parait déjà très loin. Après notre demi tour j'ai rapidement compris pourquoi. On a décollé en plein dans un thermique et on est déjà bien plus haut que le site de décollage.
Le paysage est superbe, les arbres commencent à prendre leurs couleurs d'automne, les plus haut sommets sont enneigés et me voila suspendu la haut, toujours entrain de prendre de l'altitude, ayant déjà presque rejoint les pilotes ayant décollé quelques minutes avant nous. Cela parait complètement irréel, pas de vertige ni de peur si ce n'est la question "mais qu'est ce que je fous ici, en plein milieu du ciel, sans un bruit ni cockpit ?" je me serai cru en plein rêve.
Allez, il est temps de quitter notre thermique pour profiter un peu du paysage et continuer le vol de manière un peu plus paisible. On m'explique les principes du pilotage et à moi le trapèze! Les sensations sont complètement différentes de ce que j'ai pu connaitre en avion. J'ai l'impression de ne pas "piloter" l'aile mais de l'influencer. On se sert de son poids pour piloter l'aile, tout se fait avec pas mal d'inertie et cela demande pas mal d'attention, un vrai régal. Nous passons au dessus d'un village et tournons au dessus, on est maintenant à une 10aine de mètres des arbres en longeant la falaise, on survole un couple faisant de la grimpe. C'était vraiment magique. S'en est suivi une petite séance "sensations" avec décrochages, virages serrés et approche à haute vitesse au dessus du terrain pour finir par un bel atterrissage glissé sur le ventre.
Une bonne 40aine de minutes de bonheur et des souvenirs plein la tête. Cette fois c'est sûr, l'année prochaine je commence le brevet !
Je terminerai sur une citation vue sur internet qui correspond parfaitement à ce vol "Quand on est allé là haut, on comprend pourquoi les oiseaux chantent"
Edit : Images ajoutées. Malheureusement pas de photos du vol en lui même, la pellicule photo s'étant enroulée nous n'avons pas réussi à l'amorcer dans l'appareil
)
me cacher sous ma couette
