J'ai lu sa bio en anglais ici au Canada "The ace of aces"... j'ai moins aimée que celle de Cloclo... Fonk était plutot dans le cercle des "sportifs" comme Richtoffen et Bishop: considérant l'expérience du combat aérien avant tout comme un sport avec un détachement qui fait froid dans le dos.
En premier lieu, il me semble clair que Fonck n'a pas la plume de Closterman ou de Galland ou d'autre.
Ce qu'il faut avoir lut de lui, c'est "mes combats". Ici nous auront assez peu d'alizés portant les ailes qui ont poussé dans les flancs de l'héroïque pilote qui va de nuages en nuages comme a saute-mouton, tandis que l'aube naissante dessine les reflets du décor enchanteur. Alors que l'esprit torturé entre le devoir et les peurs solitaires, le pilote nous faits part de ses réflexions philosophique sur le pourquoi de la guerre et l'ame humaine de l'adversaire valeureux.
Non lui il raconte ses combats, il fait pas un roman, et la ou certains passe 3 pages a raconté une victoire, ca lui prend 2 lignes et je note une modestie dans une phrase (ce n'est pas du mot a mot) " Et je cesse la le récits de mes victoires qui a la longue finirais par lasser le lecteur"
On lui attribue un détachement, je trouve cela infondé. Bcp de récits de pilotes ont été écrit, réécrit longtemps après les faits. Son livre est dans le ton de l'époque et dans le langage des pilotes en 18.
J'ai lus des lettres aux familles, aux amis, des textes, citations de pilotes de l'époque et le ton est le même. Voir souvent plus cru. L'esprit chevaleresque et la licence poétique, si on se renseigne un peu, c'est plus dans la presse et les ouvrages romancés qu'on le trouve.
A l'époque on dégotte plus du " et j'ai eu un sentiment de satisfaction lorsque je l'ai vu tombé en flamme pendant 2000 m" " Et l'observateur est tombé de l'avion, 1500 m de chute libre, servez chaud!", "en l'air nous étions comme des sioux sur le sentier de la guerre, on prenais pas le scalp mais.. une fois au sol pas de haine". En 1914/15 quand les avions allemands encore non armés s'approche pour saluer les pilotes français, ils sont reçus a coup de pistolet.
Pas trop le temps ni l'envie de pleurer les morts, si un camarade tombait cela provoquait plutôt une certaine rage, certains redécollaient aussitôt avec comme seul idée de tuer le premier allemand croisé. Il fallait venger le frère d'arme.
Comme j'ai put lire le récits d'un pilote français qui allant fleurir la tombe d'un aviateur allemand qu'il ne connaissait pas, a soudain trouvé son geste déplacé alors qu'il croisait une colonne de poilus revenant des tranchés, épuisés, hirsutes, le regard vide.
De ce que j'en ai ressentit c'est un militaire avant tout. Il y a un devoir abattre des avions ennemis. Il feras des biplaces sa cible principale, Ce sont eux qui apportent les renseignements a l'ennemi sur les mouvements de troupes, dirigent le tir de l'artillerie sur les tranchés.
Abattre des avions, ne pas être abattus, prendre soins du matériel confié.
Il fait peu cas du combat de monoplaces, il ne se cache pas d'avoir peu d'intérêt pour le combat tournoyant et la compétition avec les pilotes ennemis, non il ne voit pas le coté sportif. De la il s'éloigne d'un Richtoffen.
Il décrit sa méthode qui consiste essentiellement a appliquer les règles de la chasse au gibier au combat aérien, il décrit tout son talent par une extrême prudence, de la patience, il est très méthodique, et plus qu'adroit au tir.
Avec Guynemer, il seras accusé dans la presse allemande d'être des lâches qui refusent le combat, mais il s'en cogne je pense de la presse allemande. ainsi que des réflexions sur le cours de la guerre. il fait son devoir c'est tout.
on peut citer ici Maurice Boyau
« Fonck dépasse tout ce que l'on peut imaginer. Ce n'est pas un homme, c'est un oiseau de proie. Là-haut, il sent l'ennemi, il en distingue nettement à 8 ou 10 km sans être vu. Il choisit sa proie. Quelques balles suffisent, il n'y a jamais eu de riposte. »
Il écriras quelques études sur le combat aérien qui feront leur chemin dans les services de l'armée, sur l'importance de la vitesse et de la manœuvre en combat aérien.
il annonce clairement qu'il souhaitait être un As et si possible le meilleur. Et que cela demande travail et rigueur. Je pense que c'est le cas de tout les as de toutes époques, il ne feras pas le couplet de l'as malgré lui, qui a eu de la chance etc...
Des craintes il en a eu certainement, mais il n'en parle pas. est ce de la pudeur ou de la bravade ? chacun peut se faire son idée.
Comme bcp d'as français il préfère voler seul, mais il formeras quand même des pilotes quand le moment seras venus, face a l'incapacité du commandement français de s'adapter a l'évolution du combat aérien vers la fin 17. Directement au front, sur les lignes.
Ce qui peut troubler, c'est qu'il décrit que le combat aérien est moins un art qu'une science. Il ne perd jamais le fil, même lorsqu'il entre dans le trio de tête des as, que il y a une guerre. Il ne comprend pas les pilotes qui prennent des risques trop grands en combat. Et affiche que si ils se font descendre, ce n'est que le résultat qu'il faut en attendre.
Il ne pourras, tout en essayant de rester courtois, critiquer cet équipage d'un biplace allemand, qu'il a fait prisonnier alors que leur avion et l'armement étaient en état.
Il a voler longtemps en Caudron G4 biplace de reconnaissance. Mais déjà il avait placer une mitrailleuse pour tirer vers l'avant. Et lorsque son appareil et celui d'un équipage de camarade se retrouveront encerclés par des albatros de chasse, ils n'hésiteront pas a engager un combat qui aurait du être perdu d'avance.
Dans ses récits il s'excuse presque du peu de rebondissement dans la narration de ces victoires. Et raconte celles ou il y a eu des évènements inattendus , ou des faits remarquables.
Il insiste alors en disant qu'il n'y a pas de recette miracle a son succès, mais plutôt une étude poussé de tout l'environnent du combat, lieu, météo, altitude, heures de la journée, connaissance de l'ennemi de ses habitudes et tactiques, du matériel. Une hygiène de vie irréprochable, ennuyeuse, pas d'alcool, du repos, entretien de la forme physique etc..
Et surtout une confiance absolue en l'issue d'un combat. Piour paraphrasé le célèbre philosophe Morphéus "On n'ai pas le meilleur quand on le croit, mais quand on le sait" cela pourrait aller très bien a Fonck