Je ne joue pas très souvent à CoD, mais comme la discussion prend un tour quasi philosophique, je m'incruste, si vous permettez ^^.
Otto_Bann a écrit :
Pas de leader nécessaire, le meilleur en nav indique la route à suivre et il n'est pas forcément devant. C'est souple, pratique, plus efficace et bien plus facile pour tous y compris les pas entraînés (cette façon de patrouiller ne nécessite pas de s'y entraîner d'ailleurs).
Donner à tous un repère au loin à rejoindre plutôt qu'un cap (quitte à faire un petit détour pour en disposer d'un immanquable), c'est plus facile aussi pour tout le monde (pas besoin de regarder la boussole).
Là je suis d'accord avec Mike Sky : c'est un raisonnement de "loup solitaire". Chez les C6, nous ne sommes pas spécialement agrippés aux procédures, mais il en faut un minimum. Dans une formation "normale", c'est à dire avec quelques moustachus, pas mal de pilotes qui suivent bien, et quelques nouveaux, ne pas avoir de leader et partir au petit bonheur la chance, pas tous exactement en même temps, c'est assez dangereux. Ca donne un groupe qui se tient plus ou moins (on voit plein d'avions autour de soi, allant dans la même direction), mais même les moustachus ont du mal à savoir qui est qui, et on perd les nouveaux dès qu'ils voient un truc.
En dog, ça donne l'impression de marcher au départ, parce qu'on est mine de rien en surnombre par rapport aux types tout seuls, mais rapidement on se perd petit à petit (surtout en dog, parce que les bandits viennent un par un de directions différentes) et on finit par se faire laminer les uns après les autres. De manière générale, en dog, ne pas avoir de lead, c'est être sûr de se retrouver, après 10 minutes, avec un type en train de se faire tuer par la Flak en AB41, pendant que deux tondus se font coiffer par des Spits en AC35, qu'un quatrième est sous son parachute en AC34 alors qu'il rejoignait les deux premiers, tandis que le reste est divisé en trois groupes de nombre égal, courant à la rescousse des trois premières catégories en s'éloignant les uns des autres à plus de 600 km / h combinés. En mission coop, c'est plus simple : quand on est pas groupés quand les autres se ramènent, ça se termine très vite.
La seule façon que ce que tu décris marche encore après la première rencontre avec l'ennemi, de mon expérience, c'est de ne jouer qu'avec des moustachus. Et encore, faut qu'ils soient d'humeur collaboratrice et c'est pas toujours le cas. Le lead a plusieurs fonctions essentielles : choisir le bon plan de vol (altitude, vitesse), engager le combat à bon escient, et organiser le regroupement après le combat.
Sans lead, le plan de vol est en général décidé par le premier qui décolle, ou par une sorte de moyenne entre ceux qui aiment les arabesques à 10 000 m et ceux qui préfèrent rester planqués dans le maïs, ceux qui ne connaissent que les plans de vol à deux WP (on décolle, et on leur pète la figure) et les finasseurs, et ça c'est quand tout le monde est d'accord sur l'objectif. Sans lead, au moindre contact entre-aperçu, un quart de la formation est déjà en train de perdre les trois quarts de l'altitude durement gagnée pour engager un bombardier allié (d'ailleurs, même avec un leader, des fois...). Sans lead, au premier contact engagé, en admettant que ce soit un bandit, un tiers est pommé, le second a trouvé d'autres bandits, et le troisième est au bout d'un parachute sur collision.
Ce qui est typique de ta façon de voir les choses, c'est ce petit aparté :
quitte à faire un petit détour pour en disposer d'un immanquable
Dans un groupe normal, "disposer d'un immanquable" est quelque chose que la moitié des pilotes est incapable de faire sans se mettre en danger, et toute la formation par la même occasion. Descendre un bandit en se calant dans les six sans être vu, en approchant en douce, et en le descendant à la première rafale sans qu'il n'ait rien vu, c'est pas quelque chose qui se fait facilement. En général, les types qui repèrent un bandit et "font un détour pour disposer d'un immanquable", on les entend rapidement appeler à l'aide. Et comme en général le leader est bonne poire, ça finit par un tiers de la formation au tapis, parce que l'immanquable était pas tout seul en radio, par exemple.
Maintenant, sur la question de la formation, j'ai l'impression que nous sommes un peu entre deux extrêmes. Je suis d'accord avec Otto quand il critique la formation super-serrée, totalement contre-productive sauf quand on est dans le camp d'en face. Mais cela dit, avoir une formation super desserrée, sans forme prédéfinie, avec des types à toutes les altitudes, ça exclut d'avance toute possibilité pour quelqu'un de normal de savoir où est chacun de ses équipiers, et ça ne permet pas de checker correctement ses ailiers. Nous avons adopté une formation très classique chez pas mal de squads, la formation "line abreast", qui peut devenir un "carré" quand on en combine deux, ou un triangle avec un lead en pointe, ou deux colonnes quand on est vraiment beaucoup. Le principe est toujours le même : chacun vérifie les six de celui qui est à ses côtés. Le seul inconvénient, c'est que c'est assez rigide (difficile pour le lead de manœuvrer librement sur une zone de CAP, par ex.), donc, de plus en plus, lorsque le lead a besoin de manœuvrer, il passe en formation "offensive" (avec l'ailier derrière et sur le côté). De cette façon, chacun avec un minimum de SA peut savoir qui est qui, et les six de tout le monde sont bien couvertes. Mais ça demande clairement un entraînement préalable.
Et là, garanti, c'est du vécu
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