Il règne une grosse effervescence sur la base depuis hier soir...
En effet, le commandement semble soudain se souvenir que notre escadrille existe, et a décidé suite aux attaques incessantes de montrer aux allemands que nous ne sommes pas prêt à nous laisser faire sans riposter.
Nos pauvres Blenheim se voient donc confier une mission qui n'aurait pas à rougir avec l'attaque des ponts de la Marne, et durant une bonne partie de la nuit nos chefs essaient de mettre au point une tactique permettant de limiter la casse.
Plusieurs vagues sont prévues, je serai dans la seconde.
Les dégâts infligés au terrain et à nos matériels font que si la première vague est plus conséquente, nous ne serons que 3 pour la seconde, je serai Big 3.
Au petit matin la première vague s'en va, et après un léger contretemps c'est au tour de notre section de s'élancer, le rassemblement est rapide, et après un tour de terrain nous prenons cap sur la France.
C'est ma première mission offensive depuis que nous avons été rappatrié en Angleterre, et la pression monte rapidement, alors que les côtes natales disparaissent derrière nous....
Nous montons à 9000ft, et nous plaçons en échelon gauche pour éviter de fixer le soleil éclatant qui se lève. Des Hurricane nous accompagnent en protection rapprochée, tandis qu'un groupe de Spitfire et de Hurricane est en attente pour un sweep au-dessus de l'objectif.
Arrivés sur Boulogne, alors que la campagne française émerge doucement de la pénombre, le leader bat des ailes et plonge rapidement vers la mer. Nos appareils ne sont pas habitués à ces manoeuvres violentes, et la carlingue se met à grincer et vibrer alors que l'aiguille de l'anémomètre vient se plaquer contre la butée.
Je n'ose plus toucher au manche, manettes des gaz dans la poche et radiateurs fermés j'observe les 2 appareils devant moi me distancer légèrement. Il semblerait que le Blenheim accepte finalement ces manoeuvres assez bien.
Nous passons les côtes au moment de redresser au niveau du sol, et alors que je remets les gaz je sens les moteurs protester un peu et hoqueter. Un coup d'oeil sur les températures me confirme qu'ils ont pris un petit coup de froid pendant la descente, mais ils reprennent vite le rythme imposé.
Commence alors une partie de saute moutons entre les arbres et les collines. Quand lors du briefing le chef nous avait indiqué son intention de profiter du relief pour se dissimuler, il ne plaisantait pas!
Nous avons passé Boulogne et je jette un coup d'oeil au compas, contrairement au plan de vol défini nous partons au 160°. Etrange, mon compas serait il déffectueux?
Pendant de longues minutes les changements de cap sont multiples, et je me dis que le centre de contrôle allemand doit s'arracher les cheveux avec les informations des guetteurs contradictoires. Si les opérateurs cherchent à obtenir notre cap moyen pour guider leur chasse ils vont être déçu!
Mais la zone commence à s'animer.
Alors que notre section remonte légèrement, sans doute pour un recalage de position, j'aperçois 2 Bf110 dans nos midi et légèrement plus haut. J'annonce les contacts et nous redescendons rapidement pour récupérer notre protection!
Ils ne semblent pas nous avoir repéré, mais j'ai quand même la désagréable sensation que toute la chasse allemande est en train de prendre les airs pour nous encercler....
Encore quelques virages, d'autres contacts repérés, identifiés comme des Spitfire heureusement, puis c'est l'attaque.
Je repère l'objectif qui m'a été assigné pendant le briefing, la tour de contrôle.
J'ai le temps de repérer aussi de multiples contacts plus à l'Ouest du terrain, mais je n'ai pas le temps de m'attarder dessus, j'espère simplement qu'il s'agit du sweep en cours...
Dans l'axe d'attaque j'ai un petit hangar avant mon objectif, je largue une bombe dessus tout en ayant straffé un camion garé à proximité à l'aide de ma mitrailleuse fixe, et je lâche ma seconde et dernière bombe de 500lbs sur la cible.
Sitôt fait, break à gauche et rassemblement avec la formation, quand quelques secondes plus tard mon mitrailleur crie quelque chose d'incompréhensible sur le téléphone de bord et se met à tirer une longue rafale. Je n'ai strictement rien compris, mais le message est passé!
Je préviens mon leader qui ordonne aussitôt un cercle défensif.
A ce moment je vois Big Mac, euh Mikmak en Big 2 pardon, qui perd des morceaux de son appareil. Je crois qu'il a été touché puis je comprends qu'il lâche ses 2 bombes???
Pendant le virage je vois soudain une ombre qui surgit devant mon pare-brise, un monoplace.
Pendant un instant je crois identifier le Hurricane qui vole avec nous depuis Boulogne, mais je m'aperçois vite qu'il s'agit d'un 109, qui en plus se met à tirer sur l'appareil devant moi.
Je ne me pose pas de question, je presse le bouton de tir et ma mitrailleuse fixe libère ses projectiles en plein dans le fuselage!
Le moteur de l'allemand se met à vomir des volutes de fumée blanche, mais le pilote semble tellement concentré dans son attaque qu'il ne fait pas attention aux impacts de mon petit calibre.
Je lâche encore 2 rafales avant qu'il ne rompe le combat, puis encore une autre avant de le lâcher à contrecoeur pour rejoindre ma formation qui s'éclipse au Nord Ouest.
Je file donc lorsque je le vois revenir à la charge.
Le Hurricane qui nous accompagne n'a pas visuel et je break pour me défendre lorsque je m'aperçois que le 109 a perdu beaucoup de vitesse, et descend lentement vers les champs, répandant un long panache de glycol derrière lui.
Il me semble hors de combat, cette fois je quitte définitivement la zone.
Dès que je passe le trait de côte j'aperçois les deux autres Blenheim devant moi que je rejoins au milieu de la Manche.
Le retour et le circuit d'approche et d'atterrisage sans histoire me permettent de faire retomber la pression avant de rejoindre les autres.
Notre section est rentrée, j'exulte!
Malheureusement il ne semble pas que cela se soit aussi bien passé pour la première vague, j'aperçois Un Blenheim retardataire et fumant passer au-dessus du terrain, les moteurs ayant des ratés.
Ils ont sûrement dû rencontrer plus d'opposition que nous...
Les photos de reconnaissance qui permettront de valider notre attaque ne nous parviendront que dans la soirée, mais j'annonce sans attendre une victoire probable à des équipiers tout aussi surpris que moi!
Les allemands ne s'attendaient certainement pas à ce petit coup d'éclat, qui va pour sûr rebooster notre moral, même si nous n'allons pas être capable de reproduire une telle opération avant longtemps.
OBT~Miguel21 a écrit :Bon, personne ne se moque, Miguel y sait pas faire une nav et pis c'est tout
![Wink ;)](./images/smilies/wink.gif)
Je me suis aussi entraîné à l'attaque TBA du terrain dans le week end, et je me suis aussi lamentablement paumé dans la campagne, je sais bien que l'exercice est loin d'être évident sur ce maudit Blenheim!
Donc j'espère que tu m'en voudras pas si je mets ce petit schéma pour illustrer notre mission?
![Image](http://img339.imageshack.us/img339/5424/carteapproche4.jpg)
En rouge, trajet prévu dans le briefing.
En noir, trajet estimé de la mission!
![Laugh lol](./images/smilies/laugh.gif)
(En plus je suis même pas vraiment sûr du trajet réel, je n'étais qu'un pov' ailier concentré sur sa formation! Mais je dois pas en être loin!)
Marrant de constater qu'à la déviation du compas près tu as respecté ton plan de vol, distances et virages, avant de t'apercevoir qu'il y avait un blème en arrivant vers Boulogne à nouveau!
J'étais pas inquiet, je savais bien que tu allais nous ramener sur l'objectif!
J'ai juste été surpris quand entre la rencontre avec les 110 et les Spit j'ai annoncé la cible en visuel à 10h et que tu as viré à droite pour récupéré le chemin que tu avais retrouvé.
Continue à leader sans soucis, ce petit détour nous a peut être sauvé la vie à tous!!!
![Notworthy :notworthy](./images/smilies/notworthy.gif)
Les chasseurs font les films, les bombardiers écrivent l'Histoire.