Joli!
Carnet du Flt/Sgt Johnny Lawrence, 23Sqn, La Lovie.
"Après une semaine à l'infirmerie, rendu inapte au vol par une mauvaise fièvre, j' eus part de mauvais mots à mon encontre. On m'accusait à demi-mots de couardise, et de préférer la compagnie des infirmières à celle des Fokkers! Bien que le second point fut exact, il fallait que je réagisse, j'avais déjà vu des pilotes-même doués!-se faire sortir de l' escadrille, car trop souvent souffrants ou pas assez agressif face aux Huns.
Aussi, après le lever, et malgré l'avis du médecin, qui me conseillait de me reposer, j'allais voir le Lieutenant et lui fit part de mon désir de voler aujourd'hui. Il me fixa, et avec une pointe de mépris, me répondit qu'il y avait bien une patrouille de prévue cet après-midi, mais qu'il avait déjà des pilotes
motivés. A ce mot, mon cœur bondit! Ainsi j'étais déjà un mouton noir! En essayant de garder mon sang-froid, j'insistais, il devait bien y avoir un avion de disponible, et si les autres ne me faisaient plus confiance, je pouvais y aller seul! Le Lieutenant, le regard toujours inquisiteur, appela le chef-mécano. Il avait un avion pour moi, il avait subit un atterrissage un peu rude quelques jours auparavant, et quelques câbles avaient dû être resserrés, mais il pouvait voler, et c'est tout ce qui comptait. Sans attendre plus, je me préparais, et vingt minutes plus tard, j'étais aux commandes de mon SPAD.
Le souffle de l'hélice, l'odeur d'essence et d'huile, tout cela m'avais manqué! Une fois dans les airs, je retrouvais toutes ces sensations, et j'enchainais quelques manœuvres tout en grimpant, quand soudain, arrivé à 3000pieds, mon docile SPAD devint lourdeau, ses commandes erratiques et c'est plein de colère que je me décidais à rentrer à la base. J'imaginais déjà les commentaires...Le mécano m'accueillit par un "Déjà?" moqueur, je l'étendis d'un regard, sautais de l'appareil et commençait à l'inspecter. Par chance, je n'eus pas à chercher longtemps, la coupable était une attache mal fixée qui s'était détachée en vol. Je pris les outils des mains du mécano, ébahi,
et fis moi-même les réparations(:sweatdropje crois qu'il serait temps que je pense à changer de joystick). 5 minutes plus tard je redécollais. L'avion répondait parfaitement, et je dépassais rapidement la couche de nuages. Il s'agissait maintenant d'aller trouver le Hun. Seule une victoire nette me permettrait de retrouver l'estime des autres. D' habitude, dans ce secteur, il est plutôt craintif et il faut le débusquer jusque loin dans ces lignes. Coup de chance, après quelques minutes j'aperçois des petits flocons au-dessus d'Ypres, et ils se dirigent dans nos lignes!
Je m'approche en prenant de l'altitude, et bientôt je peux affirmer que c'est bien un Hun, un biplace verdâtre aux sinistres croix noires, qui se dirige droit sur Poperinghe. Je pique dans ses 3/4 droits, et tire en glissant sur sa gauche, cinquante cartouches partent avant de piquer sous lui. Je redresse dans une chandelle qui m'amène 400pieds au dessus de lui, je tente de me retourner, prêt à lui retomber dessus, mais la manœuvre échoue, l'avion glisse en tombant. Mais il me reste de la vitesse, et c'est par le dessous que je rattrape le biplace, ma première passe l'a endommagé, il fume, et une des ailes est trouée, mais il vole toujours! Qu'à cela ne tienne, je me rapproche, le Hun réplique et j'entends les balles siffler et claquer, je lui tire cent cartouches, et cette fois, il brûle! Je le vois tomber à l'Est de Poperinghe.
Mais dans la bagarre mon réservoir est percé, et c'est en toute hâte que que je retourne à La Lovie, mais cette fois, à la vue des impacts sur mon avion, personne ne dit mot (le mécano fait ostensiblement une mauvais tête, mais n'ose me faire de remontrances). Je vais directement voir le Lieutenant, et 10 minutes plus tard, après plusieurs coups de téléphone le biplace m'est homologué. Les regards changèrent, on m'offrit une bière, j'allais me recoucher."
"c'est plein de colère que je me décidais à rentrer à la base"
"et bientôt je peux affirmer que c'est bien un Hun, un biplace verdâtre aux sinistres croix noires"
"la manœuvre échoue, l'avion glisse en tombant."
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