Début du rêve...
Re: Début du rêve...
#26Super, Ice ! Continue d'écrire : tu me rappelles mes premiers sauts para, et c'est toujours bon, une passion partagée
Re: Début du rêve...
#27Continue Ice, c'est super de te lire ! ça donne envie .
Mais si tu pouvais éviter les termes techniques (ou les expliciter), sinon je suis perdu
Mais si tu pouvais éviter les termes techniques (ou les expliciter), sinon je suis perdu
Centre de Recherche et d'Innovation sur le Sport ? ou Classe Rating InstructorS ?Icewind a écrit : CRIS
PC: Z790-A WIFI – I9 13900K@5.5GHz – 32Go DDR5 – RTX2080 SUPER - Windows 10 pro (x64) - Souris Razer Mamba TE - Clavier Razer BlackWidow X Chroma - MicroCasque Razer BlackShark V2
Stick : Thrustmaster HOTAS Cougar & mod : FSSB R1 - Trottle : Thrustmaster VIPER TQS Mission Pack - Rudder : Thrustmaster Pendular Rudder - Track IR v5 & TrackClip pro - MFD CougarPack - ICP PalatynSM - Elgato Stream Deck
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Re: Début du rêve...
#28Oups j'ai oublié de mentionner ! C'est la checklist avant décollage sous forme mnémotechnique.
CRIS : Commandes / Réglages / Instruments / Sécurité
C'est assez court car y a pas trop de choses à tester ou vérifier mais ça permet de les faire dans l'ordre sans rien oublier !
CRIS : Commandes / Réglages / Instruments / Sécurité
C'est assez court car y a pas trop de choses à tester ou vérifier mais ça permet de les faire dans l'ordre sans rien oublier !
Falcon BMS 4.37 - Winwing F16 HOTAS - Track IR Pro 5 + Track Clip Pro
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- Inscription : 22 mai 2009
Re: Début du rêve...
#29Le temps n'est pas ce qui me manque le plus, c'est surtout qu'étudiant à Aix je suis loin de mon club originel (Pic St Loup), et le club le plus proche est à Salon.. pas si loin, mais sans moyen de locomotion indépendant c'est pas pratique. M'enfin je devrais bien pouvoir faire quelques heures cet été.Icewind a écrit :Tu as plus le temps de voler Corsair ?
Profite bien
Re: Début du rêve...
#30Bon allez, depuis j'ai eu le temps de faire quelques vols entre deux devoirs surveillés du samedi matin je vais faire un p'tit compte rendu !
Après un long mois sans voler, la faute d'une météo capricieuse le week-end (bonjour la perturbation qui arrive le samedi) ou le manque de dispos des membres du club (sortie au centre national de vol à voile à St Auban pendant une semaine, je bave... ), me revoilà enfin parti en selle, enfin je sais pas trop comment dire..
Le week-end de la Pentecôte fut le bon, les conditions du samedi n’étaient pas optimales, je suis donc allé au club le dimanche. Magnifique ciel bien que la masse d'air se soit asséchée très vite, donnant lieu à des conditions de vol peu habituelles d'après les expérimentés. Le ciel devient pauvre en cumulus, le vol devrait s'effectuer en thermique pur (sans l'aide des cumulus). Tous les planeurs sont de sortie, le temps de les amener deux par deux en seuil de piste et d'attendre l'arrivée du remorqueur, les planeurs s'élancent un à un. Moi, je m'occupe de faire les allers-retours pour aller chercher le câble, l'accrocher au remorqueur et au planeur, marquer les horaires de décollage et atterrissage avion, bref je suis un peu au four et au moulin. J'attends le second instructeur du club, qui arrive un peu plus tard dans l'aprèm. C'est au moment de faire la visite pré-vol du planeur que nous vient une agréable surprise. Le pneu avant est dégonflé, sans doute crevé. Après plusieurs tentatives au compresseur, il s'avère que celui-ci est crevé.. Bref, j'ai bien cru que le vol allait encore me passer sous le nez cette après-midi, alors qu'il n’y avait aucun vent et le ciel était engageant..
18h10, le planeur est aligné, élève et instructeur installés à bord et prêts à décoller. La bataille au sol pour trouver de quoi dépanner le pneu et garantir la sécurité du vol a été fatigante mais payante. De mon côté j'ai appris que démonter un pneu de planeur c'était sport. Checklist effectuée, pouce levé, quelqu'un redresse l'aile pour mettre le planeur en ligne de vol. Le remorqueur s'élance et l'instructeur qui n'avait encore jamais volé avec moi garde les commandes jusqu'au premier virage du remorqueur. Le vol était plus qu'agréable, la lumière particulière de cette journée donnait de très belles couleurs à la ville et aux paysages, le plan d'eau situé à quelques bornes était splendide. Au largage, je parviens à enrouler mon premier thermique, et le garde jusqu'à 1350m d'altitude. On a de la marge pour bosser, l'instructeur me fait aligner sur des routes, et on travaille les virages et la sécurité. J'ai le mauvais réflexe d'engager le virage tout en regardant, alors que je devrais d'abord regarder. Je finis par me placer en vent arrière après avoir consommé notre altitude sans parvenir à en regagner assez, étape de base, finale, et l'instructeur me montre la pente mini et maxi de la finale en fonction de la sortie des AF, il reprend les commandes au moment du touché car la Vz était un peu trop importante à cause de l'exercice. Vol sympa de 45 mins, mais je dois avouer que garder l'ascendance pendant plusieurs minutes a été fatiguant, on se prend vite un peu de facteur de charge quand on ne fait pas gaffe aux variations d'assiette et à son inclinaison !!
Bonne nouvelle au club, un pilote de transall retraité de l'armée de l'air et ancien instructeur vol à voile dans le militaire, dispo déjà comme remorqueur a obtenu son brevet d'instructeur dans le civil. Le lendemain, c'est lui qui me prend sous son aile, conscient de mes objectifs professionnels. Petit point sur ma progression, j'effectue la visite pré-vol du planeur. RAS cette fois ci, la roue tient le coup. Objectif du jour, la PTL. L'instructeur décide de me faire faire le décollage. Pour l'instant je n'avais jamais fait la rotation, juste le roulage. Ma place arrière veille au grain, et je sens la rigueur militaire envahir le cockpit. Je me tiens à carreau, j'ai envie de montrer de quoi je suis capable. Roulage, puis arrivé à la vitesse de rotation je tire sur le manche fermement mais progressivement et le planeur décolle. Je remets le manche au neutre, et je stabilise à 2m du sol. "C'est ton premier décollage ?", "oui, enfin, tu ne m'as pas aidé là ?", "non non, félicitations ! Allez, maintenant tu suis le remorqueur !" Sourire aux lèvres je reste concentré sur le remorqueur dans la montée. Après 1h40 de vol accumulées, je ne perçois plus les choses de la même façon dans ce petit cockpit. Mes actions au manche sont plus calmes, je surcorrige beaucoup moins, même si mon remorqué n'est pas encore parfait. Je me laisse un peu moins surprendre par mes sensations, et je détecte plus vite les variations d'attitude de mon planeur. "Bin dit, y a déjà plus grand chose à faire avec toi". Je prends le compliment. Le ciel est couvert, on se met sous une éclaircie mais en vain. Le vario zérote, mais aucune ascendance flagrante. J'effectue une PTL et répond aux questions un peu tatillonnes de l'instructeur, qui me laisse prendre toutes les décisions et ne fait que m'informer. En finale il reprend la main, on joue un peu avec les AF, et même situation qu'au vol précédent, il m'accompagne au touché car la finale est réduite à cause de l'exercice. L'appareil s'arrête. Verrière encore fermée, j'ai le droit à un débrief en règle du vol, et à un petit compliment en rab. On repartira pour un deuxième petit vol histoire de refaire un circuit, je suis un peu moins précis et fais quelques erreurs, je sens la malice de mon passager qui me lance « y a toujours autant de camions sur cette nationale » alors que je suis en plein remorqué, attendant de moi que je tourne la tête par curiosité. Presque manqué, j’ai quand même le réflexe de regarder une demi-seconde en bas, même si j’avais identifié la remarque comme un petit piège.
J'ai aussi l'occasion de faire mes premières communications avec le contrôle aérien, pour demander l'autorisation d'aller chercher les planeurs sur la piste avec la camionnette. Ça ne rigole pas mais je ne bafouille pas. Les avions sont lavés et rangés, les portes du hangar se referment, et mes deux grands copains passent me chercher sur le parking pour un retour à l'internat. Week-end pas très studieux mais tant pis, il faut savoir profiter de ces moments.
Hier je peux de nouveau revenir au club. L'ex-militaire me fait passer au tableau blanc pour la PTL. J'explique ce que je sais avec l'envie de ne rien oublier. C'est pas mal pour une première, mais la prochaine fois il faudra faire un dessin plus gros et plus droit, et écrire mon "plan" au tableau. Ça me plait bien. L'orage monte, il faut faire vite. Je laisse le premier vol à une autre élève et je m'occupe en attendant, en analysant un peu les conditions météo et mon futur vol. Puis c'est à mon tour. Troisième décollage, cette fois ci avec 15-20 km/h constants de vent de travers. Décollage impeccable, mais je commets l'erreur de pousser légèrement pour stabiliser. J'en ai conscience et je corrige, mais je ne suis pas fier. Le remorqué est plus propre, je me sens bien aux commandes, malgré les 4h de contrôle de maths ce matin et la nuit un peu courte. La symétrie du vol est mieux tenue et mon assiette est constante en virage. En l'air ça n'accroche pas, décidément, il va falloir accélérer le pas pour mettre les machines en ligne de vol, le ciel pourtant voilé par des cirrus était un peu plus favorable 1h plus tôt. Circuit en règle, en appliquant une dérive pour ne pas se faire pousser sur la piste par le vent. On reparle du point d'aboutissement, et je fais l'atterrissage au manche, et ma place arrière reprend le contrôle des AF. "Dis donc, tu pilotes mieux en étant fatigué, ou tu as volé cette semaine ?" "Eeeuuh...". La pluie arrive, et s'abat un poil trop tôt, je suis trempé alors que je suis resté à peine 30s dessous. On boit un petit coup pour fêter l’arrivée de la box wifi au club, et aussi pour les vols, et ma journée planeur s’arrête là. L’orage est violent et le ciel essuie le passage de grosses perturbations toute la journée du dimanche. J’attends patiemment la semaine prochaine pour reprendre de la hauteur.
J'espère que mon humble et long récit reste sympathique pour vous. Je peux faire plus court, même si j'avais envie de détailler un peu. N'hésitez pas à faire des remarques si vous avez eu le courage de lire !
Après un long mois sans voler, la faute d'une météo capricieuse le week-end (bonjour la perturbation qui arrive le samedi) ou le manque de dispos des membres du club (sortie au centre national de vol à voile à St Auban pendant une semaine, je bave... ), me revoilà enfin parti en selle, enfin je sais pas trop comment dire..
Le week-end de la Pentecôte fut le bon, les conditions du samedi n’étaient pas optimales, je suis donc allé au club le dimanche. Magnifique ciel bien que la masse d'air se soit asséchée très vite, donnant lieu à des conditions de vol peu habituelles d'après les expérimentés. Le ciel devient pauvre en cumulus, le vol devrait s'effectuer en thermique pur (sans l'aide des cumulus). Tous les planeurs sont de sortie, le temps de les amener deux par deux en seuil de piste et d'attendre l'arrivée du remorqueur, les planeurs s'élancent un à un. Moi, je m'occupe de faire les allers-retours pour aller chercher le câble, l'accrocher au remorqueur et au planeur, marquer les horaires de décollage et atterrissage avion, bref je suis un peu au four et au moulin. J'attends le second instructeur du club, qui arrive un peu plus tard dans l'aprèm. C'est au moment de faire la visite pré-vol du planeur que nous vient une agréable surprise. Le pneu avant est dégonflé, sans doute crevé. Après plusieurs tentatives au compresseur, il s'avère que celui-ci est crevé.. Bref, j'ai bien cru que le vol allait encore me passer sous le nez cette après-midi, alors qu'il n’y avait aucun vent et le ciel était engageant..
18h10, le planeur est aligné, élève et instructeur installés à bord et prêts à décoller. La bataille au sol pour trouver de quoi dépanner le pneu et garantir la sécurité du vol a été fatigante mais payante. De mon côté j'ai appris que démonter un pneu de planeur c'était sport. Checklist effectuée, pouce levé, quelqu'un redresse l'aile pour mettre le planeur en ligne de vol. Le remorqueur s'élance et l'instructeur qui n'avait encore jamais volé avec moi garde les commandes jusqu'au premier virage du remorqueur. Le vol était plus qu'agréable, la lumière particulière de cette journée donnait de très belles couleurs à la ville et aux paysages, le plan d'eau situé à quelques bornes était splendide. Au largage, je parviens à enrouler mon premier thermique, et le garde jusqu'à 1350m d'altitude. On a de la marge pour bosser, l'instructeur me fait aligner sur des routes, et on travaille les virages et la sécurité. J'ai le mauvais réflexe d'engager le virage tout en regardant, alors que je devrais d'abord regarder. Je finis par me placer en vent arrière après avoir consommé notre altitude sans parvenir à en regagner assez, étape de base, finale, et l'instructeur me montre la pente mini et maxi de la finale en fonction de la sortie des AF, il reprend les commandes au moment du touché car la Vz était un peu trop importante à cause de l'exercice. Vol sympa de 45 mins, mais je dois avouer que garder l'ascendance pendant plusieurs minutes a été fatiguant, on se prend vite un peu de facteur de charge quand on ne fait pas gaffe aux variations d'assiette et à son inclinaison !!
Bonne nouvelle au club, un pilote de transall retraité de l'armée de l'air et ancien instructeur vol à voile dans le militaire, dispo déjà comme remorqueur a obtenu son brevet d'instructeur dans le civil. Le lendemain, c'est lui qui me prend sous son aile, conscient de mes objectifs professionnels. Petit point sur ma progression, j'effectue la visite pré-vol du planeur. RAS cette fois ci, la roue tient le coup. Objectif du jour, la PTL. L'instructeur décide de me faire faire le décollage. Pour l'instant je n'avais jamais fait la rotation, juste le roulage. Ma place arrière veille au grain, et je sens la rigueur militaire envahir le cockpit. Je me tiens à carreau, j'ai envie de montrer de quoi je suis capable. Roulage, puis arrivé à la vitesse de rotation je tire sur le manche fermement mais progressivement et le planeur décolle. Je remets le manche au neutre, et je stabilise à 2m du sol. "C'est ton premier décollage ?", "oui, enfin, tu ne m'as pas aidé là ?", "non non, félicitations ! Allez, maintenant tu suis le remorqueur !" Sourire aux lèvres je reste concentré sur le remorqueur dans la montée. Après 1h40 de vol accumulées, je ne perçois plus les choses de la même façon dans ce petit cockpit. Mes actions au manche sont plus calmes, je surcorrige beaucoup moins, même si mon remorqué n'est pas encore parfait. Je me laisse un peu moins surprendre par mes sensations, et je détecte plus vite les variations d'attitude de mon planeur. "Bin dit, y a déjà plus grand chose à faire avec toi". Je prends le compliment. Le ciel est couvert, on se met sous une éclaircie mais en vain. Le vario zérote, mais aucune ascendance flagrante. J'effectue une PTL et répond aux questions un peu tatillonnes de l'instructeur, qui me laisse prendre toutes les décisions et ne fait que m'informer. En finale il reprend la main, on joue un peu avec les AF, et même situation qu'au vol précédent, il m'accompagne au touché car la finale est réduite à cause de l'exercice. L'appareil s'arrête. Verrière encore fermée, j'ai le droit à un débrief en règle du vol, et à un petit compliment en rab. On repartira pour un deuxième petit vol histoire de refaire un circuit, je suis un peu moins précis et fais quelques erreurs, je sens la malice de mon passager qui me lance « y a toujours autant de camions sur cette nationale » alors que je suis en plein remorqué, attendant de moi que je tourne la tête par curiosité. Presque manqué, j’ai quand même le réflexe de regarder une demi-seconde en bas, même si j’avais identifié la remarque comme un petit piège.
J'ai aussi l'occasion de faire mes premières communications avec le contrôle aérien, pour demander l'autorisation d'aller chercher les planeurs sur la piste avec la camionnette. Ça ne rigole pas mais je ne bafouille pas. Les avions sont lavés et rangés, les portes du hangar se referment, et mes deux grands copains passent me chercher sur le parking pour un retour à l'internat. Week-end pas très studieux mais tant pis, il faut savoir profiter de ces moments.
Hier je peux de nouveau revenir au club. L'ex-militaire me fait passer au tableau blanc pour la PTL. J'explique ce que je sais avec l'envie de ne rien oublier. C'est pas mal pour une première, mais la prochaine fois il faudra faire un dessin plus gros et plus droit, et écrire mon "plan" au tableau. Ça me plait bien. L'orage monte, il faut faire vite. Je laisse le premier vol à une autre élève et je m'occupe en attendant, en analysant un peu les conditions météo et mon futur vol. Puis c'est à mon tour. Troisième décollage, cette fois ci avec 15-20 km/h constants de vent de travers. Décollage impeccable, mais je commets l'erreur de pousser légèrement pour stabiliser. J'en ai conscience et je corrige, mais je ne suis pas fier. Le remorqué est plus propre, je me sens bien aux commandes, malgré les 4h de contrôle de maths ce matin et la nuit un peu courte. La symétrie du vol est mieux tenue et mon assiette est constante en virage. En l'air ça n'accroche pas, décidément, il va falloir accélérer le pas pour mettre les machines en ligne de vol, le ciel pourtant voilé par des cirrus était un peu plus favorable 1h plus tôt. Circuit en règle, en appliquant une dérive pour ne pas se faire pousser sur la piste par le vent. On reparle du point d'aboutissement, et je fais l'atterrissage au manche, et ma place arrière reprend le contrôle des AF. "Dis donc, tu pilotes mieux en étant fatigué, ou tu as volé cette semaine ?" "Eeeuuh...". La pluie arrive, et s'abat un poil trop tôt, je suis trempé alors que je suis resté à peine 30s dessous. On boit un petit coup pour fêter l’arrivée de la box wifi au club, et aussi pour les vols, et ma journée planeur s’arrête là. L’orage est violent et le ciel essuie le passage de grosses perturbations toute la journée du dimanche. J’attends patiemment la semaine prochaine pour reprendre de la hauteur.
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Re: Début du rêve...
#32Je découvre ton post avec un peu de retard Icewind[emoji6] . Bienvenu dans le monde du vol à voile.
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DirectX version: 11.0 AMD RADEON R9 M395X
Total available graphics memory: 16 GB
TM Warthog et FSSB R3- TM TPR - TrackIR 5 - Voice Attack + VAICOM PRO - TM MFD
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Re: Début du rêve...
#33Content de te rappeler tes débuts Flyschool, peut-être qu'un jour j'aurais moi aussi les souvenirs de mes premiers vols en tête et j'aurai le droit à la minute nostalgie ! Tu voles depuis combien de temps ?
Merci Windblow !
Déception pour ce week-end, les orages d'abord prévus en fin d'aprèm sont arrivés très tôt, et vont persister pendant les deux jours. Pas de vol pour moi cette semaine, ni la semaine prochaine car je serai au circuit du Vigean, histoire d'admirer les Ferrari et surtout la PAF pour la seule fois de l'année !!
Merci Windblow !
Déception pour ce week-end, les orages d'abord prévus en fin d'aprèm sont arrivés très tôt, et vont persister pendant les deux jours. Pas de vol pour moi cette semaine, ni la semaine prochaine car je serai au circuit du Vigean, histoire d'admirer les Ferrari et surtout la PAF pour la seule fois de l'année !!
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Re: Début du rêve...
#34Ca va faire 7 ans bientôt, et on oublie jamais les premiers vols ! Surtout le premier solo !
Re: Début du rêve...
#35tiens un revenant...Flyschool a écrit :Ca va faire 7 ans bientôt, et on oublie jamais les premiers vols ! Surtout le premier solo !
Re: Début du rêve...
#36Hier, c'était l'occasion de retourner au planeur. Mercredi la météo était terrible pour du vol. Un vieux briscard du club en a profité pour faire une belle perf' avec un vol de 480 km en Pegase, il était encore en l'air vers 21h20. Mais bon, voler en semaine, c'est réservé aux retraités, et une fois n'est pas coutume, la météo du week-end s'annonce beaucoup moins engageante.
Je prépare mes affaires samedi matin après avoir petit déjeuné et regardé les derniers bilans météo. Dehors le ciel est chargé, mais est tout de même parsemé d'éclaircies. C'est donc prometteur car le peu de soleil chauffe bien le sol. Sébastien, mon principal instructeur, passe me chercher. Une fois arrivé au club, je mange mon sandwich et je commence à préparer les planeurs avec les autres. On sort les machines et la camionnette et on s'apprête à les amener au seuil de piste. Daniel, l'ex militaire me fait monter aux commandes du Peugeot J7. Dans peu de temps je serai tout seul en bout de piste, et il faudra ramener la camionnette au hangar. Heureusement j'ai déjà fait quelques manœuvres avec la voiture de la maison et mon père, mais l'habitacle du tacot est beaucoup plus rustique. Après avoir fait un petit tour et deux démarrages, je me sens capable de la ramener sans souci. Je gère le départ de Sébastien et d'un autre pilote, qui décollent en monoplace pour tenter un petit circuit. Le remorqueur se pose et je saute dans la camionnette, que je ramène au hangar sans problème. Et voilà... je suis désormais lâché camionnette, première étape officieuse de ma vie de pilote.
Après quelques aller-retours entre le hangar et la piste avec le J7, je retrouve Daniel pour restituer l'exercice du jour, feutres en main au tableau blanc. Ça passe pour aujourd'hui, je pars chercher les bilans météo dans le bureau et les rapporte. J’accueille un copain de passage sur l'aéroport et lui fais visiter les locaux. Il s'installe à bord d'un Cirrus resté au hangar et découvre la position très allongée du pilote. Sa curiosité est piquée. Je l'amène en bord de piste où l'on restera un moment. L'horloge tourne, il repart et les vols d'instruction s'enchaînent, cette fois si je suis le troisième sur la liste. A 18h c'est mon tour, malheureusement le ciel s'est beaucoup voilé ce qui limite les phénomènes de convection par manque d'ensoleillement, mais le but de la leçon étant toujours la PTL ce n'est pas très gênant car l'air est calme. Checklist effectuée, l'avion s'élance et je maintiens mon planeur en ligne de vol. A 85 km/h je tire progressivement sur le manche, et le biplace s'envole. Toujours envahi par la sensation grisante de voler, je reste concentré sur le remorqueur qui se détache du sol à son tour. Dans la montée, le remorqueur commence à tourner en rond en inclinant très fort pour rester à proximité d'une ascendance, oubliant mon statut d'élève. Je maintiens quand même ma position derrière lui, et il finit par incliner moins fort. Largué à 650m, on recherche la moindre ascendance. Après avoir tourné 5 minutes sous les maigres cumulus, les petites ascendances traversées sont introuvables. On tourne encore quelques minutes. A 300m, je rentre dans le circuit atterrissage. Dernier virage, puis, aligné avec la piste, le planeur continue de descendre. J'arrondis la trajectoire, mais le toucher me surprend, c'était trop brutal. Je ne suis pas content de mon vol, à part un beau décollage et un remorqué sans erreur, j'ai été un peu trop brouillon sur le maintien de mon inclinaison par rapport à l'horizon, qui avait tendance à osciller en virage.
On ramène le planeur au seuil de piste, et j'attends mon deuxième vol. A 19h30 c'est reparti. Cette fois-ci, le pull est de rigueur. Le décollage est propre, pareil pour le remorqué. Une fois largué, nos recherches d'ascendances sont vaines. Retour dans le circuit. Je me concentre encore plus sur l'atterrissage. Le planeur touche le sol, encore une fois je suis surpris, c'est encore trop brutal mais un peu moins qu'au dernier atterrissage, j'attends les prochains vols pour corriger tout ça.
Les planeurs sont ramenés au hangar, puis nettoyés dans la bonne humeur. Chacun raconte ses aventures. Ce soir c'est barbecue, l'objectif étant d'implorer le dieu soleil de nous apporter une météo favorable pour la suite de la saison, car ce début d'année est timide. Deux images pour illustrer le récit :
Et au fait, Bad, devine ce que j'ai eu pour mes 18 ans ?
Je prépare mes affaires samedi matin après avoir petit déjeuné et regardé les derniers bilans météo. Dehors le ciel est chargé, mais est tout de même parsemé d'éclaircies. C'est donc prometteur car le peu de soleil chauffe bien le sol. Sébastien, mon principal instructeur, passe me chercher. Une fois arrivé au club, je mange mon sandwich et je commence à préparer les planeurs avec les autres. On sort les machines et la camionnette et on s'apprête à les amener au seuil de piste. Daniel, l'ex militaire me fait monter aux commandes du Peugeot J7. Dans peu de temps je serai tout seul en bout de piste, et il faudra ramener la camionnette au hangar. Heureusement j'ai déjà fait quelques manœuvres avec la voiture de la maison et mon père, mais l'habitacle du tacot est beaucoup plus rustique. Après avoir fait un petit tour et deux démarrages, je me sens capable de la ramener sans souci. Je gère le départ de Sébastien et d'un autre pilote, qui décollent en monoplace pour tenter un petit circuit. Le remorqueur se pose et je saute dans la camionnette, que je ramène au hangar sans problème. Et voilà... je suis désormais lâché camionnette, première étape officieuse de ma vie de pilote.
Après quelques aller-retours entre le hangar et la piste avec le J7, je retrouve Daniel pour restituer l'exercice du jour, feutres en main au tableau blanc. Ça passe pour aujourd'hui, je pars chercher les bilans météo dans le bureau et les rapporte. J’accueille un copain de passage sur l'aéroport et lui fais visiter les locaux. Il s'installe à bord d'un Cirrus resté au hangar et découvre la position très allongée du pilote. Sa curiosité est piquée. Je l'amène en bord de piste où l'on restera un moment. L'horloge tourne, il repart et les vols d'instruction s'enchaînent, cette fois si je suis le troisième sur la liste. A 18h c'est mon tour, malheureusement le ciel s'est beaucoup voilé ce qui limite les phénomènes de convection par manque d'ensoleillement, mais le but de la leçon étant toujours la PTL ce n'est pas très gênant car l'air est calme. Checklist effectuée, l'avion s'élance et je maintiens mon planeur en ligne de vol. A 85 km/h je tire progressivement sur le manche, et le biplace s'envole. Toujours envahi par la sensation grisante de voler, je reste concentré sur le remorqueur qui se détache du sol à son tour. Dans la montée, le remorqueur commence à tourner en rond en inclinant très fort pour rester à proximité d'une ascendance, oubliant mon statut d'élève. Je maintiens quand même ma position derrière lui, et il finit par incliner moins fort. Largué à 650m, on recherche la moindre ascendance. Après avoir tourné 5 minutes sous les maigres cumulus, les petites ascendances traversées sont introuvables. On tourne encore quelques minutes. A 300m, je rentre dans le circuit atterrissage. Dernier virage, puis, aligné avec la piste, le planeur continue de descendre. J'arrondis la trajectoire, mais le toucher me surprend, c'était trop brutal. Je ne suis pas content de mon vol, à part un beau décollage et un remorqué sans erreur, j'ai été un peu trop brouillon sur le maintien de mon inclinaison par rapport à l'horizon, qui avait tendance à osciller en virage.
On ramène le planeur au seuil de piste, et j'attends mon deuxième vol. A 19h30 c'est reparti. Cette fois-ci, le pull est de rigueur. Le décollage est propre, pareil pour le remorqué. Une fois largué, nos recherches d'ascendances sont vaines. Retour dans le circuit. Je me concentre encore plus sur l'atterrissage. Le planeur touche le sol, encore une fois je suis surpris, c'est encore trop brutal mais un peu moins qu'au dernier atterrissage, j'attends les prochains vols pour corriger tout ça.
Les planeurs sont ramenés au hangar, puis nettoyés dans la bonne humeur. Chacun raconte ses aventures. Ce soir c'est barbecue, l'objectif étant d'implorer le dieu soleil de nous apporter une météo favorable pour la suite de la saison, car ce début d'année est timide. Deux images pour illustrer le récit :
Et au fait, Bad, devine ce que j'ai eu pour mes 18 ans ?
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Re: Début du rêve...
#37Euhhh....laisse moi voir ? Un saut en tandem, ou mieux, un stage de progression para pour devenir un homme ??
Re: Début du rêve...
#38Un saut en tandem pour devenir un homme !!! :jumpy: :jumpy:
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Re: Début du rêve...
#40Un peu en retard, je raconte ici les vols du week-end dernier. J'ai conscience que ça fait un poil long, mais j'espère que vous rentrerez dans le récit et que le pavé ne vous fera pas trop peur.
Trop souvent décevante, la météo promet un week-end très favorable pour notre plus grand plaisir.
Le passage d’une bande orageuse du sud vers le nord pendant la nuit de vendredi fait retomber la température générale et rafraîchit la masse d’air, ce qui n’est pas un luxe vu la lourdeur de l’atmosphère du jeudi. La seule inquiétude du vendredi soir et du samedi matin concernait la quantité de précipitations, car il ne faut pas que le sol soit trop humide si l’on veut de bonnes conditions.
Au réveil, une nappe nuageuse due à une importante saturation de l’eau couvre le ciel, mais laisse rapidement place à des éclaircies. Allez, pas le temps de trop analyser le ciel, ça devrait se découvrir mais il faut d’abord se préparer. L’un des instructeurs qui n’habite pas loin passe me chercher à 10h30, ce qui nous fait arriver vers 11h. Comme d’habitude, on prépare les planeurs, on passe vérifier les notams et la météo, et les habitués des circuits en campagne rediscutent de leur objectif du jour en l’adaptant aux dernières observations. Moi je me contente d’ouvrir mon manuel pour continuer à réviser l’approche et l’atterrissage pour ne rien oublier au briefing.
Une fois le casse-croûte englouti (un poil tôt certes) on commence à sortir les machines. Il faut faire décoller les monoplaces au plus vite car le ciel grouille de cumulus, bien que le plafond semble encore un peu bas. Seul pour aider, je jongle entre les planeurs et la camionnette. Lorsque tout le monde est en l’air, je ramène le J7 au hangar avec toute la maîtrise d’un jeune non expérimenté en conduite qui doit affronter le capricieux embrayage d’un autre âge. Daniel, Pierre et Camille sont arrivés. Je partage mon temps de vol de l’aprèm avec Pierre qui a mon âge, mais qui possède déjà son PPL. Passage à la case briefing avec Daniel qui introduit les notions de vol local, de calcul de finesse, et qui revient sur le circuit PTL, l’approche et l’atterrissage. Rien à redire, tout le monde est prêt.
Il est 15h, cette fois-ci je pars en premier. J’ai un petit coup de fatigue en début d’aprèm, lié à un temps de repos insuffisant. Il faut donc que je me réveille vite pour rentrer dans mon vol. Je n’ai pas envie de réitérer les erreurs de la dernières fois, et je me concentre donc sur celles-ci.
J’effectue la visite pré-vol du planeur, et Daniel me rejoint pour m’aider à mettre le planeur en piste. J’enfile mon parachute et m’installe aux commandes en prenant soin de me brêler correctement. Il est temps de dérouler une partie de la checklist. Le remorqueur se met en place et tend la corde préalablement attachée au nez du planeur. La checklist est terminée, pouce levé, j’indique à l’aide de piste qu’il peut jeter un coup d’œil à l’environnement du circuit et lever mon aile. Dernier moment de concentration, bientôt, l’avion mets les gaz et l’attelage accélère.
Je corrige au palonnier et au manche les moindres écarts de trajectoire tout en surveillant la vitesse par de rapides coups d’œil. J’effectue la rotation et adapte l’effort sur le manche pour stabiliser en palier à un ou deux mètres du sol. Le décollage est beaucoup plus fluide qu’aux premières tentatives. En l’air ça secoue, les pompes sont plus stables et puissantes qu’en début d’après-midi, et chaque passage dans l’une d’elle secoue le remorqueur, puis le planeur. Néanmoins, je parviens à garder ma position. Daniel m’autorise à larguer le câble à ma convenance, ce que je fais aux environs des 700m QNH. J’oriente le planeur vers le cumulus le plus proche et j’accroche une pompe après une courte recherche. Ça monte tranquillement à 1m/s avec des petites pointes à 2 m/s, ce qui me permet de monter tranquillement au plafond.
La sensation est excellente, je viens de faire tout de A à Z et me voilà à 1500m sous les nuages, avec la meilleure vue qui soit sur la ville et la campagne. Le gain de 800m change complètement ma perception, je me sens haut et plus libre qu’au largage. On reste sous les cumulus pour aborder le décrochage. Je tire sur le manche progressivement pour augmenter l’assiette et diminuer la vitesse. Je sens une légère dose d’appréhension ou d’adrénaline m’envahir, le planeur tremble et les ailes finissent par décrocher. On le sent légèrement s’enfoncer tout en tremblant. Je rends la main et pousse sur le manche pour sortir du décrochage et le planeur s’exécute. C’est moins impressionnant que je pensais mais ça reste inhabituel. J’effectue plusieurs manipulations avec les aérofreins sur demande de l’instructeur afin de bien conceptualiser leurs effets. Malgré toutes les manœuvres qui ont tendance à faire perdre beaucoup d’énergie au planeur, l’altitude reste constante voire croît.
On chemine entre les cumulus pour rester au plafond. Là-haut, d’autres oiseaux pratiquent le même art que nous. Sur les phases de transit, j’admire les paysages et cherche à reconnaitre les bâtiments et quartiers de la ville. Je ne suis pas perdu et j’ai la sensation de bien m’orienter. On continue avec le décrochage en virage et le virage à 45°, qui m’a permis de mieux appréhender les virages à plus petits angles car mon assiette était parfois variable. Les virages sont effectués avec un peu de facteur de charge, c’est assez inhabituel et parfois un peu inconfortable, mais ça reste supportable. Au bout d’une heure de vol, il faut descendre pour laisser la place au suivant, même si les conditions nous permettaient de rester en l’air longtemps.
Le début du circuit est propre, je suis bien positionné en vent arrière et prêt pour la suite. Dernier virage. Tout d’un coup tout s’accélère, je quitte l’avion pour me retrouver derrière, incapable de séquencer ma prise d’infos. Je ne parviens pas à maîtriser mon approche comme il se doit, et notamment ma vitesse. Mon approche reste quand même globalement dans les clous, mais je ne la contrôle pas comme il faudrait. La piste arrive à quelques mètres, j’arrondis souplement et maintient le palier, le planeur touche en douceur. J’ai les compliments de l’instructeur, c’est mon premier atterrissage sans toucher brutalement. Je suis satisfait, même si je veux faire mieux sur la prochaine approche.
Le vol a duré 1h15, c’est mon plus long vol d’instruction et j’ai pris un pied immense. La ligne commerciale arrive et interromps notre trafic. Dans le même temps, la radio de l’autre biplace (un Marianne) devant permettre un vol d’initiation reste muette. Changement de programme et priorité au vol d’initiation, l’Alliance 34 d’instruction est réquisitionné pour 45 minutes dès que l’avion commercial décolle. Une fois de retour, c’est au tour de Pierre de voler, pour faire la même séance que moi. Daniel ayant proposé de faire deux vols chacun, je me tiens prêt.
Vers 19h, alors que la convection touche à sa fin, je suis de nouveau aux commandes. Malheureusement, largués au mauvais endroit, nous ne parvenons pas à accrocher l’un des derniers thermiques. Je rentre donc dans le circuit d’atterrissage, et la météo me nargue sur l’étape de vent arrière puisque mon vario devient positif. Au lieu de perdre de l’altitude sur cette branche j’en gagne, et je me retrouve haut en étape de base. C’est l’occasion de voir la méthode du rattrapage de plan, et j’écoute attentivement les consignes de Daniel. Je sors complètement les aérofreins et oublie ma vitesse. Je pousse sur le manche jusqu’à atteindre le plan de descente et je le maintiens, récupérant petit à petit la vitesse d’approche. Mon point d’aboutissement est plus éloigné que d’habitude, j’arrondis et pose en douceur pour la deuxième fois. L’approche me semble propre. Daniel me fait un rapide débrief et souligne la qualité de l’enchainement approche et atterrissage, pas facile pour un débutant qui effectue son premier rattrapage de plan.
Le vol n’a duré que 15 minutes, mais il a aussi une saveur particulière. Pierre repart à son tour, et les vols se clôturent aux alentours des 20h30. On rentre les planeurs au hangar pour une séance de nettoyage, de maintenance radio puis de paperasse. On quitte le hangar à 21h30, direction repas et dodo pour recommencer le lendemain. J’aime les week-ends comme ceux-là, j'ai la sensation de prendre un immense bol d'air et de soleil, pour moi c'est les vacances et l'aboutissement d'un rêve.
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Le jour d’après, nous ne sommes plus que deux élèves. Camille part avec Daniel en début d’après-midi sur le Marianne dont la radio est réparée pour un vol de campagne. Je suis au terrain depuis 10h30, j’attends patiemment mon tour, d’abord tout seul, puis rejoint par un pilote breveté depuis un an ou deux, et le remorqueur. La météo est superbe, le ciel est jonché de cumulus, plus que la veille à la même heure. Un petit voile de cirrus pointe cependant le bout de son nez, mais est pour l’instant trop petit pour limiter la convection. Le Marianne avait décollé vers midi et demi, et devait revenir vers 15h passées. L’Alliance 34 est convoité par Jean Christophe, un autre pilote du club qui souhaite faire un petit vol solo dessus avant que Daniel ne revienne. Il part mais largue trop tôt et ne parvient pas à accrocher malgré l’abondance des thermiques. Retour à la case départ donc. Dix minutes plus tard, le Marianne se pose, et c’est à mon tour de m’installer, cette fois ci dans l’Alliance.
Il est 15h30 et je décolle pour un vol qui s’annonce long. Le soleil tape sur la verrière. Je transpire à grosses gouttes. J’entre-ouvre ma petite fenêtre qui m’amène une brise d'air frais. Je suis avec attention la trajectoire du remorqueur, fortement secoué à chaque pompe traversée, qui pousse plus ou moins sur l'une des ailes ou sous le planeur. J'agis souvent en roulis plus ou moins fermement pour garder un écartement nul. Je largue et m’oriente vers un cumulus dès que mon altitude est adéquate. Il ne donne rien. L’altitude diminue petit à petit, il ne faut pas traîner si l’on ne veut pas subir le même sort que Jean Christophe. Je choisis un autre cumulus à proximité. On sent quelques secousses. Le vario zérote et passe dans le positif, ça sent bon ! J’enroule la pompe et m’applique pour rester dedans et monter au plafond. Ça monte à 2 m/s en moyenne et on arrive au plafond quelques minutes après, en ayant recentré une seule fois l’ascendance qui montrait désormais de belles pointes à plus de 3 m/s. Ça fait du bien d’être aussi haut, installé à 1500m.
Je commence à cheminer entre les cumulus en suivant les instructions de Daniel, qui me montre chacun des points de repère à retenir. Je m’efforce de les mémoriser. Daniel m’indique une direction vers laquelle je pointe bientôt le nez du planeur. En bas, je reconnais mon ancien lycée, certains bâtiments caractéristiques de la ville, les bords de la Charente, et certaines communes des alentours. Je m’oriente vite et indique le nom de l'une des communes en bordure de nationale caractérisée par la grande cheminée d’une fabrique de ciment. Je suis la nationale du regard, puisqu’elle devrait mener à proximité de mon bled de campagne. Je cherche des yeux une paroi orangée, qui est visible de chez moi, mais également de très loin. Ça y est je l’ai en vue. Je dirige mon regard légèrement devant la carrière, et j’aperçois maintenant des maisons, ainsi que la Charente qui traverse la zone habitée. J’annonce fièrement que j’aperçois mon village, et Daniel me glisse : « pourquoi je te fais aller dans cette direction à ton avis ? ». Parfait ! Il faut parcourir environ 25 km pour le rejoindre. C’est une première pour moi qui suis toujours resté très proche de l’aéroport, suffisamment pour l’avoir en visuel tout du moins. Là, je ne le distinguerai pas comme à d'habitude.
Je saute de cumulus en cumulus, et remonte au plus haut à chaque fois que je le peux. Malheureusement, le village est situé dans un trou bleu, où aucun cumulus n’est présent. Déjà à la limite de mon cercle de finesse 20, je ne peux m’y aventurer sans risquer de me retrouver dans une posture peu avantageuse pour rentrer, en dessous de mon cône de finesse, d’autant plus que la convection s’affaiblit au fur et à mesure que le voile de cirrus s’installe. Malgré deux tentatives pour passer au-dessus du village, nous devons nous résoudre à faire demi-tour pour atterrir à la bonne heure, car je dois rentrer à l’internat pour la dernière fois de l’année, et les copains passent me chercher à 18h40.
Le cheminement du retour se passe sans souci et je garde une altitude confortable. Arrivé vers l’aéroport, nous disposons d’encore un peu de temps pour voler, et on décide de repasser au Nord des installations. Je me dirige vers l’un des cumulus restant dans le secteur, assez isolé des autres. Dessous il n’y a rien, aucune ascendance ne pointe le bout de son nez. Le soleil a disparu derrière le voile nuageux épais en altitude, et semble ne plus être en mesure d'alimenter les ascendances. Je descends donc lentement sans pouvoir remmoonter, et rentre dans la zone de perte d’altitude. Arrivé vers les 250m du sol après avoir spiralé en descente, je m’engage en vent arrière et poursuis mon circuit. Mon approche est sans encombre, et mon atterrissage est propre, comme les précédents.
Sur les derniers vols, je ne suis pas satisfait de plusieurs choses dont le maintien de mon assiette en virage, qui est parfois un peu trop variable à mon goût et qui me valent plusieurs remarques de ma place arrière. De la même manière, je ne dose pas encore bien la conjugaison, notamment sur mes sorties de virages où le planeur dérape parfois un peu. Ces imprécisions au pilotage me prennent de l’attention, que je ne consacre plus à regarder autour du planeur. Il faut donc que je me reprenne sur ces éléments. Ce sont des choses que je peux corriger rapidement et je dois donc me concentrer un maximum dessus pour la suite.
Ce vol marque la fin d'un week-end mémorable, certes peu reposant à cause de l'enchaînement des vols et des coups de mains fournis se révélant très nombreux, mais véritablement ressourçant. Je touche du doigt ce rêve : frôler les nuages en volant est désormais une réalité.
Trop souvent décevante, la météo promet un week-end très favorable pour notre plus grand plaisir.
Le passage d’une bande orageuse du sud vers le nord pendant la nuit de vendredi fait retomber la température générale et rafraîchit la masse d’air, ce qui n’est pas un luxe vu la lourdeur de l’atmosphère du jeudi. La seule inquiétude du vendredi soir et du samedi matin concernait la quantité de précipitations, car il ne faut pas que le sol soit trop humide si l’on veut de bonnes conditions.
Au réveil, une nappe nuageuse due à une importante saturation de l’eau couvre le ciel, mais laisse rapidement place à des éclaircies. Allez, pas le temps de trop analyser le ciel, ça devrait se découvrir mais il faut d’abord se préparer. L’un des instructeurs qui n’habite pas loin passe me chercher à 10h30, ce qui nous fait arriver vers 11h. Comme d’habitude, on prépare les planeurs, on passe vérifier les notams et la météo, et les habitués des circuits en campagne rediscutent de leur objectif du jour en l’adaptant aux dernières observations. Moi je me contente d’ouvrir mon manuel pour continuer à réviser l’approche et l’atterrissage pour ne rien oublier au briefing.
Une fois le casse-croûte englouti (un poil tôt certes) on commence à sortir les machines. Il faut faire décoller les monoplaces au plus vite car le ciel grouille de cumulus, bien que le plafond semble encore un peu bas. Seul pour aider, je jongle entre les planeurs et la camionnette. Lorsque tout le monde est en l’air, je ramène le J7 au hangar avec toute la maîtrise d’un jeune non expérimenté en conduite qui doit affronter le capricieux embrayage d’un autre âge. Daniel, Pierre et Camille sont arrivés. Je partage mon temps de vol de l’aprèm avec Pierre qui a mon âge, mais qui possède déjà son PPL. Passage à la case briefing avec Daniel qui introduit les notions de vol local, de calcul de finesse, et qui revient sur le circuit PTL, l’approche et l’atterrissage. Rien à redire, tout le monde est prêt.
Il est 15h, cette fois-ci je pars en premier. J’ai un petit coup de fatigue en début d’aprèm, lié à un temps de repos insuffisant. Il faut donc que je me réveille vite pour rentrer dans mon vol. Je n’ai pas envie de réitérer les erreurs de la dernières fois, et je me concentre donc sur celles-ci.
J’effectue la visite pré-vol du planeur, et Daniel me rejoint pour m’aider à mettre le planeur en piste. J’enfile mon parachute et m’installe aux commandes en prenant soin de me brêler correctement. Il est temps de dérouler une partie de la checklist. Le remorqueur se met en place et tend la corde préalablement attachée au nez du planeur. La checklist est terminée, pouce levé, j’indique à l’aide de piste qu’il peut jeter un coup d’œil à l’environnement du circuit et lever mon aile. Dernier moment de concentration, bientôt, l’avion mets les gaz et l’attelage accélère.
Je corrige au palonnier et au manche les moindres écarts de trajectoire tout en surveillant la vitesse par de rapides coups d’œil. J’effectue la rotation et adapte l’effort sur le manche pour stabiliser en palier à un ou deux mètres du sol. Le décollage est beaucoup plus fluide qu’aux premières tentatives. En l’air ça secoue, les pompes sont plus stables et puissantes qu’en début d’après-midi, et chaque passage dans l’une d’elle secoue le remorqueur, puis le planeur. Néanmoins, je parviens à garder ma position. Daniel m’autorise à larguer le câble à ma convenance, ce que je fais aux environs des 700m QNH. J’oriente le planeur vers le cumulus le plus proche et j’accroche une pompe après une courte recherche. Ça monte tranquillement à 1m/s avec des petites pointes à 2 m/s, ce qui me permet de monter tranquillement au plafond.
La sensation est excellente, je viens de faire tout de A à Z et me voilà à 1500m sous les nuages, avec la meilleure vue qui soit sur la ville et la campagne. Le gain de 800m change complètement ma perception, je me sens haut et plus libre qu’au largage. On reste sous les cumulus pour aborder le décrochage. Je tire sur le manche progressivement pour augmenter l’assiette et diminuer la vitesse. Je sens une légère dose d’appréhension ou d’adrénaline m’envahir, le planeur tremble et les ailes finissent par décrocher. On le sent légèrement s’enfoncer tout en tremblant. Je rends la main et pousse sur le manche pour sortir du décrochage et le planeur s’exécute. C’est moins impressionnant que je pensais mais ça reste inhabituel. J’effectue plusieurs manipulations avec les aérofreins sur demande de l’instructeur afin de bien conceptualiser leurs effets. Malgré toutes les manœuvres qui ont tendance à faire perdre beaucoup d’énergie au planeur, l’altitude reste constante voire croît.
On chemine entre les cumulus pour rester au plafond. Là-haut, d’autres oiseaux pratiquent le même art que nous. Sur les phases de transit, j’admire les paysages et cherche à reconnaitre les bâtiments et quartiers de la ville. Je ne suis pas perdu et j’ai la sensation de bien m’orienter. On continue avec le décrochage en virage et le virage à 45°, qui m’a permis de mieux appréhender les virages à plus petits angles car mon assiette était parfois variable. Les virages sont effectués avec un peu de facteur de charge, c’est assez inhabituel et parfois un peu inconfortable, mais ça reste supportable. Au bout d’une heure de vol, il faut descendre pour laisser la place au suivant, même si les conditions nous permettaient de rester en l’air longtemps.
Le début du circuit est propre, je suis bien positionné en vent arrière et prêt pour la suite. Dernier virage. Tout d’un coup tout s’accélère, je quitte l’avion pour me retrouver derrière, incapable de séquencer ma prise d’infos. Je ne parviens pas à maîtriser mon approche comme il se doit, et notamment ma vitesse. Mon approche reste quand même globalement dans les clous, mais je ne la contrôle pas comme il faudrait. La piste arrive à quelques mètres, j’arrondis souplement et maintient le palier, le planeur touche en douceur. J’ai les compliments de l’instructeur, c’est mon premier atterrissage sans toucher brutalement. Je suis satisfait, même si je veux faire mieux sur la prochaine approche.
Le vol a duré 1h15, c’est mon plus long vol d’instruction et j’ai pris un pied immense. La ligne commerciale arrive et interromps notre trafic. Dans le même temps, la radio de l’autre biplace (un Marianne) devant permettre un vol d’initiation reste muette. Changement de programme et priorité au vol d’initiation, l’Alliance 34 d’instruction est réquisitionné pour 45 minutes dès que l’avion commercial décolle. Une fois de retour, c’est au tour de Pierre de voler, pour faire la même séance que moi. Daniel ayant proposé de faire deux vols chacun, je me tiens prêt.
Vers 19h, alors que la convection touche à sa fin, je suis de nouveau aux commandes. Malheureusement, largués au mauvais endroit, nous ne parvenons pas à accrocher l’un des derniers thermiques. Je rentre donc dans le circuit d’atterrissage, et la météo me nargue sur l’étape de vent arrière puisque mon vario devient positif. Au lieu de perdre de l’altitude sur cette branche j’en gagne, et je me retrouve haut en étape de base. C’est l’occasion de voir la méthode du rattrapage de plan, et j’écoute attentivement les consignes de Daniel. Je sors complètement les aérofreins et oublie ma vitesse. Je pousse sur le manche jusqu’à atteindre le plan de descente et je le maintiens, récupérant petit à petit la vitesse d’approche. Mon point d’aboutissement est plus éloigné que d’habitude, j’arrondis et pose en douceur pour la deuxième fois. L’approche me semble propre. Daniel me fait un rapide débrief et souligne la qualité de l’enchainement approche et atterrissage, pas facile pour un débutant qui effectue son premier rattrapage de plan.
Le vol n’a duré que 15 minutes, mais il a aussi une saveur particulière. Pierre repart à son tour, et les vols se clôturent aux alentours des 20h30. On rentre les planeurs au hangar pour une séance de nettoyage, de maintenance radio puis de paperasse. On quitte le hangar à 21h30, direction repas et dodo pour recommencer le lendemain. J’aime les week-ends comme ceux-là, j'ai la sensation de prendre un immense bol d'air et de soleil, pour moi c'est les vacances et l'aboutissement d'un rêve.
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Le jour d’après, nous ne sommes plus que deux élèves. Camille part avec Daniel en début d’après-midi sur le Marianne dont la radio est réparée pour un vol de campagne. Je suis au terrain depuis 10h30, j’attends patiemment mon tour, d’abord tout seul, puis rejoint par un pilote breveté depuis un an ou deux, et le remorqueur. La météo est superbe, le ciel est jonché de cumulus, plus que la veille à la même heure. Un petit voile de cirrus pointe cependant le bout de son nez, mais est pour l’instant trop petit pour limiter la convection. Le Marianne avait décollé vers midi et demi, et devait revenir vers 15h passées. L’Alliance 34 est convoité par Jean Christophe, un autre pilote du club qui souhaite faire un petit vol solo dessus avant que Daniel ne revienne. Il part mais largue trop tôt et ne parvient pas à accrocher malgré l’abondance des thermiques. Retour à la case départ donc. Dix minutes plus tard, le Marianne se pose, et c’est à mon tour de m’installer, cette fois ci dans l’Alliance.
Il est 15h30 et je décolle pour un vol qui s’annonce long. Le soleil tape sur la verrière. Je transpire à grosses gouttes. J’entre-ouvre ma petite fenêtre qui m’amène une brise d'air frais. Je suis avec attention la trajectoire du remorqueur, fortement secoué à chaque pompe traversée, qui pousse plus ou moins sur l'une des ailes ou sous le planeur. J'agis souvent en roulis plus ou moins fermement pour garder un écartement nul. Je largue et m’oriente vers un cumulus dès que mon altitude est adéquate. Il ne donne rien. L’altitude diminue petit à petit, il ne faut pas traîner si l’on ne veut pas subir le même sort que Jean Christophe. Je choisis un autre cumulus à proximité. On sent quelques secousses. Le vario zérote et passe dans le positif, ça sent bon ! J’enroule la pompe et m’applique pour rester dedans et monter au plafond. Ça monte à 2 m/s en moyenne et on arrive au plafond quelques minutes après, en ayant recentré une seule fois l’ascendance qui montrait désormais de belles pointes à plus de 3 m/s. Ça fait du bien d’être aussi haut, installé à 1500m.
Je commence à cheminer entre les cumulus en suivant les instructions de Daniel, qui me montre chacun des points de repère à retenir. Je m’efforce de les mémoriser. Daniel m’indique une direction vers laquelle je pointe bientôt le nez du planeur. En bas, je reconnais mon ancien lycée, certains bâtiments caractéristiques de la ville, les bords de la Charente, et certaines communes des alentours. Je m’oriente vite et indique le nom de l'une des communes en bordure de nationale caractérisée par la grande cheminée d’une fabrique de ciment. Je suis la nationale du regard, puisqu’elle devrait mener à proximité de mon bled de campagne. Je cherche des yeux une paroi orangée, qui est visible de chez moi, mais également de très loin. Ça y est je l’ai en vue. Je dirige mon regard légèrement devant la carrière, et j’aperçois maintenant des maisons, ainsi que la Charente qui traverse la zone habitée. J’annonce fièrement que j’aperçois mon village, et Daniel me glisse : « pourquoi je te fais aller dans cette direction à ton avis ? ». Parfait ! Il faut parcourir environ 25 km pour le rejoindre. C’est une première pour moi qui suis toujours resté très proche de l’aéroport, suffisamment pour l’avoir en visuel tout du moins. Là, je ne le distinguerai pas comme à d'habitude.
Je saute de cumulus en cumulus, et remonte au plus haut à chaque fois que je le peux. Malheureusement, le village est situé dans un trou bleu, où aucun cumulus n’est présent. Déjà à la limite de mon cercle de finesse 20, je ne peux m’y aventurer sans risquer de me retrouver dans une posture peu avantageuse pour rentrer, en dessous de mon cône de finesse, d’autant plus que la convection s’affaiblit au fur et à mesure que le voile de cirrus s’installe. Malgré deux tentatives pour passer au-dessus du village, nous devons nous résoudre à faire demi-tour pour atterrir à la bonne heure, car je dois rentrer à l’internat pour la dernière fois de l’année, et les copains passent me chercher à 18h40.
Le cheminement du retour se passe sans souci et je garde une altitude confortable. Arrivé vers l’aéroport, nous disposons d’encore un peu de temps pour voler, et on décide de repasser au Nord des installations. Je me dirige vers l’un des cumulus restant dans le secteur, assez isolé des autres. Dessous il n’y a rien, aucune ascendance ne pointe le bout de son nez. Le soleil a disparu derrière le voile nuageux épais en altitude, et semble ne plus être en mesure d'alimenter les ascendances. Je descends donc lentement sans pouvoir remmoonter, et rentre dans la zone de perte d’altitude. Arrivé vers les 250m du sol après avoir spiralé en descente, je m’engage en vent arrière et poursuis mon circuit. Mon approche est sans encombre, et mon atterrissage est propre, comme les précédents.
Sur les derniers vols, je ne suis pas satisfait de plusieurs choses dont le maintien de mon assiette en virage, qui est parfois un peu trop variable à mon goût et qui me valent plusieurs remarques de ma place arrière. De la même manière, je ne dose pas encore bien la conjugaison, notamment sur mes sorties de virages où le planeur dérape parfois un peu. Ces imprécisions au pilotage me prennent de l’attention, que je ne consacre plus à regarder autour du planeur. Il faut donc que je me reprenne sur ces éléments. Ce sont des choses que je peux corriger rapidement et je dois donc me concentrer un maximum dessus pour la suite.
Ce vol marque la fin d'un week-end mémorable, certes peu reposant à cause de l'enchaînement des vols et des coups de mains fournis se révélant très nombreux, mais véritablement ressourçant. Je touche du doigt ce rêve : frôler les nuages en volant est désormais une réalité.
Falcon BMS 4.37 - Winwing F16 HOTAS - Track IR Pro 5 + Track Clip Pro
Re: Début du rêve...
#41Ah les dérapages... j'ai eu souvent les mêmes remarques. Le pilotage "aux fesses" nécessaire pour bien conjuguer ne s'apprend pas en simu (sans parler de notre simu où l'on ne coordonne rien du tout).
C'était en ULM multi-axes pour ma part.
C'était en ULM multi-axes pour ma part.
Re: Début du rêve...
#42Continue Ice. Et j'espère qu'un jour tu pourras réaliser ton rêve à des vitesses bien supérieures.
Sinon commence à économiser 1500€ et va faire un vol en L39 au castelet....
Sinon commence à économiser 1500€ et va faire un vol en L39 au castelet....
Re: Début du rêve...
#43Merci PePe ! Oui c'est dur de piloter aux fesses et de trouver le bon dosage ! Déjà, je n'ai pas d'actions parasites au manche donc je ne fait pas de sur-corrections, ça limite les imprécisions. Sur les derniers vols (pfiouu j'ai du retard pour les raconter, en plus y en a un de trèèèès important !!).
Merci Cat ! Ahah, 1500 euros c'est à eu près le prix de ma formation sur deux ans, sauf qu'elle me reviendra moins cher avec les aides ! M'enfin si y a du monde qui se cotise je ne dis pas non ! Ah, ptet qu'un jours si j'avais de gros moyen....
Merci Cat ! Ahah, 1500 euros c'est à eu près le prix de ma formation sur deux ans, sauf qu'elle me reviendra moins cher avec les aides ! M'enfin si y a du monde qui se cotise je ne dis pas non ! Ah, ptet qu'un jours si j'avais de gros moyen....
Falcon BMS 4.37 - Winwing F16 HOTAS - Track IR Pro 5 + Track Clip Pro
Re: Début du rêve...
#44J'ai beaucoup de retard sur les récits de mes vols, et aussi de mon saut !
Le mardi 5 juillet, alors que je suis désormais en vacances, je repars au terrain avec l'un de mes instructeurs : Sébastien. Il a fait avec moi mes trois premiers vols d'instruction ainsi que mon vol d'initiation, et je suis impatient de voler de nouveau avec lui pour montrer où j'en suis. La météo est plutôt bonne, même si les cumulus ont une forme un peu bizarre. Arrivé au terrain, nous retrouvons Daniel et Camille qui préparent un vol de nav avec le Marianne dans le prolongement de la formation campagne de Camille. Nous décidons de tous partir au Sud du terrain pour environ 60 km avant de remonter par le Nord.
Nous ne décollerons qu'à 16h17. Je soigne le remorquage et largue après avoir senti une bonne poussée sous le planeur. Je suis à environ 550m, et mon intuition se confirme, le vario indique un bon +2 m/s. J'enroule, content d'avoir largué au bon moment. Je soigne ma spirale pour rester dans l'ascendance et monter rapidement, en me concentrant sur la tenue d'assiette lors du virage. Je finis par me décentrer vers 1000m d'altitude, et je ne trouve plus l'ascendance. Nous sommes presque au plafond, nous partons vers le Sud en nous arrêtant à chaque pompe rencontrée. Celles-ci sont hachées et très serrées ce qui rend la montée difficile. C'est compliqué à négocier, et notre altitude n'est pas assez confortable pour continuer à progresser vers le Sud, qui est vide de tout cumulus. Nous préférons faire demi-tour pour ne pas rentrer dans cette marée bleue et avancer à l'aveugle dans du thermique pur (thermiques sans cumulus à leur sommet pour les matérialiser). Seb reprend les commandes à plusieurs moments pour temporiser dans de "petites bulles" à 0-0.5 m/s, en attendant que d'autres cumulus plus accueillant se forment pour nous garantir un cheminement sans encombre jusqu'au terrain. Petit point bas à 600m, mais on rencontre vite une nouvelle petite ascendance exploitée par Seb pour être sûr de bien remonter. La partie Sud n'est vraiment pas bonne, Daniel et Camille font également demi-tour. Nous parvenons à revenir sans encombre, et à monter à 1100m. Vertical terrain, j'enroule de nouveau une ascendance pour partir sereinement au Nord. On fait une vingtaine de bornes pour arriver sur une carrière qui devraient être source d'une pompe. C'est pas manqué, le vario passe dans le positif. Seb enroule au départ et je reprends la main. J'ai la sensation de ne pas être au cœur de la pompe mais je ne parviens pas à la cerner correctement. Je continue à monter tranquillement alors que ma place arrière est très silencieuse, je dois certainement le bercer. Il reprend la main et trouve le centre de la pompe. On monte encore.
"T'as déjà travaillé l'autorotation (la vrille) ?". "Euuuh non.". "Bon bin c'est parti, je te montre et ensuite tu le fais". Je sers les brelles à fond et vérifie qu'il n'y a aucun objet libre dans la cabine avant. Feu vert pour nous deux.On prend une assiette cabrée, la vitesse décroît jusqu'à la limite du décrochage. Le palo gauche est enfoncé à fond. J'appréhende un peu la réaction du planeur que je pense violente. D'un coup le planeur dérape et passe trois quart dos et on se retrouve dans une descente verticale, nez à nez avec le sol. Manche en avant et palo opposé au sens de rotation à fond, le planeur se rétablit en ligne droite. Seb tire souplement sur le manche pour ne pas dépasser les 200 km/h. Je subis les accélérations tout au long de l'exercice même si je n'ai aucun symptôme de nausée. Rapide contrôle de l'altitude, on a pas perdu énormément car on n'a pas laissé le planeur faire un tour de vrille. "A toi". Je souffle un coup, tire sur le manche et attends une perte de vitesse suffisante. Palo à fond, le planeur part en vrille d'un coup. J'agis très vite, manche en avant et palo opposé à la rotation, le planeur accélère de nouveau en descente et cesse ses rotations. Je tire le manche pour rétablir la trajectoire. Je suis impressionné par la sensation que la vrille procure. Je n'ose pas imaginer ses conséquences lors du dernier virage d'une PTL.
Cap sur le terrain. On cheminera entre les cumulus sans aucun souci. Je perds l'altitude en trop dans la zone adéquate et m'engage dans mon circuit. Mon approche est un peu haute, je sors les aérofreins complètement pour rattraper le plan.
Durant ce vol, j'ai eu parfois des problèmes avec la symétrie (encore et toujours). Je crois être trop timide avec mes palonniers, il ne faut pas que j'hésite à aller en bout de course. J'en ai marre d'être repris sur les mêmes éléments à chaque vol et je veux vraiment faire quelque chose pour ne plus avoir ces remarques même si pour l'instant je dois avouer que je ne ressens pas les dérapages aux fesses. Rentré à la maison, je me remémore les deux vrilles, avec l'impression de toujours découvrir quelque chose de nouveau à chaque vol, c'est fascinant. Au prochain vol, je veux avoir une maîtrise parfaite de mes pieds.
Le mardi 5 juillet, alors que je suis désormais en vacances, je repars au terrain avec l'un de mes instructeurs : Sébastien. Il a fait avec moi mes trois premiers vols d'instruction ainsi que mon vol d'initiation, et je suis impatient de voler de nouveau avec lui pour montrer où j'en suis. La météo est plutôt bonne, même si les cumulus ont une forme un peu bizarre. Arrivé au terrain, nous retrouvons Daniel et Camille qui préparent un vol de nav avec le Marianne dans le prolongement de la formation campagne de Camille. Nous décidons de tous partir au Sud du terrain pour environ 60 km avant de remonter par le Nord.
Nous ne décollerons qu'à 16h17. Je soigne le remorquage et largue après avoir senti une bonne poussée sous le planeur. Je suis à environ 550m, et mon intuition se confirme, le vario indique un bon +2 m/s. J'enroule, content d'avoir largué au bon moment. Je soigne ma spirale pour rester dans l'ascendance et monter rapidement, en me concentrant sur la tenue d'assiette lors du virage. Je finis par me décentrer vers 1000m d'altitude, et je ne trouve plus l'ascendance. Nous sommes presque au plafond, nous partons vers le Sud en nous arrêtant à chaque pompe rencontrée. Celles-ci sont hachées et très serrées ce qui rend la montée difficile. C'est compliqué à négocier, et notre altitude n'est pas assez confortable pour continuer à progresser vers le Sud, qui est vide de tout cumulus. Nous préférons faire demi-tour pour ne pas rentrer dans cette marée bleue et avancer à l'aveugle dans du thermique pur (thermiques sans cumulus à leur sommet pour les matérialiser). Seb reprend les commandes à plusieurs moments pour temporiser dans de "petites bulles" à 0-0.5 m/s, en attendant que d'autres cumulus plus accueillant se forment pour nous garantir un cheminement sans encombre jusqu'au terrain. Petit point bas à 600m, mais on rencontre vite une nouvelle petite ascendance exploitée par Seb pour être sûr de bien remonter. La partie Sud n'est vraiment pas bonne, Daniel et Camille font également demi-tour. Nous parvenons à revenir sans encombre, et à monter à 1100m. Vertical terrain, j'enroule de nouveau une ascendance pour partir sereinement au Nord. On fait une vingtaine de bornes pour arriver sur une carrière qui devraient être source d'une pompe. C'est pas manqué, le vario passe dans le positif. Seb enroule au départ et je reprends la main. J'ai la sensation de ne pas être au cœur de la pompe mais je ne parviens pas à la cerner correctement. Je continue à monter tranquillement alors que ma place arrière est très silencieuse, je dois certainement le bercer. Il reprend la main et trouve le centre de la pompe. On monte encore.
"T'as déjà travaillé l'autorotation (la vrille) ?". "Euuuh non.". "Bon bin c'est parti, je te montre et ensuite tu le fais". Je sers les brelles à fond et vérifie qu'il n'y a aucun objet libre dans la cabine avant. Feu vert pour nous deux.On prend une assiette cabrée, la vitesse décroît jusqu'à la limite du décrochage. Le palo gauche est enfoncé à fond. J'appréhende un peu la réaction du planeur que je pense violente. D'un coup le planeur dérape et passe trois quart dos et on se retrouve dans une descente verticale, nez à nez avec le sol. Manche en avant et palo opposé au sens de rotation à fond, le planeur se rétablit en ligne droite. Seb tire souplement sur le manche pour ne pas dépasser les 200 km/h. Je subis les accélérations tout au long de l'exercice même si je n'ai aucun symptôme de nausée. Rapide contrôle de l'altitude, on a pas perdu énormément car on n'a pas laissé le planeur faire un tour de vrille. "A toi". Je souffle un coup, tire sur le manche et attends une perte de vitesse suffisante. Palo à fond, le planeur part en vrille d'un coup. J'agis très vite, manche en avant et palo opposé à la rotation, le planeur accélère de nouveau en descente et cesse ses rotations. Je tire le manche pour rétablir la trajectoire. Je suis impressionné par la sensation que la vrille procure. Je n'ose pas imaginer ses conséquences lors du dernier virage d'une PTL.
Cap sur le terrain. On cheminera entre les cumulus sans aucun souci. Je perds l'altitude en trop dans la zone adéquate et m'engage dans mon circuit. Mon approche est un peu haute, je sors les aérofreins complètement pour rattraper le plan.
Durant ce vol, j'ai eu parfois des problèmes avec la symétrie (encore et toujours). Je crois être trop timide avec mes palonniers, il ne faut pas que j'hésite à aller en bout de course. J'en ai marre d'être repris sur les mêmes éléments à chaque vol et je veux vraiment faire quelque chose pour ne plus avoir ces remarques même si pour l'instant je dois avouer que je ne ressens pas les dérapages aux fesses. Rentré à la maison, je me remémore les deux vrilles, avec l'impression de toujours découvrir quelque chose de nouveau à chaque vol, c'est fascinant. Au prochain vol, je veux avoir une maîtrise parfaite de mes pieds.
Falcon BMS 4.37 - Winwing F16 HOTAS - Track IR Pro 5 + Track Clip Pro
Re: Début du rêve...
#45tu dois trop être habitué à l'ARI du F16
merci pour le récit
merci pour le récit
PC: Z790-A WIFI – I9 13900K@5.5GHz – 32Go DDR5 – RTX2080 SUPER - Windows 10 pro (x64) - Souris Razer Mamba TE - Clavier Razer BlackWidow X Chroma - MicroCasque Razer BlackShark V2
Stick : Thrustmaster HOTAS Cougar & mod : FSSB R1 - Trottle : Thrustmaster VIPER TQS Mission Pack - Rudder : Thrustmaster Pendular Rudder - Track IR v5 & TrackClip pro - MFD CougarPack - ICP PalatynSM - Elgato Stream Deck
Stick : Thrustmaster HOTAS Cougar & mod : FSSB R1 - Trottle : Thrustmaster VIPER TQS Mission Pack - Rudder : Thrustmaster Pendular Rudder - Track IR v5 & TrackClip pro - MFD CougarPack - ICP PalatynSM - Elgato Stream Deck
Re: Début du rêve...
#46Mercredi 6 juillet, l'aube d'une journée mémorable pour moi. Alors que je me remets de mes émotions de la veille, je me lève tôt pour revenir au terrain.
J'ai rendez-vous avec Daniel sur le coup des 11h, direction l'aéroclub. Oui oui, l'aéroclub. Daniel doit aller chercher sur un autre terrain un instructeur chargé de l'évaluer, qui doit voler avec moi cette après-midi. Il y a une bonne trentaine de minutes de nav’ à faire, et c'est l'occasion pour moi de refaire un vol en avion, chose que je n'ai pas fait depuis plusieurs années déjà. Je suis impatient. On passe regarder la météo, prendre un casque pour moi, puis direction la visite pré-vol. L'avion est un Océanair TC-160, avion très proche du DR-400. Une fois la visite terminée, nous partons remettre du carburant. Je n’ai pas spécialement l'habitude de la manip’, habitué à mon planeur dénué de moteur.
Cette fois-ci c'est bon, Daniel met en route et roule au point d'arrêt pour les essais moteur. Nous avons la clearance de la tour, on roule vers la piste. "Tu finis de l'aligner et tu décolles". Daniel garde les mains sur les commandes mais me laisse le soin d'aligner l'avion. Il freine et l'avion s'arrête dans l'axe. Daniel met les gaz, je suis prêt. L'avion s'élance, je suis prêt à contrer l'effet de couple en mettant du palo souplement. Les sensations et corrections sont très proches de celles du planeur, je ne suis pas trop dépaysé mise à part qu’on décolle sur du bitume, et je maintiens l’axe. A la bonne vitesse, je tire souplement sur le manche, et l'avion lève le nez avant de décoller. Je maintiens l'axe et contrôle le roulis, l'avion étant parfois balloté par les pompes qui commencent à pulluler. J'ai un grand sourire aux lèvres, Daniel n'a pas eu besoin de m'aider. Je sens que les ailes sont beaucoup plus courtes, et que j'ai un moteur qui pèse lourd à l'avant. Léger virage pour aller chercher un repère visuel particulier. Je ne regarde quasiment pas mes instruments, gardant la bonne assiette grâce au capot. Le vario est stable, je monte à 1500 pieds et stabilise, sur les consignes de Daniel. Je trime l'avion en profondeur pour diminuer l'effort au manche, l’avion est comme installé sur sa trajectoire.
Le trajet impose de passer à proximité de la base de Cognac. Nous sommes en contact avec le contrôle. A deux moments, des Epsilon et Grob-120 croisent notre trajectoire, légèrement plus hauts. Ce sont de beaux avions. Sur l'horizon, on aperçoit déjà la ville de notre destination, Saintes. L'aérodrome est au Sud, je finis par distinguer les pistes grâce à Daniel. C'est le bazar, une piste en dur et deux pistes en herbes sont parallèles, et une troisième piste en herbe coupe les deux autres. De plus, les deux pistes en herbes parallèles sont côtes à côtes, ce qui empêche de faire la distinction des deux à longue distance. On intègre le circuit en étape de base, puis Daniel configure l'avion pour l'approche. J'ai toujours la main, et je m'aligne sur les deux pistes côtes à côtes. Je n'arrive pas à distinguer les marquages au sol et reste un peu entre les deux avant de pouvoir choisir la bonne. La vitesse est stable et le plan de descente également, on arrive au seuil de piste, j'arrondis. Daniel est aux commandes avec moi, mais ne fait pas de mouvements contraires aux miens. L'avion touche, je trouve ça un poil brutal mais Daniel me dit que c'est un atterrissage normal en avion. Il reprend complètement les commandes et roule jusqu'à l'aéroclub. Je regarde les planeurs de l'Armée de l'Air ainsi que leurs beaux Jodel qui font office de remorqueurs. Tout le monde est en combinaison. Une fois moteur coupé, je fais la connaissance de Didier qui sera mon instructeur aujourd'hui. Nous ne perdons pas trop de temps et sautons de nouveau dans l'avion. Je serai en place arrière pour le retour, non mécontent de la nouvelle. Je vais enfin pouvoir me reposer et apprécier le vol en tant que passager, chose que je n'ai pas faite depuis longtemps. Le retour à nos installations se passe très bien. Moi je profite de la vue imprenable sur les paysages de vignes et la Charente. L'atterrissage est sans encombre, nous nous dirigeons aux hangars. Retour au vol à voile.
Il est environ 13h et chacun commence à manger son casse-croûte. Didier volera avec moi sur le Marianne, planeur avec lequel je n'ai pas eu l'occasion de voler. Nous prévoyons d'aller vers le Nord. D'autres pilotes ont déjà décollé pour faire des circuits, la distance du jour étant de 500 kms. Le ciel est jonché de cumulus, je suis impatient d'aller là-haut de nouveau. Nous préparons le planeur avec Didier et effectuons la visite pré-vol ensemble. Rien à dire, le planeur est nickel. Je m'installe à l'avant avec ma carte. Le remorqueur ne tarde pas à mettre en route pendant que je fais mon CRIS. Didier m'apparaît comme quelqu'un de très sympathique, en qui j'ai confiance tout de suite. Le remorqueur s'aligne, je fais comme d'habitude. Dernières vérifications, je lève mon pouce. Je ne connais pas ce planeur, il fait un peu plus vieillot à l'intérieur mais je suis très bien installé. J'attends de voir ce qu'il va donner au pilotage, conscient qu'il est plus lourd et qu’il fait 18m au lieu de 15m d'envergure, il va donc falloir mettre plus de palo encore. L'attelage roule, les ailerons sont tout de suite efficace, je maintiens les ailes droites. Je tire doucement sous le manche et le planeur s'élève. Je maintiens la tension au manche et reste à deux mètres du sol. Le remorqueur monte à son tour puis tourne à gauche. Aux premiers abords, le manche me semble dur au roulis, il me faut mettre plus de force pour l’incliner. L'avion nous monte tranquillement pendant que je continue de prendre le planeur en main. Largage à 550m, cette fois-ci c'est raté, le vario retombe, il n’y avait pas d'ascendance. Demi-tour, on passe sous un cumulus prometteur. Didier enroule pour être sûr d'accrocher. Il y a un bon 2 m/s. Je me laisse tranquillement porter dans la montée, à 800m j'ai de nouveau les commandes. Je poursuis la spirale engagée à droite par Didier. Le Marianne est très stable dans la pompe, une fois installé dedans il spirale tranquillement sans avoir tendance à en ressortir. On monte à 1200m et je prends un cap au Nord. Pour la symétrie, je suis déterminé à mettre autant de pied qu'il faut pour maintenir ma ficelle dans l'axe. Je veux aussi être très attentif au comportement du planeur, en visualisant les dérapages grâce à des repères fixes sur l'horizon. A cause de sa grande envergure, il faut très souvent mettre le pied en butée pour ne pas déraper, et anticiper au mieux la conjugaison. Pour l’instant je suis relativement propre dans mon pilotage, et je parviens à garder un maximum la tête dehors sans altérer ma trajectoire.
Nous transitons tranquillement en discutant. Je reprends une pompe de temps en temps pour rester au-dessus des 1000m. Comme les varios sous les cumulus sont très bon et je ne perds pas trop d'altitude en cheminant correctement. Je fais donc une très longue branche en suivant la nationale sans perdre d'altitude ni m’arrêter à une pompe. Une partie de mon trajet doit se faire sans passer sous des cumulus. Arrivé à 950m, je reprends une pompe jusqu'au plafond, à 1400m. Je reprends ma progression. Notre objectif est un aérodrome situé à 65 km au Nord de notre terrain. On arrive vertical rapidement, sans avoir été en difficulté, le ciel étant très généreux aujourd’hui. On a pu prendre le temps de regarder beaucoup la carte pour repérer les villages aux alentours et autres points importants. Après notre demi-tour, Didier veut que l’on fasse le plein en altitude rapidement. On quitte une pompe moyenne pour essayer de trouver mieux. On remonte à 1400 dans une meilleure ascendance et on prend le chemin inverse. Didier me lance pour défi de faire la branche retour sans s'arrêter dans une pompe, en cheminant au mieux. Accélérer entre deux cumulus pour ne pas rester trop longtemps dans les descendances et ralentir quand le vario est positif permet de parcourir une grande distance sans s'arrêter. A 1000m, à mi-parcours, j'enroule pour remonter à 1300m. Défi perdu ! Mais bon, il vaut mieux rester haut. Arrivé en local du terrain, j'accélère. On calcule l'altitude que l'on doit avoir à des intervalles de distance réguliers, et j'accélère plus encore si nous disposons d'une marge. Nous arrivons à 450m en zone de perte d'altitude, avec une vitesse moyenne augmentée grâce à notre arrivée à grande vitesse. Une fois que le circuit est dégagé je m'engage en vent arrière. Prise de terrain classique, même si je m'applique toujours autant, d'autant plus que le planeur est nouveau pour moi. L'arrondi plait à Didier. En sortant j'ai le droit à de nombreux compliments sur mon vol, le courant est très bien passé.
Daniel discute un peu avec Didier et veut me récupérer pour faire un tour de piste sur le Marianne. On ramène le planeur au seuil de piste. Je rentre dans ce nouveau vol qui sera court, mais je veux maîtriser au mieux ma trajectoire lors du circuit. On discute des procédures d'urgence en cas de casse du câble pendant le remorquage. Daniel veut juste que l'on fasse un simple tour de piste, et ne veut pas que je cherche à accrocher. C'est reparti pour un tour. Il fait très chaud au sol, verrière fermée avant que le remorqueur ne s'élance, je suis en train de bouillir. Mon front est plein de sueur et je n'attends qu'une chose, que l'avion mette les gaz. Ça y est c'est parti, on prend de la vitesse et je reçois enfin de l'air frais rentrant par l'écope dans la figure. Je suis tranquillement le remorqueur, me réhabituant au feeling des commandes. Finalement le planeur n’est pas si lourd à contrôler. Daniel veut que je largue à 450m et que je lui fasse un circuit propre. Je largue à la bonne altitude, et passe en zone de perte d'altitude. Je fais quelques tours pour arriver à 300m mais j'en fais un de trop, et je passe en dessous de l’altitude fixée. J'en prends conscience immédiatement et sais qu'il ne faudra pas que je sorte trop les aérofreins. Je dois gérer la radio seulement depuis aujourd'hui car le micro de l'autre biplace était HS. C'est nouveau pour moi mais la simulation de vol a été très bénéfique. C'est presque comme un tour de piste sur Falcon, alors je ne bafouille pas et montre beaucoup d’assurance. Je passe en étape de base puis en finale et rattrape mon plan. Arrondi puis touché en douceur sans trop cabrer. Je ne touche donc pas la queue, erreur réputée pour avoir cassé en deux un certain nombre de Marianne. Le planeur s'immobilise et j’énonce tous les points que j’ai en tête qui n'allaient pas sur le circuit. Daniel n'a rien à rajouter. Je reviens dans ma tête sur ce qui a cloché pour les mémoriser et ne pas les reproduire, et on descend du planeur.
"On ramène le planeur au seuil de piste et tu repars tout seul". La phrase résonne encore en moi. Sur le moment je ne sais pas si je me sens prêt ou non. J'attendais ce moment avec impatience mais je ne l'ai pas senti venir pour ce jour-là. "D'accord". Pourtant un tour de piste avec un largage si bas c'était suspect je dois dire, mais je n'ai absolument rien calculé sur le coup. Dans ma tête ça cogite dur. Je suis livré à moi-même dès l'annonce de Daniel, je mentalise mes erreurs encore une fois. Je me dis qu'il faudra que je le pose tout seul, en faisant mon approche sans aucun conseil, juste avec moi comme seul juge. Et puis finalement je relativise et me dis qu'aucun instructeur ne m'a repris les commandes pour des raisons de sécurité depuis un moment, qu'il n'y a pas de raison pour que je fasse n'importe quoi maintenant, surtout que Daniel restera disponible à la radio à tout moment. Comme par hasard le président du club est là. Je suis un peu sous le regard de tout le monde. Chacune des personnes présentes est peut-être aussi attentive que moi. La pression monte d'un cran. Ils me sentent prêt, alors il n'y a aucune raison que je ne le sois pas, je me sens à la hauteur. On aligne directement le planeur et je remonte à bord. Daniel s'occupe d'attacher les sangles de la place arrière, d'enlever le parachute et objets du vide poche. J'effectue ma CRIS à voix haute, verrière ouverte. Le remorqueur met en route de nouveau. Je ferme la verrière et voit que la petite fenêtre arrière n'est pas fermée. Je le signale à Daniel qui me glisse un "c'était un petit test, t'es dans ton vol" tout en la fermant. "Kilo Papa, aérofreins rentrés et verrouillés, prêt à décoller de Tango Lima". Je souffle une dernière fois, totalement dans ma bulle. Finalement rien ne change, c'est un remorquage presque comme les autres, enfin c'est ce que j'essaye de me dire. Il est 18h15, l’avion met les gaz et l'attelage prend de la vitesse. Je décolle. J'ai chaud, c’est un mélange entre l'adrénaline et l'attente interminable au soleil avant de décoller. Je continue de tenir ma place et surveille l'alti. "100m, si le câble casse je peux faire demi-tour et atterrir à contre QFU". Je largue à 450m. Les cumulus ont disparus, l’air est plus calme car nous sommes en fin de journée mais il doit rester un peu de thermique pur. En zone de perte d'altitude je me retrouve confronté à une pompe. Raaah, c'est frustrant, elle me tend les bras mais ce n’est pas le but de mon vol. Je fais juste un circuit et elle est en plein sur le début de la vent arrière. Elle va même être gênante. Je profite de chaque instant de mon vol, et je rallonge un peu sa durée en flirtant avec l’ascendance. Pour ne plus monter, je décide d’accélérer à 140 km/h tout en spiralant. Je m’écarte un peu de l’ascendance pour descendre à 300m et débuter mon circuit. Je prends garde à ne pas passer en dessous des 300m comme au dernier vol. Je me place en début de vent arrière par un virage à droite pour garder sous les yeux les installations. Je répète ma checklist et l’applique. « Angoulême info de Tango Lima, en début de vent arrière pour la 28 herbe, train fixe ». J’obtiens la clearance attendue. Petit coup d’œil sur le trafic, le circuit est calme et les pistes dégagées. Je repasse à travers l’ascendance qui me fait repasser au-dessus des 300m. Je suis trop haut et sors pendant quelques secondes un filet d’AF. Je passe en étape de base. Le micro a tendance à tomber un peu, je galère un peu à faire ma dernière annonce. Je sors de nouveau les AF pour corriger mon altitude. Dernier virage, je suis aligné sur la piste. Je suis un peu bas, à la bonne vitesse, soit environ 105 km/h par rapport au vent du jour. Je rentre les AF, et revient progressivement sur mon plan. J’arrive sur la piste, toujours à 105 km/h. Pour ne pas faire chuter la vitesse à l’arrondi ce qui risquerait de me faire toucher brutalement, je repousse encore un peu la sortie des AF qui devraient déjà être dehors. J’arrondi puis sors un filet d’AF. Le Marianne touche en douceur, je garde les ailes horizontales et sors complètement les AF. Je suis au sol, avec une satisfaction immense. La sensation est extraordinaire. Je ne réalise pas trop sur le moment, un peu envahi par un mélange de concentration, d’excitation et d’appréhension. Après coup, je mesure plus l'importance de l'étape franchie qui récompense une bonne progression.
Je sors du planeur et enlève mon parachute, en attendant que l’on vienne me chercher. Le J7 peine un peu à démarrer. Je suis impatient de retrouver ceux qui m’ont permis d’en arriver là. Grandes accolades pour l’occasion, je suis félicité par tous les pilotes présents. Certains sont encore en circuit. Retour au hangar, je tiens fièrement l’aile de mon planeur pour le guider. J’ai le droit à des compliments sur la qualité de mon atterrissage, je ne peux pas être plus heureux. Il faut faire une petite photo pour fêter l’occasion. Un seau d’eau gâche un peu la photo, quelqu’un le place derrière nous. Une fois la photo prise, je suis ceinturé et pris par les pieds, je me doutais bien que la présence de ce seau n’était pas anodine. Je me retrouve assis dedans en quelques secondes, sans trop chercher à me débattre. Ça a le mérite d’être rafraîchissant. Pas tout seul dans mon malheur, le fond du seau d’eau finit sur un ancien élève. Je trouve la tradition sympa.
La journée ne s'arrête pas là, on repart en avion avec Daniel et Didier direction Saintes. J’ai un peu l’air d’un con avec mon pantalon trempé quand je passe dans l’aéroclub pour reprendre mon casque mais je m’en tape. Une fois arrivé à Saintes, je repasse à l'avant et Daniel me fait tout faire, du roulage à l'atterrissage, en passant par la gestion du moteur, le décollage et le vol. Lui me guide seulement à la voix et reste prêt à reprendre les commandes à tout moment dans les phases plus délicates. J'ai eu le droit qu'à une petite aide pour l'atterrissage sur notre aérodrome, la piste étant en bitume. Le maniement de l’avion n’est pas très difficile, mais je ne connais pas du tout ce qui concerne le moteur et les checklists.
Fin d'une journée mémorable pour moi et 100% aéro. J'en garderai d’innombrables souvenirs. Il paraît que le premier vol solo reste gravé à jamais. J’en suis convaincu.
La météo a aussi permis à deux pilotes du club d'effectuer un 500 km "comme prévu" en 7h de vol, réalisant une très belle performance. C'est donc une très belle journée pour le club. Prochain objectif pour moi : le brevet. Je vais donc continuer à voler, avec et sans instructeur avant d'être lâché sur monoplace.
J'ai rendez-vous avec Daniel sur le coup des 11h, direction l'aéroclub. Oui oui, l'aéroclub. Daniel doit aller chercher sur un autre terrain un instructeur chargé de l'évaluer, qui doit voler avec moi cette après-midi. Il y a une bonne trentaine de minutes de nav’ à faire, et c'est l'occasion pour moi de refaire un vol en avion, chose que je n'ai pas fait depuis plusieurs années déjà. Je suis impatient. On passe regarder la météo, prendre un casque pour moi, puis direction la visite pré-vol. L'avion est un Océanair TC-160, avion très proche du DR-400. Une fois la visite terminée, nous partons remettre du carburant. Je n’ai pas spécialement l'habitude de la manip’, habitué à mon planeur dénué de moteur.
Cette fois-ci c'est bon, Daniel met en route et roule au point d'arrêt pour les essais moteur. Nous avons la clearance de la tour, on roule vers la piste. "Tu finis de l'aligner et tu décolles". Daniel garde les mains sur les commandes mais me laisse le soin d'aligner l'avion. Il freine et l'avion s'arrête dans l'axe. Daniel met les gaz, je suis prêt. L'avion s'élance, je suis prêt à contrer l'effet de couple en mettant du palo souplement. Les sensations et corrections sont très proches de celles du planeur, je ne suis pas trop dépaysé mise à part qu’on décolle sur du bitume, et je maintiens l’axe. A la bonne vitesse, je tire souplement sur le manche, et l'avion lève le nez avant de décoller. Je maintiens l'axe et contrôle le roulis, l'avion étant parfois balloté par les pompes qui commencent à pulluler. J'ai un grand sourire aux lèvres, Daniel n'a pas eu besoin de m'aider. Je sens que les ailes sont beaucoup plus courtes, et que j'ai un moteur qui pèse lourd à l'avant. Léger virage pour aller chercher un repère visuel particulier. Je ne regarde quasiment pas mes instruments, gardant la bonne assiette grâce au capot. Le vario est stable, je monte à 1500 pieds et stabilise, sur les consignes de Daniel. Je trime l'avion en profondeur pour diminuer l'effort au manche, l’avion est comme installé sur sa trajectoire.
Le trajet impose de passer à proximité de la base de Cognac. Nous sommes en contact avec le contrôle. A deux moments, des Epsilon et Grob-120 croisent notre trajectoire, légèrement plus hauts. Ce sont de beaux avions. Sur l'horizon, on aperçoit déjà la ville de notre destination, Saintes. L'aérodrome est au Sud, je finis par distinguer les pistes grâce à Daniel. C'est le bazar, une piste en dur et deux pistes en herbes sont parallèles, et une troisième piste en herbe coupe les deux autres. De plus, les deux pistes en herbes parallèles sont côtes à côtes, ce qui empêche de faire la distinction des deux à longue distance. On intègre le circuit en étape de base, puis Daniel configure l'avion pour l'approche. J'ai toujours la main, et je m'aligne sur les deux pistes côtes à côtes. Je n'arrive pas à distinguer les marquages au sol et reste un peu entre les deux avant de pouvoir choisir la bonne. La vitesse est stable et le plan de descente également, on arrive au seuil de piste, j'arrondis. Daniel est aux commandes avec moi, mais ne fait pas de mouvements contraires aux miens. L'avion touche, je trouve ça un poil brutal mais Daniel me dit que c'est un atterrissage normal en avion. Il reprend complètement les commandes et roule jusqu'à l'aéroclub. Je regarde les planeurs de l'Armée de l'Air ainsi que leurs beaux Jodel qui font office de remorqueurs. Tout le monde est en combinaison. Une fois moteur coupé, je fais la connaissance de Didier qui sera mon instructeur aujourd'hui. Nous ne perdons pas trop de temps et sautons de nouveau dans l'avion. Je serai en place arrière pour le retour, non mécontent de la nouvelle. Je vais enfin pouvoir me reposer et apprécier le vol en tant que passager, chose que je n'ai pas faite depuis longtemps. Le retour à nos installations se passe très bien. Moi je profite de la vue imprenable sur les paysages de vignes et la Charente. L'atterrissage est sans encombre, nous nous dirigeons aux hangars. Retour au vol à voile.
Il est environ 13h et chacun commence à manger son casse-croûte. Didier volera avec moi sur le Marianne, planeur avec lequel je n'ai pas eu l'occasion de voler. Nous prévoyons d'aller vers le Nord. D'autres pilotes ont déjà décollé pour faire des circuits, la distance du jour étant de 500 kms. Le ciel est jonché de cumulus, je suis impatient d'aller là-haut de nouveau. Nous préparons le planeur avec Didier et effectuons la visite pré-vol ensemble. Rien à dire, le planeur est nickel. Je m'installe à l'avant avec ma carte. Le remorqueur ne tarde pas à mettre en route pendant que je fais mon CRIS. Didier m'apparaît comme quelqu'un de très sympathique, en qui j'ai confiance tout de suite. Le remorqueur s'aligne, je fais comme d'habitude. Dernières vérifications, je lève mon pouce. Je ne connais pas ce planeur, il fait un peu plus vieillot à l'intérieur mais je suis très bien installé. J'attends de voir ce qu'il va donner au pilotage, conscient qu'il est plus lourd et qu’il fait 18m au lieu de 15m d'envergure, il va donc falloir mettre plus de palo encore. L'attelage roule, les ailerons sont tout de suite efficace, je maintiens les ailes droites. Je tire doucement sous le manche et le planeur s'élève. Je maintiens la tension au manche et reste à deux mètres du sol. Le remorqueur monte à son tour puis tourne à gauche. Aux premiers abords, le manche me semble dur au roulis, il me faut mettre plus de force pour l’incliner. L'avion nous monte tranquillement pendant que je continue de prendre le planeur en main. Largage à 550m, cette fois-ci c'est raté, le vario retombe, il n’y avait pas d'ascendance. Demi-tour, on passe sous un cumulus prometteur. Didier enroule pour être sûr d'accrocher. Il y a un bon 2 m/s. Je me laisse tranquillement porter dans la montée, à 800m j'ai de nouveau les commandes. Je poursuis la spirale engagée à droite par Didier. Le Marianne est très stable dans la pompe, une fois installé dedans il spirale tranquillement sans avoir tendance à en ressortir. On monte à 1200m et je prends un cap au Nord. Pour la symétrie, je suis déterminé à mettre autant de pied qu'il faut pour maintenir ma ficelle dans l'axe. Je veux aussi être très attentif au comportement du planeur, en visualisant les dérapages grâce à des repères fixes sur l'horizon. A cause de sa grande envergure, il faut très souvent mettre le pied en butée pour ne pas déraper, et anticiper au mieux la conjugaison. Pour l’instant je suis relativement propre dans mon pilotage, et je parviens à garder un maximum la tête dehors sans altérer ma trajectoire.
Nous transitons tranquillement en discutant. Je reprends une pompe de temps en temps pour rester au-dessus des 1000m. Comme les varios sous les cumulus sont très bon et je ne perds pas trop d'altitude en cheminant correctement. Je fais donc une très longue branche en suivant la nationale sans perdre d'altitude ni m’arrêter à une pompe. Une partie de mon trajet doit se faire sans passer sous des cumulus. Arrivé à 950m, je reprends une pompe jusqu'au plafond, à 1400m. Je reprends ma progression. Notre objectif est un aérodrome situé à 65 km au Nord de notre terrain. On arrive vertical rapidement, sans avoir été en difficulté, le ciel étant très généreux aujourd’hui. On a pu prendre le temps de regarder beaucoup la carte pour repérer les villages aux alentours et autres points importants. Après notre demi-tour, Didier veut que l’on fasse le plein en altitude rapidement. On quitte une pompe moyenne pour essayer de trouver mieux. On remonte à 1400 dans une meilleure ascendance et on prend le chemin inverse. Didier me lance pour défi de faire la branche retour sans s'arrêter dans une pompe, en cheminant au mieux. Accélérer entre deux cumulus pour ne pas rester trop longtemps dans les descendances et ralentir quand le vario est positif permet de parcourir une grande distance sans s'arrêter. A 1000m, à mi-parcours, j'enroule pour remonter à 1300m. Défi perdu ! Mais bon, il vaut mieux rester haut. Arrivé en local du terrain, j'accélère. On calcule l'altitude que l'on doit avoir à des intervalles de distance réguliers, et j'accélère plus encore si nous disposons d'une marge. Nous arrivons à 450m en zone de perte d'altitude, avec une vitesse moyenne augmentée grâce à notre arrivée à grande vitesse. Une fois que le circuit est dégagé je m'engage en vent arrière. Prise de terrain classique, même si je m'applique toujours autant, d'autant plus que le planeur est nouveau pour moi. L'arrondi plait à Didier. En sortant j'ai le droit à de nombreux compliments sur mon vol, le courant est très bien passé.
Daniel discute un peu avec Didier et veut me récupérer pour faire un tour de piste sur le Marianne. On ramène le planeur au seuil de piste. Je rentre dans ce nouveau vol qui sera court, mais je veux maîtriser au mieux ma trajectoire lors du circuit. On discute des procédures d'urgence en cas de casse du câble pendant le remorquage. Daniel veut juste que l'on fasse un simple tour de piste, et ne veut pas que je cherche à accrocher. C'est reparti pour un tour. Il fait très chaud au sol, verrière fermée avant que le remorqueur ne s'élance, je suis en train de bouillir. Mon front est plein de sueur et je n'attends qu'une chose, que l'avion mette les gaz. Ça y est c'est parti, on prend de la vitesse et je reçois enfin de l'air frais rentrant par l'écope dans la figure. Je suis tranquillement le remorqueur, me réhabituant au feeling des commandes. Finalement le planeur n’est pas si lourd à contrôler. Daniel veut que je largue à 450m et que je lui fasse un circuit propre. Je largue à la bonne altitude, et passe en zone de perte d'altitude. Je fais quelques tours pour arriver à 300m mais j'en fais un de trop, et je passe en dessous de l’altitude fixée. J'en prends conscience immédiatement et sais qu'il ne faudra pas que je sorte trop les aérofreins. Je dois gérer la radio seulement depuis aujourd'hui car le micro de l'autre biplace était HS. C'est nouveau pour moi mais la simulation de vol a été très bénéfique. C'est presque comme un tour de piste sur Falcon, alors je ne bafouille pas et montre beaucoup d’assurance. Je passe en étape de base puis en finale et rattrape mon plan. Arrondi puis touché en douceur sans trop cabrer. Je ne touche donc pas la queue, erreur réputée pour avoir cassé en deux un certain nombre de Marianne. Le planeur s'immobilise et j’énonce tous les points que j’ai en tête qui n'allaient pas sur le circuit. Daniel n'a rien à rajouter. Je reviens dans ma tête sur ce qui a cloché pour les mémoriser et ne pas les reproduire, et on descend du planeur.
"On ramène le planeur au seuil de piste et tu repars tout seul". La phrase résonne encore en moi. Sur le moment je ne sais pas si je me sens prêt ou non. J'attendais ce moment avec impatience mais je ne l'ai pas senti venir pour ce jour-là. "D'accord". Pourtant un tour de piste avec un largage si bas c'était suspect je dois dire, mais je n'ai absolument rien calculé sur le coup. Dans ma tête ça cogite dur. Je suis livré à moi-même dès l'annonce de Daniel, je mentalise mes erreurs encore une fois. Je me dis qu'il faudra que je le pose tout seul, en faisant mon approche sans aucun conseil, juste avec moi comme seul juge. Et puis finalement je relativise et me dis qu'aucun instructeur ne m'a repris les commandes pour des raisons de sécurité depuis un moment, qu'il n'y a pas de raison pour que je fasse n'importe quoi maintenant, surtout que Daniel restera disponible à la radio à tout moment. Comme par hasard le président du club est là. Je suis un peu sous le regard de tout le monde. Chacune des personnes présentes est peut-être aussi attentive que moi. La pression monte d'un cran. Ils me sentent prêt, alors il n'y a aucune raison que je ne le sois pas, je me sens à la hauteur. On aligne directement le planeur et je remonte à bord. Daniel s'occupe d'attacher les sangles de la place arrière, d'enlever le parachute et objets du vide poche. J'effectue ma CRIS à voix haute, verrière ouverte. Le remorqueur met en route de nouveau. Je ferme la verrière et voit que la petite fenêtre arrière n'est pas fermée. Je le signale à Daniel qui me glisse un "c'était un petit test, t'es dans ton vol" tout en la fermant. "Kilo Papa, aérofreins rentrés et verrouillés, prêt à décoller de Tango Lima". Je souffle une dernière fois, totalement dans ma bulle. Finalement rien ne change, c'est un remorquage presque comme les autres, enfin c'est ce que j'essaye de me dire. Il est 18h15, l’avion met les gaz et l'attelage prend de la vitesse. Je décolle. J'ai chaud, c’est un mélange entre l'adrénaline et l'attente interminable au soleil avant de décoller. Je continue de tenir ma place et surveille l'alti. "100m, si le câble casse je peux faire demi-tour et atterrir à contre QFU". Je largue à 450m. Les cumulus ont disparus, l’air est plus calme car nous sommes en fin de journée mais il doit rester un peu de thermique pur. En zone de perte d'altitude je me retrouve confronté à une pompe. Raaah, c'est frustrant, elle me tend les bras mais ce n’est pas le but de mon vol. Je fais juste un circuit et elle est en plein sur le début de la vent arrière. Elle va même être gênante. Je profite de chaque instant de mon vol, et je rallonge un peu sa durée en flirtant avec l’ascendance. Pour ne plus monter, je décide d’accélérer à 140 km/h tout en spiralant. Je m’écarte un peu de l’ascendance pour descendre à 300m et débuter mon circuit. Je prends garde à ne pas passer en dessous des 300m comme au dernier vol. Je me place en début de vent arrière par un virage à droite pour garder sous les yeux les installations. Je répète ma checklist et l’applique. « Angoulême info de Tango Lima, en début de vent arrière pour la 28 herbe, train fixe ». J’obtiens la clearance attendue. Petit coup d’œil sur le trafic, le circuit est calme et les pistes dégagées. Je repasse à travers l’ascendance qui me fait repasser au-dessus des 300m. Je suis trop haut et sors pendant quelques secondes un filet d’AF. Je passe en étape de base. Le micro a tendance à tomber un peu, je galère un peu à faire ma dernière annonce. Je sors de nouveau les AF pour corriger mon altitude. Dernier virage, je suis aligné sur la piste. Je suis un peu bas, à la bonne vitesse, soit environ 105 km/h par rapport au vent du jour. Je rentre les AF, et revient progressivement sur mon plan. J’arrive sur la piste, toujours à 105 km/h. Pour ne pas faire chuter la vitesse à l’arrondi ce qui risquerait de me faire toucher brutalement, je repousse encore un peu la sortie des AF qui devraient déjà être dehors. J’arrondi puis sors un filet d’AF. Le Marianne touche en douceur, je garde les ailes horizontales et sors complètement les AF. Je suis au sol, avec une satisfaction immense. La sensation est extraordinaire. Je ne réalise pas trop sur le moment, un peu envahi par un mélange de concentration, d’excitation et d’appréhension. Après coup, je mesure plus l'importance de l'étape franchie qui récompense une bonne progression.
Je sors du planeur et enlève mon parachute, en attendant que l’on vienne me chercher. Le J7 peine un peu à démarrer. Je suis impatient de retrouver ceux qui m’ont permis d’en arriver là. Grandes accolades pour l’occasion, je suis félicité par tous les pilotes présents. Certains sont encore en circuit. Retour au hangar, je tiens fièrement l’aile de mon planeur pour le guider. J’ai le droit à des compliments sur la qualité de mon atterrissage, je ne peux pas être plus heureux. Il faut faire une petite photo pour fêter l’occasion. Un seau d’eau gâche un peu la photo, quelqu’un le place derrière nous. Une fois la photo prise, je suis ceinturé et pris par les pieds, je me doutais bien que la présence de ce seau n’était pas anodine. Je me retrouve assis dedans en quelques secondes, sans trop chercher à me débattre. Ça a le mérite d’être rafraîchissant. Pas tout seul dans mon malheur, le fond du seau d’eau finit sur un ancien élève. Je trouve la tradition sympa.
La journée ne s'arrête pas là, on repart en avion avec Daniel et Didier direction Saintes. J’ai un peu l’air d’un con avec mon pantalon trempé quand je passe dans l’aéroclub pour reprendre mon casque mais je m’en tape. Une fois arrivé à Saintes, je repasse à l'avant et Daniel me fait tout faire, du roulage à l'atterrissage, en passant par la gestion du moteur, le décollage et le vol. Lui me guide seulement à la voix et reste prêt à reprendre les commandes à tout moment dans les phases plus délicates. J'ai eu le droit qu'à une petite aide pour l'atterrissage sur notre aérodrome, la piste étant en bitume. Le maniement de l’avion n’est pas très difficile, mais je ne connais pas du tout ce qui concerne le moteur et les checklists.
Fin d'une journée mémorable pour moi et 100% aéro. J'en garderai d’innombrables souvenirs. Il paraît que le premier vol solo reste gravé à jamais. J’en suis convaincu.
La météo a aussi permis à deux pilotes du club d'effectuer un 500 km "comme prévu" en 7h de vol, réalisant une très belle performance. C'est donc une très belle journée pour le club. Prochain objectif pour moi : le brevet. Je vais donc continuer à voler, avec et sans instructeur avant d'être lâché sur monoplace.
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Re: Début du rêve...
#47
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