The bomber
Publié : jeu. oct. 04, 2012 12:47 am
Bonjoursoir,
Dans le fil sur le film "Kamikaze, assaut dans le Pacifique", Luso 83 semblait demander une analyse du film "The bomber".
J'avais cru l'avoir évoqué ici à sa sortie en France, mais non, j'avais oublié. Mea culpa. Pour réparer cette omission, je vous propose ma recension de ce film paru il n'y a pas si longtemps (juin 2012).
Quelques mots.
Et d'une, le titre. "The bomber". Pourquoi un titre en anglais pour la version française d'un film russo-ukrainien ? Je n'ai pas trouvé cela très malin de la part du distributeur, mais cela ne préjuge en rien de la qualité de l’œuvre cinématographique. Le titre russe signifie, mot pour mot, "La ballade du bombardier". Pourquoi ne pas avoir gardé ce titre-là, puisqu'en prime il colle tout à fait au scénario ? Pour donner un faux air hollywoodien à un film en provenance de l'ex-URSS ?
De deux, le scénario. Le titre russe le dit bien : il y a là-dedans une histoire d'amour. Par les temps qui courent, difficile d'y échapper. De tous les films à coloration "aéro" que j'ai vus ces temps-ci, peu d'entre eux échappent à la présence de Cupidon. Il faut dire qu'ici, la durée du film (3h) laisse à place à la romance.
Durée : trois heures. Vous avez bien lu. Brof ! J'ai connu bien plus long. Mais ici, le cas est particulier : il s’agit à l’origine d’une "saga" en six épisodes pour la TV. Rassurez-vous : si vous ne gardez pas l’œil au minuteur, vous ne vous apercevrez de rien quant aux découpages.
Le scénario lui-même tient la route, et ce pour une bonne raison : il est tiré d'une histoire vraie sur laquelle le scénariste a un peu brodé, y greffant des événements en provenance d'autres histoires authentiques. Pour ce qui est du côté "aéro", ne vous attendez pas à un film 100% aviation. Il y a quelques scènes où apparaissent des Tu-2, mais pas que quoi en faire un film "aéro" pur sucre pur fruit. Les affiches russo-ukrainiennes du film sonnent plus juste que l'affiche française. (Pour les petits futés : cherchez l'erreur !)
Toujours sur le scénario : amateur de cinéma russe et ukrainien, j'ai remarqué, ainsi que je l'évoque dans ma recension, l'évidente propension des cinéastes des pays ex-soviétiques à régler des comptes avec le passé. Sous des prétextes de film aéro-amoureux-guerrier, le stalinisme se prend ici une gifle de plus.
Scénario, jeu des acteurs, décors, tout cela est assez convaincant, même si, rappelons-le, nous ne sommes pas en présence de ce que l'on pourrait nommer "film d'aviation". Enfin, les Tu-2 ne volent pas comme des Soukhoï Su-35 ; c'est toujours cela de pris !
Un bon point pour les décors : par exemple, pour une fois, les partisans crèchent dans des zemliankas, conformément à la réalité, et celles-ci sont ici parfaitement reproduites.
Pour conclure : ce film remplit très honorablement son office... pourvu qu'on ne soit pas allergique à son aspect "romance".
Prévoyez une soupière de bortch et un grand plat de varenikis pour tenir les trois heures. La horilka (vodka ukrainienne) , pourquoi pas ? Mais à consommer avec une infinie modération si vous voulez comprendre le film.
Bonne lecture
PB
Dans le fil sur le film "Kamikaze, assaut dans le Pacifique", Luso 83 semblait demander une analyse du film "The bomber".
J'avais cru l'avoir évoqué ici à sa sortie en France, mais non, j'avais oublié. Mea culpa. Pour réparer cette omission, je vous propose ma recension de ce film paru il n'y a pas si longtemps (juin 2012).
Quelques mots.
Et d'une, le titre. "The bomber". Pourquoi un titre en anglais pour la version française d'un film russo-ukrainien ? Je n'ai pas trouvé cela très malin de la part du distributeur, mais cela ne préjuge en rien de la qualité de l’œuvre cinématographique. Le titre russe signifie, mot pour mot, "La ballade du bombardier". Pourquoi ne pas avoir gardé ce titre-là, puisqu'en prime il colle tout à fait au scénario ? Pour donner un faux air hollywoodien à un film en provenance de l'ex-URSS ?
De deux, le scénario. Le titre russe le dit bien : il y a là-dedans une histoire d'amour. Par les temps qui courent, difficile d'y échapper. De tous les films à coloration "aéro" que j'ai vus ces temps-ci, peu d'entre eux échappent à la présence de Cupidon. Il faut dire qu'ici, la durée du film (3h) laisse à place à la romance.
Durée : trois heures. Vous avez bien lu. Brof ! J'ai connu bien plus long. Mais ici, le cas est particulier : il s’agit à l’origine d’une "saga" en six épisodes pour la TV. Rassurez-vous : si vous ne gardez pas l’œil au minuteur, vous ne vous apercevrez de rien quant aux découpages.
Le scénario lui-même tient la route, et ce pour une bonne raison : il est tiré d'une histoire vraie sur laquelle le scénariste a un peu brodé, y greffant des événements en provenance d'autres histoires authentiques. Pour ce qui est du côté "aéro", ne vous attendez pas à un film 100% aviation. Il y a quelques scènes où apparaissent des Tu-2, mais pas que quoi en faire un film "aéro" pur sucre pur fruit. Les affiches russo-ukrainiennes du film sonnent plus juste que l'affiche française. (Pour les petits futés : cherchez l'erreur !)
Toujours sur le scénario : amateur de cinéma russe et ukrainien, j'ai remarqué, ainsi que je l'évoque dans ma recension, l'évidente propension des cinéastes des pays ex-soviétiques à régler des comptes avec le passé. Sous des prétextes de film aéro-amoureux-guerrier, le stalinisme se prend ici une gifle de plus.
Scénario, jeu des acteurs, décors, tout cela est assez convaincant, même si, rappelons-le, nous ne sommes pas en présence de ce que l'on pourrait nommer "film d'aviation". Enfin, les Tu-2 ne volent pas comme des Soukhoï Su-35 ; c'est toujours cela de pris !
Un bon point pour les décors : par exemple, pour une fois, les partisans crèchent dans des zemliankas, conformément à la réalité, et celles-ci sont ici parfaitement reproduites.
Pour conclure : ce film remplit très honorablement son office... pourvu qu'on ne soit pas allergique à son aspect "romance".
Prévoyez une soupière de bortch et un grand plat de varenikis pour tenir les trois heures. La horilka (vodka ukrainienne) , pourquoi pas ? Mais à consommer avec une infinie modération si vous voulez comprendre le film.
Bonne lecture
PB