Et hop, une résurrection de topic pour la bonne cause.
Que de chemin parcouru depuis 2008 !
Sujet du vol : Certification SCP
Elève / candidat : Serpentaire
Moniteur : Wildcat
Date : lundi 26 octobre 2015
Version : Falcon 4.0 BMS 4.32 update 7
Serpentaire a décidé de passer à l'échelon supérieur de l'EDC, en tâchant d'accéder au niveau 4, avec les meilleures motivations du monde, c'est-à-dire le désir de progresser et d'aider à la formation de nouveaux pilotes jusqu'au niveau 3. Nous nous y collons ce lundi pour un premier vol.
Comme à l'accoutumée, j'ai donné à l'élève/candidat un environnement tactique, un objectif, un point de départ, avec la tâche de créer un vol de deux F-16 pour aller traiter l'objectif à une heure indiquée. En pratique, cela signifie que je lui ai donné un TE comprenant déjà les frontières, les unités au sol et des vols ennemis (qu'il ne connaît pas) et qu'il doit ensuite préparer de bout en bout le vol (exactement comme dans le module campagne), briefer son ailier, le conduire en vol, puis débriefer. Et ensuite seulement le moniteur, d'ailier durant toute la mission, redevient effectivement moniteur pour distributer les bons points et voir ensuite comment corriger les éventuels mauvais points.
Ça commence plutôt bien dès le briefing
: Serpentaire a parfaitement repéré et compris l'environnement tactique. Pour être certain le faire sortir de sa zone de confort, j'avais conçu cet environnement de telle manière que nous décollions de Corée du Nord pour aller frapper en Corée du Sud, le tout avec des appareils occidentaux aidés de systèmes antiaériens russes, tandis que l'adversaire disposait d'appareils russes aidés de systèmes antiaériens occidentaux.
Il s'en est très bien tiré. Le plan de vol et l'armement choisis le reflètent très bien, et sont tout à fait adaptés aux types et à la position des menaces, que Serpentaire a justement catégorisées en termes de risques. Le tout est parfaitement restitué dans le briefing.
Quelques petits oublis mineurs, sans doute liés aux habitudes d'escadrille (défaut qu'on partage tous), mais rien de grave. Je me les note dans un coin pour le débriefing, ainsi qu'une distance de l'IP un peu courte pour un largage de JDAM depuis la moyenne altitude.
On part en vol. Décollage et rassemblement sans souci. Les consignes sont claires et logiques. La montée n'est cependant pas très propre en ce qui concerne la tenue des paramètres : un petit travail de division de l'attention à parfaire. Savoir quand et comment diviser son attention est d'ailleurs de première importance à tout moment dans nos jets virtuels, mais devient tout à fait primordial lorsqu'il s'agit en plus de conduire un dispositif, fût-il encore à ce stade de seulement deux appareils. J'aurai l'occasion d'ailleurs de revenir un peu plus tard avec Serpentaire sur quelques astuces pour diminuer la "charge mentale" autant que possible.
Par ailleurs, je redirai aussi plus tard au débriefing qu'il ne faut pas avoir peur des silences en vol : rien n'est à dire si ce que l'on fait est ce qui était briefé. Serpentaire n'abuse pas des comms peu utiles (le fameux syndrome "Patrouille de France" cher à Dee-Jay !
), mais ça peut encore se parfaire un poil.
On suit le plan de vol à l'altitude prévue, et tout se déroule tranquillement. Serpentaire sait où il est, où se trouve son ailier, et effectue aux moments pertinents les vérifications nécessaires, sans oublier de surveiller les menaces, en particulier les emplacements connus des défenses ennemies.
À proximité de notre IP, détection de deux MiG-21 qui viennent de décoller, sans doute pour nous intercepter. Serpentaire nous fait virer pour traiter la menace. Les adversaires nous beament, mais Serpentaire prend garde que nous n'enfoncions pas la MAR, et nous décochons aux MiG les slammers qu'ils méritent.
Profitant de la proximité de la cible, Serpentaire nous fait aussitôt faire volte-face pour aller la bombarder pendant que les MiG-21 sont bien occupés dans notre dos par nos missiles. C'est un peu audacieux, mais c'est bien calculé. Nous effectuons notre run d'attaque dans la foulée. Malheureusement, si mes bombes partent, celles de Serpentaire refusent d'en faire autant.
Il choisit alors d'aller se positionner pour effectuer un nouveau run, tandis qu'il me demande de surveiller, et tirer le cas échéant, nos deux MiG. Je vire, constate qu'un des deux MiG est déjà détruit, et parvient à détruire le second sans difficulté, à l'aide d'un nouvel AIM-120.
Seulement... durant ce temps je suis le seul de notre patrouille légère à avoir une vision air-air de la situation, et encore seulement pour un petite ouverture en azimuth. Or, la base des MiG-21 n'est pas très éloignée, seulement une vingtaine de nautiques, et si une autre patrouille de MiG-21 avait décollé pour interception rapide dans l'intervalle, nous nous serions sans doute trouvés en grande difficulté, même face à des appareils d'une génération précédente.
Serpentaire conviendra d'ailleurs lui-même dès son propre débriefing, avant que j'intervienne, que la manœuvre était risquée. C'est en effet une erreur, qui aurait pu nous coûter cher si l'ennemi avait été plus mordant.
Par ailleurs, Serpentaire s'était accru sa "charge mentale" durant le combat en n'ayant pas posé dès le briefing comment seraient répartis les cibles entre lui et moi en cas de rencontre "standard ", prévisible (en clair, une situation 2 vs 2 dans laquelle il est facile de séparer les deux adversaires au radar). Ce qui l'oblige à réfléchir d'autant durant le combat, et rend sa conduite moins fluide. Il ne s'agit certes pas un très gros effort pour un vétéran comme lui, mais même nous autres vieux perdons parfois quelques neurones. Autant donc les économiser autant que possible.
Je lui indiquerai également après le vol qu'il n'a pas briefé quelles seraient les conditions qui nous feraient rompre le combat (par exemple, 4 adversaires bien armés au lieu de 2 appareils modérément dangereux), ce qui aurait pu, là aussi, poser en vol un problème de "surcharge mentale". Évidemment, on ne peut pas tout briefer, mais il est essentiel de tâcher de se préparer à tout ce qui est prévisible, de façon justement à avoir le maximum d'attention à accorder durant le vol aux événements imprévisibles.
On rassemble tel que prévu, et on se carapate aussi vite que possible. Sur ce trajet de retour, nous trouvons, une grosse vingtaine de nautiques en avant de nous, deux MiG-29 qui volent vers le nord-nord-est tandis que nous remontons au nord. Vu la proximité de notre frontière, et des sites de SAM amis qui pourront nous épauler facilement, Serpentaire choisit l'option très pertinente de continuer à bonne vitesse vers nos lignes, en maintenant les MiG sur le côté gauche du cône radar, de manière à les surveiller du coin de l'œil, plutôt que de se fixer en territoire ennemi en les engageant alors qu'ils ne présentent pas de menace tout à fait immédiate.
Les MiG ne nous font pas de misères. Serpentaire choisit cependant d'utiliser par précaution notre terrain de déroutement, situé plus à l'est que notre terrain d'origine, pour ne pas se faire surprendre par une brusque remontée éventuelle des appareils ennemis. Il nous conduit très proprement sur une longue finale, et nous nous posons sans encombres.
S'en suit un débriefing de la mission par Serpentaire, qui restitue bien le vol, suivi de mon débriefing de moniteur.
Au global, je constate une très bonne préparation de mission, avec seulement quelques oublis mineurs que Serpentaire corrigera sans difficulté. Il s'agit seulement de lutter contre certaines hésitations en vol, qui peuvent être surmontées par une mécanisation de la division de l'attention, d'une part, et d'autre part par la mise en place dès le briefing de réponses convenues pour les situations prévisibles.
Un peu de travail à mettre derrière, mais Serpentaire est très bien lancé pour obtenir son niveau 4. C'est une affaire qui me semble rouler.