L'EDC, c'est le goût de la progression, l'envie du dépassement de soi, le souci d'aller au-delà de ce qu'on a déjà fait, tâcher d'atteindre chaque jour davantage.
Soucieux, en tant que responsable de l'EDC, de donner l'exemple, je me suis donc donné à moi-même un objectif à atteindre pour motiver mon propre élan: être le moniteur qui publie ses débriefings le plus en retard.
(Pardon, pardon, pardon, pardon, pardon.
)
Allez, hop, c'est parti:
Dates: jeudi 23 avril, et vendredi 22 mai
Sujet: Evaluation Sous-Chef de Patrouille & Pop-up
Moniteur: Wildcat
Elève: Acrolys
Version: Falcon 4.0 Allied Force 1.013
Après une première tentative, Acrolys et moi-même sommes donc repartis pour un vol où Acrolys devait montrer ses capacités de SCP.
Point de comparaison intéressant: nous volions la même mission que celle qui avait été volée la veille avec Sonny. Il s'agissait de voler depuis Hyon-ni en Corée du Nord, pour aller taper un dépôt au nord-ouest de Chongwoon AB, en Corée du Sud.
J'en redonne les difficultés:
*** Il fallait faire face à des systèmes sol-air non pas russes, comme à l'accoutumée, mais occidentaux: Hawk et Skyguard. Les sites n'apparaissaient pas sur la carte, ni leurs cercles de menace, mais les positions étaient données. Le but était de mesurer la capacité de l'aspirant SCP à aller chercher les bonnes informations sur les systèmes dans le Tactical Reference.
*** La cible elle-même n'était pas couverte par autre chose qu'un poil de MANPADS, mais il fallait identifier que la meilleure voie d'accès à la cible était un couloir d'une vingtaine de nautiques de large entre deux sites Hawk.
*** Il fallait se préparer à la possibilité de l'intervention d'une PO légère de l'ennemi.
*** A proximité du run final, se trouve un site Skyguard qui n'est pas connu au moment du briefing. Le site ne couvre pas la cible, mais peut constituer une gêne éventuelle.
Acrolys a su parfaitement contourné toutes ces difficultés. Il a su tirer profit de l'OoB et du Tactical Reference pour établir au mieux son plan de vol et ses armements, auxquels il n'y avait rien à redire.
De la même manière, il su gérer sans souci l'arrivée de la PO ennemie, ainsi que l'apparition non prévue du site Skyguard non loin du run d'attaque, qui ne nous a à aucun moment gênés.
La conduite de l'ailier dans les phases de combat a toujours été claire. Le débriefing a été précis et bien transmis, et ensuite suivi ainsi qu'il le fallait au cours du vol.
Seul bémol (qu'Acrolys aura bien enregistré, vu qu'il a eu grâce à la présence d'Amraam et de Dee-Jay sur la fréquence la joie de se le voir débriefé trois fois de suite
): trop de communication. J'explique: les communications en vol doivent essentiellement servir à indiquer l'imprévu et l'imprévisible. C'est-à-dire qu'il n'est pas nécessaire de redonner en vol ce qui a déjà été indiqué au briefing. Un ailier qualifié niveau 3 doit normalement être capable de suivre tant qu'on reste dans les clous de ce qui a été briefé. En outre, tous les changements de direction ou d'altitude qui sont prévisibles, ou aisément reproductibles immédiatement par un ailier qui vole à distance visuelle de son leader, n'ont pas besoin d'être confirmés oralement. Là aussi, un bon ailier niveau 3 doit être capable de suivre, dans la mesure où il est censé savoir tenir une formation de ce type.
C'est important, parce que la tenue des communications revêt souvent une importance majeure pour la bonne tenue d'un vol. C'est déjà vrai pour le niveau 4, mais ça devient très sensible pour le niveau 5 (Chef de Patrouille), et c'est définitivement essentiel lorsqu'on vole en package comprenant plusieurs flights. A ce moment-là, toute communication superflue peut prendre facilement la place d'une communication, elle, essentielle.
Cependant, si ce point est important, il est parfaitement assimilé par Acrolys, d'autant qu'il est excusé par le fait de devoir souvent monitorer en vol des élèves qui ne sont pas qualifiés au niveau 3, et qui donc peuvent, eux, avoir besoin de ces indications que l'on ne redonnerait pas à des pilotes virtuels formés.
En tous les cas, Acrolys a réellement fait la démonstration lors de ce vol qu'il avait toutes les capacités requises d'un SCP, et c'est la validation.
Ne restait donc plus à l'issue qu'à voir le pop-up. L'EDC n'est pas très exigeante sur le sujet, aussi avais-je recommandé à Acrolys, s'il le souhaitait, de voir ça rapidement avec son leader d'escadron virtuel, mais il désirait un vrai cours complet.
Alors tant pis pour lui!
Donc, j'ai commencé par expliquer ce qu'était un pop-up, en rappelant que, dans son principe, c'est en fait simplement une attaque en piqué, qui doit donc être conduite de la même manière qu'il a été enseigné au niveau 2 lors de l'apprentissage du CCIP.
Simplement, c'est l'approche qui diffère: au lieu d'arriver vers la cible à altitude moyenne, on arrive en TTBA, et au dernier moment on grimpe vers l'altitude depuis laquelle on effectuera le piqué.
C'est là toute la difficulté: on ne voit pas la cible avant de commencer la montée, et il faut donc tout faire en suivant des paramètres, ou bien l'on risque d'arriver très "en vrac", avec le mauvais angle de décalage, le mauvais angle de piqué, la mauvaise vitesse, etc. Pas bon du tout, donc.
Alors pendant une heure avec Acrolys c'était cours de géométrie.
Point par point, nous avons démonté la méthode qui, en connaissant simplement les paramètres-clefs que l'on désire tenir au cours de la manoeuvre, permet de calculer l'intégralité de ce qu'on l'on a besoin de connaître: à quelle distance partir en montée, avec quel angle de décalage, avec quel angle de montée, à quelle altitude "renverser", et avec quel angle on refermera sur la cible.
Acrolys a très bien assimilé tout ça, en dépit d'une préparation assez mauvaise du cours par son moniteur (manque de support graphique: je rassure les futurs prétendants au niveau 4: j'aurais corrigé ça lorsque ce sera leur tour).
A l'issue, c'est donc:
Un nouveau validé au niveau 4!
Banaaaaaaanes!