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Débriefing d'une mission - Guerre Franco-Thaï - 1940

Publié : mar. sept. 09, 2014 11:53 pm
par Anatoli
Salut...

En faisant un peu de ménage, je suis tombé sur une mission effectuée il y a deux ans au sein de l'escadrille "Les Ailes Libres" (LAL)...
Cette mission se passe pendant la courte guerre Franco-Thaï de 1940 en Indochine.

Voici donc, dans l'ordre :

- le briefing détaillé de la mission pour tous les groupes ;
- 3 compte-rendus de pilotes ayant participé à cette mission ;


La mission n'est pas historique, mais le contexte et les unités engagées le sont à peu de choses près...


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Base aérienne de Paksé, Laos
Base aérienne de Tan Son Nhut – Saïgon
Base aérienne de Bien Hoa
Base Hydravions de Staeng Treng

Indochine - 25 novembre 1940 - 1615



== Salles de briefing des GC 2/596, GB 1/596, 5ème escadrille de reco et GB 2/41 ==


« Messieurs, notre intervention d’il y a 48 heures pour éviter un débarquement thaïlandais sur la rive droite du Mékong à Staeng Treng a été un succès.

Malheureusement, les forces Thaïs ont traversé 50 km plus au sud à Kratsié, et il semblerait que les installations françaises dans ce secteur soient tombées. Il n’y avait qu’une cinquantaine de fantassins dans le secteur pour en assurer la défense.

Si Kratsié est tombée, cela signifie que les siamois disposent maintenant d’un aérodrome près du Mékong, à mi-chemin entre Saïgon et Paksé.

Bref : nos lignes sont coupées en deux…

De ce que nous savons :

- l’aérodrome de Kratsié ne répond plus ;
- le camp fortifié situé entre l’aérodrome et le Mékong ne donne plus aucun signe de vie ;
- le petit fortin situé à côté, sur la rive du fleuve, ne répond plus ;
- il semblerait qu’une colonne motorisée ennemie ait été repérée à une dizaine de kilomètre au nord de Kratsié, sur la route longeant le fleuve.

Une mission de reconnaissance dans le secteur va être effectuée par un hydravion de la 5ème escadrille. Elle devra renseigner l’état-major sur la situation à Kratsié.

L’état-major a recensé nos forces aériennes dans le secteur. Nous disposons :

- de 2 MS-406 en état de vol à Paksé, et un en réparation (GC 2/596) ;
- de 6 Potez-25 en état de vol à Paksé, et un en réparation (GB 1/596) ;
- de 2 MS-406 en état de vol à Bien Hoa (GC 2/596) ;
- d’un bombardier Farman-221 en état de vol à Saïgon Than Son Nhut (GB 2/41).

Nos objectifs de ce jour sont simples : obtenir une idée nette de la situation à Kratsié, et anéantir les forces siamoises qui ont pris pied dans le secteur.

A cet effet, deux frappes vont être lancées :

- l’une, composée de Potez-25 et de MS-406, au départ de Paksé,
- l’autre, composée d’un Farman-221 escorté par 2 MS-406, au départ de Saïgon et Bien Hoa.

Attention : nous sommes susceptibles de tomber sur l’aviation ennemie, très active dans le secteur.

Je vous rappelle qu’il faut absolument identifier tout appareil rencontré avant d’engager les hostilités. La pire des choses qui pourrait nous arriver serait de descendre un avion japonais ! Les japs n’attendent qu’une bavure de notre part pour intervenir massivement contre nous…

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(Soldats français près de Kratsié - Novembre 1940)



== Mission ==


Hydravion CAMS-37 de la 5ème escadrille – Indicatif « Pélican » - Base de Staeng Treng

- Décollage à 1615 de Staeng Treng pour une mission de reconnaissance le long de la route qui descend de Staeng Treng vers Kratsié.
- Arrivé à Kratsié, faites un survol des 3 installations françaises de la zone, et rapportez par radio ce que vous y verrez.
- Tout convoi suspect ou hostile, toute concentration de véhicules et d’infanterie, etc. présents dans le secteur de reconnaissance doivent être repérés et signalés à Paksé.
- Le but de votre mission est que les 2 forces de frappes venant de Paksé et Saïgon sachent ce qui les attend sur place, et aient une idée relativement précise des cibles qu’elles vont avoir à traiter… Votre rôle dans cette mission est primordial !
- A l’issue de la mission, retour vers Staeng Treng où vous maintiendrez l’appareil en vol autour de la base à 400m.
- Vous raccrocherez les Potez et vous participerez avec eux à une éventuelle frappe contre Kratsié.


Potez-25 du 1/596 – Indicatif «Allouettes » - Aérodrome de Paksé

- Des bombes de 10kg ont été placées sous les appareils.
- Maintien des appareils en alerte sur la piste, moteur éteint, parés au décollage.
- Le décollage s’effectuera dès réception des premiers rapports radios de l’hydravion « Pélican ».
- Vous vous dirigerez vers Staeng Treng pour récupérer « Pélican » (altitude estimée : 400m), puis en fonction du rapport de ce dernier, vous vous dirigerez vers Kratsié.
- Deux MS-406 du 2/596 (indicatif « Epervier ») vous escorteront.
- Un Farman-221 et 2 chasseurs MS-406 arriveront probablement après vous sur zone, en provenance de Saïgon, pour procéder à une frappe.
- Messieurs : une grande latitude quant au choix des cibles va être laissée au chef de vol : choisissez vos cibles en fonction de l’armement dont vous disposez, et des indications de Pélican.


MS-406 du 2/596 – Indicatif « Epervier » - 2 appareils – Aérodrome de Paksé

- Vous escorterez les Potez vers Kratsié.
- Prenez bien soin de vos appareils : nous n’en avons plus que 3 dans ce secteur de l’Indochine…
- Attention : nous avons essayé d’augmenter la capacité d’emport de munitions pour les 3 mitrailleuses Mac du chasseur… Sans succès ! Vous disposez d’environ 13 secondes de feu avec ces armes ! Visez bien et tirez juste !
- Aucun aérodrome ne pourra vous ravitailler dans le secteur de Kratsié.


Bombardier Farman-221 du GB 2/41 – Indicatif : « Héron » - Base de Than Son Nhut - Saïgon

- L’unique bombardier lourd présent dans le sud Indochinois va être mis à contribution pour une frappe sur Kratsié. Priorité aux installations lourdes servant de stockage du ravitaillement ennemi. Vous serez en relation radio avec Pélican pour que ce dernier oriente votre frappe.
- Deux MS-406 (Indicatif : « Aigrette ») du 2/596 basés à Bien Hoa vous escorteront sur zone.
- Rendez-vous avec l’escorte au-dessus de la rivière, à 500m d’altitude, entre les villages de Dau Nok et Thu, à 15 km au nord de Tan Son Nhut.


MS-406 du 2/596 – Indicatif « Aigrette » - 2 appareils – Base de Bien Hoa

- Décollage de Bien Hoa pour récupérer le Farman-221 « Héron », sur la rivière à 15 km au nord de Tan Son Nhut – Saïgon, à environ 500m d’altitude, entre les villages de Dau Nok et Thu.
- Vous escorterez ce dernier jusqu’à Kratsié pour qu’il puisse mener à bien sa frappe.
- J’insiste sur la nécessité de ramener tous les appareils à bon port…

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(CAMS-37 de la 5ème escadrille - Novembre 1940)



== Météo ==

Conditions mauvaises
Visibilité : 2/8
Plafond à 600m
Vent léger
pluie possible.



== Cartes ==


Carte générale de la zone concernée par la mission :

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Carte de la région Saïgon / Bien Hoa, avec point de rendez-vous pour le Farman-221 et son escorte :

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Carte de la zone Staeng Trang / Kratsié :

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Détail de la zone contrôlée par les siamois :

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== GROUPES ==

- "Pélican" : Catsy
- "Héron" : Chaps
- "Aigrette" : Stan et Shop
- "Épervier" : Etops et Carl
- "Alouettes" : Fox, Anatoli, Wolf, Bebel...



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DEBRIEFINGS DES PILOTES



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Débriefing des « Aigrettes », mission du 25 novembre 1940 – MS-406 - Leader STAN


Météo générale rencontrée sur la péninsule indochinoise :
- Vent : calme
- Visibilité : 10km
- Nébulosité : 7/8 de strato-cumulus, entre 2 000 et 10 000 feet
- Température : 28°C
- Humidité relative : 95%
- Pluies intermittentes

Détachés du GC 2/596 sur le terrain de BIEN-HOA, pour la durée de la mission, deux MS-406, les n°302 et 306, pilotés respectivement par STAN (leader) et SHOP (ailier) mettent en route pour se prépositionner en alerte, moteur coupé, au point de manœuvre de la piste 27.

Pendant le roulage, il est au environ de 17h00, nous entendons sur la freq, "Autorité" donner l'ordre à "HERON" (le Farman 221, basé à Tan Son Nhut) de décoller. Les "AIGRETTES" décollent donc dans la foulée, se rassemblent et rejoignent en BA le point de RdV convenu (15 km au NE de SAÏGON), les deux ponts, route et VF, sur la rivière "SONG SAI GON".

A peine le temps d'entamer un 360° et nous apercevons le bombardier filant au Nord, en montée, passant 1600 pieds. Les "AIGRETTES" rassemblent, et se positionnent 400m de part et d'autre de "HERON", leader à droite, n°2 à gauche.

S'en suivent 40 minutes de nav vers KRATSIE (objectif), cap 350°à une altitude de 2000 pieds, légèrement sous la couche...

Navigation nominale, la faible vitesse du Farman nous oblige à sortir deux crans de volets pour tenir notre place (VI < 100kts). A mis chemin, SHOP signale 3 contacts à nos 9h00, probablement "eni", mais ceux-ci ne nous voyant pas, le dispositif continue sur l'objectif.

A l'arrivée sur l'objectif, la visi est < 10km, le bombardier est axé trop à gauche et, dans un premier temps, ne voit pas la cible. Les AIGRETTES se rassemblent et plongent en avant vers l'objectif dans le but de marquer l'ennemi au sol et d'éclairer le Farman.

Juste après le premier passage sur la piste de KRATSIE, 3 Hawk Thaï cachés dans les nuages, nous surprennent par l'arrière. SHOP, mon ailier est abattu dès le début du combat. Je l'entends m'annoncer qu'il est trop bas pour sauter. Malheureusement il ne survivra pas au crash de son avion... Son message radio me sauve la vie et je peux éviter le tir du leader ennemi.

J'entends "HERON" commencer son bombardement, mais il est vivement pris à partie par la DCA thaï. Ces moteurs prennent feux les uns après les autres...

"Bon sang, mais quand est-ce que les autorités comprendront que ce type d'appareil n'est adapté qu'au bombardement à haute altitude, aussi lent l'envoyer en BA, sur un site aussi bien défendu, c'est l'envoyer au massacre"…

De mon côté j'ai 3 Hawk sur le dos, et ce n'est pas une situation d'avenir! Je vois passer les traçantes tout autour de moi...

Et là, horreur, je m'aperçois que je n'ai pas rentré mes volets depuis l'escorte (trop c…!). Evidement ils sont bloqués et je ne peux évoluer qu'entre 90 et 150kts... Très mauvaise limonade!

Mais contre des Hawk, ma foi assez lents, j'ai ma chance, ça tourne tout autour de moi. Je prends du plomb, et j'en distribue... Je marque un Thaï qui part avec une trainée blanche! Tout en me remuant comme un beau diable, je tente de rejoindre les nuages...

Finalement j'y arrive, la couche est épaisse et dense. Je vole aux instruments mais mon avion est bizarre aux commandes... Bon sang, les Hawk m'ont touché, j'ai les ailerons bloqués, heureusement non braqués.

Il me reste la profondeur et le palonnier. Il faut rentrer au "roulis induit", chiant, mais pas impossible... Je passe au-dessus de la couche, 10 000 pieds à l'alti, tout est calme, pas de poursuivant, un miracle!

J'entends sur la freq "HERON" se vacher, il casse tout, mais s'en sort indemne. Il est 300m au N du pont de KRATSIE, sur la rive droite du MEKONG. Je donne sa position à la radio...

RTB au-dessus de la couche, difficile de tenir un cap au pied, l'avion se balance de droite à gauche...

Bof, je suis vivant et j'ai suffisamment de pétrole, avec un peu de méthode... Il faut descendre pour recaler la nav. Dans une trouée je vois 3 contacts, assez loin devant moi, ils ne m'ont pas vu. Je remonte dans la couche, toujours route au 160°.

Au timing je passe sous la couche, on n'est pas l’abri d'un coup de pot! Pile, je suis sur la rivière SONG SAI GON, normalement j'ai SAÏGON devant moi et Tan Son Nhut a une piste nord/sud.

Je la vois légèrement sur ma gauche, une glissade au pied, encore un effort et, "posé, pas cassé", malgré une certaine instabilité, je dirais même, une instabilité certaine...

Roulage, parking, désolé mes volets ne rentrent toujours pas, moteur coupé...

P…, j'ai soif!


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Rapport de mission pour le groupe Alouette – Potez 25 - Leader FOX

Base aérienne de Paksé 25 novembre 1940 - 1600

Cet après-midi, la base est en effervescence. Les thaïlandais ont franchi le Mékong il y a quelques heures au sud de nos positions de Kratsié.

Les nouvelles sont alarmantes, nous n'avons plus de nouvelle du camp fortifié ni du terrain de Kratsié. Les grosses huiles de Saïgon ont décidé que l'armée de l'air devait effectuer un raid important pour bloquer l'offensive ennemie.

Un raid important ! Quelle rigolade ! Avec quels effectifs ?

La cinquantaine de troufions de Kratsié n'est pas en mesure de bloquer quoi que ce soit et notre "force aérienne" ne compte que 4 Morane, quelques vieux Potez TOE à bout de souffle, un hydravion CAM et une relique de Farman. Avec une telle force, ça va être une partie de plaisir !

Je rumine ces noires pensées, les mains dans le cambouis, tandis que j'aide mon mécano à revisser ce foutu carter qui fuit comme un panier. ETOPS, le leader des Morane chargés de nous protéger passe en cavalant près de mon coucou, son pépin sur l'épaule.

"Grouilles toi, tu vas manquer la fête !" me lance-t-il d'un air goguenard. Je grogne une insulte et houspille le mécano. Il faut décoller au plus vite. Le radio vient de nous annoncer que Pélican signale une importante présence ennemie sur Kratsié.

Dix minutes plus tard, prends l'air avec 4 autres Potez 25 chargés de bombes. Deux Morane nous escortent.

Le groupe alouette prend péniblement un cap sud à 180 km/h. A cette vitesse nous allons arriver après la bataille !

La radio crépite à nouveau :
"Ici Pélican, un convoi de véhicules remonte la route sur la rive gauche du Mékong, à une dizaine de km au nord du terrain de Kratsié. Le terrain d'aviation est tombé aux mains de l'ennemi, je rentre réarmer à Sraeng Treng - terminé"

J'accuse réception. Nous sommes encore à une dizaine de km de Staeng Treng. En chemin, nous survolons des sampans sur le fleuve. Parfois, des tirs partent de ces embarcations en notre direction.

16h40 La voix d'alouette 4 signale qu'alouette 3 perd rapidement de l'altitude. 30 secondes plus tard, alouette 3 s'écrase dans la jungle qui borde le fleuve.

Ces foutus avions tombent en panne à chaque mission ! Plus de pièces pour les entretenir. Plus rien n'arrive de métropole. Ni huile, ni munitions, rien ! Seul le système D nous permet de voler.

Au loin, nous percevons les communications radio de notre bombardier Farman et de son escorte. Il semble en difficulté après son raid sur le terrain de Kratsié.

16h45. Nous arrivons en vue de Staeng Treng. Nous prenons contact visuel avec le CAM 37 puis nous descendons le long de la route pour intercepter le convoi ennemi.

16h50. Pélican repère le convoi et nous le signale. Je donne les ordres :
"Alouette 1 et 2 attaquons le convoi, les autres, vous orbitez à 500m ensuite on foncera sur le terrain de Kratsié".

Les deux Potez plongent vers la colonne de véhicules en dessous. Une mitrailleuse se met à nous arroser. Des soldats courent se mettre à l'abri. J'aligne mon appareil dans l'axe du convoi et à 50m je commence à larguer.

Les bombes partent lentement au rythme de mon pouce qui appui sur la commande de feu. Derrière moi, malgré le son du gros moteur Lorraine, je distingue les éclatements des projectiles de 10 kg qui arrosent les thaïs.

Je vire sur l'aile en reprenant de l'altitude. Je jette un coup d'œil derrière moi. Nous avons mis dans le mille ! Le convoi brûle d'un bout à l'autre. Ceux-là n'iront pas plus loin au nord !

La radio est saturée de communications de combats. Plus loin au sud, je crois comprendre qu'un seul Morane est sur le chemin du retour vers Tan Son Nhut. Les pertes commencent à être lourdes! Nous prenons un cap au 170, guidés par Pélican qui nous emmène sur l'aérodrome. Alouette 4 reforme sur 1 et 2. Alouette 5 s'est perdu au-dessus de la jungle. Seul alouette 4 a encore des bombes.

Soudain, un chasseur ennemi que nous n'avions pas vu, se glisse derrière alouette 2 et le fusille. Je demande le cercle défensif alors que nos mitrailleurs se déchainent sur le pilote thaï. Heureusement pour nous, les Morane 406 qui veillaient sur nous, plongent et nous dégagent en une seule passe. Immédiatement, nous reprenons le cap au 170 et laissons notre escorte se charger des chasseurs ennemis.

Quelques minutes plus tard, nous arrivons sur Kratsié. Déja nous sommes encadrés par de gros flocons. Les thaïs n'ont pas mis longtemps pour remettre en état la DCA du terrain. Nous repérons des colonnes de véhicules sur le champ d'aviation. Probablement un regroupement d'infanterie ennemie. Nous longeons les hangars. Sur ma gauche, j'aperçois Pélican et alouette 4 volant très bas pour attaquer les véhicules. Pélican signale une avarie. Je distingue une grosse fuite de carburant.

"Alouette leader à Pélican - ton zinc perd du carburant - Laisse tomber et rentre à Staeng Treng"
La réponse de Pélican me fait froid dans le dos :

"Pas la peine - mon zinc à son compte - je tente un atterrissage".

Quelques secondes plus tard, le gros hydravion s'écrase dans une boule de feu. Notre attaque tourne au suicide.

Je décide alors de faire une passe à la mitrailleuse avec alouette 2 qui me colle comme mon ombre. Nous virons et prenons les camions de transport en enfilade. BANG! Un impact secoue mon Potez.

J'avorte mon attaque et m'éloigne vers le nord. Un coup d'œil sur les instruments : Tout va bien. Pas de bruit suspect, la voilure est intacte. Nous nous reformons pour effectuer une seconde passe, cette fois par le travers des véhicules afin de rester loin des 20 mm au sud du terrain. Nous plongeons à nouveau. J'enflamme un camion plein de soldats et remonte en m'éloignant. Alouette 4 fait également une passe mais il est touché et perd du carburant. Plus grave, il est blessé !

Il est grand temps de rentrer. J'ordonne de regrouper mais alouette 2 reste silencieux...

Nous prenons un cap nord le long du Mékong en cherchant à éviter les bateaux qui nous ont tiré dessus à l'aller.

Après un vol interminable, 2 Potez et 2 Morane se présentent pour l'atterrissage à Paksé. Je me pose en premier mais alouette 4 ne parvient pas à atterrir et il s'écrase en seuil de piste.

Je rejoins le parking, suivi de peu par les deux Morane.

Je saute de mon avion, épuisé. Sans un regard pour mon Potez couvert d'huile, je m'éloigne vers les baraquements. Déjà les mécanos se précipitent sur les appareils. J'espère qu'après ça, les siamois refranchiront le Mékong dans l'autre sens mais j'en doute. Il va falloir remettre ça...


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Rapport de mission groupe Epervier – MS 406 – Leader : ETOPS


Nous sommes 2 MS406 en alerte sur la base de Paksé, la pénurie de chasseurs est maintenant bien réelle....

Aujourd'hui notre mission consiste à accompagner et protéger le groupe Alouette composé de 6 Potez 25 qui sont réquisitionnés pour aller bombarder une zone située entre Staeng Treng et Saïgon.

Les potez du groupe Alouette sont en train de se mettre en place sur la piste quand la tour de contrôle nous demande d'aller reconnaitre des avions en provenance du Nord Est qui volent en direction de la base.

Les Potez accélèrent la manœuvre et nous décollons enfin. Moins de deux minutes après, nous apercevons quatre gros porteurs protégés par 3 chasseur placés au-dessus deux. Je pousse sur la manette des gaz et nous arrivons finalement à nous placer à bonne distance pour identifier ces étrangers : des japonais !!!

Ils sont de plus en plus nombreux dans la zone et apparemment se sentent comme chez eux.
Nous les laissons suivre leur chemin. Surtout, pas d’impair avec eux…

Cap au sud le groupe Alouette a reçu ses instructions et nous devons les retrouver au sud de Paksé le long du fleuve.

Après à peine 10 minutes de vol nous regroupons avec ces bons vieux Potez ; il va falloir être patient, notre destination est loin et ces vieux coucous n'avancent pas bien vite.

A peu prêt à mi-parcours, nous perdons un Potez qui se crashe dans la jungle sans explication, surement un problème technique grave. Nos mécanos de l'entretien font des miracles avec le peu de moyen à leur disposition, mais là vraisemblablement quelques choses a dû leur échapper...

Nous retrouvons Pélican, notre hydravion de reconnaissance qui a refait le plein et qui nous accompagnera jusqu'à destination pour lui aussi tenter de larguer ses bombes sur l'ennemi.

Arrivé au nord de Kratié et de la base aérienne, le leader du groupe Alouette aperçoit une colonne de véhicule Thaï sur la route. Pas de doute leurs véhicules armés de mitrailleuses nous prennent pour cible.

Les Potez préparent la première passe pour larguer une partie de leur emport sur ces envahisseurs quand nous croisons 1 chasseur Thaï qui nous passe dessous.

Ca y est nous entrons en action. Il nous faut débarrasser les Potez de ces chasseurs afin qu'ils puissent accomplir leur job.

Ce maudit ennemi réussit quand même a effectuer une passe fatale à l'un de nos bombardier.

Je shoote, le chasseur abandonne les Potez et nous le poursuivons. Après plusieurs passes, il est assez endommagé et s'enfuit au raz de la cime des arbres. A peine débarrassé de celui-ci que nous en avons un autre qui arrive, puis un troisième. Nos passes se succèdent. Je me retrouve à cours de munition. Je vole de façon à emmener le dernier ennemi dans le collimateur de mon ailier ; ça marche ; il place plusieurs projectiles dans l'avion ennemi.

Ces trois vilains en fuite sont inoffensifs pour nos collègues et nous les abandonnons à leur sort.

Ces accrochages successifs ne nous ont pas permis d'accompagner les Potez jusque sur la base de Kratié qui était tombée sous le contrôle des thaï.

J'entends à la radio Alouette leader qui demande à son groupe de se regrouper pour rentrer. Apparemment nos collègues ont pu accomplir leur tâche, mais seulement 2 des 6 Potez font route sur le chemin du retour. Le groupe est maintenant bien maigre !

La DCA Thaï en protection de la base a du faire des dégâts...

Le trajet retour est long... Sans compter qu'un des deux Potez est un peu endommagé.

Ca y est, nous sommes en vue de la base, nous laissons les Potez se poser les premiers pendant que nous effectuons un tour de la base.

Je vois le deuxième bombardier retourner son avion sur la piste, cela nous fait encore un avion en moins !

Nous nous posons un peu plus long que la normale à notre tour, tout se passe bien. Je coupe le moteur au parking, content d'être rentré à bon port.


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A venir bientôt : gros débriefing en image d'une mission... :yes: :cheer: