Historique du AH64A:
DEVELOPPEMENT DU AH-64A
Chaque guerre est porteuse de ses propres leçons et met en évidence le besoin de nouveaux progrès dans le domaine du matériel, des véhicules et des armements militaires. Depuis la deuxième guerre mondiale, la plupart des développements importants en matière de technologie des hélicoptères ont été réalisés en réponse à un besoin identifiable sur le champ de bataille. En Corée, l'hélicoptère UH-1 Huey s'avéra être un véhicule de transport aéroporté mobile idéal pour les missions de reconnaissance et de transport. Par contre, il n'était pas armé, ce qui le rendait vulnérable aux tirs d'artillerie venant du sol. Ce problème fut résolu au Viêt-nam, où le UH-1 Huey réactualisé et le AH-1 Cobra furent équipés d'un armement léger. Au cours de la guerre, d'autres faiblesses furent mises à jour, et l'U.S. Army commença à envisager sérieusement le développement d'un hélicoptère lourd armé capable d'escorter les appareils plus légers et de supprimer l'artillerie ennemie au sol.
Aujourd'hui, le AH-64A avancé et ses modèles successifs sont le résultat de plus de 12 ans de recherche et développement pour un hélicoptère d'attaque avancé. Comme la tribu indienne dont il porte le nom, ce véhicule volant blindé est à la fois puissant et capable de mouvements furtifs derrière les "broussailles" des lignes ennemies.
Le prédécesseur du AH-64A (AH-56 Cheyenne)
Le AH-64A Apache ne fut pas d'une conception entièrement originale : ses racines remontent au projet AH-56 Cheyenne de Lockheed, qui fut annulé. Le Cheyenne fut mis à l'étude au milieu des années 60, lorsque Hughes Aircraft commença à dessiner un hélicoptère armé lourd pour pallier aux imperfections des hélicoptères au Viêt-nam : systèmes d'armes inefficaces, instabilités structurales, difficultés de chargement et vitesse et puissance insuffisantes sous un climat tropical.
L'U.S. Army voulait un hélicoptère d'attaque capable de s'adapter à n'importe quelles conditions météorologiques, d'engager le combat de jour comme de nuit et d'établir une supériorité à la fois sur le plan offensif et sur le plan défensif. L'U.S. Army réalisa une étude de ses besoins et dressa une liste préliminaire de spécifications en septembre 1972. Les premiers prototypes furent développés par Lockheed, mettant l'accent sur la vitesse, le rôle appui-feu et les capacités de vol à faible altitude. La conception des appareils s'apparentait à celle du Shturmovik russe, un bombardier blindé qui avait dévasté les blindés Nazi pendant la deuxième guerre mondiale.
Le modèle de série qui en résulta (le AH-56 Cheyenne) permit de répondre à l'attente de l'U.S. Army, qui souhaitait un hélicoptère armé lourd capable de fondre sur des cibles ennemies à partir d'un piqué rapide. Le début de son développement coïncida avec le conflit du Viêt-nam, au cours duquel les attaques en piqué constituaient la meilleure méthode pour anéantir des installations ennemies. Par conséquent, le Cheyenne fut construit pour être rapide : ses prototypes atteignirent des vitesses supérieures à 320 km/h lors d'essais en vol. Le principe d'une attaque était le suivant : l'hélicoptère devait piquer vers une cible, puis tirer des missiles TOW, des roquettes de 70 mm et des salves d'obus de 20 mm.
D'un point de vue offensif, le AH-56 était relativement efficace. Cependant, bien que prometteur, le Cheyenne dut être abandonné sous la pression de plusieurs facteurs décisifs. D'abord, l'inflation s'emballa au cours des années 70, ce qui faussa complètement le budget de R&D. Ensuite, l'U.S.Air Force et l'U.S. Army ne parvinrent pas à se mettre d'accord sur la meilleure manière de mener des missions d'appui-feu, et des tensions surgirent entre les deux branches. Le coup de grâce survint lorsque le missile antiaérien épaulé SA-7 fit son apparition. Ce nouveau missile surface-air pouvait être tiré directement dans l'angle d'attaque en piqué de l'hélicoptère, rendant inutilisable la tactique de piqué mise au point au Viêt-nam. L'hélicoptère était maintenant une proie facile dans l'enveloppe de tir du SA-7.
Une fois ces facteurs réunis, le projet AH-54 fut annulé et tout le monde fut renvoyé à sa planche à dessin. Cependant, l'U.S. Air Force se lança de son côté dans un projet d'hélicoptère d'attaque expérimental qui donna naissance au A10-A Thunderbolt II. Lorsque le concept prioritaire de développement cessa d'être celui d'un hélicoptère d'attaque résolument agressif pour faire place à celui d'un véhicule d'attaque furtif, il devint nécessaire de mettre au point un appareil plus manœuvrable capable de voler et de survivre à basse altitude. La course pour un hélicoptère d'attaque avancé commença...
Projet Apache
Après que le projet Cheyenne ait été arrêté, l'U.S. Army reçut la permission de lancer un appel d'offres pour un projet de remplacement. Il fallut deux ans à l'U.S. Army pour définir les spécifications techniques, un an pour recevoir les avant-projets des différents industriels, et six ans pour que Hughes Aircraft crée le AH-64A Apache.
Les spécifications de 1972 pour le projet d'hélicoptère d'attaque avancé décrivaient un hélicoptère capable de voler de jour, de nuit et par mauvais temps. La priorité des missions fut placée sur les attaques de chars anti-blindage, et cela exigeait un système d'armes intégré faisant appel à un dispositif informatisé de désignation de cibles.
Le nouvel appareil devait avoir des performances exemplaires, une puissance de feu formidable et un temps de réponse très court aux commandes de vol pour permettre de voler en rase-mottes. Les spécifications exigeaient que l'appareil puisse fonctionner sous des accélérations de +3,5 G à -1,5 G à la masse maximale. Le prototype devait également pouvoir supporter un certain nombre de tirs d'artillerie isolés de 12,7 mm, et au moins un tir de canon de 23 mm. De plus, l'U.S. Army voulait une chance de survie de l'équipage de 95 % en cas d'atterrissage forcé sur une surface dure à une vitesse inférieure à 12,8 mètres par seconde (29 mph).
Les systèmes d'armes constituaient une autre préoccupation majeure. La liste originale du matériel nécessaire pour l'hélicoptère d'attaque avancé indiquait que l'hélicoptère devrait transporter des roquettes air-air et un canon "Chain gun" monté de 30 mm. Une charge militaire de huit missiles Hughes TOW était également spécifiée, mais cette clause fut changée en Rockwell Hellfire une fois que commença le développement des missiles guidés de type "tire et oublie". Cette nouvelle génération de missiles offrait une portée de 6 km (par rapport à une portée tout juste supérieure à 1,6 km pour le TOW) et un nouveau système de guidage laser permettant à ces missiles d'être dirigés vers leur cible sans le traditionnel fil de guidage. Le changement de missiles eut un impact à la fois sur le poids et sur le coût, et les réservoirs de carburant du prototype final furent réduits pour tenir compte de cette différence.
En juillet 1973, le Ministère de la Défense avait choisi deux entreprises pour développer deux prototypes et des cellules pour les essais statiques : Bell Helicopter-Textron et Hughes Helicopter. Au début de 1976, les deux compagnies livrèrent d'excellents modèles. Au cours des essais en vol comparatifs YAH-63/64, l'U.S. Army lança d'innombrables séries de tests pour comparer les deux hélicoptères dans chaque catégorie. Bell et Hughes construisirent tous deux des prototypes qui étaient similaites au AH-1 Cobra de l'U.S. Army, mais beaucoup plus gros et beaucoup plus lourds.
Le processus comparatif fut long, et il testa les deux appareils jusqu'à leurs extrêmes limites. Après près d'un an, le modèle Hughes fut déclaré vainqueur (grâce à d'excellents résultats en vol et instruments de bord), et la production du prototype pour le AH-64A (alors connu sous le nom de PV01) fut approuvée. En février 1983, les modèles prototypes avaient volé au total plus de 4 000 heures, et l'usine d'assemblage Hughes de Mesa était approvisionnée pour une production en masse. Plus de 36 états, le Canada et l'Allemagne
de l'Ouest participèrent en tant que sous-traitants. En mars 1983, McDonnell Douglas
Corporation racheta Hughes Helicopters et intensifia la production.
A partir de 1984, l'Apache modèle A fut distribué dans toute l'U.S. Army, et des centaines de pilotes suivirent les programmes de formation à l'Apache. Leur première exposition au combat eu lieu lors de l'opération Just Cause au Panama, où l'Apache fit preuve de ses capacités d'assaut. Deux ans plus tard, des bataillons d'Apache furent déployés dans la région du Golfe, dans le cadre des opérations Désert Shield et Désert Storm.
Peu après le début de la guerre du Golfe, McDonnell Douglas commença à prévoir une deuxième génération de l'Apache, dans laquelle plus de 250 Apache modèle A seraient équipés d'un GPS (Global Positioning System, un système de navigation assisté par satellite), d'une radio SINC-GARS, d'une possibilité de transfert des cibles du FCR, de missiles Stinger et d'un système automatique de contrôle de tir. Cependant, ce programme "Apache Plus" fut abandonné après que l'expérience de la guerre du Golfe ait donné lieu à des projets pour un Apache équipé du radar de conduite de tir Longbow.
Longbow Apache
Des avant-projets pour un nouveau modèle d'Apache furent sollicités en 1991, marquant le début d'un cycle conception-prototype-production de 51 mois. Ce programme fut à l'origine baptisé AH-64C Apache. Etant donné que le développement du radar de conduite de tir (voir la section intitulée Radar Longbow) avait lieu en même temps que le programme d'hélicoptère, un modèle D, qui comprendrait le nouveau système radar, fut également prévu.
Les Apache modèles C et D devaient être pratiquement identiques, au système FCR près, ce qui conduisit finalement à abandonner l'appellation "C" en 1993. Tous les nouveaux Apache, avec ou sans le radar, seraient réunis sous l'appellation "modèle D". Dans le même temps, les 540 Apache modèle A existants seraient mis aux normes du modèle D, à l'exception du radar.
Le modèle Longbow incorpora la plupart des améliorations qui avaient été prévues pour le modèle E et il adopta également le missile Hellfire II à guidage radar, des moteurs plus puissants, la navigation Doppler et de petites améliorations de l'avionique et du cockpit. Des prototypes sont en phase d'essais, et la livraison des premiers appareils à l'U.S. Army devrait avoir lieu en 1997.
En attendant la mise en service du Longbow, l'Apache modèle A est le meilleur hélicoptère armé de l'U.S. Army. Il comporte des systèmes avioniques et électroniques avancés, et il est doté de systèmes d'armes très puissants. Une des caractéristiques prépondérantes est l'intégration des informations dans le casque du pilote. Tout en gardant ses mains sur les commandes de vol, un pilote peut balayer la zone, procéder à l'acquisition d'une cible et faire feu avec ses armes. Une autre caractéristique unique du même ordre concerne l'addition du système de lunette d'acquisition et de désignation de cibles (TADS, de l'anglais Target Acquisition and Désignation Sight) et de systèmes de vision à infrarouges.
Excusez la longueur du post mais il fallait quelques precisions quand meme, car il y a maldonne sur les version du Ah 64 A dit "Apache" et le Ah64D "Longbow Apache"
+Un ch'ti historique
Sources Jane's Longbow