Publié : ven. févr. 06, 2004 2:20 pm
Dimanche prochain sur France 5 le 08 février de 16H00 à 17H30,
les repères de l'histoire
Invités: Gérard Feldzer, président de l'Aéroclub de France; Bernard Chabbert, journaliste et pilote.
Au sommaire:
- «Des ailes et des hommes».
Un documentaire de 52' réalisé par Krzysztof Rogulski en 2003.
Des biplans en bois et en tissu de la guerre 1914-1918 aux noirs avions furtifs des conflits d'aujourd'hui, ce documentaire propose de retracer l'histoire d'une extraordinaire évolution, celle de l'aviation de guerre. Ses auteurs, en privilégiant les exemples français, s'appuient sur des témoignages et sur les archives filmées qu' offre le cinéma, une autre technique révolutionnaire qui naît avec l'aviation et évolue en même temps qu'elle... L'histoire de l'aviation militaire se révèle double, c'est l'histoire d'une alliance entre les machines et les hommes : combats chevaleresques au-dessus des tranchées ; pilotes de la légion Condor bombardant Guernica et incarnant les théories nouvelles qui visent à saper le moral des civils en portant l'attaque loin au delà du champ de bataille ; Malraux, aviateur engagé aux côtés des républicains ; Saint -Exupéry, qui exprime, dans " Pilote de guerre ", sa condamnation du totalitarisme... Les " découvertes " du turboréacteur et de la bombe atomique peu à peu la prééminence à la machine sur l'homme, à la technique sur le héros, même si cette prééminence ne peut s'exercer sans le concours des individus d'exception que sont les pilotes de chasse.
- «Le débat».
- «L'encadré historique de Jean-Michel Gaillard».
La Première Guerre mondiale a vu naître l’aviation militaire. Ce film fait revivre les grandes étapes de l’histoire de cette armée, les évolutions techniques et stratégiques qui ont marqué les conflits du XXe siècle, mais aussi la transformation du métier d’aviateur. C’est autour du mythe de l’as des as, tête brûlée et séducteur, que la jeune aviation militaire française s’est constituée et consolidée durant la guerre de 1914-1918. Ce mythe, selon l’historienne Marie-Catherine Villatoux, rassemble les aviateurs « autour d’une image qui est celle du pilote de chasse, de celui qui va jusqu’au bout, parce qu’est consacré as celui qui a cinq victoires homologuées ». Ce sont les premiers pilotes brevetés de l’aéronautique militaire qui ont rapidement voulu armer leurs avions, des Henri Farman ou des Voisin, ajoutant à leur mission d’observation celle de chasse. A Verdun, en février 1916, « pour la première fois, le sort d’une bataille au sol dépendait de ce qui se passait dans les airs », explique Michel Forget, général de corps aérien. Depuis, la guerre moderne ne se fait plus sans aviation, et les
principes instaurés par les « anciens » sont toujours en vigueur. Malgré l’efficacité dont elle a fait preuve pendant la guerre de 14-18, le prestige et la qualité de l’armée de l’air française, officiellement créée en 1934, s’affaiblissent pendant l’entre-deux-guerres. Après la déroute de la Seconde Guerre mondiale, l’aéronautique française renaît de ses cendres grâce à Marcel Dassault et aux avions à réaction, comme l’Ouragan ou, plus tard, les Mirages.« Quand on montait pour la première fois dans un avion à réaction, on avait l’impression de monter dans une fusée », témoigne un ancien pilote de chasse. Alors que les avancées technologiques s’accélèrent, le plaisir du pilote reste, quant à lui, le même : « Les pilotes de chasse peuvent sentir la troisième dimension, il y a un plaisir, une joie physique à évoluer et à v oler dans cette dimension-là.» Néanmoins, le perfectionnement technologique est devenu tel que d’aucuns envisagent aujourd’hui la disparition du pilote, qui, loin de l’image de l’as, devient anonyme. Mais, pour Vincent Lanata, général d’armée aérienne, « le jour où les pilotes disparaîtront, ce sera un pan de l’aventure humaine qui disparaîtra ».
Dorothée Thirion-Freiche
les repères de l'histoire
Invités: Gérard Feldzer, président de l'Aéroclub de France; Bernard Chabbert, journaliste et pilote.
Au sommaire:
- «Des ailes et des hommes».
Un documentaire de 52' réalisé par Krzysztof Rogulski en 2003.
Des biplans en bois et en tissu de la guerre 1914-1918 aux noirs avions furtifs des conflits d'aujourd'hui, ce documentaire propose de retracer l'histoire d'une extraordinaire évolution, celle de l'aviation de guerre. Ses auteurs, en privilégiant les exemples français, s'appuient sur des témoignages et sur les archives filmées qu' offre le cinéma, une autre technique révolutionnaire qui naît avec l'aviation et évolue en même temps qu'elle... L'histoire de l'aviation militaire se révèle double, c'est l'histoire d'une alliance entre les machines et les hommes : combats chevaleresques au-dessus des tranchées ; pilotes de la légion Condor bombardant Guernica et incarnant les théories nouvelles qui visent à saper le moral des civils en portant l'attaque loin au delà du champ de bataille ; Malraux, aviateur engagé aux côtés des républicains ; Saint -Exupéry, qui exprime, dans " Pilote de guerre ", sa condamnation du totalitarisme... Les " découvertes " du turboréacteur et de la bombe atomique peu à peu la prééminence à la machine sur l'homme, à la technique sur le héros, même si cette prééminence ne peut s'exercer sans le concours des individus d'exception que sont les pilotes de chasse.
- «Le débat».
- «L'encadré historique de Jean-Michel Gaillard».
La Première Guerre mondiale a vu naître l’aviation militaire. Ce film fait revivre les grandes étapes de l’histoire de cette armée, les évolutions techniques et stratégiques qui ont marqué les conflits du XXe siècle, mais aussi la transformation du métier d’aviateur. C’est autour du mythe de l’as des as, tête brûlée et séducteur, que la jeune aviation militaire française s’est constituée et consolidée durant la guerre de 1914-1918. Ce mythe, selon l’historienne Marie-Catherine Villatoux, rassemble les aviateurs « autour d’une image qui est celle du pilote de chasse, de celui qui va jusqu’au bout, parce qu’est consacré as celui qui a cinq victoires homologuées ». Ce sont les premiers pilotes brevetés de l’aéronautique militaire qui ont rapidement voulu armer leurs avions, des Henri Farman ou des Voisin, ajoutant à leur mission d’observation celle de chasse. A Verdun, en février 1916, « pour la première fois, le sort d’une bataille au sol dépendait de ce qui se passait dans les airs », explique Michel Forget, général de corps aérien. Depuis, la guerre moderne ne se fait plus sans aviation, et les
principes instaurés par les « anciens » sont toujours en vigueur. Malgré l’efficacité dont elle a fait preuve pendant la guerre de 14-18, le prestige et la qualité de l’armée de l’air française, officiellement créée en 1934, s’affaiblissent pendant l’entre-deux-guerres. Après la déroute de la Seconde Guerre mondiale, l’aéronautique française renaît de ses cendres grâce à Marcel Dassault et aux avions à réaction, comme l’Ouragan ou, plus tard, les Mirages.« Quand on montait pour la première fois dans un avion à réaction, on avait l’impression de monter dans une fusée », témoigne un ancien pilote de chasse. Alors que les avancées technologiques s’accélèrent, le plaisir du pilote reste, quant à lui, le même : « Les pilotes de chasse peuvent sentir la troisième dimension, il y a un plaisir, une joie physique à évoluer et à v oler dans cette dimension-là.» Néanmoins, le perfectionnement technologique est devenu tel que d’aucuns envisagent aujourd’hui la disparition du pilote, qui, loin de l’image de l’as, devient anonyme. Mais, pour Vincent Lanata, général d’armée aérienne, « le jour où les pilotes disparaîtront, ce sera un pan de l’aventure humaine qui disparaîtra ».
Dorothée Thirion-Freiche
