AAE: des Pilatus PC-7 pour remplacer les Cirrus SR20 et Grob 120A
Publié : ven. janv. 10, 2025 10:12 pm
https://www.opex360.com/2025/01/10/le-p ... la-marine=
https://www.aeroexpo.online/fr/prod/pil ... 78557.htmlLe Pilatus PC-7 a été retenu pour assurer la formation initiale des futurs pilotes de l’armée de l’Air et de la Marine
Actuellement, un élève pilote ou navigateur officier système d’armes [NOSA] de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] entame son cursus à la base aérienne 701 de Salon-de-Provence [qui abrite l’École de l’Air] par une Formation militaire initiale [FMI], suivie par une Formation militaire générale de l’officier [FMGO]. Puis il rejoint l’Escadron d’instruction de vol à voile afin de s’initier aux rudiments de l’aéronautique.
Les choses sérieuses, si l’on peut dire, commencent avec la formation initiale en vol, effectuée à bord de l’un des avions Cirrus SR-20 mis en œuvre par les escadrons d’instruction en vol [EIV] 3/5 « Comtat-Venaissin » et 2/93 « Cévennes ». Si ses aptitudes sont confirmés, alors il continuera son parcours à la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard, où il effectuera 45 vols aux commande d’un avion Grob 120. Cette phase est importante puisque c’est elle qui déterminera sa future orientation [chasse ou transport].
Depuis la mise en application des concepts FOMEDEC [Formation modernisée et entraînement différencié des équipages de chasse] et MENTOR 1, lesquels ont permis, avec le retrait du TB-30 Epsilon et de l’Alphajet, de réduire la durée et le coût de la formation des futurs pilotes de chasse de l’AAE, l’instruction se fait désormais uniquement avec des turbopropulseurs PC-21 Pilatus.
Cela étant, il est apparu que la formation initiale en vol ne donnait pas pleinement satisfaction, le Cirrus SR-20 étant « très limité dans ses évolutions dans la troisième dimension », avait expliqué l’état-major de l’AAE, en 2020. En clair, cet appareil n’était pas suffisamment « discriminant » pour sélectionner les futurs pilotes de chasse.
D’où l’élaboration du projet Mentor 2, afin de remplacer non seulement les Cirrus SR-20 mais aussi les Grob-120. L’idée était alors de réduire de 3 mois et demi le cursus d’un élève pilote.
Mais après l’expérience malheureuse des Embraer 312F, dont l’utilisation fut très brève car leur domaine de vol ne s’étendait « pas à la haute altitude », l’AAE avait expliqué que le successeur du Cirrus SR-20 devrait posséder des « performances compatibles avec l’exploitation des zones de moyenne altitude « .
Quatre ans plus tard, l’avion d’entraînement affichant les qualités requises a été trouvé. En effet, ce 10 janvier, la Direction générale de l’armement [DGA] a fait savoir qu’elle venait de notifier à Babcock International France Aviation le marché « Mentor 2 », lequel prévoit le déploiement de vingt-deux Pilatus PC-7 MKX et de douze simulateurs [développés par Exail] à Salon-de-Provence.
« Intervenue le 31 décembre 2024, cette notification concerne la dernière phase du processus de modernisation de la formation des pilotes de chasse et de transport, engagée il y a plusieurs années au profit des forces », a souligné la DGA, via un communiqué, précisant que ce marché a été passé au profit de l’AAE et de la Marine nationale.
Il « apportera des gains significatifs en matière d’optimisation de la formation des pilotes, en améliorant sa qualité tout en assurant une véritable continuité de la formation. Enfin, la rationalisation de la phase élémentaire sur un seul site avec un seul type d’avion permettra de réduire la durée du cursus de formation », a-t-elle expliqué.
Comme annoncé, le PC-7 MKX remplacera le Cirrus SR20 et le Grob 120A. « Plus moderne que ses prédécesseurs et équipé d’un turbopropulseur, il se rapproche davantage des performances et de l’instrumentation des avions que les élèves seront appelés à piloter à l’issue de leur formation », a fait valoir la DGA.
L’objectif de Mentor 2 est de réunir sur un même site l’ensemble des moyens nécessaires pour assurer la formation aéronautique initiale des futurs pilotes de l’AAE et de l’Aéronautique navale, « tout en donnant une part accrue à la simulation avec des outils pédagogiques modernes ».
De son côté, Babcock France explique que ce marché permettra de créer « une centaine de postes entre les communes de Salon-de-Provence et Le Cannet-des-Maures » afin de fournir près de 11 000 heures de vol et 6 500 heures de formation sur simulateur à environ 120 élèves-pilotes par an ».
Reste à voir les conséquences de cette évolution sur le cursus des élèves-officiers pilotes de l’aéronautique navale [EOPAN]. Pour rappel, celui-ci débute par une sélection en vol, assurée avec des Cap 10 mis en œuvre par l’escadrille 50S, sur la base d’aéronautique navale de Lanvéoc-Poulmic. Puis, en fonction de leurs résultats, les élèves sont envoyés aux États-Unis [chasse], à Salon-de-Provence [avion] ou Dax [hélicoptère].