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Opération " Chammal "

Publié : mer. avr. 20, 2016 10:52 am
par ergo
Article dans LeMonde.fr publié ce matin :
Comment les pilotes français de la coalition contre l’EI se préparent à la bataille de Mossoul

Comment les pilotes français de la coalition contre l’EI se préparent à la bataille de Mossoul

Des opérations continues, qui vont en s’intensifiant depuis 2016, avec, en vue, la reprise de Mossoul. Pour les pilotes français de l’opération « Chammal », déployés sur la base Prince-Hassan de Jordanie, au nord-est d’Amman, la coalition augmente son effort contre l’organisation Etat islamique (EI) en Irak. Le Monde a rencontré quatre officiers, membres des deuxième et troisième escadrons de chasse de la base de Nancy, de retour de mission.

Vu du ciel, « le théâtre “Chammal”, Syrie et Irak, ne forme qu’un, nous ne faisons pas de distinction entre les deux pays », témoigne le commandant François. Paris avait beaucoup communiqué sur les frappes ciblées délivrées, mi-novembre 2015, par son armée de l’air sur quelques objectifs à Rakka, en Syrie, en « riposte » aux attentats de Paris. Mais 90 % des sorties aériennes des Mirage 2000 français de Jordanie (qui agissent avec les Rafale stationnés aux Emirats arabes unis) ont bien lieu en Irak, où les Etats-Unis font porter le principal effort.

Sous le commandement américain de la coalition, les missions sont destinées à des actions d’appui au sol des troupes irakiennes – parfois formées par les Français eux-mêmes, comme les unités qui ont mené l’offensive sur la ville de Hit, reprise par Bagdad jeudi 14 avril. Les combats impliquent des moyens aériens sophistiqués. Tournant significatif, Washington a annoncé lundi 18 avril le déploiement prochain d’hélicoptères d’attaque Apache.

Crainte des dommages collatéraux

Le colonel Emmanuel a commandé la base projetée de Jordanie entre octobre 2015 et février 2016 et illustre l’intensité de ces frappes : « Le 16 décembre, au sud de Mossoul, les avions de la coalition ont procédé à 89 ouvertures de feu et effectué 17 heures de mission ininterrompues. » Durant ces quatre mois, ajoute-t-il, la campagne aérienne a ainsi permis d’appuyer « la libération, au nord, de Baiji et Sinjar et, au sud, de Ramadi, et d’entamer la bascule vers Mossoul ».

Entre la fin 2015 et le printemps 2016, le niveau d’activité a nettement augmenté. Les six puis huit Mirage 2000 de « Chammal » effectuaient 100 sorties par mois et 480 heures de vol en 2015. L’activité est passée à 150 sorties et 720 heures de vol en février, montant jusqu’à 170 sorties et près de 800 heures en mars.

La base française, qui comptait sur cette période une centaine d’aviateurs, « est dimensionnée aux justes besoins de la coalition », ajoute le commandant Arnaud. Pour opérer « le long de la ligne de contact » avec l’EI, les missions sont toujours longues, de quatre à huit heures, précise-t-il. « On vole haut et vite, toute la difficulté consiste à comprendre la scène : où est l’ennemi ? Quelle est la situation ? », résume le commandant François.

Les chasseurs américains et français volent de « façon complètement intégrée » pour ce que les pilotes nomment des « passes complexes », impliquant des drones Reaper, des appareils destinés au guidage, des bombardiers, des ravitailleurs. A cette distance de la fureur et de la poussière des combats, on évoque ici « des opérations hyperfluides », « une coordination à moins d’une seconde ».

Les pilotes ont assisté ces derniers mois à des mouvements massifs et soudains des populations sur le terrain irakien, au gré des combats. « On est parfois au-dessus de zones où en apparence il ne se passe rien, puis tout démarre, il faut être capable de passer la patrouille au bon moment au bon endroit », souligne le commandant François. Compte tenu des règles d’engagement en vigueur, plusieurs centaines d’heures de renseignement et de vérification sont parfois nécessaires depuis le ciel pour valider un objectif sans craindre de dommages collatéraux.
Visite de François Hollande de la base aérienne projetée française en Jordanie.

« Pécher par précaution »

A Mossoul, où l’on estime que 6 000 combattants de l’EI seraient dispersés dans une agglomération qui a compté jusqu’à deux millions d’habitants, la tâche de la coalition sera ardue. « Les combattants de l’EI s’adaptent, ils ont déjà depuis longtemps abandonné les gros camions blindés pour des véhicules civils, ils sont agiles et se confondent avec la population », résume le commandant Damien, navigateur système d’armes sur Mirage 2000.

Le « ciblage » devra être encore plus précis. « L’arme aérienne fonctionne en zone urbaine, assure le colonel Emmanuel, nous savons tirer sur un char T-72 au milieu d’immeubles, nous l’avons déjà fait. » Le renseignement sur une cible est toujours validé par une source nationale, à Paris, précisent ces officiers. « Si on a le moindre doute, on préfère pécher par précaution et ne pas tirer, car on sait qu’une erreur peut nous coûter la victoire. C’est laissé à notre initiative », ajoute le commandant Damien.

Sur les quatre derniers mois, la menace sol-air « n’a pas été un problème », affirme le commandant Arnaud. Sur la cinquantaine d’aéronefs abattus en Syrie et en Irak depuis le début de la guerre contre l’EI, on compte essentiellement des hélicoptères et des armements « peu sophistiqués », selon les militaires français.

Les pays du Golfe, Arabie saoudite et Qatar, n’ont pas caché leurs intentions de fournir les groupes armés sunnites en missiles antiaériens portables pour combattre l’aviation du régime syrien et son allié russe ; des F-N6 de fabrication chinoise ont été vus ces jours derniers à Lattaquié, mais leur portée est trop faible pour viser des chasseurs.

Re: Opération " Chammal "

Publié : mer. avr. 20, 2016 11:10 am
par jojo
Merci, mais je n'ai pas l'intention de m'abonner pour lire les 92% restant de l'article :hum:

Re: Opération " Chammal "

Publié : mer. avr. 20, 2016 1:50 pm
par ergo
C'est cadeau !

Re: Opération " Chammal "

Publié : mer. avr. 20, 2016 1:53 pm
par jojo
Ah c'est gentil. J'espère que ça ne t'attirera pas d'ennuis :emlaugh: