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Drones : THALES vs SAGEM

Publié : dim. oct. 20, 2013 10:58 am
par Mongoose
"Jusqu'alors favori avec son Watchkeeper, Thales pourrait se faire griller la politesse par Sagem, filiale de Safran qui met en avant son modèle presque 100% français.
On pensait la guerre des drones dans le rétroviseur. Erreur: elle est repartie de plus belle, glissant d’un duel EADS-Dassault à une lutte entre Thales et Safran. Certes, sur le segment des MALE (drones Moyenne Altitude, Longue Endurance), la France a finalement fait le choix du drone américain Reaper, développé par General Atomics, au détriment du Heron TP de l’israélien IAI. Les deux premiers des douze exemplaires prévus seront déployés d’ici la fin de l’année au Sahel, les premiers pilotes français s’entraînant actuellement sur la base de l’US Air Force de Holloman, au Nouveau-Mexique.
Mais cet épilogue ne concerne que les drones MALE. Un nouveau front est désormais ouvert entre Thales et Safran sur le segment inférieur, les drones dits "tactiques", pour le remplacement des Sperwer actuellement en service dans les forces françaises. Ces engins n’ont pas les capacités ni le rayon d’action d’un MALE, mais ils permettent des missions d'observation, de surveillance du champ de bataille ou de réglage de tir d'artillerie. Un rôle essentiel sur les théâtres d’opérations extérieures, où la flotte de Sperwer a été mise à rude épreuve.
Acheter le même drône que les britanniques ?
Le marché, sans être gigantesque, a de quoi aiguiser les appétits: le Livre blanc prévoit une cible d’ "une trentaine de drones tactiques", et la loi de programmation militaire 2014-2019 envisage deux systèmes à l’horizon 2020, soit 14 drones. Deux drones s’affrontent : Thales apparaît depuis trois ans comme le favori, avec son Watchkeeper. Sagem, filiale de Safran, mène une implacable guérilla, encore plus intense depuis le salon du Bourget, pour placer son Patroller. Comme un remake de la guerre EADS-Dassault sur le projet mort-né de drone MALE 100% européen il y a quelques années.
Jusqu’à très récemment, l’affaire semblait entendue : l’armée de terre française porterait son choix sur le Watchkeeper, une variante du drone israélien Hermes 450 (Elbit Systems). Ce drone, "européanisé" par la filiale britannique de Thales, a déjà été commandé à 54 exemplaires par les forces britanniques. Dans le cadre de la coopération lancée par le traité de Lancaster House le 2 novembre 2010, l’idée est d’aligner les deux armées sur le même matériel. L’armée de terre française a testé la machine à Istres cet été, la France devait logiquement embrayer sur une commande de Watchkeeper à Thales.
Le rival du Watchkeeper s'appelle Patroller
Le schéma n’apparaît désormais plus si évident. Pour une raison simple : la campagne d’essais du Watchkeeper en France s’est très moyennement passée. "Les résultats ne sont pas encore ceux que nous espérions", reconnaissait le chef d’état-major des armées Edouard Guillaud le 12 septembre dernier devant les sénateurs de la commission de la défense. Le délégué général pour l’armement Laurent Collet-Billon était encore plus clair le 2 octobre, devant la commission de la défense de l’Assemblée nationale: "S’agissant des drones tactiques, nous avons évalué le Watchkeeper de Thales Royaume-Uni, et nous estimons que cet appareil manque à ce stade de maturité", assurait-il sans fard.
Les propos ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd : Safran s’agite de plus belle en coulisses pour pousser une solution alternative, le drone Patroller. Cet engin, un dérivé d’un motoplaneur développé par le groupe allemand Stemme, est beaucoup plus gros que son concurrent israélo-britannique, ce qui en fait une sorte de « mini drone MALE » : 680 kg de masse à vide contre 327 kg au Watchkeeper, et une charge utile de 250 kilos contre seulement 80 kg au concurrent israélo-britannique. Il vole plus haut (25.000 pieds contre 16.000), plus vite (220 km/h contre 157) et tient mieux face au vent de travers, comme l’avait souligné le Sénat en novembre 2012.
Un drône quasiment 100% français
Mais c’est avant tout l’argument du Made in France que Sagem s’emploie à brandir : la cellule est allemande, mais une bonne partie des équipements est conçue par Sagem lui-même (boule optronique, station-sol…). La R&D est faite à Eragny, en région parisienne, la fabrication le serait à Montluçon, comme pour le Sperwer. Les boules optroniques sont fabriquées à Dijon, et les cartes électroniques en Bretagne, à Fougères, dans l’ancienne usine de téléphones mobiles reconvertie dans les équipements militaires.
Même Thales pourrait être embarqué sur le drone. Sagem assure en outre, comme l’avait dévoilé Air et Cosmos en juin, que des armements pourraient être embarqués sur le Patroller, comme le petit missile antichar Brimstone de MBDA, ou des roquettes guidées par laser.
A l’inverse, souligne-t-on chez Safran, le Watchkeeper est conçu sur une cellule israélienne de l’industriel Elbit Systems (le Hermes 450), et l’essentiel du travail sur la charge utile serait faite au Royaume-Uni, la boule optronique étant même faite par Elbit en Israël. Autre point faible de l’offre Watchkeeper, Thales se débat avec des problèmes techniques qui ont engendré un retard de trois ans sur le calendrier initial de livraisons aux forces britanniques.
De quoi faire réfléchir dans l’aréopage de la défense. La commission de la défense du Sénat milite même ouvertement pour l’ouverture d’un appel d’offres, ce qui, assure-t-on à Challenges, agace beaucoup la DGA. Les sénateurs avaient déjà montré leur pouvoir d’influence ces dernières années sur le sujet des drones, en dézinguant le Heron-TP du tandem Dassault-IAI au profit du Reaper américain. Une nouvelle guerre des drones risque bien d’avoir lieu."

Source : CHALLENGES.

Re: Drones : THALES vs SAGEM

Publié : dim. oct. 20, 2013 5:17 pm
par jojo
Ils ne sont pas prêt de remplacer leur Sperwer les biffins :emlaugh:

Re: Drones : THALES vs SAGEM

Publié : lun. oct. 21, 2013 9:52 am
par ergo
AAAaaahh la BONNE idée de Sagem. :hum:

Je voudrai pas faire mon chieur, mais sagem part sur un choix des plus logique.

Il est hors de question de créer une nouvelle celulle pour un drone, alors on part sur un système qui existe déjà : Cellule d'un planeur-motorisé.

Gros avantage :
- Les planeurs sont connçu pour être économiquement fiable. L'aviation de loisir ne pouvant se payer des aéronefs fort coup de MCO !
- Les planeurs sont connçu pour emporter un équipage de 1 a 2 personnes. Ca explique la charge utile de 250kg par rapport au ridicule 80kg.
- Le choix du Made In Europe. Mine de rien, pourquoi on s'emerde avec un pays comme Israël ? Alors que l'on produit depuis des années des avions dans nos contrées.

Je vois depuis des années les pilotes de RC s'étonner des choix des armées, qui annonce que certaine dronne pour être fait "dans leur garage".
On a là un système cohérant, capable dévolution.

De plus les biffins cherche à avoir un drone tactique dont les perfs s'approchent d'un MALE (on va dire qu'ils cherches un MAME - Moyen Altitude Moyenne Endurance). Sagem fait le choix de faire un petit-MALE, alors que Thales cherche à faire un gros-MAME.

A partir du moment où le drone à besoin d'une piste pour se mouvoir, il faut arrêter de vouloir à tout prix miniaturisé le système.

Les seuls atouts de Thales dans cette guerre serait les accords déjà singé avec les britaniques, et peur etre le prix à l'heure de vol. A supposer que ca coute moins cher de faire voller un WK qu'un Patroller.

Reste que dans cette histoire c'est pas l'armée qui décide. Si la DGA signe pour le WK, les militaires feront avec.

Re: Drones : THALES vs SAGEM

Publié : lun. oct. 21, 2013 3:13 pm
par jojo
Je pense quand même que le moteur du Patroler sera différent de celui du STEM S10, prévu pour fonctionner seulement quelques minutes sur un vol, et pas 8h en continu.

De plus l'encombrement d'un Stem c'est pas rien :emlaugh:

Re: Drones : THALES vs SAGEM

Publié : lun. oct. 21, 2013 4:23 pm
par dimebug
pas certain qu'une cellule conçue pour un pilote embarqué vieillisse bien dans les mains d'un pilote "délocalisé". A voir si la cellule est identique ou adaptée, et coté commandes de vols comment seront gérés les limitations et l'interaction...

Re: Drones : THALES vs SAGEM

Publié : lun. oct. 21, 2013 7:31 pm
par Azrayen
ergo a écrit :on va dire qu'ils cherches un MAME
Z'en ont déjà eu une... S'est ensablée...

:exit:

Re: Drones : THALES vs SAGEM

Publié : mer. oct. 23, 2013 8:06 am
par Valkyrie
jojo a écrit :Je pense quand même que le moteur du Patroler sera différent de celui du STEM S10, prévu pour fonctionner seulement quelques minutes sur un vol, et pas 8h en continu.

De plus l'encombrement d'un Stem c'est pas rien :emlaugh:
Je viens d aller voir sur le site de stem les spécifications :

La version long range a un réservoir de 2x 60 l et ils mettent une conso a 55% de puissance de 16l /h. Range max un peu moins de 2000km

Y a donc moyen de tenir quelques heures avec ca. C'est une bon idée je trouve :)

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Re: Drones : THALES vs SAGEM

Publié : mer. oct. 23, 2013 8:57 pm
par gillouf1
J'vais peut-être dire une c......., mais avant que les industriels se taillent des croupes, il faudrait peut-être que les armées éditent un cahier des charges sur ce qu'elles veulent exactement.

En ce moment, les industriels sont "en aveugle" et sortent de leurs cartons des projets assez éloignés en s'efforçant de "deviner" les besoins, les capacités...Du coup, pas mal de projets prometteurs mais qui malheureusement risquent de finir aux oubliettes (gâchis de budget, de ressources humaines etc).

Pour le MALE, j'ai le sentiment que l'AA et la France n'ont jamais réussi à émettre un quelconque besoin bien ciblé, bien encadré. Le résultat: les industriels (européens) sont partis un peu dans tous les sens et au final on achète US.
Même chose pour les UCAV; Dassault à réussi à rassembler de nombreux constructeurs européens autour du Neuron mais ensuite? Aucune demande particulière et précise n'a été fournie par une quelconque armée de l'air européenne (juste une demande pour un démonstrateur, c'est franchement vague) et on peut parier qu'un jour celles-ci se tourneront vers un produit US "sur étagère" car elles argueront que ce que leur ont proposé leurs propres industriels ne correspond pas à leurs souhaits, leurs attentes, leurs besoins.

Ça manque cruellement de cahier des charges, de demande officielle et qui corresponde vraiment aux besoins de nos armées. Du moins, c'est l'impression que ça donne...

@+

Re: Drones : THALES vs SAGEM

Publié : jeu. oct. 24, 2013 11:21 am
par jojo
Ben pour les MALE le cahier des charges est simple: faire comme le Predator :exit:

Re: Drones : THALES vs SAGEM

Publié : ven. nov. 01, 2013 4:02 pm
par jojo
Pendant ce temps en Turquie....

http://www.opex360.com/2013/10/31/larme ... r-un-anka/

On est vraiment devenu minable en Europe :busted_re

Re: Drones : THALES vs SAGEM

Publié : ven. nov. 01, 2013 4:28 pm
par pipo2000
Salut Gillouf,
gillouf1 a écrit :Même chose pour les UCAV; Dassault à réussi à rassembler de nombreux constructeurs européens autour du Neuron mais ensuite? Aucune demande particulière et précise n'a été fournie par une quelconque armée de l'air européenne (juste une demande pour un démonstrateur, c'est franchement vague) et on peut parier qu'un jour celles-ci se tourneront vers un produit US "sur étagère" car elles argueront que ce que leur ont proposé leurs propres industriels ne correspond pas à leurs souhaits, leurs attentes, leurs besoins.


Le Neuron est un démonstrateur, il n'a pas pour vocation a devenir un produit commercialisé; un peu comme un concept car dans l'automobile. L'objectif est d'acquérir des compétences, innover (c'est plus facile quand on part d'une feuille blanche) et explorer le concept. Il s'agit d'une innovation de rupture (Iphone 3G) plus que d'une innovation incrémentale (Iphone 3 -> Iphone 4).

gillouf1 a écrit : Ça manque cruellement de cahier des charges, de demande officielle et qui corresponde vraiment aux besoins de nos armées. Du moins, c'est l'impression que ça donne...


J'imagine qu'il existe déjà un cahier des charges plus ou moins vague, l'utilisation des drones achetés aux US permettra également de le préciser (c'est en forgeant que l'on devient forgeron). J'ajouterais que bien souvent l'introduction d'un cahier des charges trop précoce et précis annihile toute velléité d'innovation de rupture.

Les drones MALE il fallait s'y coller sérieusement il y a dix ans pour être compétitif aujourd’hui. A la place on tire des missiles de croisière depuis un rafale sur des pick-up; c'est plus glamour mais plus dispendieux.