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Disparition d'un être humain, qui appartient désormais encore un peu plus à l'Histoire.

"Grand croix de la Légion d'honneur, Croix de guerre 1939-1945, avec douze citations, et Héros de l'Union soviétique, il était l'un des Compagnons de la Libération les plus décorés."

http://www.lemonde.fr/disparitions/arti ... _3382.html

Un grand nom !

C'est quand même dingue de lire ça :

Après la guerre, Roland de La Poype avait entamé une carrière d'industriel, créant en 1952 le berlingot de shampooing Dop. Quinze ans plus tard, il avait inventé la Méhari, avec sa carrosserie plastique aux couleurs inédites pour l'industrie automobile : rouge, vert, orange ou beige couleur désert. Enfin, en 1970, il avait ouvert le Marineland d'Antibes, sur la Côte d'Azur, pour faire "connaître la vie des grands animaux marins".

(http://www.lemonde.fr/disparitions/arti ... _3382.html)

Décidément il y en a qui sont touchés par la grâce!

Bon vol Monsieur et merci ))

Adieu Rayak.

Roland de la Poype aux obsèques de Pierre Clostermann (photo Frédéric Marsaly)

Tous ceux qui l'ont approché savent que Roland de la Poype était un personnage d'une grande modestie.

Pour ceux qui ne le connaissent pas (ou mal) :
- un (vieil) article de Christian-Jacques Ehrengardt dans Aerostories.
- une recension de son livre L'épopée du Normandie-Niémen
- pour ceux dont le budget est limité, une version à 8,50 € est disponible chez Tempus(contenu texte identique)

PB

PS : Si vous envisagez d'utiliser cette photographie (pour publication web ou papier), soyez aimable de demander l'autorisation à son auteur.

merde moi qui l'avait contacter il y a peu pour qq questions et qui n'a pas écrit la lettre que sa femme m'avait dit de faire

Triste je suis ce soir!

Bon vol le vicomte!

C’est non sans émotion que l’on a appris le décès, à l’âge de 92 ans, de Roland de la Poype, le dernier compagnon de la Libération ayant servi en qualité de pilote au Normandie-Niémen, qu’il avait rejoint dès sa création, en 1942.

Né le 28 juillet 1920 aux Pradeaux (Puy-de-Dôme), Roland Paulze d’Ivoy de la Poype se passionne très tôt pour l’aviation, alors qu’il est pensionnaire chez les Jésuites au Mans. A l’âge de 19 ans, il s’engage au Bataillon de l’Air 131 sans avoir terminé ses études. En février 1940, il obtient son brevet de pilote après avoir été affecté à l’Ecole élementaire de pilotage d’Angers. Il est alors promu au grade de caporal.

Pilote à l’Ecole principale d’aviation d’Etampes avant le début de la campagne de France de mai-juin 1940, au cours de laquelle son père, ingénieur de formation et colonel de réserve, est tué à l’ennemi, il refuse la défaite et décide de rejoindre l’Angleterre après avoir entendu l’appel lancé par le général de Gaulle sur les ondes de la BBC le 18 juin.

Arrivé à Plymouth au terme d’un voyage à bord d’un bateau polonais sur lequel il avait embarqué clandestinement, Roland de la Poype s’engage dans les Forces aériennes françaises libres (FAFL) avec les galons de sergent. C’est ainsi qu’il participe, en tant que mitrailleur du Groupe réservé de bombardement n°1 (GRB 1) à l’expédition de Dakar.

En novembre 1940, le jeune sous-officier regagne le Royaume-Uni et entame un stage dans les écoles de la Royal Air Force. Un an plus tard, il est affecté à l’Operationnal Training Unit de Llandow au Pays de Galles, puis au Squadron 602, qui, équipé de Spitfire, est basé au sud de Londres. Grâce à ses qualités, il devient alors l’équipier de l’as irlandais Paddy Finucane.

Promu aspirant en mars 1942, Roland de la Poype obtient sa première victoire aérienne le 22 août 1942 en abattant un Messerschmitt 109. Après la mort de Paddy Finucane, le jeune pilote se porte volontaire pour intégrer le Groupe de chasse n°3 “Normandie”, qui sera connu plus tard sous le nom de “Normandie-Niémen”.

Avec son coéquipier Marcel Albert (dit “Bébert”), qui nous a quittés en août 2010, Roland de la Poype, surnommé “le Marquis” par ses camarades, s’illustre lors de toutes les opérations dans lesquelles le GC n°3 est engagé. Ainsi, il obtient 15 victoires aériennes lors des batailles du front de l’Est. Les 14 et 16 octobre 1944, il réussit à abattre, au cours de la même jourée, deux appareils ennemis.

Dans son livre intitulé “Normandie-Niémen”, Yves Courrière écrit, à son sujet : “On pensait La Poype inconscient. Ce grand garçon, si jeune, empêtré, maladroit au sol, se révélait – dès qu’il avait décollé – d’une adresse et d’une lucidité affolantes. Si on l’avait interrogé (…) il eût répondu : ‘Je suis aveuglèment la théorie de Bébert : pas d’héroïsme, la logique froide. L’appréhension de la mort? Je ne l’ai pas. C’est une notion parfaitement subjective. En vol, si on ne joue pas les Tulasne ou les Littolff, si on sait bien piloter et si on a un bon appareil, il n’y a aucune raison de ne pas s’en sortir. (…) J’ai peur comme tout le monde, mais rétrospectivement, au retour, quand je vois les traces de balles sur mon taxi.’”

Fait “Héros de l’Union soviétique” avec son compagnon d’armes Marcel Albert, Roland de la Poype, alors promu capitaine, est autorisé par Staline à rejoindre la France avec son avion Yak. Avec 1.200 heures inscrites sur son carnet de vol, il termine la guerre avec 10 citations à l’ordre de l’armée aérienne et 2 citations à l’ordre de l’aviation de chasse.

Après un temps passé au 2e Bureau de l’état-major de l’armée de l’Air, Roland de la Poype décide de revenir une vie civile qui sera riche et variée. Il deviendra en effet agriculteur puis industriel (Société d’Etudes et d’Applications du Plastique) et inventeur (on lui doit le berlingot Dop et la voiture Méhari commercialisée par Citroën). Enfin, il sera aussi le fondateur du Marineland d’Antibes.

Compagnon de la Libération, Roland de la Poype était notamment Grand Croix de la Légion d’Honneur, Héros de l’Union soviétique et titulaire de la Croix de guerre 39/45 avec 12 citations, de l’Ordre du Drapeau Rouge, de l’Ordre de Lénine ainsi que du Mérite de la Guerre pour la Patrie.

OPX 360

Une question me fait peur : il en reste combien du NN maintenant ?

En tout cas, je lui souhaite un très bon vol !

J'ai eu la chance de le rencontrer, et de discuter avec lui.
La grande classe, élégant dans le geste et dans le verbe.

Bon vol "Pohipe" !

Respect. J'espère qu'il aura droit à l'hommage qu'il mérite et que les médias se montreront à la hauteur.

larsenjp a écrit :Respect. J'espère qu'il aura droit à l'hommage qu'il mérite et que les médias se montreront à la hauteur.

Alors là sa m'étonnerai un peu

En tout cas bon vol à lui

Poliakov a écrit :Alors là sa m'étonnerai un peu

En tout cas bon vol à lui

Obsèques du colonel Henry Lafont, 7 décembre 2011 Pierre Clostermann et Henry Lafont avaient eu droit à un hommage appuyé. Il en sera nécessairement de même pour Roland de la Poype. Les médias font ce qu'ils peuvent à partir de ce qu'on leur dit.
PB

repose en paix

Papy Navions a écrit :Les médias font ce qu'ils peuvent à partir de ce qu'on leur dit.

Je ne suis absolument pas d'accord avec ça. Je pense que les médias ont leur responsabilité dans le traitement de l'information. Ce sont eux qui choisissent les sujets porteurs ou pas; ils peuvent même les fabriquer même si aujourd'hui ils ont perdu une part de ce pouvoir-là du fait des réseaux sociaux. Et normalement, c'est leur boulot d'aller chercher la matière de leurs infos. On verra bien...
Je ne sais pas combien il reste de survivants du NeuNeu mais j'ai lu quelque part qu'il restait 23 Compagnons de la Libération après le décès de R. de la Poype. Il serait peut-être bien de s'y intéresser avant qu'il ne soit trop tard.

Tu sais, les combattants qu'ils soient anciens ou actuels, bin les médias s'en battent pas mal les rouleaux :

http://www.marianne.net/blogsecretdefen ... _a810.html

Remarque, le gouvernement aussi s'en fout...

Ouais, je sais, cette histoire de bug de logiciel de paye est juste hallucinante.
Heureusement que c'est l'Etat d'un côté et des militaires de l'autre sinon ça aurait pété depuis longtemps.

Bref, c'est vrai que "anciens combattants", ce n'est pas très vendeur a priori mais je crois que les médias et autres communicants sous-estiment l'intérêt que peuvent avoir les français pour ces sujets. Le centième anniversaire de 1914 qui approche devrait prouver que les gens ont encore de la mémoire...

Pour revenir au sujet, j'espère que R. de la Poype aura droit à l'hommage qu'il mérite et que le NeuNeu version 2012 y aura sa part avec ses Rafale flambant neufs. Ce serait un joli clin d'oeil.

Tu veux quoi Larsen? Que l'on organise un feu d'artifice, que Montebourg se déguise en Neu-Neu et qu'un grand bandeau rouge sur I-Tele annonce des funérailles Nationale au panthéon après un deuil de 3 jours? Au delà des "médias" et des "communiquants" il faut aussi s'indigner sur les lecteurs à ce rythme là. Regarde par exemple la colonne à droite sur le site du monde qui classe les articles les plus diffusés par les lecteurs; c'est très éloquant.

Moi j'ai appris la mort de ce grand monsieur dans le monde (et oui ils en ont parlé!) et je suis venu chercher les informations supplémentaires ici. Au final, et jusqu'à ta remarque, je ne considère pas avoir été "sous informé".

Disons un petit reportage dans ce qui est encore la grande messe du 20h ce serait pas mal; perso je n'ai rien vu mais je ne les regarde pas tous non plus.
Peut-être à l'occasion de la cérémonie officielle?

Je ne doute pas que tout le monde ici soit informé mais l'objectif selon moi est justement d'utiliser ce genre d'évènement pour informer ceux qui ne s'intéressent normalement pas à l'aviation et à l'histoire. D'autant que R. de la Poype est plus qu'un as de l'aviation; c'était un Compagnon de la Libération et je suis certain que ça ne doit rien dire à pas mal de monde.

pipo2000 a écrit :Tu veux quoi Larsen? Que l'on organise un feu d'artifice, que Montebourg se déguise en Neu-Neu et qu'un grand bandeau rouge sur I-Tele annonce des funérailles Nationale au panthéon après un deuil de 3 jours? Au delà des "médias" et des "communiquants" il faut aussi s'indigner sur les lecteurs à ce rythme là. Regarde par exemple la colonne à droite sur le site du monde qui classe les articles les plus diffusés par les lecteurs; c'est très éloquant.

Moi j'ai appris la mort de ce grand monsieur dans le monde (et oui ils en ont parlé!) et je suis venu chercher les informations supplémentaires ici. Au final, et jusqu'à ta remarque, je ne considère pas avoir été "sous informé".

Pas pour polémiquer, mais j'ai justement remarqué avec intérêt que la nécrologie s'est trouvée au moins deux jours assez haut dans la dite colonne des articles les plus partagés. Ce qui signifie que l'intérêt du public existe au delà de l'opinion des rédacteurs de presse...

Bien heureusement, on a parfaitement le droit de na pas être d'accord. Mais j'ai néanmoins l'impression qu'il est de bon ton de "casser du journaliste" et de mettre tous les médias, presse écrite, radio, TV, dans le même sac. Sauf erreur, les premiers à avoir annoncé le décès de Roland de la Poype sont des journalistes radio.
Que par la suite, la télé, qui n'est qu'un média parmi d'autres (et pas le meilleur), accorde plus d'importance aux démêlés du médecin du Jauni avec son patient qu'au décès d'un Compagnon de la Libération est une autre histoire.
Pour ma part, j'écoute la radio et je lis la presse ; je ne regarde pas la télé, sinon quelques documentaires sur des chaînes thématiques. Ce n'est surtout pas là que je vais chercher l'information.
Ne rêvons pas, "Cinq colonnes à la une", c'était dans les années soixante.
La "grand messe du vingt heures", c'est un truc qui participe à l'abrutissement des masses. Il s'agit simplement de savoir choisir ses médias.

Cordialement

PB

Le plus triste dans tout ça, c'est que, sur les forums aviation, les fils de discussion lié à la disparition de cet homme dérivent systématiquement sur du "journaleux-bashing" au lieu de devenir de vrais et beaux hommages d'une communauté, à un de ses grands hommes.

En fait, c'est pitoyable ! C'est même lamentable.

Le vulgus-pecum qui regarde le 20h ne saura peut-être jamais qui était De La Poype, mais comme vient de nous le rappeler un de nos grands philosophes (ouais, je sais, Anelka n'est qu'un crétin de fouteux, mais il a des admirateurs plus nombreux que ceux du Normandie-Niemen) dans un quotidien sportif : "connaître Molière ne sert à rien pour demander son chemin à Londres", alors, en le paraphrasant, on pourrait dire que "connaître de La Poype ne sert à rien pour éviter de se retrouver à l'ANPE parce qu'on travaille chez PSA à Aulnay."

relisez ce qu'a écrit Pipo2000... Un JT, ça dure 30 minutes et il faut couvrir le monde entier. Il y a des choix à faire au niveau de la rédaction. Ces choix ne vous conviennent pas ? Et bien vous avez le choix de changer de chaîne... ou de devenir vous-même journaliste pour corriger ces errements.

Mardi matin, j'espère pouvoir être libre pour aller lui rendre hommage aux Invalides, comme j'avais pu le faire pour Clostermann ou Schoendoerffer... c'est peut-être pas grand'chose, mais c'est ce que MOI je peux faire.

Et qui sait, je croiserais peut-être là un ou deux journalistes !

Je ne pense pas avoir fait du "journaleux bashing" comme tu le dis; je ne doute d'ailleurs pas que tu croiseras des journalistes aux Invalides. Le problème est plutôt après. Crois-moi sur parole, je sais de quoi je parle.

Bref, le plus important reste que R. de la Poype reçoive l'hommage mérité de la Nation.

Ben en fait, des journalistes, il n'y en avait pas tant que ça ce matin, aux Invalides. Mais c'est surtout le gouvernement qui a brillé par son absence. C'est vrai que Compagnon de la Libération, Grand Croix de la Légion d'Honneur, Héros de l'Union Soviétique, Croix de Guerre avec 12 palmes, ça ne doit pas suffire.

Ou alors, c'est parce qu'il a été ensuite créateur d'entreprise ?

C'est vrai que Le Drian doit aussi s'occuper du dossier Louvois...