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Traversée de l'Atlantique en R.C

Publié : sam. nov. 12, 2011 6:56 pm
par InaZuma
Salut a tous,

Il y a quelques temps, un avion R.C de conception amateur, mis au point par des modélistes à pu traverser l'Atlantique :

Image

COMMENT ÇA MARCHE?
Ne laissez pas l'aspect du modèle vous tromper: à l'intérieur, c'est un équipement très sophistiqué.

Outre le récepteur et les servos, le modèle possède un alternateur, un capteur de pression barométrique, un gyro piezo, un pilote automatique, un Global Positioning System (GPS) de marque Garmin, un tachymètre, deux émetteurs de télémétrie
et un allumage électronique pour le moteur.

Après le lancement à la main au Canada, le modèle est piloté manuellement via une radio Futaba à une altitude prédéterminée et un signal est alors envoyé pour mettre le modèle en mode pilote automatique.

L'émetteur GPS embarqué envoie des données aux satellites ARGOS et détermine la position réelle du modèle par rapport à huit point de position préprogrammés le long du parcours.

La position du modèle durant le vol est périodiquement transmise au qg de l'équipe à Saint-Jean, Terre-Neuve, par l'un des émetteurs de télémétrie embarquée.


Le pilote automatique de l'avion est relié au GPS embarqué et pour compenser la dérive de l'appareil en hauteur et direction par rapport à la route programmée, il génère directement les ordres aux 2 servos S 3103, l'un commande la profondeur, l'autre l'unique aileron, il n'y a pas de servo de direction pour gagner du poids.
Pendant le vol, le récepteur est conçu pour rejeter les signaux parasites.

Le capteur barométrique conserve le modèle à l'altitude désirée.
Ce capteur est conçu pour compenser les variations de pression en appliquant les données du système d'altitude GPS.

Un capteur électronique régule le régime du moteur à 3900 T/M à l'aide d'un 3ème servo, et un gyroscope contrôle l'assiette de l'avion.
C'est un alternateur brusless Aveox diectement entrainé par le vilbrequin du moteur OS qui fournit le courant à tous les systèmes embarqués via un régulateur et une petite batterie tampon.

Quand le modèle passe le huitième et dernier point de contrôle sur la côte irlandaise, il est programmé pour descendre à basse altitude et tourner en rond, ce qui permet au pilote de l'équipe européenne de visualiser le modèle et d'en prendre le contrôle.

Pour alerter l'équipe d'Irlande de l'approche imminente du modèle, l'équipe canadienne qui connait la position exacte de l'avion grace à la télémétrie a utilisé un téléphone cellulaire pour les prévenir.
Lorsque le modèle est en vue, le pilote (Dave Brown) tape le code approprié sur sa radio afin de prendre le contrôle manuel du modèle et envoie alors un signal pour caler le moteur.

Le système a si bien fonctionné que Dave a pu atterrir TAM5 à 10 mètres
des coordonnées prévues pour l'atterrissage.
Il restait 60CC de carburant dans le réservoir ...

L'équipe avait choisi ce site pour sa proximité avec le mémorial célébrant l'exploit du capitaine John Alcock et du lieutenant Arthur Whitten Brown, qui ont réalisé le premier
vol transatlantique entre Terre-Neuve et l'Irlande, le 14 et 15 Juin 1919.

Alors oui, certains diront que le pilotage automatique est grandement responsable de l'exploit, mais fallait quand même le faire.

@+

Zuma

Publié : sam. nov. 12, 2011 7:25 pm
par gO_oSe
Oui, il fallait très clairement le faire.

Tout cet attirail dans un avion RC de moins de 2 mètres d'envergure (à vue de nez)
... Impressionnant.

Deux petites questions :

- Tu connais la durée de la traversée ?

- Je suis surpris du choix d'un moteur thermique, tu en connais la raison ?
(masse et gain de place plus avantageux par rapport au moteur électrique?)

Bravo à l'équipe et merci pour l'article. :yes:

Publié : sam. nov. 12, 2011 7:39 pm
par pipo2000
Très belle histoire dotée d'un défi technique copieux!

Avec se vitesse et son poids je suis surpris qu'il ne se soit pas fait "souffler" par les turbulences. On a idée de la fameuse altitude barométrique?

Publié : sam. nov. 12, 2011 7:42 pm
par InaZuma
Salut,

Le vol a duré 38 heures 52 minutes à la moyenne de 77km/h, distance parcourue 3030KM
à une altitude moyenne de 200m.

L'avion pesait 4993gr au départ dont 2200gr de carburant, il restait 40 minutes de carburant à l'arrivée.

Si tu relis ce que j'ai posté, tu t'aperçevra que le choix du thermique à été faites pour plusieurs raisons. Le vilebrequin de moteur faisait tourner un alternateur qui fournissait l'energie electrique à l'ensemble electronique (servos, recepteur, gps etc). Je sais également que le chef du projet avait une connaissance enorme du moteur utilisé et à pu le regler pour une consommation très précise, c'etait un OS 61FS qui n'était déjà plus fabriqué depuis 15 ans à l'époque, l'équipe en a acheté 26 sur eBay (!) pour les essais. Il entrainait une hélice bois 14X12 stabilisé à 3900 TM.

Il faut également savoir que la traversée remonte à 2003, à l'epoque, les batteries lipos n'existaient pas encore ou très peu, n'etaient pas réellement fiable et je pense que de toute façon, vu le nombre et le poids des batteries qu'il aurait fallu employer ca n'aurait pas été possible. Je pense aussi qu'il est plus facile d'amenuire une conso de carburant qu'une conso electrique et que même si c'etait possible, l'avion n'aurait pas été reellement performant pour la traversée. Quasiment 80km/h pour un avion de 2m d'envergure, ca fait quand meme un avion qui avance.
Pour finir, l'helice qu'il aurait fallu employé aurait été assez casse-tete je pense.
Bref, en 2003, l'electrique n'etait pas envisageable pour toutes ces raisons à mon avis. De nos jours ? Peut être. Un planeur Français a battu le record mondial de durée avec a peu pret 48h de vol. Mais la, il restait sur une zone, avec des pilotes qui se relayaient puis surtout, le but c'etait qu'il reste en vol et pas qu'il avance

Voili voila

Edit : Voici le moteur

Un OS 61FS sorti en 1983 de 10cc devellopant 1.9 cheval. Comme vous pouvez le voir, c'est un 4 temps. (Bon choix ca aussi, plus tolérant sur les changements de régime, meilleur ralenti, plus de couple)

Image

@+

Zuma

Publié : sam. nov. 12, 2011 8:06 pm
par greg765
Passionnant !

Merci bien pour cette histoire.

Autant personnellement je ne suis pas spécialement fan de modélisme, autant je trouve ce genre d'aventures très intéressantes :)

Bravo à eux !

Publié : dim. nov. 13, 2011 12:08 am
par Mongoose
Merci d'avoir relâté cette performance ici, car s'en est une. :notworthy

Publié : dim. nov. 13, 2011 11:44 am
par Gaston
Perso, cette histoire m'a soufflé !!! Sacré défi que celui qui a été relevé dans ce cas ! Il fallait le faire, chapeau bas, Messieurs !!!

Publié : dim. nov. 13, 2011 6:42 pm
par InaZuma
Malheureusement, le chef de projet est mort ces derniers jours.

Le Smithsonian Air and Space Museum à recuperer le TAM5 qui a effectuer la traversée et il sera exposé à Washington comme le premier avion R.C ayant traversé l'Atlantique. Mr Meynard, de la haut, doit être content qu'il reste une trace de lui sur cette Terre

@+

Zuma

Publié : lun. nov. 14, 2011 5:13 pm
par InaZuma
Petite mise à jour :

Pour résumer sur l'électronique interne, c'est un peu plus simple qu'expliqué plus haut. Via la radio, le pilote, en basculant l'intérupteur de train rentrant, signalait au module embarqué de ne plus tenir compte des ordres de la radio, mais de prendre en compte les ordres venant du système embarqué, qui prend en main l'avion pour le stabiliser, le maintenir à l'altitude prévue, et le faire passer par les points GPS prévus en les comparant à la position GPS réelle captée par le capteur à bord. Toutes les 3 à 5 minutes le système envoyait un E-mail (si !) à l'équipe au sol. Cet E-mail contenait les données de télémétrie (altitude, position GPS, vitesse, positions des gouvernes, etc...). Le pilote de décollage éteint alors sa radio (de toute smanière l'avion sera hors de portée rapidement) et le récepteur passe en fail-safe. La position programmée est "train rentrée", le module électronique de bord ne tient alors pas compte des ordres éventuellement ératiques du récepteur.

Arrivé en Irlande, le pilote prévu pour l'attéro allume sa radio une fois en vue du modèle (qui est arrivé pile dans l'axe pour passer à la verticale du point prévu !), et bascule de nouveau l'inter du train rentrant pour reprendre les commandes en manuel. Le moteur est calé en coupant l'allumage à la radio (comme n'importe quel kill-switch), le reste c'est du planeur.

Ce record validé par la FAI n'a pas été simple à classer, et à même été changé de catégorie à 2 ou 3 reprises, et finalement ne fait plus partie des records valides. Il a bien été reconnu à l'époque comme record d'un modèle réduit et non d'un drone, car aucune information ou ordre ne pouvait être envoyé du sol vers l'avion, ce dernier se bornant a émettre ses info tel spoutnik faisant bip-bip, et suivant une route pré-programmée, utilisant un module électronique créé de toutes pièces par l'équipe (carte électro perso, programme interne perso, etc...).

@+

Zuma

Publié : lun. nov. 14, 2011 5:57 pm
par Warlordimi
Impressionnant.

C'est du "hobby de luxe" ou sponsorisé par une boite pour en faire une action commerciale? :detective

En tout cas, OS qui n'avait déjà pas grand chose à prouver à une belle carte à jouer!

Publié : lun. nov. 14, 2011 6:16 pm
par InaZuma
Salut,

Non, aucun sponsor ni action commerciale, juste une bande de passionné prête à relever un défi collosal...mais malheureusement tombé aux oubliettes...forcement, c'est moins vendeur que le dernier bébé d'une certaine personne à un certain poste de l'Etat dans un certain pays.

@+

Zuma

Publié : lun. nov. 14, 2011 6:40 pm
par Warlordimi
Oh, quand TF1 n'aura pas une catastrophe à vendre, ça figurera bien dans "l'image du jour"...:sad:

Publié : lun. nov. 14, 2011 7:32 pm
par InaZuma
Mouai, a ce demander ce qu'il faudrait faire pour avoir des médias interressants.

@+

Zuma

Publié : lun. nov. 14, 2011 7:34 pm
par Pich
Superbe aventure merci pour le récit Ina !

Chapeau à l'équipe ! :notworthy

Publié : lun. nov. 14, 2011 7:44 pm
par InaZuma
De rien de rien, lol

@+

Zuma

Publié : lun. nov. 14, 2011 8:00 pm
par Kamov
Franchement ils auraient pu le faire se poser au Bourget :sweatdrop Je déconne bien sûr Merci pour l'histoire, comme quoi de nos jours il y a encore des premières à faire