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Rayon d'action du bombardier Il-28 N
Publié : dim. juil. 31, 2011 8:00 pm
par vince-16
bonjour à tous
je m'intéresse au rayon d'action du Il-28, dans sa version bombardier moyen nucléaire, version dite "N", sachant qu'il y a de nombreuses variantes de cet avion. Le "N" était plus lourd.
cet avion était basé en Pologne et RDA au début des années 1960, qui est la période qui m'intéresse, et ciblait l'OTAN pour des frappes à caractère tactique.
l'OTAN avait manifestement nettement surestimé le rayon d'action de cet appareil en mission de combat. les mentions sur le web s'en font généralement l'écho.
j'ai trouvé en revanche côté russe (traduit en anglais) des mentions très réduites, jusqu'à 200 miles seulement de la part d'un ancien chef du pacte de Varsovie, mais pour le coup ça parait bien faible (et ce n'était pas un aviateur)
Le mieux que j'ai trouvé est un général d'aviation indien, lequel a eu des Il-28 "en face" et qui estime ce rayon d'action à 435 miles en hi-lo-hi lors du conflit indo-chinois de 1962.Mais c'est le bombardier conventionnel et non nucléaire.
j'ai consulté des sources comme le Yefim Gordon, lequel contient d'intéressantes précisions: la version reco "R" aurait eu un combat radius de 740 km (400 nm) à
5,000 m (16,404 ft) et 1,140 km (616 nm) à 10,000 m (32,808 ft). Le "Sh" en version d'attaque au sol, portant paniers de roquettes et volant bas par vocation, n'en avait qu'un de 295 km (183 miles).
Donc j'en suis réduit à faire des hypothèses.
si quelqu'un ici a des lumières sachant que certains sont des puits de science
:notworthy
PS - le beau navion
http://www.aircraftinformation.info/Images/Il-28_01.jpg
Publié : mer. août 03, 2011 11:00 pm
par VG-35
Bonsoir,
Je n'ai pas la réponse mais il semble que le 28A (Atomique) avait la même capacité de carburant que les autres Il-28 tactiques (env. 8000 litres).
Avec 1t de bombes le bombardier avait une autonomie de 2 400 km.
Le 28R avait une capacité accrue et volait pendant 3150 km.
Après, je ne sais pas comment en déduit-on une mission Hi-Lo-Hi avec ça.
En sepérant avoir fait avancer le schmilblik...
Publié : jeu. août 04, 2011 10:10 am
par VG-35
Bon la solution est un peu ici:
La première bombe atomique soviétique fabriquée en série début 1953 de 30 kilotonnes, dite
objet 244, avec noyau RDC-4 pesait 1200kg. Baptisée officieusement
"Tatiana" par le personnel de tous bords, elle était de dimensions restreintes et "emportable" sur n'importe quel bombardier tactique des VVS, y compris le Il-28. La version atomique sera qualifiée par les essais usine au printemps, la première "Tatiana" réelle sera larguée par le Il-28A le 23 aout 1953, à partir de 11 000 sur le polygône d'essais de Semipalatinsk.
A priori le 28A n'étant guère plus lourd qu'un autre Il -28; il devait donc conserver les 2370 km d'autonomie d'un bombardier "'normal" avec 1T, 2150 km avec 2T et un peu moins avec 3T, la charge max.
Environ 450 Il-28A étaient opérationnels en 1958, il y en eut six d'après certaines sources de ce genre, sur les 42 envoyés à Cuba.
Voilà,
cordialement
Publié : jeu. août 04, 2011 7:03 pm
par vince-16
mille mercis, je savais bien qu'il y avait des spécialistes russophones ici !:notworthy
oui ça m'aide vraiment bien
car si on doit s'aligner sur le bombardier conventionnel, ça devient vraiment plus clair.
maintenant, il y a d'autres facteurs qui rentraient en ligne de compte, notamment le fait que le bombardier en mission de combat devait logiquement voler bas une bonne partie de la mission. cela devait être pris en compte pour calculer le rayon d'action en véritable mission de combat, que le Gordon donne, pour la version R, à 740 km à 5000m et 1140 à 1000m.
en conclusion et grâce à toi je vais m'aligner sur ce général indien qui à l'air au fait de son sujet sur la version bombardier conventionnel.
encore grand merci
PS ceux envoyés à Cuba comprenaient la version T (torpilleurs) et donc la version nucléaire selon le chiffre que tu indiques
EDIT check MP ;-)
Publié : jeu. août 04, 2011 10:26 pm
par ergo
pas forcement, tu as deux méthodes pour envoyé un bonbardier dans ce genre de mission "sans retour" :
- Passage en force : tu lances un groupe de bombardier, (30/40) et tu es sur de passer en force, assez haut et assez vite ... c'est la méthode bourrin, avant l'avenement des SAM longues portée.
- Passage en douce : TBA, un voir deux bombardier sur des trajectoires différente. Après l'avenement des SAM.
Pour la date "avenement des SAM" ... je tablerai sur 1960, avec l'affaire "Francis Gary Powers" qui a du faire réfléchir des deux cotés
Publié : jeu. août 04, 2011 10:28 pm
par Col. Chibani
Le livre
OKB Sukhoï donne les informations suivantes pour le IL-28N (aka IL-28A) :
TOW = 18550 kg (150 kg de plus que la version standard).
Le profil de mission à partir de la Russie était le suivant :
- montée à 11.000 m pour économiser le carburant,
- descente au-dessus de la Pologne,
- vol tactique ("treetop level") avec manœuvres évasives
- a proximité de la cible, montée à 1.000 m, largage et RTB à nouveau en TBA
Il est indiqué qu'il n'était pas possible de retourner se poser directement en Russie, et qu'ils devaient se ravitailler sur des aérodromes en Pologne ou Allemagne de l'Est.
Plus tard, pour pouvoir atteindre l'Angleterre, les IL-28N furent donc déployés sur des aérodromes du Pacte de Varsovie.
En espérant que tu pourras en extrapoler des informations de rayon d'action.
Publié : ven. août 05, 2011 8:10 pm
par vince-16
merci à toi cette description détaillée de mission est effectivement très intéressante
j'ai nettement plus d'éléments dans mon équation merci à tous!
Publié : sam. août 06, 2011 11:47 am
par Warlordimi
Col. Chibani a écrit : [*]a proximité de la cible, montée à 1.000 m, largage et RTB à nouveau en TBA
[/LIST]
vince-16 a écrit :j'ai nettement plus d'éléments dans mon équation merci à tous!
Je pense qu'avec un largage nucléaire tactique à 1000m, tu peux virer le "RTB" de ton équation!
Publié : sam. août 06, 2011 12:29 pm
par gillouf1
Il risque de prendre un sérieux coup de pied au c..
@+
Publié : sam. août 06, 2011 12:47 pm
par eutoposWildcat
gillouf1 a écrit :Il risque de prendre un sérieux coup de pied au c..
@+
Riding the wave, yeehaa!
Après, ça dépend: la bombe est-elle larguée sous parachute? Si oui, il peut avoir le temps d'être bien ailleurs quand ça devient champignonneux.
Publié : sam. août 06, 2011 2:10 pm
par Col. Chibani
Warlordimi a écrit :Je pense qu'avec un largage nucléaire tactique à 1000m, tu peux virer le "RTB" de ton équation!
Selon le même livre, la vitesse élevée du IL-28 devait lui permettre de devancer l'onde de choc. Des rideaux permettaient également de se protéger du flash.
Mais c'était peut-être juste pour maintenir le moral des équipages ...
Publié : dim. août 07, 2011 9:53 am
par vince-16
je viens de voir que le Yefim Gordon donne la même info (p. 82): largage à 1000 m, la bombe étant censée descendre lentement, et l'équipage bien protégé...
PS l'IL-28 était un bombardier tactique
Publié : dim. août 07, 2011 11:23 am
par eutoposWildcat
En même temps, un Ill-28, ça tape quoi en croisière? 7Nm/minutes, dans ces eaux-là, non? Si la bombe est effectivement sous parachute, combien de temps met-elle à parvenir à hauteur d'explosion?
J'ai fait quelques recherches très rapides, mais n'ai rien trouvé sur l'ordre de grandeur de la vitesse de chute d'une bombe freinée par parachute, quelqu'un aurait-il une idée? Même une bombe classique, je veux dire ('pas certain qu'on trouve naturellement grand-chose pour une bombe nucléaire, pour d'évidentes raisons
).
Publié : dim. août 07, 2011 1:24 pm
par vince-16
le Gordon donne 800km/h à sea level et 900km/h à 4500m, en étant au maximum
pour la bombe va savoir, mais lors des entrainements en réel, ils larguaient de manifestement nettement plus haut
Publié : dim. août 07, 2011 2:08 pm
par Warlordimi
Puis, c'est un honneur que de mourir pour la mère patrie et le père parti. Alors un équipage de plus ou de moins...
Quand tu vois certaines "inventions" russes soviétiques, ben oublie la prise en compte de l'équipage!
Publié : dim. août 07, 2011 2:13 pm
par vince-16
les pilotes de bombardiers occidentaux de l'époque étaient aussi des kamikazes en puissance. les pilotes de B-52 n'auraient pas eu droit au retour, de même que les pilotes de la V-Force anglaise. leur pays aurait été volatilisé avant qu'ils ne fassent demi-tour....