Un danger de plus "dedans le ciel".. comme dirait l'autre...
Publié : sam. sept. 04, 2010 10:40 am
TooCool a enfin passé son PeuPeuL
bon, après un certain nombre d'années ou ça a du être remis à plus tard..., j'ai enfin pu m'y mettre l'année dernière (pas trop tôt.. 18 ans entre mes premiers vols en 1991 et la reprise en 2009 )
en tout cas, le parcours fut.. ben, rapide par moments, beaucoup moins à d'autres (merci madame la météo), et ce 29 aout.. ben, ce fut un vol assez mémorable, quand même... je vous laisse juges (copié d'un autre fofo... ):
prochain délire: la voltige (je vais cet AM à Amiens pour m'inscrire et, peut etre, faire mon premier vol "gerbant" :Jumpy::Jumpy: )
bon, après un certain nombre d'années ou ça a du être remis à plus tard..., j'ai enfin pu m'y mettre l'année dernière (pas trop tôt.. 18 ans entre mes premiers vols en 1991 et la reprise en 2009 )
en tout cas, le parcours fut.. ben, rapide par moments, beaucoup moins à d'autres (merci madame la météo), et ce 29 aout.. ben, ce fut un vol assez mémorable, quand même... je vous laisse juges (copié d'un autre fofo... ):
bon, un petit résumé du bordel (pour ce que je me souviens, vu que j'ai l'esprit encore quelque peu embrumé...).
bordel, c'est bien le mot qui convient, je pense:
la veille: météo, couvert avec vents de 20kts rafales à 35, puis 25 rafales à 37 de prévu, venant du 270-280. en clair, gros vent de travers (composante vent travers 18-20kts, voir un peu plus si vent du 280), à la limite autorisée de l'avion (22kts travers)
je le sens moyen moyen. j'appelle l'examinateur pour qu'il me donne la nav à préparer et lui soumets mon doute
- vent de 20kts travers?, c'est quoi comme appareil?
- DR400
- et la limite du DR400 est de combien?
- 22kts
- c'est bon alors?
- heuuu.. voui, on va dire ça... (hé bé, vais m'amuser demain moi)
- bon, on va faire.. Calais-Merville-Amiens-Calais
- ok, je prépare ça.
Jour J
après avoir dormi comme une masse, j'émerge péniblement (au fait, ce dimanche 29 aout allait etre mon 4eme jour de repos à la maison du mois.. un peu naze le gars...)
la force du vent conforme aux prévisions... et merde... voyons l'ATIS: vent du 260, bon, moins grave que prévu, et, de plus, il devrait décaler un peu vers le sud, normalement
bon, voyons un peu tout ça, les NOTAMs. Aerodrome de Merville fermé.. ben voyons, ça continue.. nouveau coup de fil à l'examinateur, je le lui signale et lui demande s'il veut le maintenir ou si on change le parcours. on maintient.. et la météo? beeen, le vent semble dans les limites, donc, on y va.je finis de préparer le tout, fais mon petit sac, mange un truc et zou! au terrain.
Le vent est bien dans l'axe, c'est déjà ça.. la force.. heuu, tout plein, bon, on verra ça... je fais le plein et ramène l'avion au hangar, prêt à partir.
Fred arrive, jette un oeil sur ma nav, mvoui, ok... et l'examinateur arrive aussi.
bonjour-bonjour..
- "alors? on y va?"
- "beeen", je zieute par dessus son épaule la manche à air, comme amidonnée à l'horizontale, "ça devrait secouer pas mal..."
- "bon, si j'étais votre femme, m'emmèneriez vous?"
- "côté confort, clairement non, côté sécurité, ça va, du moins ici, le vent fort mais dans l'axe et nuages embêtants (TCU et quelques CB annoncés) sont a priori, isolés, donc, on pourra contourner au besoin"
- "bon, on y va alors?"
- "on y va" (et me dis, si on arrive sur un truc vraiment pourri, il sera toujours temps de se dérouter là haut et revenir à calais)
on s'installe pour faire les papiers, je sors tout mon bordel et.. et..? heuuu... (merdmerdmerd)
... et je réalise que j'ai laissé les papiers pour l'examen, renvoyés par la DGAC, à la maison, bien en évidence sur le coin de la table ou je les ai posés pour pas les oublier... et qu'ils y sont certainement toujours...
je me prend la tête m'insultant intérieurement, ce que Fred remarque et me demande:
- "qu'est-ce que t'as fait?"
- "j'ai laissé le petit dépliant vert sur la table chez moi.. quel con..."
- "mais ça, j'en ai besoin", me fait l'examinateur
- "bah, je peux faire l'aller-retour en 15-20 minutes.." dis-je un peu dépité
- "bon, allez le chercher, on vous attend"
bon, on va pas dire combien de fois j'aurais pu perdre mon permis, mais 20 minutes plus tard, j'étais de retour avec le précieux document.
On se réinstalle, on finit les papiers et on s'installe à bord.
Procédures de décollage, décollage, tout est normal... limite je m'attendais à pire.. ça tabasse un peu sur marck, mais arrivés à 1500ft (hauteur suffisante pour le petit crochet jusqu'à Merville, ça secoue assez peu, finalement.
Après avoir annonce à Lille Info qu'on allait vers Merville, il nous demande:
- "mais vous n'avez pas eu les NOTAMs? c'est fermé à Merville!"
- "oui, oui, on va faire juste une remise des gaz"
- "ah ok, bien reçu XA, poursuivez, rappelez en vue de Merville"
vol en silence... et je lutte pour réveiller les 3/4 des neurones qui persistent à vouloir rester endormis (cette sensation d'être à la masse ne me quitte pas et, bien que je fais pas de boulette, j'ai tout le temps l'impression d'être derrière l'avion, sur que j'oublie un truc. je vérifie les instruments, tous les switchs sont à leur place, l'avion suit sa route tranquille, juste moi qui suis. ben.. à 2 à l'heure.
Arrivée sur Merville on passe sur la fréquence et je demande à l'examinateur:
- "vous voulez qu'on aille s'intégrer au bout du vent arrière (à l'opposé) ou en intégration directe, en finale?"
- "on va peut etre faire une verticale avant, non?"
- "heuu, ben voui (QUEL CON!!!! REVEEEEEEEEEEEEEEIIIL!!!!)
verticale, la manche à air "solide" avec une légère composante vent de travers par la droite pou l a piste 22. ok, je m'aligne sur la piste, fais mon circuit aussi proprement que possibl.. heuuu, attend une seconde?
Je regarde ma carte VAC, elle préconise l'étape de base avant l'usine interdite de survol. Je regarde à mes 9h, la piste est toute proche. si je m'enquille en étape de base là, va falloir descendre comme un malade pour arriver au seuil de piste
- "heuu, bizarre, la carte VAC dit "base avant l'usine" et moi je jurerais que la dernière fois qu'on est passé, en suivant un avion du coin, on est passé derrière"
- "oui, on passe derrière l'usine, normalement" me fait l'examinateur
- "pourtant..." et je lui montre la carte VAC
- "ah oui? bizarre.."
- "bon, on passe derrière quand même, ce sera plus confortable"
circuit ok, vent arrière ok, base ok, finale ok, remise des gaz, ok... nickel. bon, j'ai l'impression que je commence à être un peu plus en phase avec l'avion. pas trop tôt
- "elle est pas finie la remise des gaz là..."
- "??? " et je repousse la réchauffe.. là, un gros effort pour rester calme (à l'extérieur du moins, car dedans, ça bouillonne.. je me mettrais des baffes s'il y avait la place dans le cockpit)
on reprend un peu de hauteur, 2000ft.. pas plus, car au dessus, ben, faudrait une qualif IFR, en gros.
Je m'aligne sur mon repère pour quitter Merville et direction Amiens. je sélectionne le VOR de beauvais pour me faire tirer, mais ne capte rien. tu m'étonnes, à 2000ft, pas étonnant, vu la distance.
quelques minutes passent, je commente à voix haute ou je suis, histoire qu'il puisse suivre ma nav
- "bon, si vous savez ou vous êtes, on va se dérouter à Abbeville"
- "bon, VOR d'Abbeville, c'est le.."
- "ah, c'est bête, il est en panne"
- "heu.. bon... voyons la carte... ben, on est là, on va suivre la route là, et puis là et on arrive sur Abbeville"
- "bon, suivons la route alors..."
Et on est repartis, cheminant en suivant les routes, puis un lit de rivière, puis une autre route, etc... A un moment donné, obligés de descendre à 1500ft, une flot de trafics se suivaient, sur la même route que nous mai sen sens opposé, à 2000ft également.
Arrivée sur Abbeville. bon, là chui enfin réveillé (ou du moins, j'en ai l'impression) et si ça avait pas été le cas, la vue de la manche à air m'aurait réveillé sans souci.. raide, horizontale (pour pas changer) mais plein travers..
- "heuuu, ça risque d'etre un peu compliqué là"
- "oui, il est bien de travers, et vous êtes en panne de volets en plus"
- "je suis..." (pas sorti de l'auberge, j'ai l'impression)
bon, on va chercher le vent arrière, un peu large car sinon avec ce vent, on allait se retrouver trop près de la piste. Alignés vent arrière, je vole en crabe, et pas qu'un peu, l'étape de base n'est qu'un virage que je serre autant qu'il est raisonnable.. pour overshooter quand même l'axe de la piste... bon, ailes à plat, je rejoins l'axe.. on a le temps, et on stabilise la finale, en regardant la piste juste là, à nos 11h...
... enfin, 10h et 1/2 on va dire...
- "ça va être chaud"
je maintiens l'axe, les ailes à plat (ou à peu près, car ça bastonne dur au fur et à mesure qu'on approche du sol), du coin de l'œil, je le vois avancer les pieds vers les palonniers et la main près du manche.. (au moins, chui pas le seul à être "moyennement rassuré" par les conditions).
Arrondi, l'avion tient, je le laisse ralentir au ras du sol, décrabe, pose une roue, deux, ça embarque, gauche, droite.. bref, je me bagarre avec l'avion (je suis incapable de dire si l'examinateur a participé ou pas à ce moment là (mais s'il est resté stoïque avec l'élève qui se bagarre ainsi, il a des nerfs en acier trempé, le monsieur), finalement, la vitesse baissant, les roues semblent avoir assez d'adhérence pour tenir l'axe, quand une dernière bourrasque nous embarque direct de l'axe de la piste vers le bord gauche. l'avion rattrapé de peu, on est enfin au pas.. et on tourne vers l'aéroclub.
avion garé, je prépare le retour vers calais et on décolle.. enfin, on va s'aligner, on met les gaz, et le rodéo recommence.. un peu moins violent, mais avec la vitesse, les roues glissent et l'on accélère pas terrible. à 85-90km/h, je lève le nez pour déjauger et instantanément, l'avion se met le nez dans le vent (le pivotement a fait sursauter l'examinateur d'ailleurs), pour maintenir l'axe, on est à un bon 45° en crabe et je reste au ras du sol le temps que la vitesse atteigne des valeurs un peu plus raisonnables. Vers 125km/h, je sors de l'effet de sol et à peine arrivé vers les 30-40ft, ça commence, et une baffe par ci, et une ascendance par là, puis l'aile au vent qui se soulève d'un coup brutal, bref, de nouveau, jusqu'à environ 1000ft, ça tabasse dur.. et puis ça se calme. un vent fort (bien dans les 40kts) mais régulier nous pousse, et pour tenir un radial 006 sur le VOR de Boulogne, mon cap indiqué est entre 320 et 330. A partir de là, plus grand chose de particulier à raconter jusqu'à calais (les exercices de mania, VSV etc... sans histoires).
- "calais tour, de F-GFXA, DR-400 avec deux personnes à bord à 1800ft en provenance d'Abbeville et à destination des installations, actuellement dans le secteur de Guines"
- "XA, bien compris, transpondeur 6110, rappelez en vue des installations.. pour info, une énorme masse grise arrive par la mer"
- "huuu, bien compris pour la masse grise, je rappelle en vue des installations, F-XA"
on arrive, on s'intègre en vent arrière, quand j'entends quelque chose comme "ck... ck... ck-ck-ck... ckckckckckckckckckckck..." je réalise que ce sont les gouttes de pluie sur le pare-brise. on a été mouillé plusieurs fois au cours du vol, mais c'est la première fois que j'entends les gouttes par dessus le bruit du moteur...
vent arrière mouillé, étape de base... très mouillée, finale...
- "XA autorisé à atterrir rappelez piste dégagée, pour info, vent 250°, 26 kts, rafales 38 et c'est désormais "piste mouillée"
- "j'atterris et rappelle piste dégagée F-XA" (sans blague elle est mouillée la piste, là?.. )
posé presque "nickel" (petite secousse juste avant toucher), et l'avion a besoin d'un tout petit coup de frein en arrivant à la première bretelle, presque rien, on roule au club, on quitte la fréquence, on se débrêle pour descendre et rentrer l'avion vite avant que le gros de la drache arrive (parce que les grosses gouttes qui faisaient du bruit, c'était que le début).
L'avion rentré, on tire les portes du hangar alors que la tempête se déchaine. Fred nous regarde souriant:
- "il était moins une"
il nous montre l'image radar sur son téléphone... une énorme masse de flotte, comme un raz de marée descend sur toute la côté depuis la mer du nord... si on était arrivés 3 min plus tard, c'était demi-tour et essayer de trouver un terrain de dégagement. Ensuite, on reste là, en silence pendant que des trombes d'eau s'abattent sur le hangar. inutile de parler, on s'entend pas.
mon examinateur et moi, on remonte sur l'avion pour récupérer nos affaires et les papiers, je sors les flammes pour les prises de pression statique et le pitot, et pendant que je vais les placer, il me dit quelque chose...
- "pardon? j'entends pas" je dois presque crier pour passer par dessus le bruit de la pluie sur la tôle du toit.
- "votre test, c'est bon!
prochain délire: la voltige (je vais cet AM à Amiens pour m'inscrire et, peut etre, faire mon premier vol "gerbant" :Jumpy::Jumpy: )