Sonderkommando Elbe sur planete
Publié : dim. déc. 20, 2009 6:56 pm
Ce matin à 8h45 sur la chaine planète ! vraiment impressionnant. Je me demande si il2 gere cela
LES AILES DE LA GUERRE Les kamikazes de la Luftwaffe
Alors que la chute du IIIe Reich était imminente, de jeunes pilotes allemands ont été encouragés à détruire, par tous les moyens, les bombardiers américains qui pilonnaient le territoire. C'est ainsi que le 7 avril 1945, une unité de volontaires, le Sonderkommando Elbe, se lance, à bord de Bf-109, à l'abordage des B-24 de l'US Air Force. L'opération se solde par un échec cinglant.
j'ai trouvé sur le web les détails historiques:
Les dirigeants de la Luftwaffe, avaient élaboré de nombreux plans en vue d'attaquer l'ennemi, mais bien peu d'entre eux avaient été retenus. En ces temps de désespoir, l'Oberst Hajo Herrmann imagina un projet révolutionnaire pour la défense du Reich. Herrmann, pilote de bombardement réputé depuis le début de la guerre, avait été projeté sur le devant de la scène en élaborant la tactique dite Wilde Sau pour permettre aux chasseurs de nuit allemands d'intercepter les bombardiers alliés.
En 1944, ayant été nommé commandant de la lère Division de chasse, responsable de la défense aérienne dans le secteur central du pays et autour de Berlin, cet officier supérieur proposa de former une unité de volontaires dont la mission consisterait à détruire les bombardiers lourds américains par abordage. Il expliquera à l'auteur de ces lignes:
"Je n'avais pas de Sturmgruppe dans ma division, mais j'avais bien sûr entendu parler de leur existence. Je savais qu'ils ne seraient pas efficaces à long terme, en raison des pertes qu'ils subissaient face aux chasseurs d'escorte. Il m'était apparu qu'aucun moyen de détruire les bombardiers ennemis ne pourrait fonctionner, sauf en procédant de manière à éviter les escortes. La réponse consistait à faire appel au Me 262, mais la mise en service de cet appareil prendrait du temps. Or, nous devions au plus vite infliger un taux de pertes insupportable à une ou deux formations américaines engagées sur l'Allemagne afin de bénéficier d'un répit en attendant la mise en service en grand nombre du nouveau chasseur à réaction." Herrmann proposa une tactique très différente de celle qui avait été employée jusque-là, tenant compte de l'absence de succès rencontrée par les Sturmgruppen. Ces derniers employaient la version "Sturmbock" du Fw 190, qui impliquait le recours à une escorte de chasse si l'on entendait pouvoir atteindre les bombardiers ennemis. Les pilotes allemands abordaient ces derniers en dernière extrémité seulement... et les résultats se faisaient attendre.
Lorsqu'une formation de bombardiers ennemis approcherait de l'Allemagne centrale, les intercepteurs d'Herrmann seraient dirigés par radio jusqu'à leur position d'attaque. Chaque pilote choisirait sa cible et piquerait sur elle presque à la verticale, visant la partie de la structure la plus fragile, en avant des empennages. Ainsi, par rapport aux premières attaques menées par les Sturmgruppen, l'abordage était le seul moyen de détruire les bombardiers américains pour les pilotes de Bf 109.
Dans son rapport, Herrmann proposait de former plusieurs Gruppen d'abordage et de les employer dans le cadre d'une opération à grande échelle impliquant quelque 800 appareils. Si son plan réussissait, Herrmann pensait qu'au moins 400 quadrimoteurs américains seraient détruits en une seule journée. Ayant subi des pertes aussi élevées, les Alliés devraient interrompre leurs attaques de jour sur l'Allemagne pendant des semaines. L'officier supérieur allemand ne minimisait pas les risques auxquels étaient exposés les hommes engagés dans l'opération. Sans doute la moitié de ceux qui atteindraient leur cible pourraient se parachuter, tandis que l'autre moitié, au moins 200 pilotes, seraient tués ou grièvement blessés. C'était un prix élevé à payer et, à première vue, une façon pour le moins choquante d'employer des hommes, même s'ils étaient volontaires. Mais la guerre est cruelle, et si le plan fonctionnait conformément aux prévisions, les chances d'arrêter les raids de jour qui faisaient tant de mal à l'industrie allemande étaient réelles.
(Bf 109K-1)
Les pilotes formés pour jeter leurs avions sur les bombardiers ennemis furent endoctrinés
A la guerre, les tactiques les meilleures sont celles qui permettent d'atteindre un but donné au coût le moins élevé en hommes et en matériels. Lors des tentatives qu'elle avait menées pour contrarier les attaques américaines, en employant des moyens classiques ou non, la Luftwaffe avait perdu des centaines de pilotes par mois, sans atteindre aucun résultat de quelque importance que ce fût. Au prix de pertes correspondant à celles de deux mois d'opérations normales, le plan élaboré par Herrmann promettait des résultats bien plus tangibles.
Le rapport d'Herrmann, rédigé en décembre 1944, suscita de virulentes discussions au sein de la Luftwaffe. Goering vanta les mérites du projet, mais s'opposa à ce que des pilotes de chasse entraînés y fussent impliqués ; il en avait besoin pour accroître sa force de chasseurs à réaction. Le Reichshmarshall décida que seuls les élèves en écoles pourraient se porter volontaires pour les unités d'abordage. Il restait un obstacle majeur à franchir :
l'accord de Hitler. Quand le plan lui fut exposé, le Führer répondit qu'il ne demanderait un tel sacrifice à aucun Allemand, mais que si le nombre de volontaires était important, il ne s'opposerait pas à l'idée exprimée par Herrmann.
En février 1945, un ordre du jour secret signé de Goering fut expédié dans les écoles de formation, demandant des volontaires pour des missions "spéciales et dangereuses" dont la nature ne pouvait être divulguée. Bien qu'aucune pression n'eût été exercée à leur endroit, plus de la moitié des pilotes entraînés se présentèrent.
(Bf 109G)
Début mars, ils furent rassemblés sur la base de Stendahl, près de Berlin, où on leur expliqua la nature de la tâche à laquelle ils étaient destinés. Même à ce stade du processus, ceux qui ne souhaitaient pas poursuivre furent autorisés à renoncer. Les quelques aviateurs qui renoncèrent s'en allèrent sans qu'aucun reproche ne leur fût adressé.
L'entraînement nécessaire à l'opération, qui portait le nom de code de Wehrwolf, dura presque deux semaines. Hormis l'instruction tactique et au vol, les pilotes sélectionnés apprirent à manœuvrer leurs Bf 109 allégés à haute altitude et dans des piqués à grande vitesse. Ils subirent aussi un endoctrinement poussé sur la situation politique du moment et l'amélioration de la situation dans laquelle se trouvait l'Allemagne si l'attaque était un succès.
A ce stade de la guerre, la moindre opération était sujette à des retards considérables. Bien que la formation des unités d'abordage eût été poussée à une cadence importante et eût reçu la priorité, ce ne fut pas avant la troisième semaine de mars que les 250 premiers pilotes affectés à cette tâche achevèrent leur formation et furent prêts à aller au combat; mais ils ne disposaient que de 150 Bf 109. La première unité opérationnelle, le Sonderkommando Elbe, fut constituée sur la base d'un Geschwader de trois Gruppen de 45 pilotes chacun.
"Quel que soit le niveau sur lequel elles seront menées, ces opérations sont les seules qui pourraient avoir une efficacité quelconque dans les circonstances présentes. Elles ne sont en aucune manière plus coûteuses en personnel que les opérations ordinaires, elles ne consommeront qu'un tiers d'avions en plus et entre 1/5 et 1/1 0 de carburant supplémentaire que de coutume... Toutefois, avec seulement 150 à 250 pilotes prêts au combat, les objectifs resteront limités. Cela ne servira pas notre but et il est important de viser très haut. L'opération devra impliquer au moins 650 pilotes. Le moment où le Me 262 entrera en service en grandes quantités doit intervenir avant que notre aviation de chasse ne soit balayée du ciel ou détruite au sol. Nous devons obtenir un succès si massif que l'adversaire sera contraint de modifier ses méthodes et de réduire la fréquence de ses attaques." Mais le temps où ce genre d'argument aurait encore pu être discuté n'était plus. Début avril, les forces britanniques et américaines avaient franchi le Rhin et poussaient à travers l'Allemagne. A l'Est, les troupes soviétiques, éloignées d'à peine 50 km de Berlin, s'apprêtaient à donner l'assaut final à la capitale.
L'Opération Wehrwolf devait être menée sur l'heure avec les ressources disponibles.
Engageant beaucoup moins d'appareils que Herrmann ne l’avait demandé, l'opération d'abordage constitua un échec cinglant.
D'après les archives .américaines, à peine huit bombardiers furent détruits de cette manière et une quinzaine d'autres endommagés. Les quadrimoteurs et leur escorte de chasse revendiquèrent la destruction de 59 appareils allemands appartenant pour la plupart aux unités d'abordage.
Que s'était-il passé ? Des conditions de temps défavorables interdirent à certains pilotes allemands d'atteindre les positions d'où ils auraient pu attaquer en piqué (leur entraînement avait été plus que sommaire, même par rapport aux standards très dégradés de la Luftwaffe de 1945). D'autres, aux prises avec les chasseurs d'escorte, ne purent effectuer leur manœuvre dans des conditions qui auraient été autrement plus favorables si le nombre d'avions engagés avait été plus important. Jamais plus une telle opération ne devait être répétée.
[source]
07 avril 45.
Je m’appelle Claus Hahn. J’ai 16 ans. J’ai 16 ans et cela fait maintenant 4 ans que je vis sous les bombes. La ville est détruite, rasée. Tout n’est que ruines, poussières. Des corps carbonisés par les bombes incendaires jonchent le sol. Certains ne seront jamais retrouvés, ils ont été sublimés par les milliers de degrés du phosphore. J’ai 16 ans et cela fait 4 ans que je dors dans des abris en béton, que je me bas pour survivre sur la face caché de la lune. Ma famille, mes amis, tous sont morts ou disparus. 80% des habitants sont manquants.
Aujourd’hui, j’ai la possibilité de me venger, des les venger, de me battre pour mon pays. « On » nous a dit que la victoire était à portée de la main, qu’il suffisait de la tendre. « On » nous a dit que nous pouvions changer le cours de l’histoire, « on » nous a dit que notre combat était juste. A 16 ans, on croit tout cela. On y croit tellement qu’on monte dans un monstre d’aluminium.
Ma formation fut rapide, basique. Mais de toute façon nous sommes tous pressés d’en découdre. Nous somme le 07 avril 45, j’ai 16 ans et je lance les 1500cv de mon moteur pour m’envoler vers l’azur. Je pilote un Messerschmitt 109K4. Le plus récent et le plus puissant des 109 !
Le ciel est bleu, il y a peu de nuages. C’est un temps de printemps idéal, la température est douce. Il fait calme, le vacarme assourdissant des bombardiers n’est pas encore là. On pourrait croire à la paix. Mais je m’élance, ainsi qu’une formation d’une vingtaine d’autres chasseurs. Nous montons, guidés par notre leader jusqu’à un point de ralliement avec les autres appareils des JG300 et JG301. Les « turbos » de la JG7 décollent également. Des Doras nous escortent.
Les 120 Me109 ont une mission spéciale aujourd’hui. Nous faisons partie d’un groupe d’attaque particulier. Aujourd’hui, une nouvelle technique va être testée, et je suis fier d’en faire partie.
Le radar au sol nous guide sur les formations de bombardiers US. Ils se dirigent vers Hanovre. Il est 12H15 quand nous obtenons le visuel. Je ne le sais pas, mais les quelques 200 chasseurs à piston et 59 Me262 vont se heurter à 1260 bombardiers escortés de 780 chasseurs. Ce gigantesque ballet aérien s’étire sur 110km de large. Cette vue est impressionnante, terrifiante. Elle me glace le sang. Tout d’un coup, je ne suis plus très sur d’être au bon endroit, mais la peur de la honte du retour, de la désertion dépasse celle de ce porc-épic géant, bardé de mitrailleuses prêtes à me déchirer.
Nous sommes à 9000m, 2000m plus haut que les box US. L’escorte US ne nous a pas aperçus. De plus, ils sont trop occupés avec les turbos qui sèment la panique dans les box. Je vois clairement une demi-douzaine d’appareils en flammes plongeant vers le sol dans des états divers.
C’est à nous, c’est à moi! C’est mon tour! J’ai 16 ans et je vis mes 30 dernières secondes. Dans 30 secondes, plongeant comme un fou aux commandes d’un monstre de puissance, à 700 km/h je vais percuter un de ces bombardiers. Dans 30 secondes, mon corps qui n’est même pas celui d’un homme, va être broyé dans un vacarme de métal déchiré, de cris, de flammes et de fumée. Mon parachute, inutile, pourquoi nous l’a-t-on donné ? Il me servira de linceul, mon appareil de tombeau. Je viens de basculer, de plonger, dans 30 secondes j’aurai rejoins ce B24 qui grossi dans mon viseur. Dans 30 secondes, mon appareil désarmé, éventrera l’autre. Nous étions tous volontaires, nous étions tous prêts à mourir. Comment peut-on être prêt à cela à 16 ans ?
30 secondes, 25, 20, 15, 10, 5, 4, 3, 2, 1… Néant…..
L’appareil de Claus Hahn coupera un B24 en deux, sectionné en plein milieu du fuselage. Claus Hahn qui voulait tant mourir ne mourra pas, son corps sera projeté hors de l’appareil, son parachute s’ouvrira et il se posera dans la campagne avoisinante.
Sur les 120 membres du « Sonderkommando Binnenstock – Ramkommando Elbe», 15 survivront. 17 Liberators seront abattus par les membres du Ramkommando Elbe. Ainsi que 3 chasseurs par les 190 chargés de les escorter. La panique et la terreur provoquée par cette attaque suicide provoqueront également la perte de 3 autres chasseurs US abattus par leur propre mitrailleurs, ainsi qu’un B17. Un pilote US raconte avoir pleuré en comprenant la manoeuvre des 109 suivants.
LES AILES DE LA GUERRE Les kamikazes de la Luftwaffe
Alors que la chute du IIIe Reich était imminente, de jeunes pilotes allemands ont été encouragés à détruire, par tous les moyens, les bombardiers américains qui pilonnaient le territoire. C'est ainsi que le 7 avril 1945, une unité de volontaires, le Sonderkommando Elbe, se lance, à bord de Bf-109, à l'abordage des B-24 de l'US Air Force. L'opération se solde par un échec cinglant.
j'ai trouvé sur le web les détails historiques:
Les dirigeants de la Luftwaffe, avaient élaboré de nombreux plans en vue d'attaquer l'ennemi, mais bien peu d'entre eux avaient été retenus. En ces temps de désespoir, l'Oberst Hajo Herrmann imagina un projet révolutionnaire pour la défense du Reich. Herrmann, pilote de bombardement réputé depuis le début de la guerre, avait été projeté sur le devant de la scène en élaborant la tactique dite Wilde Sau pour permettre aux chasseurs de nuit allemands d'intercepter les bombardiers alliés.
En 1944, ayant été nommé commandant de la lère Division de chasse, responsable de la défense aérienne dans le secteur central du pays et autour de Berlin, cet officier supérieur proposa de former une unité de volontaires dont la mission consisterait à détruire les bombardiers lourds américains par abordage. Il expliquera à l'auteur de ces lignes:
"Je n'avais pas de Sturmgruppe dans ma division, mais j'avais bien sûr entendu parler de leur existence. Je savais qu'ils ne seraient pas efficaces à long terme, en raison des pertes qu'ils subissaient face aux chasseurs d'escorte. Il m'était apparu qu'aucun moyen de détruire les bombardiers ennemis ne pourrait fonctionner, sauf en procédant de manière à éviter les escortes. La réponse consistait à faire appel au Me 262, mais la mise en service de cet appareil prendrait du temps. Or, nous devions au plus vite infliger un taux de pertes insupportable à une ou deux formations américaines engagées sur l'Allemagne afin de bénéficier d'un répit en attendant la mise en service en grand nombre du nouveau chasseur à réaction." Herrmann proposa une tactique très différente de celle qui avait été employée jusque-là, tenant compte de l'absence de succès rencontrée par les Sturmgruppen. Ces derniers employaient la version "Sturmbock" du Fw 190, qui impliquait le recours à une escorte de chasse si l'on entendait pouvoir atteindre les bombardiers ennemis. Les pilotes allemands abordaient ces derniers en dernière extrémité seulement... et les résultats se faisaient attendre.
- Des avions consommables
Lorsqu'une formation de bombardiers ennemis approcherait de l'Allemagne centrale, les intercepteurs d'Herrmann seraient dirigés par radio jusqu'à leur position d'attaque. Chaque pilote choisirait sa cible et piquerait sur elle presque à la verticale, visant la partie de la structure la plus fragile, en avant des empennages. Ainsi, par rapport aux premières attaques menées par les Sturmgruppen, l'abordage était le seul moyen de détruire les bombardiers américains pour les pilotes de Bf 109.
Dans son rapport, Herrmann proposait de former plusieurs Gruppen d'abordage et de les employer dans le cadre d'une opération à grande échelle impliquant quelque 800 appareils. Si son plan réussissait, Herrmann pensait qu'au moins 400 quadrimoteurs américains seraient détruits en une seule journée. Ayant subi des pertes aussi élevées, les Alliés devraient interrompre leurs attaques de jour sur l'Allemagne pendant des semaines. L'officier supérieur allemand ne minimisait pas les risques auxquels étaient exposés les hommes engagés dans l'opération. Sans doute la moitié de ceux qui atteindraient leur cible pourraient se parachuter, tandis que l'autre moitié, au moins 200 pilotes, seraient tués ou grièvement blessés. C'était un prix élevé à payer et, à première vue, une façon pour le moins choquante d'employer des hommes, même s'ils étaient volontaires. Mais la guerre est cruelle, et si le plan fonctionnait conformément aux prévisions, les chances d'arrêter les raids de jour qui faisaient tant de mal à l'industrie allemande étaient réelles.
(Bf 109K-1)
Les pilotes formés pour jeter leurs avions sur les bombardiers ennemis furent endoctrinés
A la guerre, les tactiques les meilleures sont celles qui permettent d'atteindre un but donné au coût le moins élevé en hommes et en matériels. Lors des tentatives qu'elle avait menées pour contrarier les attaques américaines, en employant des moyens classiques ou non, la Luftwaffe avait perdu des centaines de pilotes par mois, sans atteindre aucun résultat de quelque importance que ce fût. Au prix de pertes correspondant à celles de deux mois d'opérations normales, le plan élaboré par Herrmann promettait des résultats bien plus tangibles.
Le rapport d'Herrmann, rédigé en décembre 1944, suscita de virulentes discussions au sein de la Luftwaffe. Goering vanta les mérites du projet, mais s'opposa à ce que des pilotes de chasse entraînés y fussent impliqués ; il en avait besoin pour accroître sa force de chasseurs à réaction. Le Reichshmarshall décida que seuls les élèves en écoles pourraient se porter volontaires pour les unités d'abordage. Il restait un obstacle majeur à franchir :
l'accord de Hitler. Quand le plan lui fut exposé, le Führer répondit qu'il ne demanderait un tel sacrifice à aucun Allemand, mais que si le nombre de volontaires était important, il ne s'opposerait pas à l'idée exprimée par Herrmann.
En février 1945, un ordre du jour secret signé de Goering fut expédié dans les écoles de formation, demandant des volontaires pour des missions "spéciales et dangereuses" dont la nature ne pouvait être divulguée. Bien qu'aucune pression n'eût été exercée à leur endroit, plus de la moitié des pilotes entraînés se présentèrent.
(Bf 109G)
Début mars, ils furent rassemblés sur la base de Stendahl, près de Berlin, où on leur expliqua la nature de la tâche à laquelle ils étaient destinés. Même à ce stade du processus, ceux qui ne souhaitaient pas poursuivre furent autorisés à renoncer. Les quelques aviateurs qui renoncèrent s'en allèrent sans qu'aucun reproche ne leur fût adressé.
L'entraînement nécessaire à l'opération, qui portait le nom de code de Wehrwolf, dura presque deux semaines. Hormis l'instruction tactique et au vol, les pilotes sélectionnés apprirent à manœuvrer leurs Bf 109 allégés à haute altitude et dans des piqués à grande vitesse. Ils subirent aussi un endoctrinement poussé sur la situation politique du moment et l'amélioration de la situation dans laquelle se trouvait l'Allemagne si l'attaque était un succès.
A ce stade de la guerre, la moindre opération était sujette à des retards considérables. Bien que la formation des unités d'abordage eût été poussée à une cadence importante et eût reçu la priorité, ce ne fut pas avant la troisième semaine de mars que les 250 premiers pilotes affectés à cette tâche achevèrent leur formation et furent prêts à aller au combat; mais ils ne disposaient que de 150 Bf 109. La première unité opérationnelle, le Sonderkommando Elbe, fut constituée sur la base d'un Geschwader de trois Gruppen de 45 pilotes chacun.
- Les affirmations catégoriques de Goering
"Quel que soit le niveau sur lequel elles seront menées, ces opérations sont les seules qui pourraient avoir une efficacité quelconque dans les circonstances présentes. Elles ne sont en aucune manière plus coûteuses en personnel que les opérations ordinaires, elles ne consommeront qu'un tiers d'avions en plus et entre 1/5 et 1/1 0 de carburant supplémentaire que de coutume... Toutefois, avec seulement 150 à 250 pilotes prêts au combat, les objectifs resteront limités. Cela ne servira pas notre but et il est important de viser très haut. L'opération devra impliquer au moins 650 pilotes. Le moment où le Me 262 entrera en service en grandes quantités doit intervenir avant que notre aviation de chasse ne soit balayée du ciel ou détruite au sol. Nous devons obtenir un succès si massif que l'adversaire sera contraint de modifier ses méthodes et de réduire la fréquence de ses attaques." Mais le temps où ce genre d'argument aurait encore pu être discuté n'était plus. Début avril, les forces britanniques et américaines avaient franchi le Rhin et poussaient à travers l'Allemagne. A l'Est, les troupes soviétiques, éloignées d'à peine 50 km de Berlin, s'apprêtaient à donner l'assaut final à la capitale.
L'Opération Wehrwolf devait être menée sur l'heure avec les ressources disponibles.
- Bilan de l'opération
Engageant beaucoup moins d'appareils que Herrmann ne l’avait demandé, l'opération d'abordage constitua un échec cinglant.
D'après les archives .américaines, à peine huit bombardiers furent détruits de cette manière et une quinzaine d'autres endommagés. Les quadrimoteurs et leur escorte de chasse revendiquèrent la destruction de 59 appareils allemands appartenant pour la plupart aux unités d'abordage.
Que s'était-il passé ? Des conditions de temps défavorables interdirent à certains pilotes allemands d'atteindre les positions d'où ils auraient pu attaquer en piqué (leur entraînement avait été plus que sommaire, même par rapport aux standards très dégradés de la Luftwaffe de 1945). D'autres, aux prises avec les chasseurs d'escorte, ne purent effectuer leur manœuvre dans des conditions qui auraient été autrement plus favorables si le nombre d'avions engagés avait été plus important. Jamais plus une telle opération ne devait être répétée.
[source]
07 avril 45.
Je m’appelle Claus Hahn. J’ai 16 ans. J’ai 16 ans et cela fait maintenant 4 ans que je vis sous les bombes. La ville est détruite, rasée. Tout n’est que ruines, poussières. Des corps carbonisés par les bombes incendaires jonchent le sol. Certains ne seront jamais retrouvés, ils ont été sublimés par les milliers de degrés du phosphore. J’ai 16 ans et cela fait 4 ans que je dors dans des abris en béton, que je me bas pour survivre sur la face caché de la lune. Ma famille, mes amis, tous sont morts ou disparus. 80% des habitants sont manquants.
Aujourd’hui, j’ai la possibilité de me venger, des les venger, de me battre pour mon pays. « On » nous a dit que la victoire était à portée de la main, qu’il suffisait de la tendre. « On » nous a dit que nous pouvions changer le cours de l’histoire, « on » nous a dit que notre combat était juste. A 16 ans, on croit tout cela. On y croit tellement qu’on monte dans un monstre d’aluminium.
Ma formation fut rapide, basique. Mais de toute façon nous sommes tous pressés d’en découdre. Nous somme le 07 avril 45, j’ai 16 ans et je lance les 1500cv de mon moteur pour m’envoler vers l’azur. Je pilote un Messerschmitt 109K4. Le plus récent et le plus puissant des 109 !
Le ciel est bleu, il y a peu de nuages. C’est un temps de printemps idéal, la température est douce. Il fait calme, le vacarme assourdissant des bombardiers n’est pas encore là. On pourrait croire à la paix. Mais je m’élance, ainsi qu’une formation d’une vingtaine d’autres chasseurs. Nous montons, guidés par notre leader jusqu’à un point de ralliement avec les autres appareils des JG300 et JG301. Les « turbos » de la JG7 décollent également. Des Doras nous escortent.
Les 120 Me109 ont une mission spéciale aujourd’hui. Nous faisons partie d’un groupe d’attaque particulier. Aujourd’hui, une nouvelle technique va être testée, et je suis fier d’en faire partie.
Le radar au sol nous guide sur les formations de bombardiers US. Ils se dirigent vers Hanovre. Il est 12H15 quand nous obtenons le visuel. Je ne le sais pas, mais les quelques 200 chasseurs à piston et 59 Me262 vont se heurter à 1260 bombardiers escortés de 780 chasseurs. Ce gigantesque ballet aérien s’étire sur 110km de large. Cette vue est impressionnante, terrifiante. Elle me glace le sang. Tout d’un coup, je ne suis plus très sur d’être au bon endroit, mais la peur de la honte du retour, de la désertion dépasse celle de ce porc-épic géant, bardé de mitrailleuses prêtes à me déchirer.
Nous sommes à 9000m, 2000m plus haut que les box US. L’escorte US ne nous a pas aperçus. De plus, ils sont trop occupés avec les turbos qui sèment la panique dans les box. Je vois clairement une demi-douzaine d’appareils en flammes plongeant vers le sol dans des états divers.
C’est à nous, c’est à moi! C’est mon tour! J’ai 16 ans et je vis mes 30 dernières secondes. Dans 30 secondes, plongeant comme un fou aux commandes d’un monstre de puissance, à 700 km/h je vais percuter un de ces bombardiers. Dans 30 secondes, mon corps qui n’est même pas celui d’un homme, va être broyé dans un vacarme de métal déchiré, de cris, de flammes et de fumée. Mon parachute, inutile, pourquoi nous l’a-t-on donné ? Il me servira de linceul, mon appareil de tombeau. Je viens de basculer, de plonger, dans 30 secondes j’aurai rejoins ce B24 qui grossi dans mon viseur. Dans 30 secondes, mon appareil désarmé, éventrera l’autre. Nous étions tous volontaires, nous étions tous prêts à mourir. Comment peut-on être prêt à cela à 16 ans ?
30 secondes, 25, 20, 15, 10, 5, 4, 3, 2, 1… Néant…..
L’appareil de Claus Hahn coupera un B24 en deux, sectionné en plein milieu du fuselage. Claus Hahn qui voulait tant mourir ne mourra pas, son corps sera projeté hors de l’appareil, son parachute s’ouvrira et il se posera dans la campagne avoisinante.
Sur les 120 membres du « Sonderkommando Binnenstock – Ramkommando Elbe», 15 survivront. 17 Liberators seront abattus par les membres du Ramkommando Elbe. Ainsi que 3 chasseurs par les 190 chargés de les escorter. La panique et la terreur provoquée par cette attaque suicide provoqueront également la perte de 3 autres chasseurs US abattus par leur propre mitrailleurs, ainsi qu’un B17. Un pilote US raconte avoir pleuré en comprenant la manoeuvre des 109 suivants.