Surtout quand on sait que le pilote privé n'a pas été le seul à gafer... Le Falcon volait à 340kts alors que c'est une zone où on ne peut dépasser les 250kts
Honnêtement je ne pense pas que le Falcon en question ait pu être à 340 kts à cet endroit là !
On ne ralentit pas un jet aussi facilement pour passer de 340 kts à la vitesse d’approche initiale… il faut beaaauuuucouuuuuuuup de diiiiiiiistaaaaaanceeeeee.
(Cela dit je n’ai jamais vu le tracé des trajectoires de ce F16, et je ne sais pas s’il est équipé de pelles à traînée).
Personnellement, si les journalistes n’avaient pas autant insisté là-dessus, le PPL n’aurait jamais eu à subir tout cela. Il n'a pas eu de chance.
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Dans l'accident du 340, il y a certainement un part de responsabilités qui remonte assez haut vers des sphères que la justice touche de façon sélective.
Qui jugera ceux qui exigent de faire toujours plus de fric au détriment du bon sens commun?
Pour revenir sur la justice, et en prenant un exemple dans l'actualité récente, peux tu m'expliquer pourquoi on met en garde à vue un pilote d'avion léger responsable d'un Airprox, alors que ce genre d'événement est courant et n'a jamais mi personne en prison?
La responsabilité est à tous les échelons; du Directeur Général vers le dernier exécutant de la chaîne.
En cas de problème où la justice doit intervenir, c’est toute la chaîne hiérarchique qui est passée au crible pour voir si chacun à son niveau a mis en place et fait respecter les consignes adéquates.
On va regarder si le DG a établi une structure d’exécution des tâches en conformité avec des normes, textes de loi, règles de l’art de la profession, et du bon sens.
Le DG est le premier visé car le premier responsable, mais…
Toute cette chaîne complexe, ce DG l’a fait mettre en place par des cadres de niveau inférieur. Il délègue donc son pouvoir et sa responsabilité sur ces derniers, qui eux, vont procéder de même sur les contre-maîtres. Ceux-là vont ordonner les tâches aux exécutants en vérifiant si les consignes et règles directoriales sont bien respectées, si le matériel adéquat est conforme au travail demandé etc…
La délégation de pouvoir signifie également la délégation de responsabilité, et ça il faut bien se le mettre dans la tête.
Si la justice estime que le DG a fait correctement son travail, si elle estime que les cadres supérieurs et moyens ont fait correctement leur travail, si elle estime que les contre-maîtres ont fait correctement leur travail, forcémént, l’éxécutant en bout de chaîne a commis une négligence, une imprudence, il a manqué de bon sens, de jugement ou je ne sais quoi d’autre.
Nous sommes quand même dans le monde du travail, donc dans un monde de professionnels, chacun diplômé à son échelle, donc sensé avoir conscience des risques qu’il prend et de ceux qu’il fait prendre aux autres, et non pas d’amateurs plus ou moins éclairés, donc susceptibles de fautes ou négligences par manque de formation, d'information, de connaissances. Il ne faut l’oublier.
Le professionnel touche une rémunération, tout de même, et ça l'exonère d'autant moins d'avoir une conscience professionnelle.
C’est comme cela que le système fonctionne car on n’a pas trouvé mieux pour le moment. Chacun est considéré comme responsable de ce qu’il entreprend.
Et les condamnations sont prononcées en fonction des circonstances atténuantes (pression, menaces, environnement du travail, handicap, inadéquation matérielle, service à la nation…).
Il ne faut pas croire que dans des affaires commes celles-ci, il n’y a que le dernier maillon de la chaîne qui prenne de la condamnation.
Certes, la sienne est souvent lourde (cas de la prison), mais nombre de DG ne sont pas épargnés non plus contrairement à ce que l’on pourrait croire, même des gens très brillants dont les carrières prometteuses ont été ruinées à cause d’une simple négligence qui a entraîné mort d’hommes.
Dans un tribunal chacun se défend comme il peut, et il est sûr que certains ont de bien meilleures cartes que les autres.
Vous savez bien, le truc archi-connu de La Fontaine
"Selon que vous serez puissants ou misérables…".
Je ne crois pas à la justice de mon pays.
Honnêtement, tu ne peux pas vraiment penser cela.
Que pourrais-tu dire alors si tu vivais et travaillais dans certains pays sud-américains ou autre continent d’ailleurs, où tu pourrais faire le choix de régler tes problèmes à coups de kalashnikov ?
Ca se fait, oui. Un jour c’est toi qui la tient et qui arrose ; le lendemain c’est un autre qui la tient mais c’est toi qui est au bout du canon.
C’est la différence entre démocratie et… mettez donc le mot que vous voulez.
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Quant à moi, je ne suis pas spécialement à plaindre. Il arrive parfois des choses fâcheuses dans la vie.
Il faut seulement avoir la volonté farouche d’y remédier avec les moyens dont on dispose, et ceux que le pays met à disposition.
Ce qui est important, c’est que ça se termine bien.
Je ne souhaite à personne d’avoir un jour à affronter la machine judiciaire, ni en tant que victime, ni en tant qu’accusé.
C’est dur.
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