Les mémoires de Zargos

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UF_Zargos
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Récit de vol en planeur

#1

Message par UF_Zargos »

Salut à tous.

Je suis plutôt un habitué de la section IL2 de ce forum où j'ai sévi comme skiner à mes heures ce qui m'a permis d'être un peu connu dans la communauté IL2-phile.
La raison de mon post sur ce forum est que je pratique le vol à voile (j'ai décroché mon brevet mi Septembre) et que j'avais envie de faire partager ma passion pour cette activité. Pour moi piloter un planeur c'est du bonheur à l'état pur, tellement intense que les mots ont du mal à restituer les sensations incomparables que l'on éprouve là-haut.

Malgré tout j'avais envie de partager mon plaisir avec d'autres passionnés d'aviation en postant quelques récits de mes vols. Je vous préviens c'est pas du Verlaine ...

Je vous livre mon premier récit : celui de mon premier atterrissage solo par fort vent de travers.

Dimanche, le même, à la même heure. Mais pas dans les mêmes dispositions. La météo est beaucoup plus incertaine. On nous promet des averses le matin et du beau dans l'après midi. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce n'est pas la foule ; on est trois pelés à espérer. Le club n'est même pas ouvert. Trois grains plus tard, l'effectif s'est un peu étoffé, nous sommes cinq ou six, mais toujours pas de responsable. Ca commence à me chauffer d'autant plus que les nuages fichent le camp et que les cumuls arrivent. Et puis comme par miracle, la situation se débloque, le chef pilote arrive, un ou deux instructeurs se pointent et la journée se met en place.
Le hic c'est que la contrepartie au beau temps (d'un point de vue vélivole) est un vent orienté plein travers et bien établi entre 20 et 25 km/h. Je n'ai jamais volé seul dans ces conditions et mes dernières expériences similaires en bi remontent au mois de Juin, le lendemain de mon lâché. J'en gardais un souvenir plutôt remuant … J'étais plutôt perplexe, volera, volera pas ? A force de retourner la question dans tout les sens, j'ai fini par me dire qu'il fallait bien que j'apprenne à atterrir seul par vent de travers. Je demande donc à Pascal (notre chef pilote) s'il m'autorise à prendre un planeur. Sans hésiter il me dit OK, en me recommandant juste de bien assurer ma correction de dérive à l'atterrissage. Je suis à moitié rassuré, mais le fait que Pascal me donne son accord signifie qu'il m'estime capable de gérer la situation sans risque. A moi de lui montrer qu'il a raison.
Malgré ça, au moment de décoller, je ne suis pas rassuré. A plusieurs reprises, je suis sur le point d'abandonner. Franchement, je flippe un max. Et puis vient mon tour, on m'accroche, je vais ma check-list et lève le pouce … C'est parti. Je me concentre sur la tenue de l'axe c'est vital par vent fort. Ca y est je suis en l'air … et le remorquage commence. Putain ! Ca tabasse. J'au toutes les peines du monde à rester aligné. Ca part dans tous les sens. Je commence à me dire que si c'est comme ça à l'atterrissage, ça va être chaud bouillant. Tant bien que mal j'essaye d'évacuer ça pour le moment. Pour le moment il s'agit de trouver une pompe et de voler. Au dessus de 300 m c'est plus calme et on peut commencer à envisager le largage. Comme d'hab, le remorqueur me met bien là où il faut et c'est parti. Bon le hic c'est que malgré tous mes efforts je ne pense qu'à l'atterrissage. Moralité, je pilote comme un âne, je rate toutes les pompes que j'ai sous la main. Une vraie cata ! Et au final, je dois affronter l'atterrissage tant redouté sans avoir profité des bonnes conditions. Je suis une buse ! Sauf que maintenant je dois me poser. Vient le moment de m'annoncer : "Alpha Sierra en vent arrière pour la 12". Je m'aligne, ajuste mon cap pour corriger la dérive. Le badin est stabilisé à 100-105 km/h. Pour le moment tout va bien. Merde ! Ca chute fort ! Je me rapproche un poil du terrain et anticipe mon étape de base. Ca va je suis bien en altitude. Allez, la finale maintenant. Je m'aligne, aïe ça secoue, bordel ! Correction de dérive tout de suite … encore un poil à gauche, ça va, je suis sur l'axe. Ok, je check la vitesse 105, c'est bon. Le plan est peu fort, mais rien de grave. Le sol se rapproche …Ca secoue encore purée ! Bien garder la vitesse, le cap … OK … Allez, on arrondi en douceur, un peu d'AF en plus et on laisse voler. Au moment de toucher je "décrabe" le planeur pour le mettre dans l'axe de la piste et je laisse rouler. Tirer le manche au ventre pour coller la queue au sol, ne pas freiner comme une brute pour éviter l'effet girouette. Ca y est Alpha-Sierra s'immobilise en bout de piste. Je souffle un bon coup. Je l'ai fait. Je ne peux pas dire que j'ai eu la trouille, mais je n'étais pas trop rassuré.
J'ai fini la journée en hésitant entre repartir et rester sur cet atterro réussi. Finalement c'est la raison qui l'a emporté. Heureusement car le vent est encore monté d'un cran. J'en ai profité pour demander à Pascal si on pouvait envisager mon test en vol pour le brevet. Réponse favorable et on est parti faire la paperasse nécessaire.


A bientôt pour d'autres récits si ça vous tente.
En attendant quelques photos de vols au lever du jour, prises au cours du "jour le plus long" le 21 Juin 2008 :
http://picasaweb.google.com/Zargos1961/Planeur#

Amitiés vélivoles.
Zargos

Papoula
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#2

Message par Papoula »

Bravo pour le récit,

Son seul défaut ? Maintenant que tu as commencé, il ne faut plus arrêter ! :innocent:

J'attend la suite :Jumpy:
Viva el Rindutou
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UF_Zargos
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#3

Message par UF_Zargos »

J'ai du stock ... Je ne sais pas qui craquera le premier !
:laugh:
Zargos

Papoula
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#4

Message par Papoula »

Ben pas moi,
Comme je suis "cloué au sol" pour des raisons de temps et de budget, c'est toujours avec plaisir que je lis les récits de autres. De plus, je trouve que faire partager ses émotions par l'écrit est une démarche généreuse. J'ai de mon coté fait beaucoup de voile, de nombreuses croisières et donc vécu des choses passionnantes, mais je n'ai jamais eu le courage, ni les qualités nécessaires pour les mettre par écrit.

Un grand merci donc, et j'attend la suite !
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JG300_Egon
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#5

Message par JG300_Egon »

Sympa les photos :yes:
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Nous recrutons des pilotes :
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"Personne n'a jamais gagné une guerre en mourrant pour sa patrie. On gagne la guerre en faisant en sorte que le type d'en face meurt pour la sienne." Gen. George S Patton
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UF_Zargos
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#6

Message par UF_Zargos »

Aucun (ou presque) rapport !
Je viens de voir la vidéo du sergent Raoul ... J'ai fait pareil en planeur, lors d'un de mes tous premiers vols en planeur.
Heureusement pas de caméra pour enregsitrer.
Papoula a écrit : mais je n'ai jamais eu le courage, ni les qualités nécessaires pour les mettre par écrit.
C'est juste une affaire d'envie !
Si tu crois que j'ai des qualités pour écrire, faudra le dire à mes anciens profs de français, ça les fera bien rigoler.
Le truc en fait c'est justement de ne pas essayer de faire un truc bien écrit.
Ce qui compte ce sont les émotions que tu communiques, peu importe la façon dont tu le fais.

En tout cas si j'ai bien compris va falloir que je ressorte d'autres histoires de planeur ...
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UF_Zargos
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Les mémoires de Zargos

#7

Message par UF_Zargos »

Puisque certains ont l'air d'en redemander ... Je poste ici le récit d'une journée qui a marqué ma courte carrière de vélivole, celle de mon lâché solo !

Un jour le plus long qui mérite bien son nom

Jusqu'à présent j'avais toujours boudé cette tradition du club qui consiste, aux alentours du 21 Juin, de profiter de la journée la plus longue pour faire décoller les planeurs dès les premières lueurs du jour pour admirer le lever de soleil d'en haut. Cette année un heureux concours de circonstances fit que j'étais disponible et que je ne sais pour quelle raison j'en avais vraiment envie.
Samedi matin 3h30, le réveil sonne (pour l'occasion ma chère et tendre m'avait expédié dormir sur le convertible du salon ... histoire que je ne la réveille pas). Dur, dur, mais j'ai choisi d'y aller, alors haut les coeurs.
Arrivée à 4h30 pétantes au terrain. Je suis parmi les premiers. Pas de temps à perdre, on commence à équiper les planeurs et à les amener en piste. Il fait encore nuit, c'est à peine si le ciel commence à rougeoyer à l'est. Pour l'heure c'est une quasi pleine lune qui éclaire la piste. Les quelques nuages qui encombraient le ciel partent vers l'est ..... Ca promet d'être grandiose !

A 5h34 précises, heure officielle du début de la "journée aéronautique", soit 30 minutes avant le lever du soleil, le premier planeur est expédié en l'air par le treuil. Pour des raisons de "rendement" mais aussi de convivialité, tous les vols se font en biplace. Je partage le second planeur avec un autre Olivier, pilote chevronné à qui j'ai délégué la tâche de piloter, moi je veux prendre des photos. Malgré les efforts du "garçon de piste" et de sa peau de chamois, la rosée persiste à recouvrir la verrière du planeur. Peu importe, on décolle ! Et zou ! Space Mountain à l'envers ... Ca faisait longtemps que je ne m'étais pas fait "piloter" en treuillée. C'est encore plus spectaculaire quand on est passager. J'en profite pour admirer : à gauche le ciel qui devient rouge avec quelques bancs de nuages en ombres chinoises, à droite la Lune, waouh ! C'est magique ! Fin de treuillée ...
Tout devient calme à bord. L'air est d'une stabilité totale, pas de turbulences, pas de vent ... Le planeur glisse sur du velours. Rien que ça c'est divin. Au sol le paysage est féerique ... des bancs de brume s'accrochent dans les champs, on voit encore les lumières de l'éclairage public. Malheureusement ça ne dure pas, il faut se poser. C'est un peu brutal à cause de la mauvaise visibilité due à la buée qui persiste ça et la sur la verrière.
Le soleil s'est levé maintenant. Je me prépare pour mon second vol. Cette fois "j'emmène" mon instructeur. On va essayer de relever le défi traditionnel du jour le plus long qui consiste à faire la meilleure treuillée possible (donc grimper le plus haut), et à faire le vol en linge droite le plus long possible et retour au terrain. Je suis aux commandes. La treuillée par bien, mais je rate un peu la phase finale ce qui fait que je ne monte qu'à 430 m ... peut mieux faire. Je profite du vol pour admirer les éclairages et le paysage ... C'est booooooo !
Stimulé par les performances d'autres pilotes qui sont allés plus loin que nous, on décide de repartir dès que possible. Cette fois je m'en sors nettement mieux largage à 520 m, presque 100 m de plus, ce qui fait grosso modo 2 km d'autonomie supplémentaire. On ne bat pas le record, mais on se place pas mal.

Vers 8h30 après que tout le monde ait bien profité de ce début de journée enchanteur. On se retrouve autour d'un petit déj' assez spécial et mais néanmoins traditionnel : sardines grillées (si, si) arrosées de Riesling. Ca peut paraître curieux, mais ça le fait. Il y a aussi du saucisson, du pâté et d'autres trucs sympa. J'ai une fin de loup, j'engloutis tout ce qui passe à portée de ma fourchette.
L'ambiance est franchement top.

Le temps de finir de déjeuner, il est 10h30, pile poil l'heure du briefing. Ben quoi ! Pas question de se reposer, la journée promet d'être belle. On va en profiter un max. Point météo, affectation des planeurs, répartition des élèves (je volerai avec Patrick, un instructeur avec qui j'ai pas mal volé et avec qui je m'entends bien). En quittant la salle de briefing j'aperçois Patrick en discussion avec Pascal, le chef pilote. Je ne sais pas ce qu'ils se disent, mais je capte un regard de Patrick dans ma direction. Serait ce que ?
Comme la journée s'annonce bien, il est prévu de décoller de bonne heure. On s'active donc pour préparer les planeurs. Le vent léger qui s'est levé ne permet plus de treuiller. On passe donc en piste "remorqueur". Pendant qu'on s'active, Patrick vient me voir, il me demande si je suis en forme, si j'ai bien dormi ... et si je suis prêt à faire quelques tours de piste. Ben évidement que je suis prêt, on me demande si je veux voler ! Et comment que je veux voler !
Donc nous voila partis ... Décollage, j'accroche une première pompe, plutôt inattendue compte tenu de l'heure. Je l'exploite du mieux que je peux et puis on se pose tout bien comme il faut. Pas le temps de se reposer, on est reparti. Bon cette fois on n'accroche pas. Pas grave, on va se pose. Et hop re-nickel. Patrick me dit qu'il doit voir un truc avec le chef pilote. Je n'ai qu'à ramener le planeur en piste on repart juste après. Le temps de remettre le planeur en piste derrière les deux ou trois qui doivent décoller, et de me sangler dans le cockpit, Patrick revient.
"Bon, me dit-il, on passe le planeur devant les autres, tu repars tout de suite !" Attends ! Il a dit "TU" repars ... J'y crois pas. Ben si ... Le Patrick continue ..... "La consigne c'est de ramener le planeur en bon état, de respecter les plafonds des zones et voler aussi longtemps que tu peux !".
Ouch ! J'ai le coeur qui bat à 100 à l'heure. Pendant qu'il bidouille à l'arrière pour assurer tout ce qui pourrait bouger, Patrick me passe encore deux trois consignes sur le vol, le comportement du planeur avec 80 kg de moins.
Et puis vient le grand moment, le palpitant à plus de 100 ... le décollage, le remorquage tout se passe bien. Le pilote est au courant qu'il remorque un "lâché". Il me soigne le remorquage et me met dans une belle ascendance. Je largue le câble et commence à enrouler. De 700 m je monte gentiment à 1000 m, ouaiiiiiis ! J'ai fait le plafond. Je jubile.
Le vol se poursuit, je me trouve étonnement zen. Aucune appréhension, juste de la concentration : surveiller les autres planeurs, mon altitude, ma position par rapport au terrain, ma vitesse, etc. Il y a trop de trucs à gérer pour avoir le temps de flipper. De temps en temps, Patrick me contacte par radio pour me demander où je suis ... Sympa et rassurant ! Et puis vient le moment où je rate la pompe que je pensais exploiter.
Pour un premier vol pas question de prendre de risques inutiles. J'aurai sans doute pu retrouver ma pompe en insistant un peu, mais je n'avais pas envie de perdre trop d'altitude et de commencer ma prise de terrain trop bas. Ce n'était pas le moment de me mettre une pression supplémentaire sur le dos. Donc c'est avec une marge de sécurité tout à fait convenable que je commence ma prise de terrain. Les étapes s'enchaînent comme il faut, vent arrière, étape de base, dernier virage et je me retrouve en finale, encore quelques dizaines de secondes et c'est le contact avec le sol, en douceur, un peu plus loin que prévu mais ce n'est pas grave. Pendant que le planeur roule sur la piste et que je freine doucement, j'ai envie de hurler de toutes mes forces tellement ça bouillonne là dedans. Je suis sur un petit nuage. Mission réussie : j'ai réussi mon lâché ! Trop beau pour être vrai ! Et pourtant ... c'est bel est bien la réalité.


Voila, voila.
Je crois que les vélivoles comprendront ... Ce qu'il faut savoir c'est que j'ai commencé le planeur à 45 ans passés et que à cet âge l'apprentissage se fait plus lentement que lorsqu'on à 15-16 ans. Et par moments on se dit qu'on y arrivera jamais. C'est aussi pour ça que ce "laché" me tenait autant à coeur et qu'il m'a procuré tant d'émotion.
Comme quoi, aussi, on peut retrouver une âme d'enfant à tout âge !
:laugh:
Zargos
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TOPOLO
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#8

Message par TOPOLO »

Effectivment, à cet âge la (c'est aussi le mien), je ne suis pas certain que je serai aussi confinat que je ne l'ai été quand je suis passé par là à 15ans..... (l'insouciance de la jeunesse)
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Black Wolf
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#9

Message par Black Wolf »

Merci pour tes récits :)

Par contre faudrait essayer de tout regrouper en un post à l'avenir, dis moi lequel tu veux garder (en titre) et je te fusionne les deux.
A ceux qui nous ont quittés trop vite : bon vol les gars !
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UF_Zargos
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#10

Message par UF_Zargos »

Black Wolf a écrit :Merci pour tes récits :)

Par contre faudrait essayer de tout regrouper en un post à l'avenir, dis moi lequel tu veux garder (en titre) et je te fusionne les deux.
Tu n'as qu'à garder celui-ci "Les mémoires de Zargos", ça sonne bien non ?
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Papoula
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#11

Message par Papoula »

Comme je me sent visé par ton intro, merci pour ce récit. :sweatdrop
Par contre, tu parles de photos, on veut les voir ! :laugh:
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#12

Message par UF_Zargos »

Papoula a écrit :Comme je me sent visé par ton intro, merci pour ce récit. :sweatdrop
Par contre, tu parles de photos, on veut les voir ! :laugh:
La :

http://picasaweb.google.com/Zargos1961/Planeur#
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#13

Message par UF_Zargos »

Allez hop, la suite des aventures de Zargos en planeur !


En route vers le brevet
Se faire lâcher ce n'est pas tout, il faut continuer et préparer le passage du brevet. Pour cela il y a deux conditions préalables à remplir : avoir effectué 10 atterrissages en solo et un vol solo de plus d'une heure. La première condition est facile à remplir il suffit d'enchaîner les vols. Cela demande un peu d'assiduité et épuise un peu le compte vol, mais rien d'insurmontable en soi. La seconde condition me semble déjà plus problématique.
Lors de mon premier vol solo, je n'étais pas parvenu à faire mieux que 57 minutes malgré des conditions plus que favorables. Je me demandais si je serai capable de tenir plus d'une heure même dans de bonnes conditions. Mais allais-je retrouver rapidement des conditions aussi favorables ? Telle était la question. Il faut croire que les dieux du vol à voile étaient avec moi, car il ne m'a pas fallu attendre longtemps. Le Dimanche qui a suivi mon lâché, le ciel nous a comblé : du soleil, des cumulus. Malgré cela, mes deux premières tentatives se sont soldées par un retour au sol en moins d'une demi-heure à chaque fois. A ma décharge j'avais décollé relativement tôt et la convection ne s'était pas totalement organisée.
La troisième tentative qui fût la bonne. Tout de suite je suis tombé dans une bonne pompe qui m'a permis de me sortir la zone des 760 m pour évoluer tranquillement dans l'espace où j'étais autorisé à monter jusqu'à 1.060 m. Grâce à ces bonnes conditions je suis resté longtemps collé sous la base des cumulus. J'ai pu prendre mon temps pour profiter du paysage, du ballet des planeurs qui partageaient les pompes avec moi … un véritable régal. Comme j'ai dit plus tard une véritable overdose de bonheur à l'état pur. Pendant que je prenais mon pied aux commandes de "Charlie Kilo" (le biplace école que l'on m'avait attribué, puisque les premiers vols solos des "jeunes" lâchés se font sur biplace histoire de faire la transition en douceur), le temps passait gentiment. Tant est si bien que suis resté en l'air une heure et demie. Bingo ! Cette fois "mon heure" était validée sans aucune contestation possible. Encore un grand moment de joie intime ! A l'issue de ce vol, il ne me restait plus que 4 atterrissages à faire pour pouvoir prétendre à subir l'examen pratique en vol.

La découverte du "K23" (Vendredi 4 Juillet 2008)
Ce Vendredi je m'étais octroyé une journée de RTT afin de ne pas rester sans voler plus d'une semaine. En effet ce week-end nous devions rejoindre une amie rennaise avec qui nous avions programmé de longue date de faire la traversée de la baie du Mont Saint Michel. Cela n'aurait pas été correct de lui faire faux bond. La contrainte était de finir relativement tôt afin de ne pas quitter Paris trop tard et de ne pas arriver chez notre amie au beau milieu de la nuit.
Il faut croire que je traversais une période bénie car la météo de ce Vendredi s'annonçait bonne. En arrivant sur le terrain, je croise le chef pilote à qui je demande sur quel planeur je peux voler. Je me vois répondre de prendre un peu de temps pour potasser le manuel de vol du K23 parce que c'est sur cette machine que je vais voler. Le K23 est en fait la version monoplace du K21, le planeur école sur le quel j'ai volé jusqu'à présent. Génial ! Je vais enfin voler sur un monoplace comme un grand. La lecture du manuel n'est pas trop longue, je prends juste garde de noter les points fondamentaux, entre autres les vitesses de référence, la position des commandes et les choses à ne pas faire.
Vient le moment du départ, je suis sanglé dans le cockpit, et j'écoute attentivement les recommandations de l'instructeur qui m'explique les différences de comportement de ce planeur par rapport au biplace. Visiblement, il va falloir être tout doux sur les commandes car le K23 est plus léger et plus réactif. C'est le moment de faire le CRIS (la check-list du vélivole), je verrouille ma verrière, lève le pouce, je suis prêt à décoller. Le gars qui m'assiste au décollage met les ailes du planeur à l'horizontale pour signifier au remorqueur que tout est OK. Le Rallye met la gomme et me voila parti. Dans un premier temps il faut tenir le planeur ailes horizontales et dans l'axe de la piste. La vitesse n'étant pas encore très élevée, l'efficacité des commandes n'est pas optimale et il faut utiliser tout leur débattement pour se maintenir. Mais avec ses 180 cv, le Rallye accélère fort et très vite la vitesse de décollage est atteinte. Je tire tout doucement sur le manche … Effectivement le K23 réagit immédiatement et s'élève promptement. J'essaie de le maintenir à la bonne hauteur par rapport au remorqueur tout en évitant de trop "marsouiner". Le dosage sur les commandes n'est pas génial, génial, mais ça reste admissible. Je pense que ça ira mieux au second décollage.
Le remorquage se passe plutôt bien, je commence tout doucement à apprivoiser le K23 et à le maintenir en bonne position derrière l'avion. Les conditions étant bonnes, on trouve très vite une pompe qui me paraît prometteuse. J'attends d'atteindre les 500 m et je me largue. Mais ça ne se passe pas comme je l'imaginais : la pompe n'est pas si bonne que ça mais reste malgré tout exploitable. Le vrai problème c'est que je suis un peu déboussolé. Le planeur se comporte assez différemment du K21 malgré tout. Mais ce qui me gène le plus c'est l'environnement sonore. Il ne fait pas du tout le même bruit. Un repère de plus qui s'évanouit. Bilan des courses, je perds la pompe quasi-ment tout de suite et je ne parviens pas à raccrocher. Je n'insiste pas et je rentre me poser. L'atterrissage par contre est plutôt réussi pour une première fois.
Je me remets en piste pour un second vol. Le souci est qu'il reste encore beaucoup de planeurs à mettre en l'air et le temps passe. Je vois arriver l'heure limite avec angoisse. Finalement mon tour arrive et me revoici en l'air. Fort de l'expérience du premier décollage et de mon "ratage" de pompe, je me concentre davantage. Je fais surtout attention à mon largage, histoire de ne pas réitérer la boulette de tout à l'heure. Ce surcroît d'attention est payant, je me lâche dans une bonne pompe et j'arrive à bien l'exploiter. La véritable prise en main du planeur commence. Les conditions sont idéales pour un débutant : des cumulus répartis régulièrement avec une pompe sous chacun d'entre eux. De quoi faire un superbe vol. Manque de chance je n'ai pas la vie devant moi et je dois abréger le vol pour tenir mes engagements. Je me pose un peu à regret mais le plaisir d'avoir été lâché sur monoplace l'emporte largement.


La suite dès que je peux !
:sleep:
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#14

Message par Papoula »

Merci.
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Amigalopin
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#15

Message par Amigalopin »

Ah ... Merci Zargos.
Tu me fais revenir 17 ans en arrière.
Sauf que je n'ai fait que des vols en Ka-4 Rhönlerche.
20 vols, et en solo à partir du 8ème lâché...

Vivement le début de la saison l'année prochaine.......... :)
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UF_Zargos
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#16

Message par UF_Zargos »

Amigalopin a écrit :Ah ... Merci Zargos.
Tu me fais revenir 17 ans en arrière.
Sauf que je n'ai fait que des vols en Ka-4 Rhönlerche.
20 vols, et en solo à partir du 8ème lâché...

Vivement le début de la saison l'année prochaine.......... :)
Je ne sais pas quel âge tu avais il y a 17 ans ... Mais ce qui est sûr c'est que :
1. Plus ça va aller plus ça être long d'être lâché (sécurité, sécurité ...)
2. Plus on commence "vieux" plus c'est long aussi.

Pour ce qui est de la prochaine saison, j'y pense aussi. Mais pour l'heure j'espère qu'il y aura encoure une ou deux belles journées avant de ranger les planeurs au hangaf. L'année dernière j'avais fait un vol d'1h45 le 21 Octobre ... Comme quoi.
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GunMan
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#17

Message par GunMan »

UF_Zargos a écrit : 1. Plus ça va aller plus ça être long d'être lâché (sécurité, sécurité ...)
Mmh, c'est pas si sûr. Ca dépend énormément de l'instructeur - certains lâchent rapidement, d'autres sont plus réticents... Et ça dépend aussi énormément de comment l'instructeur sent les choses. J'ai été lâché à 13 heures (à 15 ans, je précise) mais je connais d'autres personnes, y compris à cet âge là, qui à 20 heures ne sont toujours pas lâchées ;)

Je ne pense pas qu'il y ait une réelle évolution en termes d'aptitudes nécessaires au lâché (notamment en matière de sécurité). Maintenant, je suis dans un petit club, je sais pas comment ça se passe dans les écoles fédérales ;)
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#18

Message par UF_Zargos »

Tu as raison, je ne pense pas que l'on demande plus aux pilotes d'aujourd'hui que l'on demandait il y a 20 ans. Je pense simplement que les instructeurs sont plus exigeants. Dans mon club (Beynes) j'ai le sentiment que les instructeurs sont très attentifs à la sécurité sans en devenir parano. Ils attachent une grande importance à la qualité de l'atterrissage et de la prise de terrain.
En ce qui me concerne et compte tenu de mon âge (47 ans), il m'a fallu presque 50 heures, alors que la moyenne des "jeunots" tourne autour des 15 à 20 heures.
En ce qui me concerne je ne regrette pas d'avoir attendu aussi longtemps.
Je pense mes instructeurs ont attendu le moment où j'étais "mûr".
Maintenant que je suis breveté, tout ça c'est déjà loin.
J'attends avec impatience de revoler.
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GunMan
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#19

Message par GunMan »

Tout à fait d'accord avec toi :)
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chips
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#20

Message par chips »

Sympa ton récit Zargos. J'y retrouve des sensations que j'ai connu lorsque j'ai été breveté l'année dernière.

Y'a pas, le vol à voile c'est magique:sorcerer::innocent:
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-=COS=-Chivas
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#21

Message par -=COS=-Chivas »

Sympa Zargos. Excusez mon ignorance mais en terme de tarif cela donne quoi ?
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GunMan
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#22

Message par GunMan »

Comptes 20€ de l'heure de vol, 4 euros la minute de remorqué ou bien 7 euros la treuillée - plus 200 euros de contisations et frais divers. Ca fait grosso modo 1000 euros la saison.
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Amigalopin
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#23

Message par Amigalopin »

UF_Zargos a écrit :Je ne sais pas quel âge tu avais il y a 17 ans ... Mais ce qui est sûr c'est que :
1. Plus ça va aller plus ça être long d'être lâché (sécurité, sécurité ...)
2. Plus on commence "vieux" plus c'est long aussi.

Pour ce qui est de la prochaine saison, j'y pense aussi. Mais pour l'heure j'espère qu'il y aura encoure une ou deux belles journées avant de ranger les planeurs au hangaf. L'année dernière j'avais fait un vol d'1h45 le 21 Octobre ... Comme quoi.
Et bien, j'avais 19 ans à cette époque reculée....
Le chef moniteur planeur m'a même conseillé de passer la visite médicale le plus tôt possible...
Mais de toute manière, je pense que le lâché interviendra quand le moniteur sentira que je serai prêt...

Vivement la saison prochaine.

nb: aujourd'hui, il faisait vraiment superbe au sud de Bruxelles..... :crying:
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ex:Kaos
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#24

Message par ex:Kaos »

Sympa, ton post, Zargos.
ça donne envie de s'y mettre.
;)
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UF_Zargos
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#25

Message par UF_Zargos »

-=COS=-Chivas a écrit :Sympa Zargos. Excusez mon ignorance mais en terme de tarif cela donne quoi ?
En gros et sans trop rentrer dans le détail, les deux dernières saisons me sont revenues à 2000 € pour un total de 30h de vol par saison. Les 2.000 € sont composés d'une partie fixe comprenant :
- cotise, assurance, licence fédérale
- frais fixes de fonctionnement
Et de coûts à l'heure où à l'unité :
- treuil : 5€ par lancé
- remorquage : 195 €/h
- vol en planeur : 20 à 25 €/h (tarif dégressif en fonction du nb d'heures)

Voila, voila ...
Pour plus d'infos :
Centre Aéronautique de Beynes
01 34 89 10 05
http://cab.asso.fr/
Zargos
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