Le Figaro et les avions
Publié : ven. oct. 07, 2005 11:21 am
Décidément, le Figaro doit trouver le sujet porteur!
Encore un article sur la sécurité aérienne.
Ceux d'entre vous qui volent en aéroclub apprécieront la description du GPS "à la russe". Pour info, c'est ce qu'on avait sur transall avant sa rénovation avionique (mais ça fait plus de 10 ans maintenant)
Encore des avions poubelles sur les aéroports français SÉCURITÉ AÉRIENNE En dépit des engagements officiels, des appareils dangereux desservent toujours la France.
Thierry Vigoureux
[06 octobre 2005]
LA RÉPUBLIQUE démocratique du Congo interdit son espace aérien aux avions fabriqués dans l'ex-URSS. En France, ces avions à risque ont toujours droit de voler. La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) n'aurait-elle pas les mains libres pour appliquer la réglementation ? «Des contraintes commerciales ou politiques sont suggérées, voire imposées», nous confient des fonctionnaires pris entre les déclarations officielles et la réalité du tarmac.
L'été dernier, les jeudis et dimanches soirs, un Tupolev 154 de Pulkovo Aviation venu de Saint-Pétersbourg atterrissait à Nice. Parfois l'appareil desservait Roissy. Trop ancien pour suivre les routes aériennes virtuelles des ordinateurs, il doit naviguer à l'ancienne avec les radiobalises au sol. «L'officier navigateur les utilise grâce à un GPS fixé avec une antenne ventouse comme sur un avion d'aéro-club. Il dicte au commandant les caps à suivre, explique un pilote habitué des cockpits russes. La trajectoire n'a pas la précision nécessaire. Sur les avions occidentaux, tout apparaît sur des écrans couplés au pilote automatique.» Les contrôleurs aériens d'Aix-en-Provence ou de Nice devaient parfois le guider pour le faire revenir sur la route. «Ce n'est pas réellement dangereux mais complètement hors normes», assure l'un d'eux.
Retour en Russie
L'équipement de navigation suranné n'est qu'un des défauts du Tupolev 154. Lors d'une escale récente à Nice, la fuite d'un réservoir était telle que la DGAC lui a imposé un retour en Russie sans passagers.
A Fort-de-France puis à Pointe-à-Pitre, chaque vendredi, se pose un Yakovlev 42 de Cubana de Aviacion. Pour l'administration, cet avion n'existe pas. Interrogé récemment sur la chaîne M 6, le directeur régional de l'aviation civile a affirmé tout ignorer de ce triréacteur hors d'âge. Si Cubana venait à être inquiétée aux Antilles françaises, il est probable que les vols d'Air France connaîtraient quelques problèmes lors des prochains arrêts à La Havane.
Quant à la compagnie portugaise Aerocondor qui relie Paris à Agen, elle vient de mettre en ligne un ATR 42. C'est une bonne nouvelle car, auparavant, elle sous-traitait le vol à un avion lituanien au travers d'une société danoise. Le 15 janvier dernier, un incident majeur s'était produit : l'appareil avait traversé la moitié de la France sur un moteur, au mépris des règles de sécurité imposant d'atterrir dès que possible. Reste une mauvaise nouvelle. L'avion a été construit en 1988. Il volait pour une compagnie colombienne, Aces, qui a disparu, ce qui ne facilite pas la traçabilité des révisions et des visites. Mais ici, la DGAC n'est pas directement concernée ; c'est à son homologue portugaise de veiller à sa bonne marche.
http://www.lefigaro.fr/societe/20051006 ... tml?112856
Encore un article sur la sécurité aérienne.
Ceux d'entre vous qui volent en aéroclub apprécieront la description du GPS "à la russe". Pour info, c'est ce qu'on avait sur transall avant sa rénovation avionique (mais ça fait plus de 10 ans maintenant)
Encore des avions poubelles sur les aéroports français SÉCURITÉ AÉRIENNE En dépit des engagements officiels, des appareils dangereux desservent toujours la France.
Thierry Vigoureux
[06 octobre 2005]
LA RÉPUBLIQUE démocratique du Congo interdit son espace aérien aux avions fabriqués dans l'ex-URSS. En France, ces avions à risque ont toujours droit de voler. La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) n'aurait-elle pas les mains libres pour appliquer la réglementation ? «Des contraintes commerciales ou politiques sont suggérées, voire imposées», nous confient des fonctionnaires pris entre les déclarations officielles et la réalité du tarmac.
L'été dernier, les jeudis et dimanches soirs, un Tupolev 154 de Pulkovo Aviation venu de Saint-Pétersbourg atterrissait à Nice. Parfois l'appareil desservait Roissy. Trop ancien pour suivre les routes aériennes virtuelles des ordinateurs, il doit naviguer à l'ancienne avec les radiobalises au sol. «L'officier navigateur les utilise grâce à un GPS fixé avec une antenne ventouse comme sur un avion d'aéro-club. Il dicte au commandant les caps à suivre, explique un pilote habitué des cockpits russes. La trajectoire n'a pas la précision nécessaire. Sur les avions occidentaux, tout apparaît sur des écrans couplés au pilote automatique.» Les contrôleurs aériens d'Aix-en-Provence ou de Nice devaient parfois le guider pour le faire revenir sur la route. «Ce n'est pas réellement dangereux mais complètement hors normes», assure l'un d'eux.
Retour en Russie
L'équipement de navigation suranné n'est qu'un des défauts du Tupolev 154. Lors d'une escale récente à Nice, la fuite d'un réservoir était telle que la DGAC lui a imposé un retour en Russie sans passagers.
A Fort-de-France puis à Pointe-à-Pitre, chaque vendredi, se pose un Yakovlev 42 de Cubana de Aviacion. Pour l'administration, cet avion n'existe pas. Interrogé récemment sur la chaîne M 6, le directeur régional de l'aviation civile a affirmé tout ignorer de ce triréacteur hors d'âge. Si Cubana venait à être inquiétée aux Antilles françaises, il est probable que les vols d'Air France connaîtraient quelques problèmes lors des prochains arrêts à La Havane.
Quant à la compagnie portugaise Aerocondor qui relie Paris à Agen, elle vient de mettre en ligne un ATR 42. C'est une bonne nouvelle car, auparavant, elle sous-traitait le vol à un avion lituanien au travers d'une société danoise. Le 15 janvier dernier, un incident majeur s'était produit : l'appareil avait traversé la moitié de la France sur un moteur, au mépris des règles de sécurité imposant d'atterrir dès que possible. Reste une mauvaise nouvelle. L'avion a été construit en 1988. Il volait pour une compagnie colombienne, Aces, qui a disparu, ce qui ne facilite pas la traçabilité des révisions et des visites. Mais ici, la DGAC n'est pas directement concernée ; c'est à son homologue portugaise de veiller à sa bonne marche.
http://www.lefigaro.fr/societe/20051006 ... tml?112856