Concorde ! mise en examen
Publié : mar. sept. 27, 2005 5:34 pm
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PARIS (Reuters) - Un ancien responsable du programme Concorde a été mis en examen dans l'enquête sur l'accident du supersonique qui a fait 113 morts en 2000, apprend-on auprès du parquet de Pontoise (Val d'Oise)
Le juge Christophe Regnard a notifié cette mesure pour "homicides et blessures involontaires" à Henri Perrier lors d'une longue audition qui avait débuté lundi après-midi et s'est achevée mardi vers 1h30 du matin.
Un rapport d'expertise remis à la justice semble démontrer que le constructeur du Concorde, EADS (ex-Aérospatiale), a négligé de prendre des mesures malgré plus de 70 incidents répertoriés entre 1979 et 2000 impliquant les pneus de l'avion.
La justice engage ainsi la recherche des responsabilités côté français, après la mise en examen en mars dernier de la compagnie aérienne américaine Continental Airlines en tant que personne morale pour "homicides et blessures involontaires".
Les experts ont conclu que les réservoirs du Concorde avaient pris feu après l'aspiration dans les réacteurs de débris des pneus. Ceux-ci avaient éclaté après être passés sur une lamelle en titane tombée d'un appareil de Continental Airlines.
Henri Perrier, ingénieur, est une personnalité marquante du projet Concorde. Il participa au premier vol en mars 1969 en tant qu'ingénieur navigant et fut chef des essais en vol de 1979 à 1989, avant d'être directeur du programme.
Sa connaissance du dossier l'a même amené à être consulté dans l'enquête administrative sur l'accident de Gonesse (Val d'Oise) en juillet 2000.
D'autres responsables d'EADS et des cadres de la Direction générale de l'aviation civile sont convoqués dans les prochaines semaines chez le juge d'instruction.
Me Roland Rappaport, avocat des parties civiles, a estimé qu'une mise en examen d'Henri Perrier était logique.
"Cet appareil avait une situation de fragilité connue de tout le monde et personne n'a voulu traiter le problème. Si le responsable du programme Concorde n'est pas mis en examen, je ne vois pas qui peut l'être", a-t-il dit à Reuters lundi.
L'incident le plus significatif concernant les pneus de l'appareil s'est produit à Washington, le 14 juin 1979. Des pneus du train d'atterrissage avaient éclaté au décollage, perforant les ailes et provoquant une fuite de kérosène et un début d'incendie.
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