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Re: Tensions en Méditerranée orientale

Publié : mar. avr. 13, 2021 11:55 pm
par jojo
Deltafan a écrit :
mar. avr. 13, 2021 11:49 pm
Article Capital, avec le titre : Défense : le Canada annule des ventes d’armes à la Turquie, son allié de l’Otan, après une enquête

https://www.capital.fr/economie-politiq ... te-1399845
Alors que la technologie canadienne utilisée dans des drones a été employée par l'Azerbaïdjan contre les forces arméniennes au Nagorny Karabakh, Ottawa a annulé des ventes d'armes à la Turquie, son allié de l'Otan. L'enquête canadienne a aussi révélé que la Turquie avait utilisé l'équipement des drones pour de la surveillance et du ciblage en Syrie, et l'avait aussi partagé avec le gouvernement intérimaire de la Libye pour l'utiliser dans des frappes aériennes.
(...)
Le Bayraktar TB2 est équipé du système électro-optique canadien L3Harris WESCAM MX-15D7. Le 5 octobre 2020, le Canada décide de suspendre l'exportation de ce système à la Turquie pour son implication dans la seconde guerre du Haut-Karabagh8. La Turquie prévoit de remplacer ce système par une alternative locale, l'ASELSAN CATS9. Le 6 novembre 2020, l'ASELSAN CATS est utilisé avec succès sur un TB2 lors d'un tir de test avec une munition MAM-L10.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bayraktar_TB2

Re: Tensions en Méditerranée orientale

Publié : jeu. avr. 29, 2021 3:14 am
par Deltafan
Bon, c'est la "Méditerranée orientale" au sens large :

Article OPEX 360, avec le titre : Ankara met la pression sur la base d’Incirlik, qui abrite des armes nucléaires de l’Otan et des forces américaines

http://www.opex360.com/2021/04/28/ankar ... ericaines/
(...)
Alors que, après avoir exclu la Turquie du programme F-35, l’une des dernières décisions de l’administration Trump aura été de sanctionner l’industrie turque de l’armement, les États-Unis ont officiellement reconnu, le 24 avril et à l’initiative du président Biden, l’existence du génocide arménien, commis en avril 1915 par l’Empire ottoman.
Son homologue turc a mis deux jours pour réagir. Et, le 26 avril, M. Erdogan a en effet fini par estimer que cette décision allait avoir un « impact destructeur » sur les « relations » entre Washington et Ankara. Et, comme on pouvait s’y attendre, la pression est de nouveau mise sur la présence militaire américaine à Incirlik.
Suite à des manifestations organisées par des mouvements nationalistes pour exiger le départ des forces américaines, l’agence officielle Anadolu a rapporté des propos tenus par des sources du ministère turc de la Défense.
Ainsi, affirme-t-elle, une « discussion sur la base d’Incirlik a été mise à l’ordre du jour après que le président Biden a qualifié les événements de 1915 de génocide ». Et il a été dit que les « drapeaux américains devraient retirés ».
« L’utilisation de certaines installations à la base d’Incirlik se fait conformément à l’accord de défense et de coopération économique signé entre la Turquie et les États-Unis le 29 mars 1980. Et cet accord stipule que « le gouvernement de la République de Turquie autorise le gouvernement des États-Unis à participer à des mesures de défense conjointes dans les installations des forces armées turques à Incirlik », ont souligné les interlocuteurs d’Anadolu.
Aussi, ces derniers ont affirmé qu' »Incirlik est l’une des bases des forces turques et que toutes les installations qui s’y trouvent appartiennent à la Turquie. » Y compris le dépôts des bombes nucléaires tactiques B-61 et les infrastructures utilisées par les forces américaines ?

Re: Tensions en Méditerranée orientale

Publié : jeu. avr. 29, 2021 3:21 am
par jojo
Deltafan a écrit :
jeu. avr. 29, 2021 3:14 am
Bon, c'est la "Méditerranée orientale" au sens large :

Article OPEX 360, avec le titre : Ankara met la pression sur la base d’Incirlik, qui abrite des armes nucléaires de l’Otan et des forces américaines
Si les Américains finissent par déménager en Crète tu es bon :yes:

D'ailleurs, maintenant que la Turquie s'est procurée des S400, ils devraient pouvoir ramener les S300 Chypriotes depuis la Crète vers Chypres :Jumpy:

Re: Tensions en Méditerranée orientale

Publié : jeu. mai 27, 2021 5:38 am
par jojo
Après avoir allongé la piste de Hmeimim en Syrie, la Russie y déploie 3 Tu-22M3.

http://www.opex360.com/2021/05/25/la-ru ... iterranee/

On peut y voir la réponse au déploiement en Espagne de B-52H qui sont allés faire des patrouilles en Mer Noire, mais ce projet semble quand même antérieur, le temps de réaliser les travaux.

Re: Tensions en Méditerranée orientale

Publié : mer. juin 02, 2021 7:40 am
par jojo
Hmeimim suite...

https://www.thedrive.com/the-war-zone/4 ... p-missiles

Cette vidéo publiée le 26 Mai montre un Tu-22M3 voler équipé d’un Kh-22/ AS-4 Kitchen. On peut aussi observer en arrière-plan un A-50U Mainstay.

Re: Tensions en Méditerranée orientale

Publié : mer. juin 02, 2021 2:31 pm
par VG-35
jojo a écrit :
mer. juin 02, 2021 7:40 am
Hmeimim suite...


Cette vidéo publiée le 26 Mai montre un Tu-22M3 voler équipé d’un Kh-22/ AS-4 Kitchen. On peut aussi observer en arrière-plan un A-50U Mainstay.
Un Kh-22? Ce n'est pas ce qu'ils ont de plus récent, mais "l'avertissement" si tant est qu'il il en ait un, n'est clairement pas pour les barbus de Daesh. :emlaugh:

Re: Tensions en Méditerranée orientale

Publié : mer. juin 02, 2021 4:20 pm
par TOPOLO
L'avantage avec les Russes, c'est que la plus part du temps, ils menacent en sachant jusqu'où ne pas aller trop loin...
Je doute qu'un tel Tu-22M3 verrouille un jour la conduite de tir de son Kh-22 sur un navire de guerre de l'OTAN juste pour montrer qu'il a la plus grosse. C'est l'avantage de travailler avec des habitués.

Re: Tensions en Méditerranée orientale

Publié : jeu. juin 03, 2021 12:41 am
par jojo
TOPOLO a écrit :
mer. juin 02, 2021 4:20 pm
L'avantage avec les Russes, c'est que la plus part du temps, ils menacent en sachant jusqu'où ne pas aller trop loin...
Je doute qu'un tel Tu-22M3 verrouille un jour la conduite de tir de son Kh-22 sur un navire de guerre de l'OTAN juste pour montrer qu'il a la plus grosse. C'est l'avantage de travailler avec des habitués.
Le problème, c'est que je ne suis pas sûr qu'il ait besoin de verrouiller sa conduite de tir.
Vu la portée du missile, ça fait probablement appel à des désignations externes :emlaugh:

En parlant de vieillerie, ils semblerait que le Kh-22 ait été modernisé avec pour nouvelle appellation Kh-32...mais vu de loin, pas moyen de faire la différence.

http://psk.blog.24heures.ch/archive/201 ... 62002.html

Re: Tensions en Méditerranée orientale

Publié : jeu. juin 03, 2021 1:33 am
par Deltafan
Article A&C, avec le titre : La Turquie déploie ses drones à Chypre

https://www.air-cosmos.com/article/la-t ... ypre-24934
(...)
Disposant de deux aéroports, la République de Chypre du Nord, seulement reconnue par la Turquie, devrait voir son espace aérien progressivement envahi par des drones venus du continent. En effet, annoncé en décembre 2019, l’aérodrome de Geçitkale a été depuis progressivement remis en service et transformé pour héberger de manière permanente les drones TB2. Son inauguration officielle est prévue le 20 juillet 2021, de quoi provoquer de nouvelles tensions avec ses partenaires Méditerranéens.
Le pré-positionnement de ces UCAV répond à plusieurs critères politico-militaires. Premièrement, il s’agit de réaffirmer sa suprématie sur ce territoire qu’elle occupe unilatéralement depuis 1974 après le succès de l’Opération Attila. Deuxièmement, en positionnant son Bayraltar TB2, Ankara adresse un message de fermeté à l’égard de Nicosie, dont le soutien de l’Union Européenne déplait fortement au Palais Blanc. Troisièmement, cette inauguration coïncide avec de nombreuses rumeurs confirmant la découverte de gisements pétroliers et gaziers dans des eaux contestées. La présence des drones devrait donc permettre la sécurisation de cet espace maritime au profit des cinq bâtiments de forage Turcs. Enfin, récemment améliorée, le Bayraktar TB2 pourrait désormais voler plus de 27 heures. Une autonomie suffisante pour mener des opérations à basse altitude, et donc difficiles à détecter pour les systèmes anti-aériens sur les côtes Grecques, Israéliennes et Égyptiennes.
Cette nouvelle action du régime d’Ankara n’a pas encore fait réagir les capitales Européennes. Ankara bénéficie de facto d’un soutien américain et récemment qualifié par Joe Biden d’« allié stratégique de l’OTAN ». Athènes, de son côté, devra attendre le sommet international de l’UE prévu le 11 et 13 juin prochain pour évoquer sa situation.

Re: Tensions en Méditerranée orientale

Publié : mer. juin 09, 2021 2:18 am
par Deltafan
Article Areion 24, avec le titre : La stratégie aéroterrestre turque en quête d’une doctrine nationale

https://www.areion24.news/2021/06/08/la ... nationale/

Article trop long à résumer, que je mets ici plutôt que d'ouvrir un nouveau topic.

Re: Tensions en Méditerranée orientale

Publié : mar. juin 29, 2021 9:46 am
par Deltafan
Article A&C, avec le titre : Syrie: Déploiement des Mig-31 Russes

https://www.air-cosmos.com/article/syri ... sses-25069
Le vendredi 25 juin 2021, à l’issue d’un vol à longue élongation ponctué d’exercices, deux MIG-31K équipés du missile hypersonique Kinzhal ont atterri pour la première fois en Syrie. Ces intercepteurs venus du froid, désormais convertis pour la neutralisation air-sol à longue distance ont été rejoints par trois Tu-22M3 « Backfire-C » ainsi que par un Iliouchine Il-38, utilisé pour les missions maritimes.
Cette mobilisation aérienne coïncide avec la tenue d’un grand exercice naval impliquant pas moins de cinq grands bâtiments de la « Voïenno-Morskoï Flot » qui effectueront des exercices afin d'offrir une protection de la base de Tartous, unique point d’entrée maritime pour la Russie en Méditerranée orientale, ou MEDOR en langage militaire. Un des objectifs sous-jacents de ce déploiement est de répondre par une démonstration de force sans équivoque au groupe aéronaval britannique conduit par le HMS Queen Elizabeth. En effet, à la suite des tensions provoquées par le HMS Defender (Type 45) en Mer Noire, la Russie déploie ses plateformes pour surveiller,« accompagner », mais aussi pour affirmer sa capacité de frappe sur des espaces géographiques qu’elle ne maîtrise pas totalement.
Pour faire face à cette montée en puissance, la base aérienne de Hmeimim, plot essentiel de la présence militaire russe vient de finir la reconstruction de la deuxième piste, auparavant inopérante et abritant divers éléments logistiques. Cette deuxième piste va ainsi permettre d'accroître la capacité de "surge" mais aussi d’autoriser l’accès aux bombardiers Tu-22M3 avec l'installation de nouveaux équipements radio et d’éclairage. Ainsi, premièrement opérée pour les opérations à l’intérieur du territoire Syrien, Hmeimin se modernise pour permettre des actions ciblées en Méditerranée Orientale, nouveau point de tension internationale en raison de ses ressources en hydrocarbures.

Re: Tensions en Méditerranée orientale

Publié : mer. juin 30, 2021 12:19 am
par jojo
Quelques détails supplémentaires sur les activités Russes.

En réponse à l'exercie OTAN Sea Breeze 2021 en Mer Noire avec l'Ukraine, la Russie mène un exercice de lutte antinavire en Méditerranée Orientale, à proximité du CSG21 (Groupe du HMS Queen Elizabeth).
Pour les moyens aériens:
- Su-34
- Su-35
- MiG-31K
- Tu-142MK
- TU-22M3
- A-50
+ 3 navires et 2 sous-marins classe Kilo en provenance de la flotte de la Mer Noire

http://www.opex360.com/2021/06/29/les-f ... orientale/

Re: Tensions en Méditerranée orientale

Publié : mer. juin 30, 2021 11:39 am
par Ghostrider
C est gentil a eux de fournir les vols pour l entrainement du QE ;)

Re: Tensions en Méditerranée orientale

Publié : mer. juin 30, 2021 11:44 am
par jojo
Ghostrider a écrit :
mer. juin 30, 2021 11:39 am
C est gentil a eux de fournir les vols pour l entrainement du QE ;)
"Agressors" de luxe, on ne peut pas faire plus réaliste :jerry:

Re: Tensions en Méditerranée orientale

Publié : jeu. nov. 04, 2021 12:41 am
par Deltafan
Article Corlobe, avec le titre : Un avion de patrouille maritime Atlantique 2 déployé sur l’île de Chypre

https://www.corlobe.tk/article48936.html
Le 25 octobre 2021, un avion de patrouille maritime Atlantique 2 (ATL2) standard 6 et son détachement de la flottille 21F basée à Lann-Bihoué, ont atterri sur la base aérienne de Paphos, sur l’île de Chypre. Déployé pour plusieurs semaines dans le cadre de la présence quasi-permanente de moyens aéromaritimes français en Méditerranée orientale, cet aéronef de patrouille maritime a pour mission d’entretenir la connaissance des activités militaires, dans une zone stratégique où les enjeux sécuritaires et énergétiques pour la France et l’Europe sont nombreux.

Re: Tensions en Méditerranée orientale

Publié : mar. nov. 23, 2021 1:30 pm
par Deltafan
Article Corlobe, avec le titre : La Turquie veut acheter un porte-avions et un sous-marin

https://www.corlobe.tk/article49004.html
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré mercredi que son pays espérait accroître sa coopération en matière de défense avec l’allié de l’OTAN, l’Espagne, en achetant un deuxième porte-avions et éventuellement un sous-marin. Erdogan a déclaré que la Turquie et l’Espagne avaient déjà coopéré à la construction d’un navire d’assaut espagnol.
Pour rappel :

https://fr.wikipedia.org/wiki/TCG_Anadolu_(L400)

Re: Tensions en Méditerranée orientale

Publié : mar. nov. 23, 2021 4:28 pm
par Kakumei
La lire turque est en chute libre, elle a perdue 23% de sa valeur (par rapport a l'euro) cette semaine et l'inflation annuelle est de 19.9% et continue de grimper.
Bonne chance aux pays qui voudraient lancer un programme long et faire du commerce avec la Turquie, mais bon ils feront ce qu'ils veulent.

Re: Tensions en Méditerranée orientale

Publié : mar. nov. 23, 2021 5:38 pm
par ironclaude
Kakumei a écrit :
mar. nov. 23, 2021 4:28 pm
La lire turque est en chute libre, elle a perdue 23% de sa valeur (par rapport a l'euro) cette semaine et l'inflation annuelle est de 19.9% et continue de grimper.
Bonne chance aux pays qui voudraient lancer un programme long et faire du commerce avec la Turquie, mais bon ils feront ce qu'ils veulent.
Ah oui, effectivement, ça calme :crying:

Re: Tensions en Méditerranée orientale

Publié : sam. avr. 30, 2022 3:53 pm
par Deltafan
Article BFM TV, avec le titre : Malgré son appartenance à l'OTAN, la Turquie confirme sa volonté de systèmes anti-missile russe

https://www.bfmtv.com/economie/entrepri ... 70308.html
La Turquie compte poursuivre l'acquisition du système de défense anti-missile russe S-400, malgré son appartenance à l'Otan et en dépit de la guerre menée par Moscou en Ukraine.
(...)

Re: Tensions en Méditerranée orientale

Publié : lun. août 29, 2022 9:39 pm
par Deltafan
Article OPEX 360, avec le titre : La Grèce se défend d’avoir commis un geste « hostile » contre des chasseurs-bombardiers F-16 turcs

http://www.opex360.com/2022/08/29/la-gr ... -16-turcs/
À la fin des années 1990, Chypre fit l’acquisition de deux systèmes de défense aérienne S-300 auprès de la Russie. Seulement, la Turquie et la République turque de Chypre du Nord [RTCN] en prirent ombrage, ce qui donna lieu à une crise régionale, avec la menace d’une intervention militaire à la clé. Tout s’arrangea quand la Grèce décida de reprendre les deux batteries en question pour les installer en Crète, où elles furent utilisées pour la première fois en décembre 2013, à l’occasion de l’exercice Lefkos Aetos [Aigle Blanc].
Par la suite, et selon des informations de l’agence Reuters [non confirmées officiellement], ces deux S-300 désormais grecs auraient discrètement servi à l’entraînement des pilotes de combat israélien, à un moment où la Russie envisageait de déployer de tels systèmes en Syrie [ce qui sera effectivement le cas en 2018, ndlr].
Depuis, et alors qu’elle a été évincée du programme américain de chasseurs-bombardiers de 5e génération F-35 pour avoir acquis le système de défense aérienne russe S-400 « Triumph », jugé incompatible avec ceux de l’Otan dont elle est membre, la Turquie fait régulièrement valoir que la Grèce se trouve dans le même cas qu’elle avec ses deux batteries S-300…
Mais cet argument n’a pas fait mouche pour le moment… Et Athènes est même sur le point de commander des F-35 tout en étant en train de moderniser ses F-16 en les portant au dernier standard « Viper ». Tout ce qu’Ankara n’a pas pu obtenir, pour le moment, de Washington.

C’est donc dans un tel contexte que sont apparues les accusations portées par la Turquie à l’encontre de la Grèce. En effet, le 28 août, des sources du ministère turc de la Défense ont expliqué que des F-16 de leurs forces aériennes avaient été « verrouillés » par le radar de conduite de tir d’un S-300 grec, alors qu’ils étaient en « mission de reconnaissance » à 10’000 pieds, à l’ouest de l’île de Rhodes.
« C’est une action hostile, selon les règles d’engagement de l’Otan », ont fait valoir ces sources militaires, selon la presse turque, précisant que cet incident présumé s’était produit le 23 août. Cela étant, les F-16 « ont accompli leurs missions prévues et sont retournés à leur bases en toute sécurité », ont-elles assuré. En tout cas, ont-elles souligné, « cela montre que la Grèce exploite normalement les S-300 ».
Cela étant, des sources militaires citées par la chaîne de télévision publique grecque ERT ont catégoriquement démenti les affirmations d’Ankara. « Le système de défense grec de missiles S-300 n’a jamais verrouillé de jets F-16 turcs », ont-elles assuré.

Par ailleurs, un autre incident a opposé des F-16 turcs et grecs, au sud de l’île de Lesbos. Ainsi, le 25 août, Ankara a prétendu que les premiers avaient été « harcelés » par les seconds alors qu’ils devaient prendre part à un exercice de l’Otan impliquant deux bombardiers B-52H Stratofortress américains.
Là encore, les autorités grecques ont réfuté de telles accusations. S’agissant du « harcèlement » des F-16 turcs, elles ont avancé qu’ils se trouvaient dans la « Flight Information Region » [FIR] d’Athènes sans s’être préalablement annoncés, c’est à dire sans plan de vol.
« Notre force aérienne est obligée de procéder à des manœuvres d’identification de tout avion pénétrant dans la FIR d’Athènes sans avoir soumis de plan de vol ainsi que d’intercepter les appareils violant l’espace aérien national », explique d’ailleurs le ministère grec des Affaires étrangères, dans l’un de ses dossiers thématiques sur les relations turco-grecques.
« Les F-16 grecs ne font pas d’actions illégales et ne harcèlent pas les avions d’autres États. Ils sont là pour défendre l’espace aérien grec », a réagi le gouvernement grec, évoquant une « provocation turque ».

Passées au second plan avec la guerre en Ukraine, les tensions entre la Grèce et la Turquie restent vives en raison de leurs différends territoriaux, amplifiés par les perspectives d’exploitation de gaz naturel en Méditerranée orientale. En mai, la diplomatie turque a ainsi remis en cause la souveraineté d’Athènes sur des iles de la mer Égée… Puis, le mois suivant, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a décidé de rompre le dialogue avec la partie grecque, en dénonçant un « accord de haut conseil stratégique ».

Re: Tensions en Méditerranée orientale

Publié : sam. sept. 03, 2022 8:42 pm
par warbird2000
La Grèce paiera un "prix élevé" si elle continue de violer l’espace aérien turc et de "harceler" les avions turcs en mer Égée, a prévenu samedi le président truc Recep Tayyip Erdogan.
https://www.rtbf.be/article/la-grece-en ... n-11059461

Re: Tensions en Méditerranée orientale

Publié : sam. sept. 10, 2022 2:07 pm
par Deltafan
Article OPEX 360, avec le titre : La Turquie parle à nouveau de se tourner vers la Russie si elle n’obtient pas de F-16 « Viper »

http://www.opex360.com/2022/09/09/la-tu ... -16-viper/
Partenaire stratégique de l’Ukraine, à qui elle fournit les fameux drones tactiques Bayraktar TB2, la Turquie a décidé, en mars, d’interdire l’accès des navires militaires à la mer Noire via les détroits du Bosphore des Dardanelles, comme l’y autorise la Convention de Montreux de 1936. Cependant, et contrairement à ses partenaires de l’Otan, elle n’a pas pris de sanctions à l’égard de Moscou pour des considérations économiques et énergétiques, la Russie lui fournissant 56% de ses importations de céréales et près de la moitié de son approvisionnement en gaz naturel.

Cela étant, et malgré des désaccords profonds dans plusieurs dossiers [comme ceux de la Libye et de la Syrie, où l’une et l’autre soutiennent des camps opposés, ndlr], la Turquie a également intensifié sa coopération militaire avec la Russie… Ce qui s’est traduit par la livraison de systèmes de défense aérienne russes S-400 au forces turques, Ankara ayant fait fi des avertissements de l’Otan et des États-Unis.

Conséquence : pour avoir mis en service les batteries S-400 qui lui ont livrées, la Turquie a été exclue par l’administration Trump du programme d’avion de combat F-35, dans le cadre duquel elle avait commandé 100 exemplaires. Sauf que cette décision risque de « fossiliser » l’aviation de combat turque, à l’image de ce qu’a connu la force aérienne iranienne après la révolution islamique de 1979. Aussi, Ankara s’attache désormais à obtenir des F-16 de dernière génération [la version « Viper »], dont 40 avions neufs et 80 kits de modernisation pour d’anciens F-16.

Après avoir levé son veto sur l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’Otan [deux pays qu’il a accusé de faire preuve de mansuétude à l’égard des militants du Parti des travailleurs du Kurdistan et de ceux du Fetö, l’organisation du prédicateur Fethullah Gülen], le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a reçu la promesse de son homologue américain, Joe Biden, que celui-ci ferait son possible pour la Turquie puisse acquérir des F-16 Viper. « J’ai besoin de l’approbation du Congrès pour faire cela et je pense que je peux l’obtenir », avait assuré le locataire de la Maison Blanche.

Seulement, au Congrès, des élus ont fait voter un texte exigeant de la part de l’administration Biden de prouver que cette vente de F-16 à la Turquie était « absolument essentielle » à la sécurité des États-Unis et de donner le détail des mesures visant à s’assurer que ces appareils ne seraient pas utilisés pour « porter atteinte à la souveraineté d’un autre membre de l’Otan », savoir la Grèce.

Quoi qu’il en soit, le 15 août, une délégation turque s’est rendue à Washington pour négocier l’achat de F-16 Viper… soit quelques jours après que MM. Erdogan et Poutine [le président russe, ndlr] ont trouvé un accord visant à renforcer la coopération économique et énergétique entre leurs deux pays. En outre, au même moment, le chef du Service fédéral russe de coopération militaro-technique [FSVTS], Dmitri Chougaiev, a affirmé qu’Ankara venait de signer un contrat pour la livraison d’un second lot de systèmes S-400…

Apparemment, les discussions sur les F-16 Viper n’a pas donné les résultats qu’espérait M. Erdogan… Depuis, celui-ci a durci son discours à l’égard de la Grèce, allant jusqu’à évoquer une intervention militaire dans une référence à l’affaire d’Izmir/Smyrne…

Lors d’un déplacement dans les Balkans, le président turc a déclaré que « l’Europe récolte ce qu’elle a semé » en évoquant la question de l’énergie. « L’attitude des Européens à l’égard de Vladimir Poutine et les sanctions les ont conduit, qu’on le veuille ou non, à dire : ‘Si vous faites comme cela, je ferai ceci' ». Plus tard, il accusé les pays occidentaux de mener une « politique de provocation » envers la Russie, avant de vanter la « politique d’équilibre » d’Ankara entre Kiev et Moscou.

Et, ce 9 septembre, M. Erdogan, dont le parti, l’AKP, est en perte de vitesse à quelques mois des prochaines élections législatives, a renoué avec une menace déjà brandie au cours de ces dernières années.

« Les États-Unis ne sont pas les seuls à vendre des avions de combat. Le Royaume-Uni, la France et la Russie en vendent également », a lancé M. Erdogan devant la presse. « Il est possible de s’en procurer ailleurs et certains nous envoient des signaux », a-t-il ajouté.

Étant donné la proximité de la France avec la Grèce [les deux pays sont liés par un accord de défense mutuelle], l’achat de Rafale par la Turquie paraît bien improbable. En revanche, une commande d’Eurofighter Typhoon auprès du Royaume-Uni [qui pourrait aussi donner un coup de pouce pour le projet d’avion de combat turc, le TF-X] paraît d’autant plus crédible qu’elle a été évoquée officieusement par un journal proche du pouvoir turc.

Mais c’est surtout la Russie qui a sans doute envoyé le plus de « signaux » à la Turquie au cours de ces dernières années. Signaux qui ont même été accueillis favorablement à Ankara… M. Erdogan s’étant même dit ouvert à une éventuelle coopération concernant le Su-35, voire le Su-57, l’avion supposé de 5e génération russe.

En octobre 2019, le quotidien Daily Sabah [pro-gouvernemental] avait même révélé qu’un accord était sur le point d’être signé pour la livraison de 36 Su-35 Flanker-E. Ce qui ne s’est pas vérifié par la suite. Pas encore, du moins.

Re: Tensions en Méditerranée orientale

Publié : sam. sept. 10, 2022 2:13 pm
par jojo
Ah oui, qu'ils commandent des Su-35, on va rigoler :Jumpy:

Re: Tensions en Méditerranée orientale

Publié : mer. oct. 12, 2022 1:48 pm
par Deltafan
Article OPEX 360, avec le titre : Libye : La Turquie a de nouveau refusé l’inspection de l’un de ses cargos par la force navale européenne Irini

http://www.opex360.com/2022/10/11/libye ... nne-irini/
(...)
l’opération navale européenne Irini, créée en 2020 pour contrôler l’embargo sur les armes devant s’appliquer à la Libye, n’a pas été en mesure de contrôler le cargo MV Matilde A, battant pavillon de la Turquie, faute d’avoir reçu l’autorisation d’Ankara. Selon les données AIS, qui permettent de suivre le trafic maritime, ce navire doit se rendre au port de Misrata [Libye].
Rappelant qu’elle tient son mandat de la résolution n°2292 du Conseil de sécurité, l’état-major d’EUNAVFOR Irini a rappelé que l’ONU demande à « tous ses membres de coopérer » dans le cadre de ces inspections.
(...)
la Turquie, (...) a déjà refusé à huit reprises de consentir à l’arraisonnement et à l’inspection de navires suspects.
(...)
En outre, le patrouilleur de haute-mer [PHM, ex-aviso] français Commandant Bouan est actuellement engagé dans l’opération européenne.
(...)
Et de souligner, à cette occasion, l’apport du Système de mini-drone marine [SMDM], qui, désormais appelé « Diane », équipe le « Commandant Bouan ».

« Le SMDM Diane augmente considérablement la capacité de détection et d’identification des navires, ce qui facilite et accélère la transmission d’informations et le guidage du PHM vers les navires de commerce d’intérêt. La hauteur de vol de Diane permet d’observer l’intégralité du pont des navires et ainsi d’identifier leur cargaison et la potentielle présence de ‘caches’. En quelques minutes, le SMDM transmet les photos aux états-majors et constitue une aide à la prise de décision », a en effet expliqué la Marine nationale.
(...)

Re: Tensions en Méditerranée orientale

Publié : mer. déc. 14, 2022 11:30 pm
par Deltafan
Article OPEX 360, avec le titre : La Grèce dénonce la menace du président turc de frapper Athènes avec le missile balistique Tayfun

http://www.opex360.com/2022/12/14/la-gr ... ue-tayfun/
Probablement que les autorités turques auraient souhaité garder le secret plus longtemps… Toujours est-il que, en octobre, des images montrant l’essai – réussi – du missile balistique Tayfun, supposé avoir une portée de 560 km, ont été diffusées par l’agence de presse DHA [Demirören News Agency], puis reprises par d’autres médias.
Officiellement, le gouvernement turc a dénoncé une « fuite », l’existence de ce missile, développé par la société publique d’armement Roketsan, devant être dévoilée plus tard.
(...)
Quant à l’essai de cet engin, tiré par un tracteur-érecteur-lanceur [TEL], il aurait eu lieu précisément le 18 octobre, depuis la localité de Rize, située au bord de la mer Noire.

À noter qu’il ne s’agit pas du premier missile mis au point par la Turquie, Roketsan ayant conçu le Bora et le Yıldırım [d’une portée allant de 150 à 900 km selon les versions] grâce à des transferts de technologie acceptés par la… Chine.

En tout cas, l’existence du Tayfun étant désormais connue, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, l’a évoquée pour s’en prendre à nouveau à la Grèce, à l’occasion d’une réunion publique tenue dans la province de Samsun [nord].
« Nous avons maintenant commencé à produire nos propres missiles. Cela effraie les Grecs, bien sûr. Quand vous dites ‘Tayfun’, les Grecs ont peur. Ils se disent qu’il pourrait frapper Athènes », a déclaré M. Erdogan, le 11 décembre. « Et cela pourrait arriver si vous ne gardez pas votre calme », a-t-il ajouté en s’adressant aux dirigeants grecs. « Si vous essayez d’envoyer sur les îles [contestées de mer Égée, ndlr] les armes que vous avez reçues des États-Unis », alors « dans ce cas, un pays comme la Turquie ne va pas se contenter de ramasser des poires : il va faire quelque chose ».

Pour rappel, les contentieux entre la Turquie et la Grèce, tous les deux membres de l’Otan depuis 1952, sont nombreux. Et ils concernent notamment l’exploitation du gaz naturel en Méditerranée orientale, la question chypriote… et les différents territoriaux en mer Égée, lesquels donnent régulièrement lieu à des incidents.
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Le chef de la diplomatie grecque, Nikos Dendias, a réagi à la déclaration de M. Erdogan au sujet du missile Tayfun en marge d’un conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, le 12 décembre.
« La menace d’une attaque de missile contre la Grèce proférée par un allié de l’Otan est à la fois inacceptable et tout à fait condamnable », a dit M. Dendias. « Les attitudes de style nord-coréen ne peuvent et ne doivent pas être tolérées par l’Alliance », a-t-il ajouté.

Pour le moment, le secrétaire général de l’Otan n’a fait aucun commentaire… Comme d’ailleurs l’UE, alors que l’un de ses membres est directement menacé. En outre, aux États-Unis, l’horizon s’est éclairci pour un éventuel achat de F-16 Viper par la Turquie. En juillet, dans le cadre de l’examen du projet de loi de financement du Pentagone [NDAA – National Defense Authorization Act], la Chambre des représentants y avait mis des conditions qui auraient difficiles à satisfaire… Or, le texte final, qui a fait l’objet d’un accord avec le Sénat, n’en fait plus mention…