Re: USA - Iran
Publié : lun. mars 11, 2024 7:59 pm
Warlordimi a écrit : ↑lun. mars 11, 2024 7:13 pmVous avez toujours dit qu'ils n'auraient pas l'Alsace non?
Warlordimi a écrit : ↑lun. mars 11, 2024 7:13 pmVous avez toujours dit qu'ils n'auraient pas l'Alsace non?
Les États-Unis tentent-ils de convaincre secrètement Téhéran de faire pression sur les Houthis, l'organisation militaire chiite pro-iranienne active au Yémen, pour faire cesser les attaques contre les navires en mer Rouge ? Une réunion, au moins, s'est déroulée entre une délégation américaine et iranienne à Oman, affirme le Financial Times, citant des sources anonymes des deux pays impliqués, dans un article paru mercredi 13 mars. Nul ne sait si le sort du cargo iranien MV Behshad a été au menu de ces discussions officieuses. Ce bateau se trouve de plus en plus sous les projecteurs des médias, qui n'hésitent pas à le qualifier de "navire espion".
Le Behshad, appartenant à la société iranienne Rahbaran Omid Darya Ship Management Co., a été accusé de jouer un rôle "central" dans les perturbations du trafic maritime commercial en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, et d'être une source "vitale" d'informations pour les Houthis. Il a même été soupçonné d'avoir saboté des câbles sous-marins en mer Rouge lorsque des dégâts ont été constatés sur ces infrastructures servant au transit des données Internet. "Il se trouvait à proximité au moment de l'incident", note le site Gulf Insider. Même les États-Unis semblent persuadés que le Behshad n'est pas qu'un simple cargo. Le bateau a été la cible d'une cyberattaque américaine qui l'a temporairement paralysé en février, a affirmé la chaîne NBC News, citant "trois responsables américains" sous couvert d'anonymat. "Deux semaines plus tard, il était de nouveau opérationnel", précise Shahin Modarres, spécialiste de l'Iran à l'International Team for the Study of Security (ITSS) Verona.
Il faut reconnaître que la version officielle iranienne – qu'il s'agit d'un navire commercial – est difficile à avaler pour les experts interrogés par France 24. "Il est, par exemple, beaucoup trop équipé pour un cargo commercial", constate Dirk Siebels, spécialiste des questions de sécurité maritime pour Risk Intelligence, une société d'analyse des risques maritimes. Dans une vidéo postée sur une chaîne Telegram réputée proche de l'armée iranienne, et repérée par le Financial Times, le Behshad est d'ailleurs décrit comme "une armurerie flottante". Mais ce serait uniquement pour mieux "combattre les actes de piraterie" dans la région. Sauf qu'il "a un déplacement en zigzag dans le golfe d'Aden qui ne correspond absolument pas à la trajectoire d'une cargo commercial" ou d'un navire de protection contre des pirates, assure Shahin Modarres.
Le Behshad a aussi une histoire particulière. Il a été mis en service en 1999 "avec un autre bateau dans le but officiel d'aider à lutter contre la piraterie dans la golfe d'Aden", reconnaît Shahin Modarres. Mais en 2021, sa raison d'être semble avoir changé. "Il prend la place d'un autre navire, le Saviz, en mer Rouge", souligne le site Radio Free Europe. Son prédécesseur venait d'être détruit par une mine sous-marine. "Des commandos israéliens ont été accusés à l'époque d'avoir mené une opération contre le Saviz, qu'Israël considérait comme un navire espion iranien", précise Shahin Modarres.
Depuis lors, le Behshad s'était fait très discret. Il fait de nouveau parler de lui à partir de janvier 2024, lorsqu'il quitte la mer Rouge pour se rendre dans le golfe d'Aden. Il s'est alors positionné à une centaine de kilomètres des côtes de Djibouti et a commencé son étrange ballet maritime. À quoi peut servir un tel navire espion ? "En fonction de leurs équipements, ces navires sont censés pouvoir intercepter des communications en mer, cartographier l'espace sous-marin et obtenir et relayer des informations précises sur la position et les déplacements d'autres navires", détaille Basil Germond, spécialiste des questions de sécurité internationale et maritime à l'université de Lancaster.
C'est cette dernière fonction qui, dans le cas du Behshad, inquiète les États-Unis et autres pays soucieux de la sécurité du trafic maritime en mer Rouge. "L'arrivée de ce bateau dans le golfe d'Aden a coïncidé avec une forte augmentation des attaques contre des navires dans cette zone", a constaté le Financial Times. Il y en a eu plus d'une trentaine depuis début janvier, a comptabilisé sur X @detresfa, spécialisé dans l'analyse des incidents maritimes à partir de données publiques. Surtout, ce n'est qu'à partir de janvier que des navires ont été frappés par des missiles houthis. Auparavant, le groupe armé pro-Iran réservait ce type d'attaque à des cibles en mer Rouge.
Autrement dit, le Behshad est soupçonné de sillonner la zone à la recherche de cibles potentielles pour les Houthis et de leur envoyer les données de géolocalisation pour qu'ils puissent frapper juste. Mais attention, "corrélation ne veut pas forcément dire causalité", souligne Dirk Siebels. Il se peut que les Houthis aient simplement décidé qu'il était temps de ne plus se cantonner à la mer Rouge. "Il y a suffisamment de petits navires dans cette région qui peuvent servir de relais d'information", précise l'expert de Risk Intelligence. Il reconnaît néanmoins que l'hypothèse d'un navire espion appelé à la rescousse pour ouvrir les portes du golfe d'Aden aux frappes des Houthis est crédible. En mer Rouge, "les Houthis contrôlent suffisamment de terrain [sur les côtes, NDLR] pour avoir des informations précises pour cibler les navires", affirme Dirk Siebels. Il leur suffit d'avoir installé des postes d'observation à des endroits stratégiques.
Mais "dans le golfe d'Aden, ils étaient aveugles", assure Shahin Modarres. Pour ce spécialiste, tout est une question de précision. Le groupe armé yéménite peut très bien tenter de frapper des navires en se basant sur des informations plus approximatives fournies par d'autres sources, comme par d'autres navires marchands "amis". Ils n'ont cependant peut-être pas des réserves suffisantes de missiles ou de drones pour se permettre de ne pas être sûrs à 100 %.
À cet égard, le petit coup de pouce informationnel d'un navire espion "peut s'avérer central à la stratégie d'extension des frappes des Houthis", affirme Shahin Modarres. Ce peut aussi être un pion important dans la stratégie iranienne. Téhéran essaie en effet de résoudre une équation qui semble impossible : le pays "veut obtenir une sorte de supériorité maritime dans cette zone sans avoir de puissante flotte militaire", résume Shahin Modarres. Et l'association entre un navire espion et des Houthis armés de missiles peut s'avérer très efficace. Encore faut-il que les États-Unis et leurs alliés laissent faire. Et c'est un autre avantage d'un navire espion déguisé en simple cargo commercial : "il est légalement très difficile de faire quoi que ce soit contre un tel navire qui, sur le papier, a une activité tout ce qu'il y a de plus légitime", note Basil Germond.
L'autre option serait de le détruire. Mais c'est très risqué : "les navires qui battent pavillon d'un pays sont considérés comme des extensions de leur territoire national", souligne Basil Germond. Une frappe américaine contre le Behshad équivaudrait à une attaque sur le sol iranien. "Le risque d'escalade des tensions dans la région seraient alors réel", estime l'expert de l'université de Lancaster. La probable cyberattaque américaine illustre d'ailleurs les hésitations de Washington. "Elle n'a pas fait de dommages irréparables au Behshad", souligne Shahin Modarres.
Surtout, est-ce que cela suffirait à ramener le trafic maritime commercial dans la région à des niveaux d'avant la guerre entre Israël et le Hamas ? "Les Houthis peuvent toujours frapper en mer Rouge, donc le fait de pouvoir affirmer que le passage du golfe d'Aden est probablement plus sûr grâce à la destruction d'un tel navire risque de ne pas suffire à redonner confiance", estime Dirk Siebels. Le Behshad pose donc un vrai casse-tête sécuritaire.
J'allais dire la même chose
AS565M Panther Standard 2 (Flotille 36F)Deltafan a écrit : ↑mer. mars 20, 2024 7:48 pmMerci pour l'info et la video
NH-90 NFH ou EC-725 Cougar Resco ?
J'ai l'impression qu'on entend deux rafales d'arme automatique. Si c'est bien ça, ça revient moins cher que de "lancer un missile à un million d'euros sur un drone à 20 000 €" (pour reprendre des critiques de médias généralistes de ces derniers jours...)
Merci
(...)
ce 20 mars, un autre moyen pour neutraliser les drones houthis a été utilisé par la frégate française (Alsace). En effet, selon le commandement d’EUNAVFOR Aspides, son hélicoptère embarqué a abattu un tel appareil, alors qu’il effectuait une mission de « protection rapprochée » d’un navire commercial.
D’après un reportage réalisé à son bord par France 2, la frégate Alsace met en oeuvre un hélicoptère AS.565SA Panther de la flottille 36F et non un récent NH-90 Caïman NFH comme on aurait pu s’y attendre.
Le drone houthi – visiblement de type « Sammad « , qui n’est autre qu’une déclinaison locale du modèle iranien « Sayad », n’a pu être abattu par le Panther que par deux moyens, à savoir un tir avec un fusil de précision de 12,7 mm [ce qui suppose la présence d’un tireur d’élite à bord] ou l’emploi d’une mitrailleuse AANF-1 de 7,62 mm installé en sabord par la porte latérale. Une vidéo diffusée ultérieurement par l’EMA confirme la seconde hypothèse.
Les Panther de l’Aéronautique navale sont également équipés d’un radar ORB-32 et d’une boule optronique Euroflir 410 EO-IR, qui permet d’identifier rapidement différents types de menaces et de suivre des « cibles mobiles ». Quoi qu’il en soit, même si des avions de combat américains [F/A-18 Super Hornet de l’US Navy et AV-8 Harrier II de l’US Marine Corps] ont été sollicités pour abattre des drones houthis, ce que vient de réaliser le Panther de la frégate Alsace est, sauf erreur, inédit.
Tu exagèresgarance a écrit : ↑jeu. mars 21, 2024 10:42 amDéjà que tirer à l'ANF 1 (AA 52) à terre sans arroser tout un pâté de maison c'est pas très simple
alors là toucher une cible mobile à partir d'une base mobile qui vibre ET SURTOUT a priori en visant le moteur, pour ne pas se faire sauter avec le drone ...
Vieille vidéo, mais à 7:39 tu peux voir un entraînement au tir.garance a écrit : ↑jeu. mars 21, 2024 10:42 amDéjà que tirer à l'ANF 1 (AA 52) à terre sans arroser tout un pâté de maison c'est pas très simple
alors là toucher une cible mobile à partir d'une base mobile qui vibre ET SURTOUT a priori en visant le moteur, pour ne pas se faire sauter avec le drone ...
Pas mal