Re: Tensions en Méditerranée orientale
Publié : mar. oct. 13, 2020 4:00 pm
Ca dérive messieurs ......
La simulation de vol de combat
https://ts.checksix-fr.com/
Les éléments du dernier paragraphe m'avaient échappé...Comme l’on pouvait s’y attendre, après les mouvements observés ces derniers jours dans la région de Sinop, sur les bords de la mer Noire, et la publication d’un avis y interdisant tous les vols à proximité, les forces turques ont utilisé le système russe de défense aérienne S-400 « Triumph » en tirant des missiles contre des drones cibles de type Banshee, ce 16 octobre.
Des images montrant le départ d’un de ces missiles intercpeteurs ont été diffusées via les réseaux sociaux. La chaîne de télévision Haber 7, proche du gouverment, a confirmé l’information, de même que d’autres médias turcs et Reuters. Citant une source militaire, l’agence de presse russe Tass a évoqué le tir de trois missiles. « Tous ont réussi à atteindre les cibles désignées », a-t-elle indiqué.
(...)
Au début du mois, lors d’une visite à Ankara, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a une nouvelle fois rappelé aux responsables turcs, qu’il a pourtant caressé dans le sens du poil, que le système S-400 ne pouvait pas être intégré au système de défense aérienne et antimissile de l’Alliance. Mais rien n’y a fait. Tout comme la menace de sanctions lancée par Washington en cas d’activation des systèmes russes. D’ailleurs, la réaction du département d’État n’a pas traîné.
« Les États-Unis ont exprimé au gouvernement turc que le fait d’acquérir des systèmes militaires russes tels que le S-400 était inacceptable. […] S’il est confirmé, alors nous condamnerons dans les termes les plus forts le lancement d’un missile d’essai S-400, qui est incompatible avec les responsabilités de la Turquie en tant qu’allié de l’Otan et partenaire stratégique des États-Unis », a réagi Morgan Ortagus, la porte-parole du département d’État. Et de mettre en garde Ankara contre des « conséquences potentielles graves » pour ses relations en matière de sécurité avec Washington.
Pour rappel, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a déjà menacé les États-Unis de leur interdire l’accès à la base aérienne d’Incirlik [où est situé un dépôt de bombes nucléaires tactiques B61 mises à la disposition de l’Otan] et de fermer la base de Kurecik, qui abrite un radar clé pour le boucler antimissile de l’Alliance.
(...)
la Russie a voulu envoyer un message aux autorités turques, ce 26 octobre. En effet, un camp d’entraînement du groupe armé pro-turc Faylaq al-Sham a été visé par des raids aériens qui ont fait 78 tués et une centaine de blessés, selon un dernier bilan.
Le camp visé est situé dans la région de Jabal al-Douayli, dans le nord de la province d’Idleb, près de la frontière turque. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme [OSDH], ces frappes auraient été effectuées par les forces aériennes russes. Ce qu’a confirmé Seif al-Raad, un porte-parole du Front national de libération, une coalition rebelle à laquelle est affilié le Faylaq al-Sham. Cependant, Moscou n’a encore offciellement rien dit au sujet de ce raid aérien.
Cité par l’AFP, Nicholas Heras, analyste à l’Institute for the Study of War, Moscou a voulu envoyer un « message » à la Turquie, les « deux pays soutenant également des camps rivaux en Libye et au Nagorny-Karabakh. »
Et d’ajouter que la Russie « montre qu’elle peut frapper les supplétifs syriens d’Ankara autant qu’elle le souhaite, si la Turquie n’engage pas une désescalade des activités militaires allant à l’encontre des intérêts russes en Libye, en Syrie et dans Nagorny-Karabakh. »
Il y a des discours et des idéologies qui font plus appel à ce qu'on a vu dans les années 30 qu'au XIXème siècle.Poliakov a écrit : ↑mar. oct. 27, 2020 10:02 amJe trouve au final que c'est très représentatif du monde dans lequel on rentre mais également de la société moderne elle même.
Dans les années 90, c'était l'apogée du nouvel ordre mondial. On avait l'image futuriste et utopique d'un nouveau gouvernement mondial ou seulement les guerres civils auraient cours dans les endroits les plus reculé ou instable du monde.....
Bah finalement ça pourrait être tout l'inverse, un monde absolument multi-polair, ou la loie de la jungle diplomatique et politique prime.
Le 21/22ème siècle pourrait être plus proche d'un monde désuni que d'un monde unis.![]()
D'où l'importance de ne pas trop compter sur les alliances en cours et de plus compter sur sa propre force vif, quel soit politique, diplomatique ou militaire.
On renvoie souvent notre monde actuel à celui des années 30 comme un miroir, moi je vois plus le monde d'aujourd'hui comme celui qui prévalait à la fin du 19ème siècle.
Ou seul la real politique compte et les alliances de circonstances bien souvent très éphémères.
L’ancien ministre grec de la défense Panos Panagiotopoulos a proposé lundi matin que son pays concède à la marine nationale française l’usage de la base navale située sur l’île grecque de Leros, située à 35 km des côtes turques.
Commentant lundi matin les provocations de la Turquie, l’ancien ministre s’est dit en faveur d’une coopération militaire plus étroite entre la Grèce et la France, avec même la présence permanente de forces navales françaises sur l’île de Léros, le plus grand port naturel de Méditerranée orientale.
Il a révélé que, alors qu’il était en fonction dans le gouvernement Samaras en 2012 - 2013, des discussions sur le sujet avaient commencé, mais sans dévoiler d’autres éléments.
Lors de l’occupation du Dodecanèse par l’Italie (1912-1943), la plus grande base aérienne de la mer Egée avait été construite sur l’île, dans le golfe de Lakki. Aujourd’hui, une petite partie de ces infrastructures est encore utilisée par la marine grecque.
Le drone de combat de facture turc TB2 Bayraktar a incontestablement démontré son efficacité opérationnelle ces derniers mois, que ce soit en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabakh. (...) Mais si le drone est de toute évidence une réussite de l’industrie aéronautique turque, ses composants sont, en revanche, pour beaucoup importés auprés des « alliés » d’Ankara au sein de l’OTAN.
C’est notamment le cas du Canada, dont l’industrie fournissait aussi bien la boule infrarouge et electro-optique CMX-15D conçue et fabriquée par Wescam, que le moteur Rotax 914 de 100 cv qui propulse l’appareil. Après avoir suspendu l’exportation des composants optiques en début du mois d’octobre, c’est désormais au tour de la société canadienne Bombardier Recreational Product, Filiale de l’américain L3 Technologies, qui conçoit et vend les moteurs Rotax, de suspendre la vente de ses moteurs à Ankara. En effet, la licence d’utilisation des moteurs Rotax, très répandus dans le domaine des ultra-légers motorisés et des avions de tourisme très légers, interdit leur emploi dans d’autres domaines que celui du loisir, en particulier, pour concevoir des systèmes d’armes, sauf dérogation explicite comme pour le cas des drones de la famille MQ-1 Predator.
Cette décision fait suite à une campagne de la diaspora arménienne au Canada, qui a fait pression contre les entreprises canadiennes qui alimentaient en technologies l’industrie de défense turque. Il en va de même aux Etats-Unis et en Europe, bien que pour cette dernière, les exportations d’armement ou de composants défense vers la Turquie sont déjà en partie sous sanction. Bombardier précise ne pas avoir été informée de l’utilisation de ses moteurs par Bayraktar, qui a acquis les équipements auprés de la filiale autrichienne du motoriste canadien, sans en préciser l’utilisation qui en sera faite. C’est toutefois bien peu probable, tant l’information était de notoriété publique, et que le TB2 faisait l’objet d’une attention médiatique appuyée depuis plusieurs mois dans la presse spécialisée.
Les autorités turques ont annoncé avoir sélectionner le système électro-optique Common Aperture Targeting System, ou CATS, du constructeur local Aselsan, pour remplacer la boule CMX-15D. En revanche, remplacer le moteur Rotax sera autrement plus compliqué, tant il y a peu de constructeurs capables de produire un moteur à la fois performant, léger et fiable, un Rotax 914 ne pesant guère plus de 65 kg pour une puissance restituée de 100 cv et une durée entre visite de 2000 heures de vol. L’industrie aéronautique turque pourra probablement concevoir son propre moteur, mais cela ne pourra se faire sans d’importantes dégradations des performances et surtout de la fiabilité, et donc de l’efficacité opérationnelle de l’ensemble du programme de drones d’Ankara, sans même parler du retard que cela lui imposera.
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Cette décision canadienne montre, une nouvelle fois, le schisme qui se créé aujourd’hui entre Ankara et les autres membres de l’OTAN. Pour l’heure, il n’y a guère que la Grèce et la France pour dénoncer ouvertement les ambitions extrêmement préoccupantes du président turc sur la scène publique, avec les conséquences que l’on connait. Mais de plus en plus de capitales européennes se montrent chaque jour davantage perplexes face aux provocations quasi-quotidiennes venant d’Ankara. Si les Etats-Unis craignent de perdre un allié clé dans le contrôle de la Mer Noire et de la Méditerranée Orientale, et que nombre de dirigeants européens craignent les conséquences d’une intensification des tensions avec Ankara sur la diaspora turque largement présente en Europe, les initiatives agressives et répétées des autorités turques, que ce soit contre la Grèce et Chypre, en Syrie, en Libye ou en Azerbaïdjan face à l’Arménie, commencent à inquiéter au plus haut point les chancelleries.
Les pays occidentaux disposent encore d’un puissant moyen de pression sur Ankara en mettant sous embargo les technologies de défense à destination de la Turquie. Et de faire pression sur les autres partenaires occidentaux, comme les Etats-Unis et la Corée du Sud, pour faire de même. En revanche, s’ils venaient encore à transiger dans l’espoir de voir le président turc revenir à des positions plus raisonnables et moins provocantes, il est probable que d’ici seulement quelques années, l’industrie de défense turque, qui profite de toutes les attentions de l’Etat depuis une dizaine d’année, aura atteint une maturité technologique suffisante pour effectivement être en mesure de produire ses propres équipements de manière autonome, et de les exporter.
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Le résultat des prochaines élections US aura un impact sur l'évolution de cette crise (entre autres).TOPOLO a écrit :C'est très bien que les pays occidentaux arrêtent de soutenir et alimenter les forces armées turques, mais il ne faut pas espérer que cela ait un impact militaire significatif (ce ne serait sans doute pas la même choses si les US clouaient au sol les F-16 turcs ou leurs missiles, mais on en est pas encore là semble-t-il)
Au moins, la question est vraiment posée...Milos a écrit :Il sera intéressant de voir comment ça se goupille (ou si l'OTAN baisse le falzar une fois de plus).
https://twitter.com/hashtag/WeAreNATO?s ... wsrc%5Etfw
Jusqu’à présent, la Marine nationale n’avait engagé qu’un avion de surveillance maritime Falcon 50 dans l’opération navale européenne Irini, laquelle vise à surveiller l’embargo sur les armes décrété par les Nations unies à l’égard de la Libye.
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Mais depuis le 1er novembre, la Marine nationale a un autre type d’appareil à la disposition d’Irini. En effet, le dernier compte-rendu des opérations publié par l’État-major des armées indique qu’un avion de patrouille maritime Atlantique 2 a été déployé sur la base navale de la Sude, en Crète, pour « environ » deux semaines. « De ce fait, il effectuera des vols de patrouille maritime en soutien direct de l’opération », explique-t-il.
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Pour les missions effectuées au titre de l’opération Irini, la Crète est idéalement située pour surveiller les mouvements maritimes en direction de la Libye
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Par ailleurs, la présence de cet Atlantique 2 à la Suda peut également donner à l’état-major des renseignements sur la région de la Méditerranée orientale, où la Turquie a une nouvelle fois prolongé la mission de son navire de recherche sismique Oruç Reis dans un secteur coincé entre Crète et Chypre.
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« On n’a jamais autant surveillé les Turcs. On les a croisés tellement de fois qu’on sait quels navires les protègent. Mais on n’intervient pas, ce n’est pas notre rôle », a ainsi confié un officier marinier du navire français à l’occasion d’un reportage réalisé à son bord par l’AFP. « On vient apporter un coup d’éclairage sur une zone où il faut plus que jamais avoir les faits exacts pour pouvoir juger, éviter la méprise, et ne pas dépendre des rumeurs, des réseaux sociaux, ou même des informations de nos alliés », a confirmé son « pacha », le capitaine de vaisseau Sébastien Martinot.
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la mission Irini dispose actuellement de la frégate française « Latouche Tréville » [mais qui est privée d’hélicoptère Lynx] ainsi que des frégates HS Adrias [Grèce], ITS Cigala Fulgosi [Italie] et FGS Hamburg [Allemagne]. S’agissant des moyens aériens, elle s’appuie sur un EMB-145 grec, un drone Predator italien, un Merlin III fourni par le Luxembourg et un An-28B1R Bryza polonais. Pour le moment, l’Atlantique 2 envoyé en Crète n’est pas mentionné dans son ordre de bataille.
Doté d’une grande autonomie, l’Atlantique 2 est équipé d’une suite de capteurs, dont un radar Iguane pouvant repérer, sur 360° et même dans les mers agitées, des embarcations aux dimensions réduites, des caméras thermiques Tango, une boule optronique MX20D et un détecteur d’anomalies magnétiques.
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alors que les relations entre Paris et Ankara sont au plus bas, surtout après les dernières déclarations du président turc, Recep Tayyip Erdogan, les forces françaises continuent d’afficher leur présence « ostensiblement » en Méditerranée orientale. Et la Marine nationale y met les moyens, avec le déploiement de trois frégates [sur les 15 dont elle dispose parmi celles dites de « premier rang »] et d’un avion de patrouille maritime Atlantique 2, basé à La Sude, en Crète. L’armée de l’Air & de l’Espace [aAE] n’est pas en reste, avec l’envoi ponctuel d’un avion radar E3F AWACS.
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Dans le détail, cette flottille est constituée par la frégate légère furtive [FLF] La Fayette, la frégate anti-sous-marine Latouche-Tréville, qui vient d’être désengagée de l’opération européenne Irini, et de la frégate de défense aérienne [FDA] Forbin.
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Quant à l’Atlantique 2 et à l’E3F AWACS, ils ont permis d’étendre la portée des capteurs et de consolider ainsi la « caractérisation des activités dans la zone. » Leur action est complémentaire des hélicoptères embarqués à bord du « La Fayette » [Panther de la 36F] et du Forbin [NH-90 de la 31F]. »
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