TooCool_12f a écrit :ceci dit, un RWR c'est fait pour avertir d'un signal qui éclaire l'appareil, et, qui plsu est, on dispose de bien plus de place pour les calculateurs pour gérer ce qu'on reçoit que dans un missile, pour gardert la comparaison
Un RWR, c'est aussi fait pour détecter les radars de veille (bande S, en général) et les conduites de tir sol/air (de la bande C à la bande K, voire Ka). Il ne peut donc pas être aussi spécialisé qu'un radar, lequel est optimisé pour capter les echos de ses propres signaux. D'autre part, bien que missile air/air lambda soit relativement petit, il dispose d'une antenne spécialement conçue pour ce qu'il a à faire (fort gain, bande étroite, et directionnelle) et d'une électronique optimisée dans le traitement des échos d'un signal parfaitement connu.
par ailleurs, le missile fonctionne dans la bande de 8-10GHz (dixit un post un peu plsu tôt)... euh, vous connaissez beaucoup d'équipements qui émettent dans ce spectre? moi pas.
C'est le cas de l'AIM-120 AMRAAM qui, si je ne fais pas erreur, peut aussi fonctionner en semi-actif. En revanche, ce n'est absolument pas le cas du MICA qui émet en bande K (18 GHz).
Pour le reste, la bande des 10 GHz est aussi utilisée par les radio-amateurs, et comme un RWR a un spectre de surveillance beaucoup plus large que la bande X, ce n'est pas le noeud du problème.
(...)entre les radars méteo, radars de cartographie et la surveilance des aéroports, qui doivent pas vraiment pulluler en temps de conflit il reste des radars de navigation (a priori qui balaie vers le bas, donc pas supposé se pointer sur un zinc en vol) et les autodirecteurs des missiles. Franchement, s'il y en a un qui t'éclaire de manière continue, ton rwr devrait s'inquièter, tu ne crois pas?
Certe, mais encore faut-il déterminer qu'un radar éclaire de manière continue. En pratique, c'est uniquement le cas des radars de conduite de tir (et encore, pas tous !). Les radars de veille balayent l'espace environnant, et n'éclairent donc pas de manière continue.
Les radars de conduite de tirs, puisque c'est d'eux qu'il est maintenant question, sont conçus pour limiter au maximum les possibilités d'interception (détection, déception, leurrage et brouillage). C'est la fameuse "LPI" (Low Probability of Interception), et ça s'applique à tous les radars depuis la fin de la guerre (avec plus ou moins de raffinements suivant l'époque/la technologie disponible).
Si on s'en tient aux missiles, pour simplifier, la LPI intrinsèque liée au design de l'engin est complétée par des contre-contre-mesures électroniques (ECCM). La combinaison de tous ses efforts fait que le signal rayonné est loin d'être une sinusoïde banale, de forte amplitude et sur une fréquence unique. Le radar envoie des
impulsions : c'est très court (dans le temps), ça présente une amplitude réduite, mais ça transporte beaucoup d'énergie. Sur le plan spectral, l'impulsion est composée de plusieurs fréquences dont la combinaison (généralement variable) n'est connue que du radar émetteur. La fréquence centrale des impulsions, et la fréquence d'émission de ces impulsions sont aussi variables (seulement connues de l'émetteur).
Dans ces conditions, la tâche d'un RWR s'avère très difficile et c'est fait exprès. Il lui faut d'abord capter les informations (sensibilité réduite des antennes large bande), extraire les signaux du bruit de fond (intégration), corréler les différents morceaux (impulsions arrivant au hasard, de formes différentes), et en déduire quelque chose de pertinent pour le présenter au pilote (mieux vaut ne rien afficher que de présenter de fausses informations).
Autrement dit, le RWR n'est susceptible de réagir qu'en présence d'une impulsion anormalement forte détectable sans intégration ou presque. Avec un peu de chance, ça laisse le temps au pilote de tirer la poignée...