wolf.dma a écrit :... son oncle créateur des commandos de l'air soit d'accord avec cela. Il lui botterait peut être même le cul
! ...
Il ne le peut plus depuis 1 mois...
Le pére des Commandos de l'Air s'envole pour toujours
Article paru dans l'édition du 12.05.06
Le général de brigade aérienne Albert-Charles Meyer est mort samedi 6 mai à l'hôpital militaire Percy de Clamart (Hauts-de-Seine).
Né le 11 mars 1921 à Belfort, Albert-Charles Meyer, élève pilote, avait vainement tenté de rejoindre Londres en juin 1940 après la défaite. Revenu à Belfort, il crée le réseau "Bruno" rattaché ensuite au réseau "Kléber", spécialisé dans le renseignement militaire.
Pendant près de quatre ans, il sillonne la France et la Belgique à vélo, transmettant aux Alliés des renseignements très précieux sur les mouvements de troupes de l'Allemagne.
Arrêté le 11 novembre 1944 à Belfort, Albert-Charles Meyer est torturé pendant huit jours, puis conduit en Allemagne, où il est condamné à mort deux semaines plus tard. Il parvient à s'évader, continuant à recueillir des renseignements sur le dispositif allemand lors de la contre-offensive de von Rundstedt dans les Ardennes durant l'hiver 1944.
Démobilisé en 1946, Albert-Charles Meyer rejoint de nouveau l'armée en Indochine en 1951 avec le grade de capitane, créant le concept des brigades de recherche et de contre-sabotage, puis en 1956 en Algérie les commandos-parachutistes de l'air. Le général de brigade aérienne Albert-Charles Meyer était grand-croix de la Légion d'honneur et grand-croix de l'ordre national du Mérite.
Alors qu'il connait l'ultime initiation, souhaitons lui force et courage devant l'éternel orient.
Xavier BERNARD - Coordinateur et Animateur de manager opérationnel
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Le général de brigade aérienne Albert-Charles Meyer n’est plus. A l’heure où ce pays se désespère du triste spectacle de sa classe politique et du comportement d’une partie de ses élites, il est devenu vital de lui donner des repères en soulignant ses pertes de mémoire. Une cérémonie aux Invalides ne suffit pas. Il est tout aussi important de célébrer la fin de l’esclavage que de donner à la population française des symboles forts sur la défense de sa liberté sur le territoire français. Quel journal, quelle radio, quelle télévision se souvient de cet homme d’exception ?
Les médias français ont perdu depuis longtemps les principes élémentaires qui sous tendent l’existence et le devenir d’un pays. Au regard des années décisives du XXème siècle, le citoyen Meyer a sans doute plus d’importance que le citoyen Zidane. Le talent sur un terrain de foot est bien peu de choses lorsqu’il s’agit de donner sa vie pour combattre la tyrannie. Dans la France d’aujourd’hui, l’attention se porte d’abord sur les jeux du cirque. Cette aberration explique facilement que les jeux du cirque deviennent la loi du genre, y compris dans la manière de faire de la politique.
Le général Meyer était un homme humble qui a su donner un sens à sa vie. N’en déplaisent aux rentiers de l’idéologie post soixante-huitarde, il était aussi un homme du monde du renseignement. Résistant dans les services spéciaux militaires, arrêté par les nazis, torturé pendant une semaine, Meyer ne parlera pas. Condamné à mort, il s’évadera. Après un périple de 4 mois en Allemagne en homme traqué, il sera repris et s’évadera de nouveau. La guerre de Meyer se poursuit à partir de 1951 en Indochine. De la trempe des atypiques comme l’adjudant Vandenberg, Meyer crée sur la base aérienne de Bien Hoa un commando de contre espionnage et de contre sabotage avec des éléments vietminh ralliés. Il fait partie de ceux qui ont averti le haut commandement sur les risques encourus par le choix de la cuvette de Dien Bien Phu. En 1956, il crée les commandos de l’air.
Les hommes comme Meyer ne sont pas nombreux. L’angoisse de leurs épreuves ne se compare pas au visage défait des footballeurs dans l’attente des tirs au but. Grand Croix de la Légion d’honneur, le général Meyer a subi de nombreuses blessures physiques et morales dans sa vie de soldat, il est resté jusqu’à sa mort un patriote simple et humain. La jeunesse de ce pays ne connaît pas son histoire. Personne, à l’exception de l’armée et de ses camarades de combat, ne lui accorde le moindre regard. La cacophonie du n’importe quoi couvre ce silence pesant, malsain. La France recommencera à exister le jour où son peuple se regardera autrement dans le miroir. Qu’il apprenne d’abord à célébrer les guerriers qui lui ont consacré le meilleur d’eux-mêmes.
Christian Harbulot
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