J'ai eu l'occasion de "rencontrer" ce colonel lors d'un colloque sur le sport extrème et la medecine à Montpellier en nov. 2002 ou 2003.
Son nom est Michel Fournier. Il se prépare et reporte son saut depuis des années.
La vitesse atteinte, si ma mémoire est juste, devrait dépasser 1600 Km/h car à l'altitude du saut, l'air est si rare que l'accélération de sa chute ne sera freinée qu'à des vitesses d'air de cet ordre (alors qu'en saut à 4000 m classique, on a du mal à être en dessous de 180 Km/h en freinant au max quand les records de KL en chute (tête en bas, vertical) dépassent les 500 ). Il dépassera la vitesse du son en atmosphère habituelle mais je suppose qu'elle doit diminuer quand l'air se raréfie (si qqn connait la réponse...). Ensuite au fur et à mesure de sa chute, il rencontrera de l'air de plus en plus dense et il sera freiné en proportion.
Pour vous donner une idée, il disait qu'à 1600 Km/h à ces altitudes, la sensation d'air serait la même que mettre la main dehors de la voiture à 60 Km/h. D'ailleurs, à cause de ce manque "d'épaisseur" de l'air; il ne pourra pas garder une position stable à cause du manque d'appui sur l'air et son problème était de trouver un moyen de garder la tête en bas pour accélérer au max mais je ne sais plus ce qu'il avait dit à ce sujet; une question de centre de gravité mais je ne me rappelle plus le détail.
Un autre problème, et majeur celui-là, était le froid ambiant et le froid accentué par la vitesse. Il semblait que c'était leur principale préoccupation. Les matériaux devaient supporter je ne sais plus combien de ° négatifs (-100°C peut-être...). Ils disaient (lui et son équipe) par exemple que le kevlar (pour des gant par ex) se réduisait en poussière à -80° (je ne suis plus sûr de chiffres, c'était il y a quelques temps et je ne suis plus tout jeune...
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) et donc il se fierait à des matériaux naturels (laine) qui resistent mieux.
Ce qui m'a semblé drôle quand même, c'est le soin apporté à trouver les matériaux adéquates pour supporter les températures extrèmes pour proteger le corps alors que le parachute (le sac et la voile) qu'il allait utiliser était tout à fait commun à ce qu'on trouve dans les paraclubs et était de plus pleinement exposé car par dessus la combi. Je lui ai posé la question pensant qu'il y avait lieu de se soucier de vérifier que le harnais, la voile, le sac ne seraient pas détériorés par le passage par des températures extrèmes (après tout, comment réagit le nylon du harnais en contact avec les anneaux en inox du baudrier à - 100 et quelques degré, non ?) mais il n'a pas semblé trouver la question interessante et à éludé rapidement celle-ci...
Un autre souci était concernant le saut en lui-même et l'assistance. Le saut devait (ou doit) se dérouler au Canada donc avec des forêts et il fallait une météo impeccable car en partant de 40000m, la dérive pouvait être très importante et il fallait que l'assistance puisse le rejoindre rapidement à l'atterrissage. C'était soit-disant la principale cause de report du saut: la météo.
Après, toute la question concernant la pressiurisation ou pas m'a échappée mais je ne crois pas que la capsule pour l'ascencion devait être sous pression sinon, arrivé là haut, il lui faudrait des palliers de décompression pour sortir. S'il s"agissait d'une combi pressiurisée, ça semble un système lourd à tous points de vue. Je crois bien qu'il optait pour ne pas être pressiurisé avec l'emport d'oxygène pour l'ascencion.
Voilà tout ce que je crois savoir à ce sujet. Mais bon, j'ai vu ce bonhomme il y a 4 ou 5 ans maintenant car j'avais entendu parler de son projet dans le milieu para déjà depuis quelques temps avant et le saut n'est toujours pas réalisé aujourd'hui. Le problème ne doit pas se résumer à la météo je pense.
Mais s'il le fait, ce sera génial:gl: