La Russie brouille les signaux GPS depuis l’enclave de Kaliningrad

[Dédale]

Corrigé, merci.

[5aBrigada]

Elles sont guidées par GLONASS, l'équivalent russe du GPS. Les bombes américaines JDAM et française AASM sont guidées par GPS et centrale inertielle ce qui les rend moins sensibles au brouillage. Les Russes font aussi des centrales inertielles mais elles sont moins précises que les occidentales.

Merci, mais ma question portait plutôt sur l'effet de ce brouillage. Le guidage de ces bombes, ça se présente comment mécaniquement ? des mouvements de volets qui permettent d'ajuster la trajectoire sur quelques degrés ou fractions de degrés seulement ? Ou bien de manière plus franche, permettant à la bombe de faire des virages de plusieurs dizaines de degrés ?
Et si brouillage il y a, elle continue sa course mais sans possibilité de correction ou bien ça la fait tomber ?

[OPIT]

Le brouillage fait que la bombe n'a plus la bonne information sur sa position réelle ; Elle se croit ailleurs.
A partir de là elle finira par tomber sur ce qu'elle croit être son objectif, alors qu'en réalité elle est autre part (et statistiquement "dans la verte").

[5aBrigada]

Décidémment j'ai du mal à me faire comprendre. En quoi consiste le guidage de la bombe ? pas au niveau des informations mais à celui des gouvernes. Cette bombe, si j'ai bien compris elle n'est pas motorisée, son énergie lui vient de la vitesse de l'avion, non ? Une fois qu'elle est larguée, elle peut ajuster sa trajectoire un peu seulement ou bien dans de grandes proportions ?

[Bacab]

Décidémment j'ai du mal à me faire comprendre. En quoi consiste le guidage de la bombe ? pas au niveau des informations mais à celui des gouvernes. Cette bombe, si j'ai bien compris elle n'est pas motorisée, son énergie lui vient de la vitesse de l'avion, non ? Une fois qu'elle est larguée, elle peut ajuster sa trajectoire un peu seulement ou bien dans de grandes proportions ?

Les bombes guidées sont de très mauvais planeurs dont le potentiel de manœuvre est assez limité car elles ont généralement de petites surfaces aérodynamiques, une masse importante et donc une charge alaire importante ce qui n'est pas l'optimum pour un planeur. Ça n'est pas pour rien si les GBU intègrent un kit d'ailes déployables à l'arrière (certaines JDAM incluent aussi des ailes à plaquer sur le corps de bombe pour améliorer leur manœuvrabilité).
Plus précisément les bombes russes dont il est question semblent avoir des kits assez sommaires et je doute qu'ils soient très raffinés sur le plan aérodynamique. Je pencherai donc sur le fait qu'elles ne soient capables que de faibles corrections de trajectoires. Cependant il ne faut pas oublier qu'une faible correction de trajectoire loin de la destination, par exemple 1° de changement de cap c'est 870 m d'écart latéral à 50 km par rapport à la destination d'origine. Donc ça n'est pas parce qu'elles ne sont capables que de faibles corrections qu'elles ne sont pas capables de corriger un gros écart en distance.

[l3crusader]

Il y a plusieurs étapes pour guider un missile ou une bombe (ou un avion sur un plan de vol, d'ailleurs).
Etape 1 : savoir ou est la cible par rapport à la bombe.
Etape 2 : calculer des commandes (en accélération latérale, en général) pour faire en sorte que la trajectoire de la bombe aille sur la cible.
Etape 3 : faire bouger les gouvernes pour exécuter ces commandes.

C'est l'étape 1 qui est attaquée par le brouillage. La bombe connait les coordonnées absolues de la cible, qu'on lui a donné avant le lancement. Mais par contre, elle a une incertitude sur sa propre position : vu que le GLONASS est brouillé, impossible de se recaler, elle n'a que les informations de sa centrale inertielle, qui dérive avec le temps.
Pour info, la spec de la dérive d'une centrale inertielle d'un avion de ligne, c'est ~2NM/h. (En vrai c'est pas strictement linéaire mais ca fait une bonne borne).

Une bombe planante de 50km de portée, elle doit bien voler 4-5 min, ce qui fait que même si elle embarquait une CI d'avion de ligne, elle se planterait de 250m minimum. Or, les kits de CI sur ce genre de bombe sont bien plus pourris que ça, surtout coté russe. Et ca suppose aussi que l'avion tireur soit parfaitement localisé aussi ; or, il utilise aussi le GLONASS... donc ca peut induire de l'erreur la aussi.

L'étape 2 n'a pas trop de raison de se planter.
L'étape 3 non plus sauf cas particulier de saturation des gouvernes, par exemple un missile en limite de manoeuvre parce que plus assez de vitesse. Mais la on est pas du tout dans ce cas la.
Toute manoeuvre de la bombe (ou d'un missile, d'ailleurs, vu que pour la plupart, ils ne sont propulsés qu'en tout début de vol) va en effet lui faire perdre un peu de vitesse ; et donc de la portée. Mais les corrections induites par la dérive inertielles sont très faible.

[OPIT]

On est sur des débattement d'une dizaine de degrés. Ca peut tourner de manière substantielle, mais la portée en prend un coup parce que la trainée n'est pas négligeable. C'est pour ça que, d'une manière générale, c'est tiré en direction de la cible afin de minimiser les corrections.

[5aBrigada]

Ok, merci pour les précisions.