warbird2000 a écrit : ↑lun. janv. 04, 2021 4:26 pm
Si j'ai bien compris le jaguar est un design breguet à la base
La page wiki francophone fournit un excellent résumé
Au début des années 1960, la France et le Royaume-Uni sont tous les deux à la recherche d'un avion d'entraînement avec des capacités d'attaque au sol. Bien que les cahiers des charges respectifs soient différents, les besoins sont cependant rapprochés et un premier protocole d'accord entre les deux pays est signé en mars 1964. Le projet 121A proposé par Breguet est retenu en 1965 et, l'année d'après, Breguet fonde avec British Aircraft Corporation (BAC) la coentreprise SEPECAT chargée de concevoir puis de fabriquer en série le futur avion.
Le 27 juin 1967, à la demande du gouvernement français, la Société des Avions Marcel Dassault rachète Breguet Aviation et doit prendre en charge le programme Jaguar3.
J'ai retrouvé le hors série du Fana de l'Aviation sur la Jaguar.
Si on reprend l'introduction par Claude Carlier:
Avant-projet de programme d'un avion bimoteur d'école de combat et d'appui tactique (ECAT):
Le but est de réaliser un matériel qui soit bivalent au stade industriel, c'est à dire qui puisse donner en fin de chaîne:
- soit un avion école avancé, biplace en tandem;
- soit un avion d'
appui tactique et de chasse à basse altitude, en principe monoplace.
Le nombre de
Mach 0,9 minimum en palier à très basse altitude est la seule performance imposée?
Le poids total envisagé est de sept tonnes.
L'accent est mis sur la version école qui doit être en service avant la fin 1970.
(...)
Le 15 Janvier 1965, Breguet remporte le marché car son avion est leplus petit, le plus léger et son prix conforme àcelui du programme (...)
Le choix de Breguet répond également au souhait de l'état de ne pas laisser à Dassault le monopole des avions de combat (
1 point pour Topolo)
A la même époque, la Royale Air Force désire un avion biplace,
supersonique, pour remplacer ses Hawker Hunter, Folland Gnat et Camberra.
Constatant une certaine convergence de vue, les états-majors Français et britanniques envisagent de fabriquer en commun le nouvel appareil.
Moi là je me dis: T-38/ F-5E et on n'en parle plus !!!
Le 17 Mai 1965, est signé un protocole intergouvernemental (...)
Cette coopération intéresse quatre domaines:
- un avion d'école de combat et d'appui tactique (ECAT) =>
donnera le SPECAT Jaguar
- un avion de de combat à gémotire variable (GV) =>
la France abandonnant l'idée après les Mirage G ça deviendra le PANAVIA Tornado
- un avion d'alerte avancée (AEW) =>
les 2 pays finiront par acheter l'E-3 Sentry
- des hélicoptères => là ça a bien marché: WG-13 Lynx, Gazelle et Puma.
(...)
L'évolution du programme
Le 22 Juin 1965, paraît la fiche programme qui tient compte de l'accord intervenu entres les états-majors des deux pays:
- réalisation de deux versions: avion école avancé biplace, appui tactique et de chasse à basse altitude monoplace;
- performances accrues en vitesse supersonique (Mach 1,5)
- choix du moteur RB-172 T-260 plus volumineux que le moteur prévu à l'origine
- navalisation de l'appareil en version appui tactique
WTF ? Ils ont fumé la moquette !!!
Les diverses modifications portent le poids au décollage à 9,3t et le prix unitaire à 12 millions de Francs
De Breguet à Dassault
L'absence d'attribution de la maîtrise d'oeuvre dans les documents officiels entraîne rapidement des difficultés de gestion, les décisions devant être prise à l'unanimité.
Rapidement il s'avère que Bréguet Aviation, solciété aux moyens limités, qui a dessiné et fabriqué moins de 200 appareils en vingt ans dont aucun superosnique, est mal préparée à mener à bien une aussi vaste opération industrielle et n'est pas de taille à mener à bien une aussi vaste coopération industrielle et n'est pas de taille à se défendre face au géant British Aircraft Corporation.
A ce moment là, le Colonel Rolland Glavany, ancinen pilote d'essais Dassault est revenu dans l'Armée de l'Air comme chef du Bureau des Programmes et Matériels
![Music Whistling :hum:](./images/smilies/music_whistling.gif)
Lui déclare être au courant que le Mirage F1 est sur les planches à dessin de Daussault
L'Armée de l'Air doit se contenter d'un système d'arme simplifié, car les autorités politiques Françaises ne veulent pas d'un avion d'attaque au sol, donc offensif
Faites l'AdA, pas la guerre
Quand on vous dit qu'on est dirigé par des c...
Le général Jean Fleury confirme que les politiques ont choisi une posture purement défensive, ne veulent pas mettre trop de ponion, mais que l'AdA a besoin de l'avion pour ses OPEX.
Le Jaguar A devient donc un bâtard entre des exigences contraires et l'impératif d'aller au bout de la coopération...
En 1969 l'abandon est envisagé, mais il est jugé que ça reviendrait à perdre trop d'argent.
En 1971 le prix est passé à 16 millions de Francs.
Les études ont couté 1 200 millions de Francs.
Par comparaisons, les études du Mirage IV ont couté 635 millions de Francs et le Mirage F1 (mieux équipé) 670 millions.
Le Jaguar fait son premier vol le 08/09/1968.
Le Mirage F1 fait son premier vol le 23/12 1966.
Le Mirage 5 fait son premier vol le 19/05/1967.
Cherchez l'erreur !
Le Jaguar apporte quand même à l'époque le ravitaillement en vol et les moteurs double-flux (bonne autonomie), ce qui sera bénéfique pour les OPEX.
Le télémètre laser ajouté plus tard rendra la conduite de tir assez précise, et la rusticité du système d'arme fera qu'il sera assez facile de rajouter n'importe quoi dessus.
Mais par rapport à un A-7 Corsair, ça fait mal !!!
Il est bien dit que remotorisé les Jaguar a été plusieurs fois envisagé...mais les crédits ont été absorbés par les Mirage F1 CT et Mirage 2000D
On a aussi essayé de fourguer le pod ATLIS aux Américains en 1978...ils ont décliné pour attendre le LANTIRN à partir de 1987 (ça me parait optimiste comme date, la diffusion a dû être lente au début).
C'est bien le pod ATLIS qui était la base du pod PATRICK des Irakiens.
Pour la Guerre du Golfe, le Général Hervé Longuet raconte:
On a pris un coup de massu sur la tête pendant la Guerre du Golfe, c'est difficile à nier. A l'époque on n'imaginait pas ce pouvait être un ATO générant jusqu'à 3000 sorties par jour, avec un choix des objectifs à J-2, une préparation à J-1. Le tout fonctionnant à l'Américaine, c'est à dire H24.
Nous maitrisons mal les structures de l'OTAN pour un travail encoalition de cette intensité.
Et ce d'autant plus que nous étions intégrés à minima compte tenu du positionnement politique de la France.
Comme je l'ai rappelé avant, nous n'étions pas dans le commandement intégré de l'OTAN. Il ne fallait pas s'attendre à ce que les Américains nous fassent des cadeaux pour nous faciliter la tâche.
Clairement, nous étions en 2ème division
![Emlaugh :emlaugh:](./images/smilies/emlaugh.gif)